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| Alain Mengel est un mandarin de la Sorbonne, féru de philosophie rationnaliste. Troublé par une ravissante élève-disciple, il va pourtant s'abandonner à une incroyable expédition mystique. |
Thierry
| Jodo donne l'impression de tourner en rond depuis quelques annees. Ces dernieres series, a commencer par Megalex ou Technoperes se revelent bien peu convaincantes. A force de ressasser les memes themes, on en viendrait presque a oublier quel grand scenariste il peut etre. Pour s'en rappeler, il suffit de se replonger dans cet album, premier volume de la trilogie: Le Coeur Couronne.
Une collaboration Jodo-Moebius: voila de quoi faire saliver. Mais pas de SF au programme. Cette fois, mais un recit contemporain qui lorgne vers la comedie. Un genre auquel Jodo ne nous a pas habitue. Alain Mangel, dont les traits evoquent etrangement Jodo, est professeur de philosophie a la Sorbonne. Persuade de la predominance du spirituel sur le physique, il a refoule nombre de ses pulsions. Il vit dans sa petite bulle ou l'esprit est roi et rien ne peut l'atteindre. Du moins le croit-il ! Voila qu'un soir, sa femme le quitte spectaculairement ! C'est le debut de la chute pour Mangel. Il se retrouve face a ses propres contradictions et voila que son "moi" refoule repointe le bout de son nez. Titille par une etudiante follement amoureuse de lui, Mangel a la faiblesse de profiter de la situation.
Ce que Mangel ignore, c’est que cette etudiante est du genre mystique. Elle est persuadee que Mangel et elle viennent de concevoir l'enfant appele a etre la reincarnation de St Jean Baptiste. Elle entraine un Mangel en pleine deprime dans sa folie, a la recherche des nouveaux Joseph et Marie.
Cette histoire est a la fois tellement typique de Jodo et tellement inattendue. Souvent jubilatoires, les tribulations de Mangel sont irresistibles. Jodo s'y revele tres en verve, drole et iconoclaste. Il n’hesite pas a transformer Joseph en toxico et Marie en fille de parrain de la drogue ! Tout ce qu'il fallait pour transformer ce sujet en une tres bonne histoire que Moebius semble avoir pris grand plaisir a dessiner. Que les bigots passent leur chemin (mais la couverture - superbe - devrait les dissuader de toute facon), Jodo ne respecte rien, et c'est tant mieux !
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