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| Ça va derrière ? est le reportage d'un trajet en voiture sur la route des vacances.
Sur un sujet d'une banalité apparente, Oriane Lassus développe son sujet en explorant les infinis micro-événements qui parsèment ces parcours éprouvant pour la cellule familiale : jeux, engueulades, ennui, mal des transports... rien n'échappe à l'oeil vigilant et au sens de l'observation truculent de la jeune dessinatrice.
Avec un dessin inventif et libre, Oriane laisse son trait envahir la page et raconter en déformant en maltraitant ses personnages, tout en gardant un réalisme quasi-documentaire des situations. Le voyage en voiture devient une plongée kafkaïenne angoissante et oppressante, un huis clos entre 4 portières et une famille de quatre personnes prête à se détester tout le temps que durera l'infernal trajet.
Prière de bien accrocher son estomac. |
Mael
| Lauréate de la révélation blog 2011, Oriane Lassus est très loin des clichés qui viennent à l'esprit quand on pense « blog bd féminin ». Avec son dessin sans entrave, qui se laisse aller à des envolées délicieuses, elle avait su mettre d'accord tous les amateurs, et fait naître une grande attente quant à son premier livre.
Pour contrer cette attente, elle a choisi un sujet on ne peut plus anodin : le trajet estival d'une famille vers son lieu de vacances, croisant de temps à autre les enfants devenus adultes terminant un séjour entre amis des années plus tard. Difficile de faire plus anecdotique, et pourtant l'auteur réussit le véritable exploit de donner à la grâce à ces histoires d’embouteillages, de disputes et de nausées.
Une grâce véritable dans la narration croisée, d'une habileté saisissante, qui glisse de sujets en personnages sans marquer la moindre baisse de rythme. Mais une grâce surtout dans ce surprenant dessin, qui n'hésite jamais à s'étendre, à s'entremêler, à casser un peu les habitudes de lectures. Glissant d'une parole à l'autre, il évite l'écueil encore trop fréquent d'une bande dessinée uniquement illustrative, ici le dessin est un moteur essentiel de la narration.
L'ambiance pesante de l'impatience, la chaleur moite de la voiture sous le cagnard d'été, la rivalité frère/sœur, tout est traité d'un même élan, dans un geste d'une liberté salvatrice. Avec son premier livre, Oriane Lassus montre qu'elle a déjà tout compris du langage de la bande dessinée.
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