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© Casterman

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Tōkyō est mon jardin
ScénarioPeeters Benoît
DessinBoilet Frédéric
Noir et BlancTaniguchi Jiro
Année1997
EditeurCasterman
SérieDavid Martin, tome 2
autres tomes1 | 2
Bullenote [détail]

David Martin, représentant des cognacs Heurault au Japon, a surtout passé les derniers mois à découvrir la culture nipponne et la vie nocturne de Tôkyô. Un matin, il apprend l'arrivée imminente de son patron, venu inspecter l'avancement de son travail. Il lui faut absolument redresser la situation au plus vite. Sinon, il perdra en même temps son emploi, son visa pour rester au Japon et la jeune femme dont il vient de tomber amoureux. Le jeune homme entame alors un drôle de chassé-croisé entre son patron à chaperonner et sa belle à séduire.

 

2 avis

thierry
Il n'y a pas si longtemps, je croyais que la BD s'arretait a Dufaux, Van Hamme et Hermann. J'ai donc manqué pas mal de très bonnes choses comme ce "Tokyo est mon jardin". Et voila que Casterman (diantre, qu'ils font du bon travail pour l'instant) le réédite alors que je viens de terminer "Case, planche, récit" de Benoit Peeters, qui y fait beaucoup allusion et que je suis moi-même en plein trip japonais. Voila donc l'occasion révée de combler une lacune dans ma culture beédéphilique.
En feuilletant cet album, je dois reconnaitre avoir été un peu inquiet devant le style particulier de Boilet. Son réalisme quasi-photographique me faisait craindre une certaine froideur. Mais au contraire, il réussit a rendre ses personnages particulièrement attachants. Il s'attache aux pas de David, officiellement représentant commercial en mission au Japon pour décrocher des marchés pour une marque de cognac. En fait, il a plus ou moins renoncé a son lobbying et s'est integré dans la société japonaise. Mais voila qu'il se fait mettre a la porte par sa fiancée et que son patron débarque a Tokyo pour se rendre compte de l'avancée de sa mission, avec le risque qu'il décide d'y mettre un terme.
A travers cette histoire-prétexte, Boilet et Peeters nous invitent a découvrir la vie quotidienne tokyoites, qui se trouve être bien similaire a la notre. Nous sommes loin des stéréotypes auxquels on nous a habitués! Dans le même ordre d'idée, il y a ce chapitre dans le 8e volume de Monster, intelligemment mis en avant par Kana qui abonde dans le même sens. L'ensemble est particulierement réjouissant, à la fois drole et intelligent. Une histoire d'amour vient se greffer harmonieusement sur le tout. Une réussite a ne pas manquer !
Mr_Switch
Ma première rencontre avec Frédéric Boilet fut un article dans la presse quotidienne. Boilet était encore sur son projet de « L'épinard de Yukiko » ou venait juste de le finir. Il était présenté comme mangaka. Une interview était accompagnée d’une riche illustration : des crayonnées olivâtres, une photo de l’auteur … Mais le plus surprenant n’était pas là. Boilet expliquait sa technique assez originale : le travail à partir de photos (je ne me pense pas qu’il citât la vidéo). Et dans la foulée, on pouvait admirer des photos de jeunes nippones en kimono, avec en parallèle, des vignettes, des dessins de ces mêmes jeunes femmes dans les mêmes postures. Ces dessins à la limite d’être décalquée étaient pour le moins étonnants. En toute franchise, ils étaient sympas mais ce n’étaient pas eux-mêmes qui m’épataient. Non, ce qui me laissait sans voix, c’était ce gars qui avouait, pour moi, une certaine incompétence, qui semblait « tricher ».
Le temps passa, « L'épinard de Yukiko » est sorti, se rappelant à mon bon souvenir. Ensuite « Quartier lointain » vint, faisant revenir Boilet à ma conscience. (Il est traducteur de ce manga). Casterman eut l’initiative de ressortir a la même époque « Tôkyô est mon jardin », ouvrage réalisé par Boilet après « l’Epinard ».
Curieusement, j’eus envie de découvrir l’univers de Boilet, et cela sans préjugé, contrairement à que je pourrais laisser entendre.

J’ai donc commencé par « Tôkyô est mon jardin » et dans la première édition. Sur la couverture d‘alors, on peut voir le visage de Kimié, la future compagne du héros, David Martin. Elle est un axe majeur de l’histoire, ça tombe bien !
Admettons qu’elle n’est pas à son avantage sur ce dessin-la, que la maquette a un peu vieilli. Néanmoins, la nouvelle couverture remplace sa tête par des pieds. Je veux bien que les japonais idolâtrent les pieds mais le lien avec l’histoire est plus ténu.

Ainsi, j’entame cet ouvrage, après avoir visionné « Lost in translation ». Les premières pages ont un peu de mal à passer, le temps de s’habituer au style. Les personnages, surtout Kimié dès le milieu de l’album, ne sont pas toujours reconnaissables d’une vignette à une autre. C’est un exercice qu’on apprend relativement vite cependant.
Rapidement, l’histoire vous prend : David Martin est un jeune français de 33 ans, vivant depuis 2 ans à Tôkyô en tant que représentant d'une petite marque de cognac jarnacais qui cherche à s'implanter sur le marché japonais. Jarnac ! Ma patrie ! Il faut que je lise un album sur Tôkyô pour que mon chez-moi surgisse de ces pages.
Cette évocation ne fait que redoubler ma soif de continuer !

David a des difficultés à refourguer son produit. Les nippons ne veulent que le cognac « Napoléon ».
David se considère en période d’observation du milieu. Fort de sa quasi-parfaite maîtrise de la langue japonaise, il étudie alors la ville, la vie, la culture, les nuits tokyoïtes.
L’air de rien, Boilet donne à David la passion des kanji, les idéogrammes. Oh, bien sûr, ça aide notre héros, pour la drague. Mais surtout le lecteur est plongé dans ce langage qui joue sur les symboliques. Et finalement, nous sommes nous-même fascinés par les kanji, avec la frustration de n’avoir pu apercevoir que quelques bribes.
L’histoire aurait pu se résumer aux tribulations d’un Français au Japon, aux sentiments, aux ressentiments, aux interrogations, aux remises en cause du héros. C’eût pu être un déjà merveilleux documentaire.
Or si David doute, ce n’est pas parce qu’il est dépassé par la vie trépidante de Tôkyô. Non, ce sont son travail et ses amours qui le rattrapent. Son jarnacais de patron vient au Japon pour qu’il lui rende des comptes. Et en même temps, Kimié rentre dans sa vie. Une femme fille qui vit a l’ombre des cerisiers en fleur ? Non une sympathique career-woman !
Si son supérieur le renvoie, il rentrera en France, loin de son amie. Mais ce patron n’est peut être pas aussi rigide qu’il le croit…

Boilet décrit avec pudeur (quoiqu’avec un érotisme certain) ce monde bien différent du notre. Bien différent mais plus pour longtemps, l’arrivée de Jean-Jacques Heurault, le patron, donne l’occasion de confronter les clichés avec la réalité. Des éléments sont confortés : l’onérosité du train de vie tokyoïte… A l’opposé, certaines légendes urbaines tombent en miette : il n’y a pas de pousseur dans le métro… Le patron de David est fasciné par le cinéma d’auteur nippon et la mère de Kimié par celui de France. Par petites touches ci et là, Boilet rapproche les 2 cultures. En cela, il y a un fossé avec « Lost in Translation » qui met en avant le choc des cultures. Mais le film et la Bd se rejoignent sur un certain impérialisme culturel américain…

En fin de course, David de lancer cette sentence : "Les japonais sont en tous points pareils à nous : c'est leur façon d'être identiques qui change".
De la même manière, il aime Kimié non pas pour son exotisme, mais pour leurs points communs parmi leurs différences. En tout cas, l’Amour semble être acquis comme étant sans frontière car Boilet et Peeters (ne l’oublions pas) ne montent pas vainement un plaidoyer pour lui.

Et moi, j’aime cet album pour ce qu’il est, disons une chronique d’une vie ailleurs. Mais l’intérêt de cette découverte est, pour moi, décuplé par ma connaissance de l’univers du cognac, de Jarnac. Ce n’est pas l’exotisme qui m’interpelle, c’est le lien entre mon univers et cet autre univers.
D’aucuns me diront peut-être que cet aspect reste anecdotique. Cependant, tout le long du livre, les auteurs parsèment des détails vraiment ancrés dans mon réel.
Dès la planche 8, entrent les Cognac Heurault. On sourit quand on connaît les Cognac Lhéraud, petite maison qui prend de l’essor et qu’on sait qu’un film-documentaire est en train d’être tourné sur cette famille de producteurs depuis 4 générations.
Plus tard, apparaît Jean-Jacques Heurault alors que moi, je connais Jean-Jacques Hérault…
Le « Napoléon » n'est pas une marque de Cognac mais plutôt une qualité de cognac. La maison est « Place du Château » à 16200 Jarnac ! C'est-à-dire en lieu et place de la grande véritable maison de cognac de Jarnac : Courvoisier. Courvoisier qui a en effet attaqué le marché nippon avec un cognac à boire comme un drink, avec de l’eau, comme le whisky !
On saura ensuite que la maison Heurault est voisine de Courvoisier. Et le bâtiment dessiné existe réellement, c’est un ancien endroit dit louche et maintenant magasin de cuir… Le « Café du théâtre » mitoyen lui existe sous ce même nom.
Jarnac vers 1994. Copyright Casterman Jarnac en 2004.
Le nom même du héros prête a sourire : David Martin. Si vous avez pensé au cuistot, présentateur du loto sur France 2, moi je trouve que ça ressemble surtout à « Rémy Martin », autre Maison de Cognac
De plus comme, pour citer à peu toutes les grandes maisons, on retrouve dessiner dès la page de chapitre 1 des bouteilles de Camus. Les coffrets du Cognac Heurault ressemble a ceux d’une autre grande maison…
On pourrait aussi citer Jarnac et le cinéma, avec le cinéaste vigneron Serge Roullet qui côtoya les plus grands réalisateurs français d’antan. Un J.J. Heurault ayant réalisé son rêve en quelque sorte.
Le trio Jarnac-Japon-Cinéma parait être une valeur sûre, comme le montre cet autre album.

Bref, si Jarnac est si bien retranscrit, qu’en est-il de Tôkyô ?
Que dire pour conclure ? Que le fromage nippon est infect pour un français !? C’est vrai, je confirme et je rajoute que leurs gâteaux apéritifs également ! Quoiqu’à la réflexion j’ai goûté pire dans notre belle France…
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