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© Atrabile

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Duchamp Marcel, quincaillerie
ScénarioPreteseille Benoît
DessinPreteseille Benoît
Année2016
EditeurAtrabile
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

2 avis

docteur C
L'exercice de la biographie en bande dessinée n'est pas étranger à Benoît Preteseille, voir par exemple son Oiseau de Francis Picabia (2006, La cinquième couche), qui côtoya Duchamp, première connexion.

Duchamp, dont l'abord de l'œuvre-quincaillerie est une gageure, que l'on se veuille pédagogue, historien de l'art ou iconographe, par l'ampleur du commentaire qui l'entoure, par le tranchant des jugements qui furent portés sur elle, en ce qu'elle aurait - hypothèse à discuter voire déconstruire, engendrée l'art contemporain, l'art conceptuel (cf. les agonis Ready-made).

Parlant d'icône, de figuration, voilà une chose bien étrangère au travail de Duchamp - sa quincaillerie, dont les procédés dévient du geste du peintre, en tout cas de la « peinture rétinienne » comme il la nomma, mais pas des gestes des artistes - des sculpteurs, des graveurs, etc. dans un glissement entre arts, artisanats, jeux, vie dans leurs aléas et leurs anachronismes.

L'empreinte ou la contreforme, « l'infra-mince » comme il l'aura nommé dans ses écrits, procédés de moulage, saisis ou formés, c'est toute une particularité du geste duchampien qu'il s'agit de restituer sans l'enfermer dans une école, une théorie, une vision close d'une œuvre-quincaillerie éminemment ouverte, accidentelle, combinatoire.

Pour l'évoquer, Benoît Preteseille redessine entièrement chaque œuvre-pièce de la quincaillerie, rien dans le livre qui ne soit tracé de sa main, pas une lettre, pas un dessin, pas un trait qui les enlacent.

En cela le geste de Preteseille serait à la fois contreforme du geste de Duchamp - qui peigna peu, dessina peu, mais forma, moula, grava, combina mots, lettres et formes saisies, découpées ou tracées, guidées, (la bande dessinée rappelle qu'il fût typographe de 1905 à 1907 durant son service militaire) et à la fois au plus proche des œuvres de la quincaillerie qui sont abondamment montrées, décrites, tracées de la main de Preteseille dans l'étrange bichromie de cette bande dessinée - abondamment mais pas exhaustivement, entreprise impossible s'agissant des productions de Duchamp, où la moindre petite trace pourrait être intégrée, mais doit-elle l'être ? Ainsi n'est pas mentionnée l'eau-forte de La grand-mère de l'artiste (1904, double épreuve sur une même feuille), pour n'en citer qu'une.

À une description-reformation dessinée très précise de cette quincaillerie se mêlent quelques repères biographiques, les mécènes américains de Duchamp, ses déplacements géographiques, ses activités de scénographe, les femmes qui furent ses lointaines ou proches compagnes de chemin - ces dernières placées et citées avec juste ce qu'il faut de pudeur (mais sans pudibonderie), sur le fil de la charge libidinale de la quincaillerie duchampienne.

Dans ses plus belles planches, Duchamp Marcel, Quincaillerie, parvient à rendre quelque chose du mouvement de Duchamp entièrement subjectivé dans le geste de Preteseille - ainsi de l'Erratum musical planche 33, ou du Why Not Sneeze Rose Sélavy planches 85-86.

Duchamp Marcel est tracé personnage, accompagnateur flou de la quincaillerie, souvent de profil ou de trois-quart, doté d'une pipe, entre convention montrée et défaite par son artificialité - artificialité déroulée dès les première planches et en cela résolue et irrésolue, comme cette bande dessinée résout et maintient insoluble la possibilité d'un abord pédagogique de Duchamp.

Collision accidentelle de lecteur, cette bande dessinée n'est pas sans me rappeler la collection « Solfèges » au Seuil (parue dans les années 1960), où Jankélévitch écrivait sur Ravel etc., collection apparemment pédagogique, abondamment illustrée, faisant plutôt prolongement prolixe de musicien à écrivain, comme Duchamp Marcel, Quincaillerie fait prolongement de Duchamp à Preteseille.
lanjingling
Bien plus que d’autres B.D. historiques de Preteseille, ce livre tient plus à la pédagogie qu’à une relecture de l’histoire de l’art, et comme beaucoup de B.D. pédagogiques, balance entre prégnance du texte et dessin illustrant ; ne balançons pas, ici, trop de texte à mon gout, même si cela aurait pu plaire à Duchamp, pour qui une œuvre pouvait n'être que prétexte à commentaire. Cela reste tout de même une B.D., on y retrouve un peu partout, jusqu'en quatrième de couverture, la pipe de E. P. Jacobs et de Mortimer, indissociation de l’auteur et de l’œuvre, donc, comme pour ce Duchamp, ce qui est un clin d’œil subtil et amusant (nombre d’auteurs mainstream devraient en prendre de la graine.) Le dessin est à la limite du dessin neutre de B.D., descendant volontaire d'Hergé, lisible par un petit enfant, tendance Bayard Presse, bien que ce Duchamp soit pour adultes. Mais le meilleur en dessin de ce livre reste tous les petits Marcel qui s'agitent et grouillent verticalement en bord de couverture, comme Krazy Kat le faisait horizontalement sous The Dingbat Family ; ils sont d'ailleurs contemporains : retour des années plus tard sur une œuvre, comme Duchamp le faisait, la roue (de vélo) tourne, la boucle se boucle.
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