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© L'Employé du Moi

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Robin Hood
ScénarioRoussin Simon
DessinRoussin Simon
CouleursRoussin Simon
Année2010
EditeurL'Employé du Moi
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Tout le monde connait la légende de Robin Hood, qu’il soit représenté en renard ou par Sean Connery, le personnage est magnifique. Un héros par excellence qui vole aux riches et donne aux pauvres. Mais connaissez-vous la véritable histoire de Robin ? Ce récit existe depuis la nuit des temps et a finalement connu tant de relectures successives que c’est de plein droit que Simon Roussin nous offre sa version contemporaine, colorée mais acide, au sens propre et figuré, pleine d’humour et d’amertume, drôle et angoissante, virile et sensuelle. Ça commence comme un exercice de style, on a l’impression de refaire un chemin connu en compagnie de l’auteur, on découvre un univers de bois et de forêts tracés aux feutres, des couleurs psychédéliques superbes. Tout y est, mais Robin semble avoir l’épée un peu facile, et l’on s’éloigne peu à peu du politiquement correct. Et puis il y a petit Jean qui se balade un peu trop souvent tout nu, trop de baignades dans l’eau fraîche l’auront lassé de se rhabiller sans doute. Mais qu’en est-il vraiment, au fait, de leur relation à ces deux là ? Le récit glisse doucement vers autre chose, on quitte le sentier balisé, on s’égare dans la forêt obscure de Sherwood... La fin sera tragique et digne du mythe, mais inattendue. Robin sauvera-t-il vraiment ses compagnons prisonniers du terrible shérif ? Marianne enfin dans ses bras ? Rien n’est moins sûr !

 

1 avis

manu temj
Et voilà un livre qui a fait parler !... Souvent à la seule vue de la couverture et de quelques planches…
Alors ce petit bouquin au trait faussement maladroit, colorié au feutre d’écolier, pure provocation pour choquer le bourgeois ? Foutage de gueule troisième degré pour amateur de BD bobo ? Exercice de style parfaitement vide ? Vrai mauvais dessinateur publié par démission éditoriale ?

Après lecture et après avoir passé un moment un peu déroutant mais tout à fait délicieux, il me semble que c’est un peu de tout ça à la fois et bien plus subtil… D’emblée, évidemment, ce qui frappe c’est le dessin, pas un dessin d’enfant – trop maîtrisé, trop équilibré - pas un dessin d’adulte non plus (enfin si mais d’un adulte qui fait semblant d’autre chose…), non un dessin d’adolescent, de lycéen, de ces bandes dessinées que nous dessinions, frénétiques, appliqués et boutonneux, à 15 ans, pendant les cours ennuyeux et les week-ends chez papa-maman en rêvant d’en faire carrière… Un subtil équilibre entre maladresse, amateurisme et début de maturité qui nous renvoie en 3 cases à notre propre adolescence et nous y maintient…

C’est alors que le sujet (l’histoire de Robin des Bois, pour ceux qui n’ont pas suivi…) et la façon dont il est traité prennent tout leur sens. Simon Roussin s’empare d’un mythe d’enfance, d’un récit épique, lu et relu, que l’adolescent que nous sommes redevenus a découvert à 8-10 ans. Un de ces récits fabuleux qui nourrissent les rêves de gamins et construisent l’imaginaire des garçons européens : la flèche qui touche chaque fois au but, le vil Prince Jean, le bon roi Richard, la belle Marianne, Frère Tuck et Petit-Jean les faire-valoir idéaux, la revanche du banni, la révolte des sans grades… Un beau récit étalon, un texte sacré en quelque sorte… Ça lui parle encore tout ça, à l’ado de 15 ans qui se réveille en nous… Il est de plus en plus tenté de courir au jardin pour jouer encore à Robin, de dépoussiérer les Playmobils avec la larme à l’œil, mais bon il a quinze ans, ça le titille mais c’est un peu pour les gosses… mais ça le titille !...

Et que fait Simon Roussin ? Il s’emploie, case après case, mythe après mythe, personnage après personnage à détricoter, démystifier, démonter le récit biblique… Rien n’y résiste, pas plus la valeur morale de Robin que son courage, sa victoire, son amour pour la princesse… Chez Roussin tout se plante, tout est loupé, médiocre, simplement humain, banal, quotidien. Bref, Roussin casse le jouet en tous petits morceaux !

Mais il ne casse pas le jouet de l’adulte blasé qui tient le bouquin ! Il ne nous file pas un grand coup de coude dans les côtes avec un clin d’oeil comme l’auraient fait n’importe quel parodiste… En ayant réussi à nous renvoyer à notre adolescence, puis à nous refiler la nostalgie de l’enfance, il nous met debout fasse au miroir à une époque où chacun d’entre nous a pu justement se rendre compte de la médiocrité de la vie d’adulte, du vide derrière le décor.
Ce n’est plus Simon Roussin qui s’amuse à découper Robin Hood en rondelles, c’est son lecteur qui se trouve projeté au temps où il y a découvert une bonne fois pour toute que non seulement le Père Noël n’existait pas mais qu’en plus l’esprit de Noël c’était de la connerie !… Il nous replonge avec beaucoup de subtilité dans des réflexions et des découvertes passées, presque oubliées, un peu refoulées… dans un âge « ingrat » comme on dit, et ça vous file une jolie petit claque.

Alors pas de panique, ce n’est pas le bouquin du siècle. Il y a pas mal d’imperfections, tout ne fonctionne pas parfaitement et il est certain que tout le monde ne passera pas outre ce « dessin à la con », mais une chose est certaine, sous ses airs de provocation bêtasse, ce petit bouquin est une des expériences formelles les plus nouvelles et les plus intéressantes que j’ai pu lire ces dernières années. Une vraie tentative, et plutôt réussie, de faire intimement contribuer la forme au propos et à la réception d’un livre, bien au-delà du « style » ou de l’esthétique.
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