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| | Et l'homme créa les dieux |
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rohagus
| Ce gros album bien épais traite d'un sujet qui m'intéresse particulièrement : comprendre l'origine des religions et des croyances non pas sur leur aspect chronologique mais bien sur leur aspect fondamental ; qu'est-ce qui amène l'esprit humain à croire et à s'organiser en religions. Il s'agit de l'adaptation d'un essai d'anthropologie, un document résolument scientifique vulgarisant l'état actuel des connaissances et expérimentations de différents chercheurs de par le monde sur les principes de fonctionnement du cerveau, de l'inconscient et de la société humaine en général. La mise en scène est celle d'un dîner organisé entre amis incluant l'auteur de l'essai qui va exposer ses connaissances à ses proches et répondre à leurs interrogations et autres préjugés.
Sur le fond, c'est rigoureusement un album à même de me passionner, comme ont pu l'être avant ça des albums tels que L'Art Invisible ou Economix sur des sujets très différents. Le dessin de Joseph Behe n'est pas exactement ma tasse de thé mais il est maîtrisé et il fonctionne très bien.
Sur la forme narrative, l'exposé est structuré en chapitres abordant un thème bien particulier à chaque fois et permettant de faire progresser la réflexion, apportant peu à peu les différentes briques élémentaires de l'analyse du sujet, pour finalement aboutir en fin à la réponse à la question clé : pourquoi les humains croient-ils ?
L'exposé est très logique dans sa continuité, un point amenant au suivant et permettant à l'auteur et au narrateur de bien structurer sa présentation et de se faire comprendre de son auditoire néophyte.
Et il est vrai qu'il y a une quantité impressionnante d'informations intéressantes dans cet album, beaucoup de choses que j'ai apprises (les inférences par exemple), et l'ensemble tient la route pour élaborer la réponse finale à une question très complexe au final.
Pourtant, malgré toutes ces qualités, j'ai eu beaucoup de mal à lire cet album. Non pas qu'il soit mal foutu, mal raconté ou autre. Seulement, il est très dense, et j'ai rapidement pris conscience en le lisant que j'avais de vraies lacunes dans le domaine des sciences humaines. L'exposé n'est pas fondamentalement compliqué mais il me suffisait de survoler un peu trop vite une case ou l'autre, par fatigue au bout de tant de pages lues, pour réaliser que je ne comprenais pas la suivante et devoir revenir en arrière. Jai lu la BD en 4 jours et à chaque fin de session de lecture, c'est épuisé que je refermais l'album, avec aussi malheureusement l'impression d'avoir oublié la majorité de ce que je venais de lire tant cela avait eu du mal à percuter ma mémoire. Il n'y a pas la clarté de présentation et la concision des explications avec dessins à l'appui qui faisaient la force de L'Art Invisible par exemple, sans doute aussi parce que ce serait nettement plus compliqué de faire cela en sciences humaines.
Toujours est-il qu'après lecture, j'ai retenu des bribes de tout cet exposé, mais je serais incapable de le résumer et de le réexpliquer à qui que ce soit. Pour cela, il me faudrait le relire en détail une ou plusieurs fois de plus et cela m'épuise à l'avance. |
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