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© L'Association

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Bleu
ScénarioTrondheim Lewis
DessinTrondheim Lewis
CouleursTrondheim Lewis
Année2003
EditeurL'Association
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

3 avis

CoeurDePat
Il y a sûrement beaucoup à dire de cet album, et probablement plus autour de ce petit fascicule entièrement bleu, sans titre ni légende ni parole ailleurs que dans le rabat de la troisième de couverture que sur l’album lui-même. Quoique…

Autour de « Bleu », on pourra dire que Trondheim fait de l’esbroufe, qu’il pond un truc pour le vendre et se faire de l’argent ou faire parler de lui. (Comme le libraire chez qui je l’ai acheté, qui répétait joyeusement « C’est de l’arnaque ! ». Hum… ) Que « Bleu » est du foutage de gueule, qu’il ne signifie rien, que ce n’est pas de la BD, etc., ad nauseam. Pas de problème sur ce point, de nombreux gens le soulèveront après moi et ne manqueront pas d’y glisser une connotation assassine.
Enfin bon. Petites suggestions de réponses / débats : il ne va pas se vendre beaucoup, et fait par un auteur inconnu il serait probablement passé inaperçu.

Passé ces considérations, supposons que Trondheim a voulu faire quelque chose d’atypique et voyons ce qu’on peut essayer de trouver sur l’album lui-même.

Le graphisme est très minimaliste. Fond uniforme, formes simples, couleurs homogènes. Pas de cases, mais les dessins sont répartis comme s’ils étaient disposés dans un gaufrier.
La première question qui se pose est probablement celle de la signification du dessin… Dans la pyramide d’abstraction partant d’un dessin réaliste à la « Blueberry » par exemple vers des dessins de plus en plus abstraits comme « Tintin » puis les patates de Trondheim, « Bleu » est encore au-delà. Déjà « Mister O » était rudimentaire, mais là c’est bien plus poussé ! Le signifié est donc très faible, et la part d’interprétation laissée au lecteur assez forte. On peut donc y voir à peu près ce que l’on veut, mais ce qui me paraît très évident, c’est une espèce d’amibe qui interagit avec son environnement, de façon à la fois simple et complexe. Comme lorsqu’elle mange, qu’elle rencontre une autre amibe, qu’elle se transforme (mutation ?), qu’elle se reproduit, etc.
Certes. Mais ces interactions apparemment simples donnent lieu à des effets assez incompréhensibles, et les règles que l’on essaie d’échafauder au fur et à mesure des « péripéties » qui ont lieu ne marchent pas toujours. Par ailleurs les dessins des amibes et des points se composent parfois pour donner des espèces de monstres, minimalistes mais sympas.

Alors qu’est-ce que ça donne ?
Eh bien ça donne un ouvrage à relire, à décrypter, sur lequel on essaie de plaquer du sens (que ce sens relève de la volonté de l’auteur ou que celui-ci ait fait « un peu n’importe quoi » en laissant l’imagination du lecteur faire le reste n’y change évidemment rien).
Corollaire : ça plaira à très, très peu de monde. Lisez-le si vous aimez Trondheim et vous prendre la tête sur des trucs abscons. Sinon, c’est parfaitement inutile.
pikipu
Ca y est, je me suis enfin procuré ce fameux bleu.
J'ai eu le droit au même "c'est n'importe quoi, il faudra qu'on m'explique" de la part du vendeur que beaucoup d'entre nous ont sans doute eu. Et ça m'a rappelé tous les petits scandales à deux francs qui apparaissent lorsque quelqu'un que l'on aime dans un genre bien précis s'essaie à autre chose. En l'occurence, si bleu apparaît au premier abord comme quelque chose de tout à fait nouveau, cela reste du Trondheim tout craché. Le trait, l'exercice de style, la sobriété, tout cela est ici porté à sa plus infime expression, mais tout ça transparait déjà dans la mouche, le pays des trois sourires, mister O...
Alors oui, bleu sort des sentiers battus. Bleu sent à plein nez l'oubapo. Bleu, ça n'est ni Donjon, ni Lapinot, ni monstrueux, mais en toute honnêteté (la mienne), ces formes, ces couleurs, cette invention, cette liberté de lecture sont une sacrée bouffée d'oxygène dans un genre bien souvent trop "encadré".
pessoa
Bleu ou la bande dessinée conceptuelle.

Bleu est un album-pari éminemment oubapien. Le but : réaliser une BD non seulement muette, mais non-figurative. Qui d'autre que maître Trondheim pouvait se permettre une pareille audace ?

Le problème, c'est que le pari n'est pas vraiment gagné. On distingue trop, dans les évolutions de cette forme bleue, les fabuleuses aventures d'une paramécie, ce qui rappelle les tableaux du peintre-biologiste Lapinot dans Vacances de Printemps. Ce qui reste une curiosité amusante, et même un album qui se lit sans déplaisir, mais ce n'est déjà plus du non-figuratif.

Pour les amateurs de l'OuBaPo, des excentricités de Lewis ou des formes de vie monocellulaires, ça reste un album à essayer (rien que pour la tête du libraire qui cherche où ces c... ont bien pu mettre le prix !)


La remarque du théoricien : par définition, l'"art séquentiel" représente le temps par une succession d'images. Et dès lors qu'on représente des événements successifs, on a une histoire, donc on ne peut pas faire vraiment du non-figuratif. Le temps et l'espace sont liés, voyez ? (non ? Moi non plus en fait.)
Remords : après avoir participé au forum Bande dessinée et abstraction ici même, je change d'avis : on peut faire de la BD véritablement abstraite, et même cela existe déjà. Merci à Ibn al Rabin.
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