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© Urban Comics

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Multiversity
ScénarioMorrison Grant
Année2018
EditeurUrban Comics
CollectionDC Deluxe
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

1ère partie, House of Heroes (The Multiversity #1) [Récit à Suivre - Début], Reis Ivan (D), Prado Joe (E), Ruffino Nei (C)
The Multiversity : The Society of Super-Heroes : Conquerors from the Counter-World [Récit complet], Sprouse Chris (D), Story Karl (E), Wong Walden (E), McCaig Dave (C)
The Multiversity : The Just : #earthme [Récit complet], Oliver Ben (DEC), Brown Dan (C)
The Multiversity : Pax Americana : In Which We Burn [Récit complet], Quitely Frank (DE), Fairbairn Nathan (C)
The Multiversity : Thunderworld Adventures : Captain Marvel and The Day That NEVER Was! [Récit complet], Stewart Cameron (DE), Fairbairn Nathan (C)
The Multiversity : Guidebook : Maps and Legends [Récit complet]Siqueira Paulo (DE), To Marcus (DE), Hi-Fi Colour Design (C), McCaig Dave (C)
The Multiversity : Mastermen : Splendour Falls [Récit complet], Lee Jim (D), Glapion Jonathan (E), Hope Sandra (E), Irwin Mark (E), Williams Scott (E), Cox Jeromy (C), Sinclair Alex (C)
The Multiversity : Ultra Comics : Ultra Comics Lives ! [Récit complet], Mahnke Doug (D), Alamy Christian (E), Champagne Keith (E), Irwin Mark (E), Mendoza Jaime (E), Baron David (C), Eltaeb Gabriel A. (C)
2ème partie, Superjudge (The Multiversity #2) [Récit à Suivre - Fin], Reis Ivan (D), Ferreira Eber (E), Prado Joe (E), Blond (C), Brown Dan (C), Wright Jason (C)
D : Dessin E : Encreur C : Couleurs

Le Multivers est composé de 52 Terres parallèles, chacune défendue par ses propres super-héros. Mais quand la Noblesse, une race surpuissante de créatures inter-dimensionnelles, décide de s'en prendre à l'intégralité de ces dimensions, les justiciers des différentes Terres vont devoir apprendre à agir de concert. Et leur seule arme pour communiquer entre eux se révèle être les comic books !

 

1 avis

docteur c
M'aurait-on dit il y a quelques mois qu'une de mes lectures fascinées serait un comic mainstream publié par DC ces dernières années que j'aurais ri au nez. Passé l'âge et l'acculturation. Hélas le cas avec ce Multiversity écrit par Grant Morrison. De ce dernier je n'avais rien lu des productions sinon le lointain Arkham Asylum.
Multiversity fût une lecture emportée dont je peux me justifier en quelques mots : bandes dessinées qui ne travaillent pas qu'au niveau du récit, des personnages ou de la symbolique , mais conceptuel-temporel, réactivant à leur manière propre le faire d'une bande dessinée (de super-héros), sur un plan geek-philosophique, politique.

Que peuvent bien étaler les 400 planches de cette mini-série ? Un Rubik's cube chatoyant dont nul ne pourrait épuiser toutes les faces. Chatoie dans le résumé une nouvelle manière de « Final Crisis » depuis « On Infinite Earths », jamais rien lu de tout ça, mais le principe est de mobiliser un grand nombre de héros costumés pour combattre un ennemi qui les menaceraient tous, ici les 52 terres parallèles des propriétés de DC par la Noblesse (The Gentry), guidée par La Main Vide, dans une orgie presque parodique des versions alternatives les plus improbables du Panthéon - et je ne m'arrête pas sur la question du faire des dieux avec les super-héros chez Morrison, mais elle se pose de manière lancinante.
Chatoie post-moderne un incomplet inventaire des genres des bandes dessinées super-héroïques : hormises l'introduction et la conclusion (quoique Final Crisis), chaque numéro déploie une forme concise et particulière de comics : pulp, âge d'or, etc., en 40 planches aux écritures prodigieusement diverses dans leurs tons, vibrations, rythmes. Morrison pourrait être post-moderne, geek archiviste il puise dans l'histoire des comics de super-héros, mais il recompose et réactive les archives à un seuil tel que le qualificatif ridicule post-post moderne peut lui être appliqué (il l'emploie lui-même dans The Just #earthme #1). Ce serait une manière très singulière de secouer les ornières post-modernes.

Je m'arrête sur les deux comic books les plus convaincants à mes yeux (sur les 9 qui composent la série), soit :

- Pax Americana : Morrison a (trop) souvent dit sa fascination pour le travail d'Alan Moore - qui le précède de quelques années dans la vague britannique dans le comic américain mainstream. Dit souvent aussi l'exception Watchmen, que Morrison trouvait critiquable, raté dans son propos « réaliste », etc. Critiques remâchées. Alan Moore a tranché fort que Morrison était un plagiaire médiocre, avec lequel il ne voulait plus aucune relation, ni avec DC et le monde des comics américains mainstream en général. Pris dans cette étrange vénération-rejet, Pax Americana reprend les personnages de Charlton Comics originaux, modifiés par Moore & Gibbons à la demande de DC (Captain Atom pour Dr. Manhattan, The Question pour Rorschach, Peacemaker pour Le Comédien, etc.). Reprend en partie la régularité du gaufrier, passant du 9 cases à un 8 cases, presque bandes, très marqué, et très découpé ; et du meme smiley taché de sang au 8 basculement infini. De là un puzzle de 40 planches se déroulant à rebrousse-temps, kaléidoscope de couleurs et de symboles s'ouvrant à l'infini, contre la clôture du sens Watchmen. Critique de la conceptualisation politique des héros costumés, des symboles de pouvoir et de la place géopolitique américaine, de la guerre froide aux années 2010. Frank Quitely, le dessinateur, excelle dans la composition de l'intriqué puzzle s'ouvrant sur le rembobiné assassinat d'un président - image obsessionnelle pour les années 80 américaines de l'assassinat de JFK -, se refermant sur le meurtre du YellowJacket (Le Gilet jaune!), premier super-héros de Charlton Comics.
Cette bande dessinée déroule en somme une autre perception du temps et de la place des sujets dans « l'Histoire », comprise celle des auteurs, dans une recomposition critique de Watchmen, même si le cycle et la boucle. « Time is the school in which we learn, time is the fire in which we burn » cite la couverture au demi-symbole de paix en flammes, miroir du smiley taché encore : « Temps est l'école d'où nous apprenons, Temps est le feu d'où nous brûlons » écrit Delmore Schwartz dans son magnifique Calmly We Walk through This April's Day.

- Ultra Comics : ici il s'agit de produire un Super-héros authentique sur la Terre-33, la nôtre, qui ne connait pas de créature dotée de super-pouvoirs. Alors il se fait dans la bande dessinée elle-même, par l'intrication de l'attention de ses lecteurs sur la figure d'Ultra, tracée par Dough Mahnke et ses encreurs. Mais à travers cette bande dessinée, La Noblesse (The Gentry) tente de se propager ... Encore une forme de boucle, la plus close du recueil, Ultra comics est le plus cité dans les autres numéros de la série, comme un comics hanté, voire contaminé. C'est une pure boucle temporelle et donc un piège pour son lecteur même, qui pourrait hypothétiquement y tourner en rond éternellement, naissant, vivant, mourant avec Ultra d'un seul bloc à travers les pages. Le comic book de super-héros ultime, parce que l'on ne pourrait en sortir ...

Il y a globalement une considération du viral de l'objet culturel chez Grant Morrison, négative comme positive, un piège-boucle, une puissance d'écriture-vie sans borne qui contamine ses lecteurs, pantins ou acteurs : « [...] QUELLE SERAIT ALORS LA VOIX QUI PARLE DANS VOTRE TÊTE ? / LA VÔTRE ? / LA NÔTRE ? / ARRÊTEZ DE LIRE. / CONTINUEZ LA LECTURE. / FAITES CE QU'ON VOUS DIT. / LE CHOIX VOUS APPARTIENT. » (The Multiversity #1). Tensions dialectiques déployées sans être résolues dans un « bloc-temps » comme l'écrit Jérôme LeGlatin.

L'objet culturel est viral, vie-parasite, boucle sans fin qui fascine sans maître ni guide, auteurs et lecteurs absorbés dans le « bloc-temps ». Ainsi les deux dernières cases du « Guidebook » :
« La Main Vide : - Levez-vous. - Réinitialisez. - Vous êtes déjà morts et vous mourrez DE NOMBREUSES FOIS ENCORE avant que j'en FINISSE avec vous. - Voyez comme ma main est VIDE. /
Le chœur des mini-super-héros : - VIDE SOIT VOTRE MAIN ! »

Ce peut être la dernière bande dessinée de super-héros que je lirais de mon existence. Dessins et typographies, couleurs et compositions, parfois d'une grande laideur à mes yeux. Jim Lee est la pire plaie parmi les artistes invités dans ce Rubik's cube, même si je veux sans doute à tort lire dans Mastermen #1 un jet d'acide sur son dessinateur, et « Chief Creative Officer (CCO) », chef d'équipe dirigeante de DC Comics.

Rien ne vous oblige à contempler ce machin vous aussi.

D'ailleurs je regrette cette lecture, qui me hante, m'encombre la pensée ; trop tard pour moi, pas pour vous.

S'il n'y a qu'une phrase à en retenir, ce sera cette mise en garde : PUT THE COMIC DOWN NOW ! (mettez la bande dessinée par terre, vite !)
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