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  Mael
    | La fantasy ou la science fiction sont des genres souvent mal servis dans la BD francophones. Là où les américains ont su faire des œuvres originales, la plupart de nos productions se content de répéter les même canons et clichés : ici Moebius, ici La Quête de l’oiseau du temps, là Lanfeust… Il est loin le temps de Métal Hurlant ou, plus proche, du délectable Fusée.
Quand le nouveau fascicule de Guillaume Penchinat m’est arrivé dans les mains, j’ai imaginé un exercice de style relativement insincère, se contentant de plaquer une esthétique sur un récit intimiste, terrain où il est le plus pertinent. Première surprise, s’il y a un réel décalage dans le ton, il s’agit bien d’une quête classique, où trois guerriers cherchent un artéfact précieux.
Très vite, le héros se démasque, révélant l’être quasi-nu de la couverture, autoportrait de l’auteur. Pourtant, si l’on reconnaît des phobies, des craintes, on ne vire pas dans l’autobio. Le ton n’est pas dénué d’humour ou de tensions sentimentales (de la confrontation d’honneur à un curieux passage gay-friendly) mais il ne s’agit pas d’une parodie.
Très rythmé, le récit va de renversement en renversement, frôlant les limites du genre sans jamais cesser de l’assumer. Seule la trop régulière absence de décors (certes mieux vaut ça qu’une inutile surcharge, mais il y a quand même beaucoup de vide) rappelle les origines artistique de notre auteur. La meilleure BD d’héroïc-fantasy contemporaine depuis les travaux de José Roosevelt. |
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