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© Vertige Graphic

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Tome 1
ScénarioDavid B.
DessinDavid B.
CouleursBichromie
Année2004
EditeurVertige Graphic
CollectionIgnatz
SérieBabel, tome 1
autres tomes1 | 2
Bullenote [détail]

 

1 avis

briographe
Quand David B. décide de coucher en bande dessinée ses souvenirs d'enfance et le combat désespéré de sa famille contre l'épilepsie de son frère aîné, il estime que cette œuvre occupera trois tomes. Exorciser ses démons intérieurs est assurément un combat de longue haleine, et L'ascension du haut mal compte finalement six volumes. Au terme de cette série, l'auteur constate avec une certaine déception que le travail de mémoire ne l'a ni libéré ni émancipé de son passé. Personne ne sera donc réellement surpris de retrouver la famille Beauchard en première planche de Babel. Pour autant, le propos n'est pas de rouvrir ce qui vient d'être achevé, mais plutôt d'apporter un éclairage sur les influences subies par l'auteur.

Edité en bichromie rouge et noir, Babel est le premier album de la collection Ignatz, collaboration entre Coconino Press (un éditeur italien à ne pas confondre avec son quasi-homonyme angoumoisin Coconino-World) et Vertige Graphic. Ce livre rassemble des récits de rêves et des souvenirs d'enfance de David B., ainsi qu'un reportage historique poignant sur la guerre du Biafra, illustré en planches spectaculaires où les cases disparaissent au profit d'images géantes foisonnantes de monstres, à la manière des peintures de Jérôme Bosch. Les phylactères et certains éléments graphiques y découpent des têtes de mort, qu'on ne voit pas au premier regard mais qui frappent l'inconscient.

C'est incontestable : David B. n'a pas son égal pour représenter l'horreur surréaliste des champs de bataille.
Babel peut être lu comme un album autonome. Il se suffit à lui-même. Mais les références aux autres travaux de l'auteur y abondent, au point qu'on peut considérer ce livre comme une pierre de voûte de la bibliographie de David B. ou comme une ouverture à son œuvre (au sens musical du terme).


Apparté sur deux rêveurs de la bande dessinée :
Dans sa célèbre série Little Nemo, Winsor McCay décrivait les rêves d'un petit garçon plongé chaque nuit dans des aventures fantasques au pays de Slumberland. Tout cela s'achevait à chaque fois par un réveil brutal. Le rêve était un artifice pour ce pionnier de la bande dessinée. Il permettait de justifier les situations les plus absurdes et les plus invraisemblables : en rêve, tout est possible et tout est permis.

Chez David B., le rapport au rêve est radicalement différent. Il ne s'agit pas d'inventer mais de raconter des rêves véritablement vécus, retranscrits avec soin dans un cahier. Les plus évocateurs sont adaptés en bande dessinée, dont le récit parsème les œuvres du dessinateur. Le cheval blême par exemple, est un bouquet de rêves et cauchemars particulièrement suggestifs. Se souvenir de ses rêves participe du travail d'autobiographie : les rêves sont une autre mesure du temps.

L'auteur n'a commencé à archiver ses rêves qu'au début des années 80, mais il a conservé un souvenir très précis de quelques songes de sa jeunesse. Par exemple le "rêve des ancêtres", retranscrit dans Babel #1, lui donna ses premiers émois existentiels et mystiques. Mais concernant la plupart des autres rêves de cette époque, David B. avoue n'en avoir que des souvenirs diffus. Pour en traduire néanmoins l'atmosphère, il se met avec humour dans la peau du Nemo de McCay, le temps de quatre planches en forme d'hommage : "Little Fafou and the King of the World". Sous-entendu : contrairement aux autres, ce rêve-ci est inventé.
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