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© FRMK / Frémok

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Lettres à Blue Bird
ScénarioPig Paddle Mannimarco
DessinPig Paddle Mannimarco
CouleursPig Paddle Mannimarco
Année2025
EditeurFRMK / Frémok
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

1 avis

Mael
Une oiselle sans nom plaque tout pour vivre à Glomar, ville visiblement moyenne et un peu morne où elle ne connaît personne. Dans le train qui l'emmène, elle écrit à Blue Bird, un vieil ami avec qui elle avait un groupe. Ainsi elle reconstruit par flashs l'histoire de ce qui l'amène à cette rupture.

Lettres à Blue Bird, premier album de son auteur (jeune diplômé de l'EESI croisé sous un autre nom dans le fanzinat), ne ressemble pas à grand-chose de connu en bande dessinée. Le dessin mêle décors colorés - allant du subtil fond paysagé apaisé aux visions fantasmatiques ou aux soudains traits rageurs - à des personnages d'oiseaux toujours blancs semblant gribouillés sur des coins de tables. Ces deux nuances ne couvrent pas le spectre puisqu'on y retrouve des séquences d'abstractions reprenant les peintures du personnage, du soudain réalisme ou des constructions architecturales en coupes évoquant clairement les vues du dessus de certains jeux vidéos. L'ensemble (ou presque) semble réalisé au feutre, ce qui n'est pas commun non plus.

Mais plus encore que l'aspect graphique, c'est la forme narrative qui est particulièrement rare en bande dessinée. L'album est construit autour de neuf lettres, huit de la narratrice, une d'un médiathécaire qu'elle a rencontré et qui veut parler musique à Blue Bird [au passage il faudra un jour faire un relevé des figures de discothécaire pointu et dépressif dans la BD, c'est récurrent]. Le destinataire semble ne jamais répondre, en tous cas ça ne nous est pas partagé. Dans la logique de la forme choisie, la majorité du texte est en récitatif. Le genre épistolaire a eu son heure de gloire en littérature, mais n'y est plus très courant, en BD c'est quasi inédit, et détonne clairement dans la production.

Au fil des bribes qui nous sont données, que nous raconte Lettres à Blue Bird ? Une personne qui se dévoile, et qui ne va pas très bien, vaguement hippie ou chanteuse punk, rêvant un lieu de vie alternatif au Glaglaland - pays de ses rêves où elle va vivre avec Blue Bird et accomplir ce rêve. Un rêve qui vire au cauchemar sur fond de croisement entre les mondes, d'images envahissantes qui se répètent (l'étonnant Dingo sous acide de la couverture, un nain de jardin flippant…) et de ce qui semble être une crise de parano… ou bien a-t-elle raison et des amis ont-ils réellement voulu sa mort ? Une petite chanson du nouveau pote bibliothécaire se rêvant bon roi d'une colonie d'enfants naufragés (« un Jules Ferry en mieux ») au milieu de tout ça ajoute au charme.

Lettres à Blue Bird est très fragmenté, mais contrairement à ce qui peut paraître est très construit, le récit se déploie au cordeau, avec ses mystères mais en vrai turn pager. C'est dramatique et c'est très drôle, sans être moqueur. Le tout avec une plasticité forte et en même temps s'amusant de trucs très simples sur les personnages principaux, en se payant le luxe d'innover. Oui, c'est encore possible en 2025, et cet album est assurément un des titres à retenir en cette année.



En bonus, une vidéo de l'éditeur où l'auteur parle de son travail pendant qu'un ami adapte à la guitare la fameuse chanson du discothécaire déprimé :

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