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Des bons titres à L'Association ? [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum
 | |  |  | Cela rejoint mon idée selon laquelle il faut être bien plus sûr de soi et donc par la force des choses égocentré pour être éditeur que pour être créateur. On doit assumer jusqu'au bout le bien-fondé de ses choix, de sa posture alors que l'acte d'art peut être davantage spontané et sans prétention. C'est pourquoi je ne crois pas à l'argument "ouais mais regardez comme Menu est généreux, il édite des auteurs", alors que l'édition est le triomphe de l'autocélébration d'un cerveau qui a tout compris.
Oui voilà, ce qui me gêne depuis le début dans cette affaire c'est que Menu croit avoir tout compris, est absolument sûr de soi, bref ne sort pas de son moi. Toutes les qualités d'un éditeur singulier mais tous les défauts d'un être humain. Il ferait mieux de se remettre à dessiner, ça lui rappellerait ce qu'est le Doute ! Vive le Doute, ça lave l'âme ! |
 | |  |  | NDZ : | pour revenir à ma boutade finale (Menu est BD car touche à toutes les étapes), à votre échelle, les BigBen, wandrille et compagnie, n'éprouvez vous pas également cette joie totale, ce plaisir grisant de participer à "tout" (réflexion théorique, production artistique, édition et promotion/dénicheur de talents) ou alors cette frustration quand il s'agit de faire le constat quand à l'avancée de son propre travail d'auteur? |
Oui la joie / oui la frustration... mais aussi oui la bonne excuse pour délaisser son travail d'auteur quand on est pas sur du bien fondé de celui-ci.
Et qu'on préfère donc se concentrer sur l'édition d'autres auteurs dont on est vraiment certain de la qualité.
Mon sentiment. |
 | NDZ, 20.02.2011 à 21:06 | 336729 |
|  |  | Je voulais juste dire que je le lirais, mais sans me précipiter.
Je reste intéressé par son travail, y compris sur la manière dont lui (l'homme orchestre - qui joue des pinceaux, des stylos, de la rotative et de l'édito) le perçoit.
J'espère juste qu'il a fait un réel effort de synthèse (de doctorat) car là déjà 4-5ans en 125 pages foutrarques c'était plus que difficile à lire, recoller les morceaux et remettre les idées en place... alors j'imagine 22ans de plus sur 500 pages de plus. Je vais juste faire une pause.
D'ailleurs, pour revenir à ma boutade finale (Menu est BD car touche à toutes les étapes), à votre échelle, les BigBen, wandrille et compagnie, n'éprouvez vous pas également cette joie totale, ce plaisir grisant de participer à "tout" (réflexion théorique, production artistique, édition et promotion/dénicheur de talents) ou alors cette frustration quand il s'agit de faire le constat quand à l'avancée de son propre travail d'auteur? (sans aucun jugement de ma part sur votre production - il s'entend) |
 | BigBen, 20.02.2011 à 18:37 | 336727 |
|  |  | NDZ : | BigBen : | une sorte de déclaration d'intention créative qui est passionnante au regard de ce qui a été fait par la suite. |
Oui, c'est ça: une sorte de Manifeste un peu maladroit...
BigBen : | cette envie d'explorer les limites du champ propre à la bande dessinée pour y découvrir de nouvelles formes qui permettent, par retour, de mieux en cerner la spécificité. |
Bon, l'étude d'un cas limite pour mieux définir une notion, un phénomène ou un champ c'est pas révolutionnaire non plus. Si la thèse n'ajoute que cela je ne vais pas me jeter dessus.
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Bein, si 20 ans de création, d'édition, et d'expériences multiples dns le champ de la BD, doublés d'un point de vue critique sur le médium, son évolution, et ses possibilités, le tout réunis dans un livre de 600 pages, "n'ajoutent rien" à la réflexion sur le 9e Art, il ne nous reste plus qu'à aller causer d'autre chose aileurs.
Allez, je vais faire ma menue prière du soir
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 | NDZ, 20.02.2011 à 13:20 | 336719 |
|  |  | je corrige: "via un support", et non pas "pour" |
 | NDZ, 20.02.2011 à 13:18 | 336718 |
|  |  | BigBen : | une sorte de déclaration d'intention créative qui est passionnante au regard de ce qui a été fait par la suite. |
Oui, c'est ça: une sorte de Manifeste un peu maladroit...
BigBen : | cette envie d'explorer les limites du champ propre à la bande dessinée pour y découvrir de nouvelles formes qui permettent, par retour, de mieux en cerner la spécificité. |
Bon, l'étude d'un cas limite pour mieux définir une notion, un phénomène ou un champ c'est pas révolutionnaire non plus. Si la thèse n'ajoute que cela je ne vais pas me jeter dessus.
BigBen : | ...un découvreur, un expérimentateur, un agitateur d'idées, et surtout un auteur qui creuse un sillon, singulier par la multiplication des activités... |
Oui, c'est assez rare pour être salué comme une vraie source de réflexion sur le medium: un même être qui est en début (construction méthodologique, création d'histoire, arts plastiques) et en bout de chaîne (édition, maquette, impression, promotion), ça permet de bien se rendre compte que la bande dessinée, c'est avant tout RACONTER (une histoire, une émotion) en textes et images... pour un support (même dématérialisé).
Menu EST donc la BD. CQFD :) |
 | BigBen, 19.02.2011 à 19:42 | 336713 |
|  |  | Moi aussi j'ai adoré ce travail, et surtout l'aspect d'urgence, inscrit dans une temporalité précipitée (tout le contraire de ce que doit être un mémoire universitaire), (déjà) ultra personnalisé mais en même temps ouvrant de vraies perspectives littéraires, une sorte de déclaration d'intention créative qui est passionnante au regard de ce qui a été fait par la suite.
La thèse est une sorte de conclusion qui revient sur le trajet de Menu en tant que créateur, critique, et éditeur, mais en même temps explore de nouvelles pistes, avec l'idée de "l'érosion des frontières", cette envie d'explorer les limites du champ propre à la bande dessinée pour y découvrir de nouvelles formes qui permettent, par retour, de mieux en cerner la spécificité.
La construction théorique et l'esprit de système ne sont peut-être pas le point fort de Menu, il est plus un découvreur, un expérimentateur, un agitateur d'idées, et surtout un auteur qui creuse un sillon, singulier par la multiplication des activités mais toujours mené par le même idéal, et son amour de la bande dessinée.
Mais je vois qu'il est bientôt l'heure, je vais allumer un cierge et faire ma prière du soir à la Mune. |
 | NDZ, 19.02.2011 à 14:32 | 336706 |
|  |  | Bon, je vais (sans le vouloir) un peu relancer le débat alors que je comptais seulement vous donner sur ma dernière lecture. ;)
Grâce à Pierre, j'ai pu lire la prose du jeune Jean-Christophe (rien à voir avec le héros du roman éponyme de l'auteur d'Au-dessus de la mêlée). Que dire si ce n'est que:
- c'est passionnant comme témoignage "historique" (champ de la bande dess)
- c'est intéressant en tant que "premier germe" de la pensée menuienne couché sur papier (ce n'est pas le premier exposé de ces idées bouillonnantes, bordéliques et contradictoires, mais c'est une des premières "synhtèse")
- c'est génial comme introduction subjective à une histoire de la BéDé "associative", en tant que préhistoire de l'Asso
- c'est informatif sur la personnalité de Menu et sur la manière dont il considère et gère (déjà!) ses différentes casquettes (passionné, auteur, éditeur) - en grande partie parce que le tout semble profondément sincère
- c'est un labo de réflexion pour ce qui viendra par la suite (OuBaPo, Plate-bandes, l'Eprouvette et la thèse)
Mais c'est aussi:
- chiant à lire (journal manuscrit), il faut fractionner
- peu cohérent, théorisé, construit ou synthétique
- anecdotique parfois
En gros, mon énorme plaisir de lecture a été sur le plan témoignage et apport à l'histoire de la BD plus que sur le plan de la réflexion sur la BD.
Et puis, n'ayant lu beaucoup de ses bouquins, j'ai redécouvert le Menu auteur (et ses belles expériences de pré-OuBaPo).
En tout cas, ça m'aide à comprendre la situation actuelle, et rien que pour cela, c'est un beau cadeau. Merci Pierre. |
 | |  |  | Mael : |
Il ne s'agit pas de dire que les associés n'ont jamais eu leur mot à dire, mais l'Asso est le joujou de Menu plus que de tout autre, après il semble refuser l'étiquette de patron, c'est pour le coup manquer d'honnêteté intellectuelle (la fameuse, dont on parle depuis le début) et être pour le moins hypocrite. |
Mais c'est juste idéologique là. Et puis tu relèves ce passage mais tu ne relèves pas quand il écrit : "Cette idée d’auto-gestion a également été générée par l’absence d’un véritable encadrement, le Directeur éditorial qui vous parle ayant souvent été absent et n’ayant jamais vraiment assumé son rôle de Directeur Général de fait."
Voilà une déclaration qui contredit d'une part celle que tu cites, et qui est d'une honnêteté assez confondante (il n'a pas envoyé ce texte à un avocat avant de le publier c'est très net).
Il est évident que le discours de Menu n'est pas cohérent de bout en bout, outré sur bien des points, ça n'échappe à personne (ou alors ceux-là se prosternent). Je précisais bien que ce sont les publications qui sont cohérentes, une dernière fois honnêtes intellectuellement, le fruit d'une subjectivité entière. Un travail d'édition honnête sur vingt ans. C'est plutôt rare. |
 | |  |  | (Pour être honnête : je viens de me rappeler sous ma douche que j'avais cafté ici-même pour la cause du départ de Stanislas, et je m'étais maudit cent fois (mais j'étais jeune), mais on ne m'y reprendra plus, vous avez qu'à retrouver mon post. Non mais bon, c'est un point de détail après tout, disons que c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, quoi...)
(Quant à ceux qui voudraient que je leur déballe tout sur Les Requins après la discussion tout autant enrichissante qu'ahurissante que j'ai eu il y a quelques temps avec Pierre Druilhe, attendez 70 ans que ça tombe dans le domaine public ou alors qu'il sorte un livre dessus, et ça tombe bien c'est en projet.) |
 | |  |  | narcisse : | On pourrait aussi se poser la question de savoir ce que pense aussi Matt Konture, membre fondateur et qui en fait toujours parti. Mais il a d'autres chats a fouetter, c est clair... |
On peut le voir sur la photo qui illustre l'article du Nouvel Obs, assis dans le stand en grève, ce qui montre qu'il était plutôt du côté des salariés a priori, ou en tout cas qu'il cherchait à comprendre vu qu'il n'a pas internet chez lui à ma connaissance (c'est pas une vanne, je peux confirmer vu que j'ai correspondu avec lui jadis).
Quant à Mokeït/Van Linden, c'est connu qu'il était salarié de L'Asso depuis peu, dans un but alimentaire. L'appeler par son pseudo d'auteur est donc assez maladroit à mon sens de la part de Menu.
Quant à la discrétion de Stanislas, elle n'est pas surprenante quand on sait la raison très personnelle pour laquelle il a quitté L'Asso et que je n'ai pas spécialement envie de déballer ici par respect pour le souvenir d'un échange sincère et cordial lors d'une dédicace. (Tout comme je ne dévoile rien sur les Requins Marteaux qui n'ont rien à envier à Menu niveau irrespect des auteurs-fondateurs, donc ça me fait doucement rigoler qu'ils soutiennent les salariés, mais passons...)
Ha ha, trop crâneur ce post, je fais le mec qui connaît des gens alors que je connais pas grand monde en fait ! Mais on peut grapiller par-ci par-là des infos éclairantes, quoi.
Sinon, concernant les salariés qui souhaiteraient se mêler de l'éditorial, autant ça me choque que Menu en soit choqué, comme s'il n'y avait que lui qui aurait le droit d'être un artiste, autant je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas directement revendiqué la scission pour aller faire leur truc de leur côté. Pas envie de laisser Menu seul ? Boarf, ils auraient dû se permettre cette cruauté qui me semble moins indécente que celle de passer pour des profiteurs opportunistes qui veulent s'emparer du bébé de Menu avec la parrainage des ex-Associés, ce qui a réveillé la parano maladive de Menu et l'a encore plus isolé, irrité et attristé. |
 | |  |  | Claude : |
Sfar ou Trondheim (et maintenant, les salariés) qui, eux, ont régulièrement mis en scène les coulisses de l'asso et rendu publiques des choses qui, a priori, ne concernent que très moyennement le lecteur. |
C'est juste que ça ne concerne que moyennement le lecteur.
ça me rappelle d'ailleurs la fin de "plates bandes", dans laquelle on retrouvait des copies de mails privés, qui, eux aussi, a priori, ne concernaient que moyennement le lecteur.
Mais bon, à l'époque, Menu ça ne le dérangeait pas trop, apparemment, de publier des échanges persos et de balancer sur les coulisses de l'Asso.
Autres temps, autres moeurs... |
 | Claude, 15.02.2011 à 15:42 | 336633 |
|  |  | Killoffer et Stanislas se sont probablement moins éloignés de l'asso que Lewis Trondheim ou David B. dans la mesure où, même après leur départ du comité, ils ont continué à y publier (Recapitation pour Killoffer, la réédition de Toutinox pour Stanislas).
Sinon que Killoffer, David B., Stanislas et Matt Konture se soient peu exprimés n'est pas très étonnant, ils ont toujours été plus discrets que Menu, Sfar ou Trondheim (et maintenant, les salariés) qui, eux, ont régulièrement mis en scène les coulisses de l'asso et rendu publiques des choses qui, a priori, ne concernent que très moyennement le lecteur. |
 | |  |  | Killoffer et David b, ex fondateurs n ont pas beaucoup parlé dans la presse après leur départ de l'association. On sait que pour David B ça reste encore très douloureux. Pour Killoffer qui est connu pour être aussi une grande gueule et ne pas rester calme, ca reste un exploit de sa part...
On pourrait aussi se poser la question de savoir ce que pense aussi Matt Konture, membre fondateur et qui en fait toujours parti. Mais il a d'autres chats a fouetter, c est clair... |
 | |  |  | Je suis étonné depuis le début qu'il n'y ait ni d'échos de la part de Stanislas, ni une demande d'échos de sa part.
Car c'est un cofondateur, oui, mais aussi car ce fut l'un des premiers à faire des choses avec JCMenu. Il est vrai aussi que l'on ne sait pas trop à quel degré Stanislas s'est éloigné de l'Asso.
Personne pour souligner que Menu appelle Frédéric Van Linden, Mokeït. Mokeït, le cofondateur de l'Association parti assez vite est donc actuellement salarié de l'Association ? Rien de choquant là-dedans, hein. |
 | Mael, 15.02.2011 à 12:25 | 336627 |
|  |  | Moi : | Mael : |
En même temps c'est indéniable, du Lynx à l'Asso, en passant par Labo, c'est Menu qui a défini toute la dynamique de ce groupe, que ce soit en terme de fond (éditos, auteurs)
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En terme d'auteurs euh... Marjane Satrapi a quand même été repérée par l'Association via l'Atelier des Vosges et David B., non ? |
Oui, c'est pour ça que je parle ensuite du fait que les fondateurs aient laissés la place à Menu. David B. a bien amené Satrapi, nul doute que si Menu n'avait pas voulu le voir au catalogue de l'Asso on ne l'aurai pas vu.
Dès le début il était là, c'est lui qui a souhaité les réunir suite à Labo (qui faisait suite au Lynx, en grande partie). On sent ça dans le petit bouquin entretien qui était cadeau adhérent déjà, les associés concèdent à Menu un rôle fondamental, certains se fichent des réunions décisionnelles (Konture), d'autres déjà regrettent que des choses qu'ils n'aiment pas paraissent (Trondheim vis à vis de Thiriet).
Menu a donc toujours été l'âme de l'asso, sa colonne vertébrale, les associés n'étaient pas que des hommes de pailles mais l'admettaient, ils se sont auto-marginalisés aussi, et c'est bien dommage. On le sent dans la tristesse de david B. à qui on assène qu'il n'a rien à dire puisqu'il est parti.
Il ne s'agit pas de dire que les associés n'ont jamais eu leur mot à dire, mais l'Asso est le joujou de Menu plus que de tout autre, après il semble refuser l'étiquette de patron, c'est pour le coup manquer d'honnêteté intellectuelle (la fameuse, dont on parle depuis le début) et être pour le moins hypocrite. |
 | |  |  | Le problème quand on parle de Menu et de son discours, c'est qu'on en arrive toujours à la conclusion suivante : un discours très construit qui se heurte à certaines réalités qui le démentent et qu'on met sur le dos de l'idéalisme, l'Utopie et autre "naïveté d'enfant" deJCM.
Or non, si Menu réclame la cohérence totale pour le catalogue de l'Asso qui est, je cite "irréprochable" (hum), alors je ne vois pas pourquoi cette irréprochabilité de l'Asso ne s'étendrait pas à sa gestion.
Menu n'a pas forcément les qualités humaines requises ? Il ne s'en cache pas ? Bien, pourquoi ne pas s'adjoindre les personnes dotées de ces qualités là ?
Menu est un type attachant qui compte beaucoup d'amis, et pour de bonnes raisons je crois, il est absolument triste de le voir s'enfermer dans Orthanc pour gérer l'Asso comme l'Isengard (mon dieu, une comparaison Tolkyenne, quelle honte sur bulledaire :) )
Bref... Considérant le départ des associés, dans ce genre de conflit qui devait mélanger tout autant des problèmes de personnes que des questions éditoriales (j'imagine), je pense que c'est le plus motivé qui l'emporte.
En l'occurence JCM, parce que les autres ont leurs oeuvres, tandis que pour JCM, c'est limite l'Asso son oeuvre, plus que ses livres... à moins qu'on ne parle d'oeuvre totale en associant JCM à ses écrits, ses pamplets, ses prises de position et son mémoire... Ce qui ne serait pas si choquant.
En fait, Menu a créé un personnage de bd génial qui serait éditeur de bd et s'appellerait Jean Christophe Menu. |
 | BigBen, 15.02.2011 à 11:54 | 336625 |
|  |  | Regretter L'Asso '90 ne sert pas à grand chose, c'est de la nostalgie. A ce compte, je regrette aussi le trondheim d'Approximatve Continuum Comix chez Cornélius, c'tait passionnant et infinitivement plus vivant que la énième mise à jour d'un énième blog de vie quotidienne. Mais c'est aussi qu'à l'époque on était plus jeune et que Trondheim avait plus de cheveux.
Sinon, pour répondre à Alister Baudin, c'est vrai que le succès de L'Asso est basé sur les ventes importantes et la créativité des Trondheim-Sfar-Satrapi-David B, mais Menu le reconnaît très bien : "l’apport des co-fondateurs a été fondamental puisque leurs créations ont fait vivre L’Association". Le problème c'est qu'en ce moment il est dans la position de se justifier alors forcément il parle beaucoup de lui, mais qui a suivi L'Asso de près sait que Menu n'a cessé de parler des autres : dans ses édito, les rabs de Lapin, les catalogues, etc... C'est le grand promoteur de tous ces auteurs, et des plus discrets et moins vendeurs, les Vanoli, Parrondo, Ayroles, etc etc... Et puis tu parles de l'image de l'hydre... très bien, oui, mais qui a inventé cette image, le graphique et toute la littérature associée; il y a un certain génie dans sa façon de catalyser les énergies, et de les inscrire dans une histoire éditoriale, graphique, qu'il faut lui reconnaître. |
 | |  |  | MAD : |
Putain j'espère que t'es en ordre avec les droits d'auteurs, sinon les avocats de DP vont te tomber sur le dos. On rigole pas avec les droits d'auteurs. Surtout DP, il est "scrupuleux" le mec (a ne pas confondre avec crapuleux). C'est moi ou bien le gus est d'une mauvaise foi assez hallucinante?
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J'avais lu un bouquin de Noam Chomski où il expliquait, avec une once de regret, que la presse d'opinion n'existe plus. par presse d'opinion, il entendait la presse qui défendait violemment une doctrine ou plus souvent un parti politique, sans soucis d'objectivité.
Mais ActuaBD (avec des majuscules) est un organe de presse d'opinion, au sens premier (primaire ?) du terme. |
 | |  |  | Ce qui était formidable avec l'association, c 'est qu'il s'agissait vraiment d'une aventure "collective" d'auteurs qui voulaient s'autopublier pour faire ce qu'ils voulaient..
Aujourdhui l'association n'a rien de "collectif". C est Menu qui décide et lui seul. En bien et en mal.
A l'époque c'était vivant. J imagine de nombreuses querelles pour savoir ce qu'il fallait publier ou pas. Il y avait des gardes fous, un trondheim, un david B , un killoffer... Menu ne va quand même pas dire que ces derniers avaient des "gouts de merde"!
Bref c est triste tout ça. Au travail maintenant. L association va avoir du mal à s en relever, elle est déficitaire, et la grève pendant Angouleme n a pas du arranger les choses. C est pour çà que je vois un avenir sombre pour l'association, j aimerais penser différemment. |
 | Matrok, 15.02.2011 à 11:29 | 336622 |
|  |  | Quelques remarques en passant :
* Menu revendique maintenant le "projet de L’Association", "les axes, la position politique, la direction graphique et tout le discours" comme ayant toujours été les siens. Objectivement c'est sans doute en très grande partie vrai, mais n'est-ce pas à cause de cela que les autres fondateurs sont partis ?
* Sur la comparaison avec Breton et le surréalisme : il y a sans doute des points communs entre les personnalités de Breton et de Menu, mais c'est superficiel. Lorsque des artistes ont été virés ou écartés du groupe de Breton, ce n'était pas pour des raisons non pas de "politique éditoriale" mais pour des raisons politiques, idéologiques, qui dépassaient le domaine de l'art. Car l'une des grosses différences entre l'Association et certaines des références préférées de Menu (c'est le cas du surréalisme mais aussi du situationnisme), c'est que le positionnement politique et idéologique est en fait très flou à l'Association, alors que pour le surréalisme il est vite devenu primordial. Si on lit les textes fondateurs de la première période du surréalisme, on se rend compte que Breton et ses potes méprisaient l'art et la poésie ; ils ne se revendiquaient pas comme artistes mais comme révolutionnaires. Je fais appel à mes souvenirs de lecture de l'Histoire du surréalisme (Maurice Nadeau) : la première vague de départs et d'exclusions du groupe surréaliste s'est faite suite à l'exhortation par Naville et Breton d'adhérer au parti communiste, la deuxième s'est faite suite à l'exclusion de Dali qui avait déclaré ses sympathies pour le fascisme, et la troisième s'est faite lorsque Breton et Péret se sont rapprochés de Trotsky alors que Eluard et Aragon restaient staliniens. À ma connaissance Menu n'a jamais exigé de positionnement politique précis aux auteurs publiés à l'Association. |
 | |  |  | "A part ça, je suis le seul que des phrases comme celle-ci choquent ? "je suis à l’origine du projet de L’Association, en ai défini les axes, la position politique, la direction graphique et tout le discours. Même si l’apport des co-fondateurs a été fondamental puisque leurs créations ont fait vivre L’Association, j’ai toujours coordonné cette structure, et ai pareillement continué après l’explosion du groupe). "
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Réduire leurs oeuvres a une illustration du discours théorique de Menu (dont la valeur conceptuelle est proche du néant), ça c'est salé.
Sinon, ça me choque pas que Sfar se pose en porte-parole des auteurs. Combien de lecteurs Sfar a-t-il apporté à l'Association? Il doit être, pour le public large, l'auteur le plus représentatif de l'Association (avec Satrapi et Trondheim) [il suffit de voir les auteurs cités pour définir l'Association, dans l'article du Nouvel Obs : Satrapi-Blutch-Sfar]. Ce qui est salé, c'est que Menu semble dire que Sfar n'est plus un auteur "l'Association", alors qu'il continue à rééditer ses livres et à en profiter.
Enfin, il me semble aussi que l'idée selon laquelle "la bonne vieille Asso" n'existerait pas (puisque selon lui la ligne éditoriale n'a pas changée) est fausse. Elle tend à faire des revendications des salariés le manifeste pour la redécouverte d'un âge d'or fantasmé. Pour Menu, la seule chose qui différencie l'Asso aujourd'hui et l'Asso hier, c'est le nombre de parution. C'est peut-être vrai. Mais c'est une vérité avec laquelle on ne peut être d'accord. L'Association d'avant avait cultivée une image (qui n'était sans doute qu'une image, mais qui était fondamentale) qui a été la raison de l'engouement pour cette maison d'édition : l'image d'un hydre, l'image d'un logo composé de lettres renvoyant à des individus auteurs différents. Or, ce qu'on veut aujourd'hui, c'est retrouver cette image (et finalement, je crois que beaucoup ont signé cette pétition pour retrouver une Association, non pas plus consensuelle, mais plus diversifiée), qui est bien plus importante que les tristes réalités que Menu semble objecter. L'Association d'antan, pour illusoire qu'elle est, a généré un lectorat qui est bien réel. Et elle se caractérisait par les tensions fondamentales qui étaient présentes dans le logo, et qui renvoyaient aux tensions entre les fondateurs: on achetait Lapin pour Trondheim, on lisait l'édito de Menu. Et c'était très bien comme ça. Je suis sûr que le livre de Trondheim-B. -Sfar sur l'Association aurait beaucoup plus de succès s'il sortait à l'Asso que s'il sortait chez Delcourt, puisqu'il cultiverait alors cet espoir de revenir à une Association fidèle à son image.
En fait, la tragédie de Menu c'est que l'image de l'Association 1990 soit à l'origine du succès de l'Association, alors même que pour lui cette image est illusoire et négligeable, puisque fausse...au mépris du lectorat qui y a cru. |
 | BigBen, 15.02.2011 à 10:41 | 336620 |
|  |  | C'est une comparaison qui revient régulièrment. C'est vrai qu'il y a du Breton chez Menu, et c'est même très bien ! De plus, L'Asso n'est pas un mouvement littéraire mais une maison d'édition, la nécessité d'un "chef" est plus importante même si la direction se présentait comme collégiale à ses débuts. Je suis tout à fait d'accord avec Maël, Menu c'est l'âme de L'Asso, et en tout cas c'est le plus légitime pour tenir les rènes tout seul. Et je trouve cette idée de "comité éditorial exécutif" aberrante, et irrespectueuse de tout le travail accompli par Menu depuis les débuts de L'Asso. Tout le monde parle de son côté "dictateur"et autoritaire mais on oublie complètement sa grande ouverture d'esprit, sa curiosité insatiable du travail des autres, et son grand sens des nuances, voire sa modération ! Et oui, Menu est un modéré dans le champ de la Bande Dessinée d'avant-garde, ou de recherche, ou d'expérience, appelez ça comme vous voulez. Il s'est certes radicalisé depuis 5 ans, mais c'est plutôt un choix éditorial dicté par le contexte, et il n'a pas délaissé pour autant la veine narrative classique. Il ne faut pas s'arrêter à quelques déclarations polémiques et manichéennes. |
 | Moi, 15.02.2011 à 10:25 | 336619 |
|  |  | Mael : |
En même temps c'est indéniable, du Lynx à l'Asso, en passant par Labo, c'est Menu qui a défini toute la dynamique de ce groupe, que ce soit en terme de fond (éditos, auteurs)
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En terme d'auteurs euh... Marjane Satrapi a quand même été repérée par l'Association via l'Atelier des Vosges et David B., non ? |
 | |  |  | Tout ça me rappelle André Breton et le mouvement surréaliste ou il voulait absolument montrer a tout le monde qu'il y avait qu'un seul chef, lui... Et que tout ceux qui étaient "contre" lui passait devant un tribunal pour être condamné.
Il me semble que si les autres membres fondateurs sont partis, c est bien aussi à cause de la politique éditoriale de Menu.
N empêche j aimerais bien entendre un des ex fondateurs parler de la situation actuelle. Que pensent réellement Trondheim, Killoffer et David B de tout çà? Ces deux derniers étaient présents à l'assemblée générale en janvier et on comprend qu'ils sont inquiets de la situation actuelle. |
 | Mael, 15.02.2011 à 8:59 | 336617 |
|  |  | Moi : | A part ça, je suis le seul que des phrases comme celle-ci choquent ? "je suis à l’origine du projet de L’Association, en ai défini les axes, la position politique, la direction graphique et tout le discours. Même si l’apport des co-fondateurs a été fondamental puisque leurs créations ont fait vivre L’Association, j’ai toujours coordonné cette structure, et ai pareillement continué après l’explosion du groupe). " |
En même temps c'est indéniable, du Lynx à l'Asso, en passant par Labo, c'est Menu qui a défini toute la dynamique de ce groupe, que ce soit en terme de fond (éditos, auteurs) où de forme (maquette, etc.). C'est pour ça que ça me faire rire l'histoire de démocratie retrouvée à l'Asso, l'asso c'est Menu. L'histoire réellement associative a vite disparue, et c'est aussi parce que des fondateurs ont laissé Menu prendre de plus en plus de place car il semblait à leurs yeux légitime qu'il la prenne.
Cette histoire avant tout m'attriste, cette explication tardive de Menu permet de mieux saisir des choses mais les séquelles resteront.
Moi : | Menu aussi aime bien Shampooing, puisqu'il y a pêché des auteurs pour la nouvelle formule de Lapin (Erwann Surcouf, Daniel Blancou, Sylvain-Moizie, Lisa Mandel...) |
+42 000
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 | Moi, 15.02.2011 à 8:12 | 336616 |
|  |  | BigBen : |
wandrille : | BigBen : | JCM reproche à Trondheim de faire de l'"indy like" avec Shampooing, ce qui ne me semble pas insensé comme argument. |
Tu voudrais dire que Trondheim ferait du sous-Trondheim chez Shampooing ? Ce serait étrange. Personnellement, je vois surtout dans ce reproche une façon de décrédibiliser l'apport de Trondheim dans la structure originelle.
Après, en ce qui me concerne, je trouve que Shampooing n'a rien à voir du tout avec ce qui a été fait l'Asso, c'est autre chose et ça ne m'apparait pas du tout comme de l'indé soft. Il faut vraiment avoir la vision bipolaire indé/commerciale pour vouloir recaser ça dans cet éternel débat... Il y aurait l'indé bien et puis le sous-indé, le faux-indé, l'immitation indé... |
Il ne faut peut-être pas raisonner par rapport à la qualité intrinsèque des œuvres publiées mais par rapport à une ligne éditoriale qui emprunte quand même beaucoup à la mouvance indé : pas de format prédéfini, des auteurs souvent nouveaux, ou venant d'éditeurs indés. C'est de l'imitation indé dans le sens où ce sont des "collections" qui se présentent comme des "labels", à savoir une sorte d'édition "indépendante" de la maison mère, avec un directeur éditorial venant de l'indé (ou fortement connoté indé). Mais bon, c'est vrai que tout ça à force, c'est saoulant, moi j'aime plein de truc chez Bayou, et aussi chez Shampooing, et aussi, même, un ou deux livres de chez KSTR, alors faut pas croire que je récite mon Menu comme une bible. |
Menu aussi aime bien Shampooing, puisqu'il y a pêché des auteurs pour la nouvelle formule de Lapin (Erwann Surcouf, Daniel Blancou, Sylvain-Moizie, Lisa Mandel...)
A part ça, je suis le seul que des phrases comme celle-ci choquent ?
"je suis à l’origine du projet de L’Association, en ai défini les axes, la position politique, la direction graphique et tout le discours. Même si l’apport des co-fondateurs a été fondamental puisque leurs créations ont fait vivre L’Association, j’ai toujours coordonné cette structure, et ai pareillement continué après l’explosion du groupe). "
(Menu en âme de l'Association, les autres réduits au rang de remplisseurs de pages)
d'autant que Menu déclare ensuite assez étrangement
"je fais valoir mon bilan éditorial depuis 2006, date à laquelle je suis devenu seul décisionnaire, et affirme que je ne suis pas prêt à risquer de nouveau le type de querelles vécu avec le groupe des Fondateurs."
(donc les autres fondateurs ne foutaient rien au niveau éditorial mais il y avait quand même des querelles avec eux autour des décisions éditoriales ??) |
 | BigBen, 15.02.2011 à 1:40 | 336614 |
|  |  | wandrille : | BigBen : | Ca serait un reproche mort-né, vu que le premier à avoir été "dévoyé" par un gros éditeur est Lewis Trondheim aux débuts de l'Asso |
Mais autant que je me souviennes, Menu n'a jamais trop cautionné ça... je me souviens assez bien d'un dessin de JCM dans Lapin intitulé "Lewis, le cul entre combien de chaises ?" |
Bein, il s'en est peut-être moqué mais il n'utilise pas cet argument car il est en effet à double tranchant pour l'asso et ses fondateurs dans une optique ultra puriste, je pense qu'il le sait bien et que donc il n'a pas trop intérêt à reprocher aux "gros" de dévoyer des auteurs venant d'éditeur indépendants.
wandrille : | BigBen : | JCM reproche à Trondheim de faire de l'"indy like" avec Shampooing, ce qui ne me semble pas insensé comme argument. |
Tu voudrais dire que Trondheim ferait du sous-Trondheim chez Shampooing ? Ce serait étrange. Personnellement, je vois surtout dans ce reproche une façon de décrédibiliser l'apport de Trondheim dans la structure originelle.
Après, en ce qui me concerne, je trouve que Shampooing n'a rien à voir du tout avec ce qui a été fait l'Asso, c'est autre chose et ça ne m'apparait pas du tout comme de l'indé soft. Il faut vraiment avoir la vision bipolaire indé/commerciale pour vouloir recaser ça dans cet éternel débat... Il y aurait l'indé bien et puis le sous-indé, le faux-indé, l'immitation indé... |
Il ne faut peut-être pas raisonner par rapport à la qualité intrinsèque des œuvres publiées mais par rapport à une ligne éditoriale qui emprunte quand même beaucoup à la mouvance indé : pas de format prédéfini, des auteurs souvent nouveaux, ou venant d'éditeurs indés. C'est de l'imitation indé dans le sens où ce sont des "collectios" qui se présentent comme des "labels", à savoir une sorte d'édition "indépendante" de la maison mère, avec un directeur éditorial venant de l'indé (ou fortement connoté indé). Mais bon, c'est vrai que tout ça à force, c'est saoulant, moi j'aime plein de truc chez Bayou, et aussi chez Shampooing, et aussi, même, un ou deux livres de chez KSTR, alors faut pas croire que je récite mon Menu comme une bible.
wandrille : |
BigBen : | Ensuite tu sembles être au courant des raisons fermes de la "mise à l'écart" de Lewis Trondheim, mais moi j'avais plutôt cru comprendre que c'était LT lui-même qui était parti en claquant la porte. |
Je ne sais rien de plus et de secret. Ce qui est étonnant, c'est cette volonté à chaque fois d'isoler LT, en oubliant qu'au passage, il est parti avec trois autres fondateurs, et non des moinds... ce qui doit avoir un sens, non ? |
Ah mais certainement, euh, lequel ? mais je me questionnais surtout sur tes sources parce que tu dis que Menu a justifié la mise à l'écart d'un associé au motif qu'il publierait ailleurs qu'à l'Asso"...
BigBen : | On peut reprocher à Menu de n'avoir pas su conserver les intérêts de L'Association en tant qu'association et de s'être montré jusqu'au-boutiste dans son exigence exprimée dans Plates-bandes et dans L'éprouvette, mais là où tu vois mauvaise foi et malhonnêteté |
wandrille : |
Encore une fois, ce qui me gêne c'est un discours plein d'exigence pour les autres et plein de complaisance pour soi, c'est cela que je trouve malhonnête.
Maintenir une appelation telle que l'Association quand on est seul aux commandes et qu'on s'en gargarise, oui, je ne trouve pas ça réglo. |
Oui oui, c'est vrai, mais boah, qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? L'appeler "Moi-tout-seul" ? Revenir au Lynx à tifs ? C'est vrai que le nom a perdu son sens premier, et peut-être un peu de son esprit collectif, mais l'emprunte de Menu était quand même très forte dès les débuts... donc même si c'est contradictoire, je ne trouve pas illégitime de sa part de prolonger l'aventure tout seul, connaissant l'investissement qu'il y a mis depuis le début.
wandrille : |
BigBen : |
Quant à "Jean-Christophe Menu éditeur", la comparaison ne me semble pas tenir debout puisqu'il s'agissait là d'une autre structure indé, rien de comparable avec Shampooing ou Bayou, sans compter que commercialement, je crois que c'est un four, non ? |
Alors là, c'est génial comme argument. Donc en fait, Menu, il est complètement habilité à faire une structure éditoriale qui ressemblerait comme deux gouttes d'eau à l'asso, parce que c'est une autre structure... (je vois mal la différence, aux dernières nouvelles, Bayou et Delcourt sont aussi des structures différentes, ah non, tu veux dire une autre structure que l'Asso, ben oui, ça évidemment si c'était pour se faire sa petite sarl à lui...)
Et surtout l'argument final encore plus génial, c'est qu'on ne peut pas critiquer ça, parce que... ça s'est planté. Donc en fait, faire une collection "concurrente" qui marche c'est sale, mais carrément fonder une autre maison d'édition à côté c'est justifié, ça ne marche pas du tout sur les plates bandes de l'Asso, la preuve, ça c'est planté.
Wouahou... |
Ah ah ! oui, et c'est pour ça que L'asso est en bonne voie en ce moment.
Non, mais je ne vois pas trop pourquoi ça te choque, vraiment. J'ai dit "une autre structure INDÉ" par opposition aux autres structures émanant d'éditeurs installés, qui copieraient L'asso. Je ne sais pas trop pourquoi il a fait cette structure à son nom, je crois qu'il ne sentait pas de publier du Tardi à L'asso, et qu'il voulait faire un bouquin en tant que fan, amoureux de l'œuvre de Tardi, mais pas pour se concurrencer soi-même, ou amasser du pognon à l'abri des autres associés. Bof bof, comme procès.
wandrille : | BigBen : |
L'argument valable, c'est de lui reprocher d'avoir voulu maintenir une structure associative, dont le nom même était trompeur, et de n'avoir pas tout simplement basculé sur une autre édition, tiens, au hasard "Jean-Christophe Menu éditeur". Cela aurait été encore plus radical. |
Non, ça aurait été honnête. (toujours pas souci d'honnêteté, je te signale que j'ai modifié ta formulation "le seul argument valable")
Smiley_Bone : | Publier Tardi, c'est aussi se placer dans une continuité qui est quand même revendiquée, celle du vrai (tiens moi aussi je vais faire de la provoc') Futuropolis. Alors oui Tardi se vend, mais Masse ou Baudoin beaucoup moins, donc ne pas voir de cohérence dans l'attitude de Menu, c'est assez fascinant. |
Oui, mais c'est bien ça qui est moche. C'est que Menu a tenté de faire exactement ce qu'il faisait à l'Asso, mais dans une structure bien perso, à l'époque où me semble t'il les autres associés étaient encore présent.
Et non seulement il a fait cela, mais pas en prenant des risques, non, en se faisant un Tardi. Parce que c'est quand même pas JCM éditions qui a publié Baudouin, c'est l'Association (et Masse, qui devait être édité par l'Asso, n'a pas été édité des masses, soit dit en passant, pour des problèmes autres, mais bon...)
Pas de bol, ça n'a pas marché.
Je ne comprends pas que ça ne te crève pas les yeux.
Menu qui reproche à ses petits camarades de faire des collections concurrentes alors que lui même va pêcher dans les eaux de l'Asso pour se faire sa maison d'édition. |
Je crois que tu lui prête des intentions imaginaires et fantasmées. Menu a certainement beaucoup de défaut mais il ne me semble pas cupide. Publier du Tardi, ça devait être un rêve d'enfant et il voulait mettre son nom dessus pour une raison que j'ignore. Et puis, reprocher à Menu de se copier lui même, c'est assez fort ! Parce que ce bouquin, c'est comme un livre de L'asso, le design est le même que celui que fait Menu à L'asso, c'est dingue ! J'ai beau chercher au plus profond de moi-mêm, non, je ne ressens aucune indignation, désolé.wandrille : |
Cela dit, à la lecture de son communiqué de presse, ça devient tout de même plus clair, cette revendication de paternité et de décision totale.
Bon pour rebondir sur ça qui est quand même plus récent, je le trouve très bien ce communiqué... Un peu tardif, mais très bien. Si si, c'est bien fait.
Bien sûr, j'imagine qu'il est un peu biaisé sur certains points, mais bon, vu la volée de bois vert qu'il s'est pris, pour le coup, ce ne serait pas complètement étonnant et pour tout dire, injustifié.
Et pour une fois, je le trouve très posé sur le sujet, même si, et c'est probablement un ressenti tout personnel, ne sent on pas un peu que des têtes vont tomber ? |
|
 | |  |  | wandrille : | BigBen : | Ca serait un reproche mort-né, vu que le premier à avoir été "dévoyé" par un gros éditeur est Lewis Trondheim aux débuts de l'Asso |
Mais autant que je me souviennes, Menu n'a jamais trop cautionné ça... je me souviens assez bien d'un dessin de JCM dans Lapin intitulé "Lewis, le cul entre combien de chaises ?"
es vont tomber ? |
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 | BigBen, 15.02.2011 à 0:12 | 336611 |
|  |  |
Ah ah, oui, j'ai suivi de très près cette discussion entre un certain Elben et DP, et on peut dire que DP s'y montre d'une mauvaise foi limpide : alors qu'elben lui reproche de ne pas avoir donné le lien du communiqué de Menu avant de le commenter et de le juger, il invoque des raisons juridiques de droit d'auteur. Elben lui fait remarquer que Menu affirme clairement en préambule son accord pour une large diffusion de ce texte, et que pour se faire il le publie lui même à une adresse qu'il donne ce qui vaut pour autorisation... ce à quoi DP répond que Xavier Lowenthal a déjà donné l'adresse internet de ce texte dans un commentaire d'un autre sujet (en gros il laisse les lecteurs d'actua-bd prendre les risques juridiques qu'il imagine, et surtout le texte est en effet super accessible noyé dans les commentaires d'un sujet datant d'une semaine). Elben se moque de ses "scrupules" qu'il trouve hypocrites, et DP lui répond qu'il est "stupide" (début des insultes) "car quel est le média qui publie in extenso la prose des communiqués ?". Là dessus Elben lui répond qu'il en connaît un : Actua-BD à propos du communiqué du comité de soutien aux salariés de l'Association, tiens, justement . A ce stade, on pourrait penser que DP n'aurait pas publié le dernier message de Elben, étant pris en flagrant délit de mensonge, eh bien non, il le publie, et (il faut bien lui reconnaître au moins cette franchise) avoue que son contradicteur a raison, mais qu'Actua-BD n'allait quand même pas publier un communiqué aussi long, et surtout aussi... menuesque (je traduis la litanie de reproches qu'il fait ensuite à ce communiqué). On note au passage la haute estime dans laquelle il tient les lecteurs d'actua-bd, incapables selon lui de lire 5 pages d'affilé. Notons à ce stade que DP a oublié qu'Elben lui avait seulement reproché de ne pas avoir donné le "lien" du communiqué, pas le communiqué en entier. Notons aussi que les premières raisons "juridiques" de départ cèdent le pas à la fin de la discussion à l'aveu de raisons complètement subjectives provenant de sa détestation pour Menu tout simplement.
Certainement assez vexé, DP invite Elben à aller prier ailleurs son gourou, ce à quoi Elben lui répond : "Oui j'ai raison et vous avez tort, et je vais aller prier pour le salut de votre âme de menteur". Message non publié par DP (Elben qui m'est un ami très proche, m'a communiqué cet ultime message......).
Ah oui, il faut noter aussi une petite perfidie : dans le message où Elben donne le lien de l'article où Actua-bd a publié le communiqué intégral du comité de soutien aux alariés de l'asso, ce lien ne fonctionne pas... il est bizarrement altéré par quelque modérateur... |
 | |  |  | BigBen : | Ca serait un reproche mort-né, vu que le premier à avoir été "dévoyé" par un gros éditeur est Lewis Trondheim aux débuts de l'Asso |
Mais autant que je me souviennes, Menu n'a jamais trop cautionné ça... je me souviens assez bien d'un dessin de JCM dans Lapin intitulé "Lewis, le cul entre combien de chaises ?"
BigBen : | JCM reproche à Trondheim de faire de l'"indy like" avec Shampooing, ce qui ne me semble pas insensé comme argument. |
Tu voudrais dire que Trondheim ferait du sous-Trondheim chez Shampooing ? Ce serait étrange. Personnellement, je vois surtout dans ce reproche une façon de décrédibiliser l'apport de Trondheim dans la structure originelle.
Après, en ce qui me concerne, je trouve que Shampooing n'a rien à voir du tout avec ce qui a été fait l'Asso, c'est autre chose et ça ne m'apparait pas du tout comme de l'indé soft. Il faut vraiment avoir la vision bipolaire indé/commerciale pour vouloir recaser ça dans cet éternel débat... Il y aurait l'indé bien et puis le sous-indé, le faux-indé, l'immitation indé...
BigBen : | Ensuite tu sembles être au courant des raisons fermes de la "mise à l'écart" de Lewis Trondheim, mais moi j'avais plutôt cru comprendre que c'était LT lui-même qui était parti en claquant la porte. |
Je ne sais rien de plus et de secret. Ce qui est étonnant, c'est cette volonté à chaque fois d'isoler LT, en oubliant qu'au passage, il est parti avec trois autres fondateurs, et non des moinds... ce qui doit avoir un sens, non ?
BigBen : | On peut reprocher à Menu de n'avoir pas su conserver les intérêts de L'Association en tant qu'association et de s'être montré jusqu'au-boutiste dans son exigence exprimée dans Plates-bandes et dans L'éprouvette, mais là où tu vois mauvaise foi et malhonnêteté |
Encore une fois, ce qui me gêne c'est un discours plein d'exigence pour les autres et plein de complaisance pour soi, c'est cela que je trouve malhonnête.
Maintenir une appelation telle que l'Association quand on est seul aux commandes et qu'on s'en gargarise, oui, je ne trouve pas ça réglo.
BigBen : |
Quant à "Jean-Christophe Menu éditeur", la comparaison ne me semble pas tenir debout puisqu'il s'agissait là d'une autre structure indé, rien de comparable avec Shampooing ou Bayou, sans compter que commercialement, je crois que c'est un four, non ? |
Alors là, c'est génial comme argument. Donc en fait, Menu, il est complètement habilité à faire une structure éditoriale qui ressemblerait comme deux gouttes d'eau à l'asso, parce que c'est une autre structure... (je vois mal la différence, aux dernières nouvelles, Bayou et Delcourt sont aussi des structures différentes, ah non, tu veux dire une autre structure que l'Asso, ben oui, ça évidemment si c'était pour se faire sa petite sarl à lui...)
Et surtout l'argument final encore plus génial, c'est qu'on ne peut pas critiquer ça, parce que... ça s'est planté. Donc en fait, faire une collection "concurrente" qui marche c'est sale, mais carrément fonder une autre maison d'édition à côté c'est justifié, ça ne marche pas du tout sur les plates bandes de l'Asso, la preuve, ça c'est planté.
Wouahou...
BigBen : |
L'argument valable, c'est de lui reprocher d'avoir voulu maintenir une structure associative, dont le nom même était trompeur, et de n'avoir pas tout simplement basculé sur une autre édition, tiens, au hasard "Jean-Christophe Menu éditeur". Cela aurait été encore plus radical. |
Non, ça aurait été honnête. (toujours pas souci d'honnêteté, je te signale que j'ai modifié ta formulation "le seul argument valable")
Smiley_Bone : | Publier Tardi, c'est aussi se placer dans une continuité qui est quand même revendiquée, celle du vrai (tiens moi aussi je vais faire de la provoc') Futuropolis. Alors oui Tardi se vend, mais Masse ou Baudoin beaucoup moins, donc ne pas voir de cohérence dans l'attitude de Menu, c'est assez fascinant. |
Oui, mais c'est bien ça qui est moche. C'est que Menu a tenté de faire exactement ce qu'il faisait à l'Asso, mais dans une structure bien perso, à l'époque où me semble t'il les autres associés étaient encore présent.
Et non seulement il a fait cela, mais pas en prenant des risques, non, en se faisant un Tardi. Parce que c'est quand même pas JCM éditions qui a publié Baudouin, c'est l'Association (et Masse, qui devait être édité par l'Asso, n'a pas été édité des masses, soit dit en passant, pour des problèmes autres, mais bon...)
Pas de bol, ça n'a pas marché.
Je ne comprends pas que ça ne te crève pas les yeux.
Menu qui reproche à ses petits camarades de faire des collections concurrentes alors que lui même va pêcher dans les eaux de l'Asso pour se faire sa maison d'édition.
Cela dit, à la lecture de son communiqué de presse, ça devient tout de même plus clair, cette revendication de paternité et de décision totale.
Bon pour rebondir sur ça qui est quand même plus récent, je le trouve très bien ce communiqué... Un peu tardif, mais très bien. Si si, c'est bien fait.
Bien sûr, j'imagine qu'il est un peu biaisé sur certains points, mais bon, vu la volée de bois vert qu'il s'est pris, pour le coup, ce ne serait pas complètement étonnant et pour tout dire, injustifié.
Et pour une fois, je le trouve très posé sur le sujet, même si, et c'est probablement un ressenti tout personnel, ne sent on pas un peu que des têtes vont tomber ? |
 | MAD, 14.02.2011 à 22:53 | 336609 |
|  |  |
Putain j'espère que t'es en ordre avec les droits d'auteurs, sinon les avocats de DP vont te tomber sur le dos. On rigole pas avec les droits d'auteurs. Surtout DP, il est "scrupuleux" le mec (a ne pas confondre avec crapuleux). C'est moi ou bien le gus est d'une mauvaise foi assez hallucinante?
|
 | pirik2, 14.02.2011 à 19:01 | 336604 |
|  |  | Matrok : |
Personne ici n'a "crié au nazisme dès qu'il est question d'autorité ou d'exigence fortes", en tout cas ni moi ni astroJR. |
astroJR : | pirik2 : | je n'ai rien contre le fascisme
|
Oui, je sais, c'est malhonnête d'isoler des bouts de phrase. Mais voir que ce genre de pensée est dans l'air du temps me fout la trouille. |
Et ça cela sous-entend quoi peut être?
Je rappelle que je parlais seulement (d'une façon apparemment intolérable) des exigences personnelles de Menu éditeur. Et que ce n'était pas pour lui faire un procès.
Matrok : |
En fait c'est pour la même raison que j'avais protesté contre le "Gbagbo, Ben Ali, Menu" de Joann Sfar et que je proteste contre le "fascisme éditorial de Menu" de toi. J'estime que la lutte contre les tyrans (fascistes ou non) est une cause trop sérieuse pour qu'on confonde ça avec des problèmes à l'échelle d'une petite maison d'édition parisienne. |
Alors proteste contre les vrais tyrans. Mais ne me fais pas des leçons d'histoire parce que j'ai dis que J.C.M était tyrannique avec sa propre conscience d'éditeur.
Fin de la parenthèse.
|
 | Matrok, 14.02.2011 à 18:22 | 336603 |
|  |  | Matrok : | pirik2 : | ...tu ne t'es pas insurgé quand certains ont parlé de dictature à propos de Menu, deux poids deux mesures. |
Remonte ce fil et tu verras que j'ai été le premier sur Bulled'Air à exprimer mon indignation à ce sujet. |
Hum. En fait non, vérification faite, c'est Gijom qui avait protesté d'abord. Mais bon. |
 | Matrok, 14.02.2011 à 18:00 | 336601 |
|  |  | pirik2 : | ...tu ne t'es pas insurgé quand certains ont parlé de dictature à propos de Menu, deux poids deux mesures. |
Remonte ce fil et tu verras que j'ai été le premier sur Bulled'Air à exprimer mon indignation à ce sujet.
pirik2 : | Mon grand-père était résistant, il serait moins choqué aujourd'hui de lire une formule littéraire un peu rude que de voir que des imbéciles crient au nazisme dès qu'il est question d'autorité ou d'exigences fortes. Ce n'est quand même pas moi qui emploie le mot "facho" à tord et à travers. |
Avec tout le respect que je lui dois, ton grand-père n'a rien à voir là dedans.
Personne ici n'a "crié au nazisme dès qu'il est question d'autorité ou d'exigence fortes", en tout cas ni moi ni astroJR. C'est toi seul (et pas ton grand-père) qui le premier a utilisé le mot "fascisme", et en effet à tort et à travers.
Pour moi "dictature" et "fascisme" ça n'est pas synonyme. Ce n'est pas un problème de politiquement correct dont je n'ai rien à cirer : j'estime même qu'il y a eu dans l'Histoire des dictatures qu'on peut considérer comme progressistes, et qu'il y en aura peut-être encore. Et je parle à l'échelle d'un pays, mais à l'échelle d'une maison d'édition aussi peut-être, ça je veux bien en discuter, pas de problèmes. Par contre le fascisme, c'est la pire forme de tyrannie réactionnaire qu'on a connue en Europe.
En fait c'est pour la même raison que j'avais protesté contre le "Gbagbo, Ben Ali, Menu" de Joann Sfar et que je proteste contre le "fascisme éditorial de Menu" de toi. J'estime que la lutte contre les tyrans (fascistes ou non) est une cause trop sérieuse pour qu'on confonde ça avec des problèmes à l'échelle d'une petite maison d'édition parisienne. |
 | |  |  | Enfin la vision de Menu, c'est pas trop tôt ! Mais pourquoi ne l'a t-il pas communiquée plus tôt, bon sang ? Je crois que ça n'a fait plaisir à personne de le traiter de dictateur, mais forcément quand on reste silencieux dans sa tour d'ivoire on s'expose à ce genre de reproches.
Bref, rien à dire, communiqué nécessaire, légitime et honorable, mais trop tardif. C'est sur ce point-là qu'on peut encore l'attaquer, quoi. Bon, certes, il reconnaît son manque de faculté au dialogue et à l'humain, c'est l'essentiel. |
 | pirik2, 14.02.2011 à 17:32 | 336598 |
|  |  | Matrok : | La vision de Menu est réellement dictatoriale, et ce d'une façon si assumée que c'en est douloureux à lire. |
Tu sais ce qu'est une dictature douloureuse? |
 | pirik2, 14.02.2011 à 17:28 | 336597 |
|  |  | Ras le bol de ces mauvais procès.
Mon grand-père était résistant, il serait moins choqué aujourd'hui de lire une formule littéraire un peu rude que de voir que des imbéciles crient au nazisme dès qu'il est question d'autorité ou d'exigences fortes. Ce n'est quand même pas moi qui emploie le mot "facho" à tord et à travers.
Et puis merde, tu ne t'es pas insurgé quand certains ont parlé de dictature à propos de Menu, deux poids deux mesures.
Le débat sur "Hitler=SS", c'était il y a 30 ans mon ami. |
 | Matrok, 14.02.2011 à 17:04 | 336592 |
|  |  | Bon, je redeviens sérieux, j'ai fait mine de m'amuser mais franchement avec ce que je lis, je ne suis pas d'humeur.
pirik2 : tu parles de "fascisme". J'espère juste pour toi que tu n'as aucune idée de ce que signifie ce mot pour l'utiliser aussi légèrement. Je suis totalement d'accord avec astroJR quand il se montre choqué par ta formulation. |
 | Matrok, 14.02.2011 à 17:00 | 336591 |
|  |  | prattate : | pirik2 : | je n'ai rien contre le fascisme
|
à ce niveau ce n'est pas de la malhonnêteté, c'est juste de la bêtise. |
Alors là je suis 100% d'accord avec toi !
C'est merveilleux, pourvu qu'on bidouille un peu ce que dit le précédent, on arrive toujours à être d'accord. |
 | |  |  | Matrok : | Après lecture de tout ça, je ne regrette pas d'avoir signé cette pétition et exprimé ainsi mon soutien "aux salariés de l'Association en grève" et à la volonté d'"offrir un avenir démocratique et collectif à une structure précieuse pour la bande dessinée de création réellement dictatoriale", et ce d'une façon si assumée que c'en est douloureux à lire. L'avenir de l'Association n'est peut-être pas plus "sombre" que les cinq dernières années. Ce qui se dessine en ce moment, c'est un tournant. |
Alors là je suis 100% d'accord avec toi! |
 | pirik2, 14.02.2011 à 15:18 | 336589 |
|  |  | astroJR : | pirhiktler : | je n'ai rien contre le fascisme
|
Oui, je sais, c'est malhonnête d'isoler des bouts de phrase. Mais voir que ce genre de pensée est dans l'air du temps me fout la trouille. |
Moi j'ai la trouille des inquisitions malhonnêtes, des gens qui veulent laver le langage et parlent le chewing-gum.
Mais passons, chacun ses peurs. |
 | longg, 14.02.2011 à 15:09 | 336588 |
|  |  | astroJR : | Oui, je sais isoler des bouts de phrase. Mais que ce temps me fout la trouille. |
? |
 | |  |  | astroJR : | pirik2 : | je n'ai rien contre le fascisme
|
Oui, je sais, c'est malhonnête d'isoler des bouts de phrase. Mais voir que ce genre de pensée est dans l'air du temps me fout la trouille. |
à ce niveau ce n'est pas de la malhonnêteté, c'est juste de la bêtise. |
 | |  |  | pirik2 : | je n'ai rien contre le fascisme
|
Oui, je sais, c'est malhonnête d'isoler des bouts de phrase. Mais voir que ce genre de pensée est dans l'air du temps me fout la trouille. |
 | pirik2, 14.02.2011 à 14:14 | 336584 |
|  |  | ( Message plein de fautes, mes excuses. ) |
 | pirik2, 14.02.2011 à 14:12 | 336583 |
|  |  | JC Menu : | cette structure inimitable, dont JE revendique le Projet de base, l’Histoire, et l’Avenir |
JC Menu : | et qui s’appelle L’Association. |
Le problème de l'association se situe surement dans cet oxymore en forme de conclusion!
L'éclaircissement sur la situation économique est par contre le bienvenu. Cela amène enfin des réflexions sur l'avenir de ce type de structure, sur des questions de gestion (la démesure de certains tirages), etc.
Ce n'est pas très réjouissant mais on sort du "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes". J'ai pu lire des gens dire que sept salariés c'était trop peu pour une maison d'édition de cette envergure -et j'en passe- c'est oublier de rappeler que la majorité des éditeurs alternatifs sont bénévoles, que nombre d'auteurs même reconnus sont des situations précaires.
L'utopie, c'est de faire des choix éditoriaux radicaux, de publier des livres difficiles, d'exiger les plus beaux livres en terme de papier et d'impression, tout en souhaitant dégager de nombreux salaires. (quand je dis "nombreux", je veux dire relativement aux réalités de l'édition alternative)
J'avoue qu'en tant que simple lecteur un brin idéaliste, je n'ai aucune envie que L'association fassent des concessions et je n'ai rien contre le fascisme éditorial de Menu. Mais en tant que "petit cultureux précaire" ça ne me réjouis pas plus de voir des emplois supprimés dans ces domaines.
Le cul entre deux chaises...
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 | Matrok, 14.02.2011 à 12:38 | 336581 |
|  |  | Après lecture de tout ça, et nonobstant un petit doute sur ma propre légitimité (je ne suis que lecteur, pas même ex-adhérent), je ne regrette pas d'avoir signé cette pétition et exprimé ainsi mon soutien "aux salariés de l'Association en grève" et à la volonté d'"offrir un avenir démocratique et collectif à une structure précieuse pour la bande dessinée de création", pour reprendre les mots du comité de soutien. La vision de Menu est réellement dictatoriale, et ce d'une façon si assumée que c'en est douloureux à lire. Mais il est forcé de faire des concessions maintenant. L'avenir de l'Association n'est peut-être pas plus "sombre" que les cinq dernières années. Ce qui se dessine en ce moment, c'est un tournant démocratique, en effet totalement nouveau dans cette structure, et ça, ce n'est pas "sombre". |
 | |  |  | Docteur Jean Christophe et Mister Menu a parlé...
L avenir de l'association est vraiment sombre.
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 | jmmelo, 14.02.2011 à 11:59 | 336579 |
|  |  | intéressant d'avoir l'autre point de vue.
intéressant de voir les omissions dans les communiqués de masse salarial (volontaire ou involontaire).
franchement limite les interventions de Sfar, Trondheim et David B.
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 | |  |  | BigBen : |
"Comment une Utopie peut-elle mener à une telle catastrophe ?" | c'est l'histoire de toutes les utopies... |
 | BigBen, 14.02.2011 à 0:26 | 336573 |
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BANDELETTES
QUEL AVENIR POUR L’ASSOCIATION ?
Commentaires sur la grève des salariés
par Jean-Christophe Menu,
Editeur de L’Association.
Préambule : je parle en mon nom propre, je n’éviterai ni la première personne ni un certain ressenti. Par ailleurs je n’envoie ce communiqué qu’à mon carnet d’adresses, pas à celui de L’Association dans son intégralité (je ne dispose pas du fichier adhérents). Je suis donc favorable à ce que ce texte circule le plus largement possible. Il peut circuler plus facilement grâce au lien suivant :
http://bit.ly/bandelettes
Durant tout ce conflit, tout le monde n’a eu qu’un “son de cloche”, celui de la “Masse Salariale” (ainsi qu’elle s’est définie) et de leurs divers soutiens. On a trouvé anormal que je ne m’exprime pas à ce sujet : je n’ai pas voulu envenimer les choses. Face à une situation qui s’enlise, je livre aujourd’hui la façon dont j’ai vécu chronologiquement et intérieurement cette grève jusqu’à la date du jeudi 10 février 2010.
Je voudrais tout d’abord infiniment remercier les Auteurs et les Amis qui m’ont apporté leur sincère soutien affectif et revigorant, au sein de la période que je viens de traverser. Je n’ai parfois pas pu tous et toutes vous remercier directement, mais je sais qui m’a dit ou écrit quoi : merci.
Face à la gravité qu’a prise la tournure de la grève des Salariés de L’Association, commencée le 10 janvier, et rendue catastrophique par leur action médiatique à Angoulême, il convient de revenir point par point sur le déroulement des événements, ainsi que sur certaines formulations contenues dans les divers communiqués, tracts et pétitions, qui ont trop souvent relevé de l’approximatif, voire du mensonger, et entretenant délibérément la confusion.
1) Les difficultés financières à L’Association sont apparues dès courant 2009. En 2009 a été amorcée une analyse sur les causes et conséquences de ces difficultés. Nous avons pour cela demandé à une personne de grande compétence de nous accompagner, une journée par semaine. Les conclusions de cette analyse menée de front avec notre expert-comptable (également Commissaire aux comptes) Camille Lawson-Body ont abouti à des conclusions pessimistes. Malheureusement, les difficultés sont plutôt apparues comme de nature structurelle. Si elles ont un temps été masquées par le succès exceptionnel des ouvrages de Marjane Satrapi (qui ont permis à L’Association de vivre quelques années dans l’opulence : embauches généreuses, primes exceptionnelles aux Salariés, augmentation des parutions, livres difficiles, fabrications luxueuses, etc...), la crise générale, et plus spécialement celle du marché du livre, ajoutée à la “fin de cycle” du best-seller Persépolis mettent fin à cette période. Les derniers exercices font apparaître des chiffres en baisse régulière, qui impliquent malheureusement une récession inévitable. Les nouveautés se vendent moins, les frais fixes sont restés les mêmes, voire en augmentation. L’arrêt d’activité pour raisons économiques de notre distributeur Le Comptoir des Indépendants, au-delà des conséquences négatives pour l’Association, renforce ces problèmes. Et si Persépolis et une gestion rigoureuse ont permis la constitution de réserves conséquentes au sein de L’Association, cela fait presque deux ans que le déficit d’exploitation rogne sur ses réserves.
2) La première mesure acceptée par tous a été de diminuer la production, ainsi qu’une partie des livres les plus difficiles et coûteux. Ainsi 2010 a-t-il vu paraître seulement 25 titres, contre une quarantaine toutes les années précédentes. Le programme 2011 s’annonce, si possible, du même ordre. Les livres aux caractéristiques les plus “hors-normes” sont désormais réduits, au profit d’ouvrages moins difficiles économiquement.
3) Durant toute l’année 2010 ont été élaborées des hypothèses pour réduire les coûts. La réduction des effectifs a été évoquée dès le début 2010 et n’a donc pas représenté une surprise. Cette perspective m’a personnellement profondément affecté dès le début. Je tiens à rappeler qu’étant Directeur Editorial salarié depuis 1999, et disposant du salaire le plus important, je me suis fait licencier par le Bureau dès mars 2010.
4) Sept personnes (cinq CDI, un CDD, un 3/5 - je m’exclus de la liste des Salariés même si j’ai continué à fournir le même travail), aux salaires et charges additionnés aux frais fixes, représentent désormais des charges fixes trop élevées pour la structure, au simple vu des comptes et des prévisionnels, que les Salariés connaissent ; mais ils en refusent l’analyse livrée par l’accompagnatrice gestionnaire et par l’expert-comptable, qui tous deux affirment que sans action concrète, L’Association est condamnée, à une échéance courte. Les Salariés ont estimé que puisqu’il demeure une trésorerie relativement conséquente, les suppressions d’emploi envisagées n’étaient pas acceptables. Or c’est précisément cette trésorerie qui faisait que ces licenciements pouvaient être dignement accompagnés.
5) Les suggestions proposées très clairement au cours de la réunion ayant eu lieu le 3 décembre 2010 entre les Salariés, le Bureau et moi-même, ont été : suppression de la distribution en interne (libraires historiques, VPC, futures ventes par le net, site - en voie d’achèvement), car non rentable et remettant en question le poste de Frédéric Van Linden, manutentionnaire et coursier ; externalisation de la comptabilité vu la baisse importante du flux liée à la suppression de la distribution interne, ce qui entraîne en effet la suppression du poste de comptable à plein temps, occupé actuellement par Philippe Reveau. Par ailleurs, la diminution de la production posait le problème de deux graphistes à plein temps (d’autant que j’assume toute la Direction Graphique). Il a donc été suggéré que ne demeure en CDI qu’un graphiste et que des missions supplémentaires soient confiées en externe. Eric Bricka ayant annoncé un congé sabbatique de mars à septembre (congé accordé et signé par la présidente), nous lui avons assuré qu’aucune procédure ne serait entamée avant son retour. Fanny Dalle-Rive resterait donc graphiste salariée. Par ailleurs, Nicolas Leroy, chef de fabrication, avait annoncé son intention de quitter L’Association et de chercher du travail ailleurs, alors qu’il n’était pas invité à quitter la structure. Quant à Marie Chesnais et Carmela Chergui, elles avaient auparavant, dans des entretiens individuels, annoncé leur intention de demeurer à L’Association.
6) Cette malheureuse réduction des effectifs, correspondant à une inéluctable évolution, n’a donc pas été élaborée n’importe comment, mais au prix d’une réflexion vers une structure moins lourde et plus conforme à sa nouvelle actualité et à ses perspectives. C’est la soudaine concrétisation de l’annonce de ces suppressions d’emploi qui a provoqué la colère des salariés, ainsi que le fait qu’il n’y ait pas eu concertation avec eux sur d’autres moyens de procéder à des économies. Il a pourtant été évoqué d’autres solutions ce jour-là par le Bureau, comme la sous-location de la partie du local dégagée de sa partie stocks à un espace d’ateliers de dessinateurs ou graphistes. J’ai même pour la première fois accepté l’hypothèse de pilonner une partie des stocks, alors que j’y avais toujours été philosophiquement radicalement opposé, et ce face à la proportion énorme que prennent les coûts des invendus à notre entrepôt de la Génilloise.
7) L’équipe se sent soudée dans une sorte de projection mentale de coopérative auto-gérée, qui n’en est pas une, puisque j’ai engagé chaque personne comme salarié, pour ses compétences, et pour m’accompagner au service d’un projet préexistant et bien défini. Cette idée d’auto-gestion a également été générée par l’absence d’un véritable encadrement, le Directeur éditorial qui vous parle ayant souvent été absent et n’ayant jamais vraiment assumé son rôle de Directeur Général de fait. Mais L’Association, malgré tous ses défauts, s’est constituée au service des Auteurs et de leurs Ouvrages : la grève récente semble faire passer l’idée de coopérative de Salariés bien au-dessus du projet de base. L’équipe n’a donc pas accepté d’être “séparée”, contestant l’analyse comptable, et donc finalement d’une certaine nécessité de décroissance, qui n’est pas seulement économique, mais aussi structurelle et conjoncturelle, les dizaines de nouvelles structures étant apparues ces dernières années sur notre “secteur” amenant une surproduction massive d’ouvrages pseudo “indépendants”, et obligeant L’Association à se recentrer sur ce qui lui est fondamental : recherche et innovation, accompagnement de l’œuvre en devenir des Auteurs “maison”, découverte et émancipation des jeunes talents, remise en circulation de chefs-d’œuvre de la Bande Dessinée du passé, ouvrages de réflexion sur le médium, etc. Il y a là une ligne éditoriale forte de vingt ans dont je suis le garant, et qui m’empêche moralement de devenir le concurrent de nos copieurs, et un “producteur de BD” parmi tous les autres. (S’il faut le rappeler, je suis à l’origine du projet de L’Association, en ai défini les axes, la position politique, la direction graphique et tout le discours. Même si l’apport des co-fondateurs a été fondamental puisque leurs créations ont fait vivre L’Association, j’ai toujours coordonné cette structure, et ai pareillement continué après l’explosion du groupe). Cette évolution aux causes multiples est forcément mal vécue au sein d’une structure qui fonctionne depuis des années comme une entreprise alors que cela n’a jamais été sa véritable nature. Il y a une mutation en cours, que l’équipe semble avoir du mal à percevoir, mais il suffit de voir les parutions de 2010 et le programme du 1er semestre 2011 (Ruppert & Mulot, Claire Braud, Benoît Guillaume, Mahler, Matthias Picard, Conrad Botes, Christian Rosset avec un disque reprenant ses émissions de France-Culture, sans oublier Lapin ni ma propre Thèse) pour constater que même quantitativement à la baisse, la ligne éditoriale ne dévie pas d’un pouce, et que l’on peut difficilement m’attaquer sur ce plan. En revanche, on peut m’attaquer sur mon manque de faculté au dialogue et aux relations humaines, et on aura raison : je n’ai jamais caché que ce n’était pas mon point fort.
8) Le lundi 10 janvier 2011 à 12 h 45, l’ensemble de l’équipe se présente devant mon bureau, Nicolas Leroy prend la parole pour me dire que les salariés entrent en grève, occuperont les locaux dès leur retour de déjeuner, et ne souhaitent pas ma présence lorsqu’ils occupent les locaux. Cette annonce de grève a été effectuée sans aucun préavis ni avertissement, vis-à-vis du Bureau ou de moi-même. Le premier communiqué part en masse. Il est calomnieux : le Bureau est qualifié d’“absent” (alors que la présidente Patricia Perdrizet ainsi que la Secrétaire Générale Zab Chipot s’affairent depuis des semaines sur le sujet et ne se sont quasiment plus occupé que de cette affaire depuis le 10 janvier - et je tiens à dire au passage que le Bureau, bénévole et compétent, a toujours été au service de la mission de L’Association) ; il est injuste : je deviens un “directeur non salarié aux responsabilités floues” (alors que si je suis non salarié c’est bien que j’ai été le premier à me faire licencier pour alléger la structure) et on appelle à retrouver la “chouette vieille Association” comme si la ligne éditoriale avait changé (à moins qu’on exprime ici le fantasme de revenir à la production de 40 titres par an, ce qui est impossible). J’ajoute qu’à cette date, aucune procédure de licenciement n’a été engagée puisque notre annonce visait avant tout à discuter des souhaits individuels de chacun, des conditions d’accompagnement dans le cas de départs et d’une anticipation d’une réduction progressive de la masse salariale sur l’année 2011. Les revendications demandent à voir les comptes, la convocation d’une AG Ordinaire, et donc, remettent en cause ma légitimité morale et celle du Bureau. Vu la gravité des événements, notre Présidente se tourne vers notre Avocat : n’oublions pas que je n’ai personnellement plus aucune responsabilité juridique dans L’Association et que toute la responsabilité civile se place sur les épaules de la Présidente Patricia Perdrizet et de la Trésorière Laetitia Zuccarelli. Le soir même à 19 h et les soirs suivants, je ne constate aucune “occupation” des locaux.
9) Le 12 janvier, une première réunion de concertation a lieu entre les Salariés, l’Expert-Comptable, la Présidente et la Secrétaire Générale. Il y est notamment dit par l’équipe que celle-ci se rendra normalement à Angoulême. Il est convenu d’une nouvelle réunion pour la présentation des comptes 2010 entre eux et l’Expert-Comptable Camille Lawson-Body : malheureusement celui-ci subit la disparition de son père, et doit se rendre deux semaines au Togo, ce qui reporte probablement ladite réunion à après Angoulême, et agace les Salariés.
10) L’affaire de la grève prend des proportions énormes, la presse s’active, et une pétition est lancée, relayée en de nombreux sites, qui recueille de très nombreuses signatures. Malheureusement, le succès de cette pétition est essentiellement dû à la malhonnêteté de son texte et de son intitulé : “Longue vie à L’Association”. La plupart des signataires croient sauver une structure en péril, ou combattre une injustice, alors qu’ils ne font que participer à un épisode interne de la structure, hypothèse précisément élaborée pour pérenniser ladite structure ; et épisode qui n’avait nullement à être porté sur la place publique. De très nombreux signataires se rendent compte a posteriori avoir été abusés par cette pétition hypocrite. Les Salariés lancent des demandes d’Adhésions en masse, dans le but de réunir des troupes pour une AG Ordinaire, ou pour les prévoir comme Membres d’Honneur éligibles. Les Salariés semblent vouloir devenir une “association loi 1901” normale”, avec ses centaines d’adhérents qui définiraient la politique, voire la ligne éditoriale de L’Association, alors que ce qui fait la particularité de L’Association depuis vingt ans est d’être atypique. Par ailleurs, ce qui distingue fondamentalement une association d’une société est exprimée à l’article 1er de la loi fondamentale sur les association : l’absence de finalité lucrative de ses fondateurs, ce qui a toujours été absolument le cas. Il est exact que les Statuts de 1993 laissent à désirer, et que vu la masse de travail et de soucis, il n’a pas été convoqué d’AG depuis 2007 (et non 2005 comme le dit le communiqué - mais le PV de celle de 2007 n’a jamais été fait). Ces carences doivent être résolues, cette organisation doit être clarifiée et passer à l’âge adulte. Même si le fonctionnement de L’Association est loin d’avoir été irréprochable, on peut constater qu’il a néanmoins permis de réaliser plutôt exemplairement ce pour quoi la structure avait été créée, et ce depuis vingt ans : un Catalogue de Bande Dessinée irréprochable.
11) La Présidente Patricia Perdrizet reçoit sous pli recommandé de la part des Salariés Grévistes les lettres d’Adhésion et de demande d’Assemblée Générale de Killoffer, Lewis Trondheim et David B, soit trois fondateurs démissionnaires de L’Association. Une connivence salariés / ex-fondateurs et une tentative pour m’écarter de la structure semble, à ce stade, fortement crainte.
12) Face à cette crainte de “putsch”, et pour sauver le plus rapidement possible la structure de toutes dérives et spoliations, le Bureau (la Trésorière exceptée), l’Avocat, accompagnés de divers amis et conseils, organisent une réunion de crise afin de travailler sur une nouvelle gouvernance, pérennisant notamment un “conseil des sages”, aux compétences et à l’expérience reconnus, garant de la bonne gestion de L’Association et séparant clairement la politique éditoriale de la gestion administrative et financière. Comme les statuts le prévoient, une liste des Membres d’Honneur serait arrêtée par le Conseil d’Administration, les statuts modifiés par ceux-ci en AG Extraordinaire et une AG Ordinaire tenue dans la foulée pour présenter les comptes 2010 et le prévisionnel 2011. La Trésorière, convoquée à cette réunion, mais estimant cette AGE irrégulière, avait pris l’initiative d’amener dans le cabinet de notre Avocat (plus tard raillé pour jouxter Matignon) une trentaine de personnes parmi lesquelles la totalité des Salariés, divers inconnus, des proches de L’Association, et des auteurs, dont David B, Lewis Trondheim, Killoffer, et Joann Sfar qui à la surprise générale s’exprime ardemment comme porte-parole des auteurs de L’Association, ce qui vu ses liens avec la structure depuis cinq ans ne manquait pas de sel. La confrontation est pénible mais se passe sans heurts. L’après-midi même, les Salariés avaient convoqué les Auteurs de L’Association à l’Espace Confluences où ils leur ont expliqué leur point de vue et où ils ont évidemment dénoncé cette “Assemblée secrète” comme “illégale” (ce qu’elle n’était pas). Face à mon absence (à laquelle je n'étais pas convié), la majorité des Auteurs dont je suis l’éditeur se sent pris entre deux feux et ne comprend rien à la situation. Je reçois tellement de demandes d’explication de la part des Auteurs que je ne peux pas y satisfaire, d’autant que nous sommes désormais dans une bagarre sociale et juridique et qu’il m’est interdit de craquer, tout cela à quelques jours du Festival d’Angoulême.
13) Le Directeur des Belles Lettres, notre nouveau diffuseur, s’alarme des événements : en effet, voilà à peine quelques semaines que nous avons signé chez lui, suite à la fermeture du Comptoir des Indépendants, intervenue en novembre. Il faut préciser que les Belles Lettres ont créé un secteur de Bande Dessinée Indépendante, issu de l’essentiel du catalogue du Comptoir (et reprenant ainsi les postes de 4 représentants) uniquement parce que L’Association, plus important éditeur de ce catalogue, a accepté cette solution. Si je n’avais pas accepté personnellement cette solution, ces postes et de nombreuses structures éditoriales se seraient retrouvés en difficultés. La grève met donc également la structure en délicatesse par rapport à notre nouveau diffuseur et à tout ce nouveau secteur.
14) Le lundi 24 janvier, face à la dégradation de la situation, une réunion bipartite avec un médiateur indépendant, expérimenté et impartial, proposé par la Présidente, est fermement refusée par les Salariés. Le mardi 25, un déjeuner informel entre l’équipe, la Secrétaire Générale et moi-même est également rejeté. Je décide de passer seul ensuite au local pour tenter de dialoguer au sujet d’Angoulême, de façon à tenter une “armistice” afin que le Festival se passe au mieux. L’ensemble des Salariés me déclare que les précédentes revendications n’ayant pas été satisfaites, une discussion sur Angoulême est superfétatoire. Face à l’impossibilité de dialogue, je quitte rapidement les lieux.
15) Jeudi 26 janvier, premier jour d’Angoulême, les palettes de livres ont bien été amenées sur place par le transporteur, mais elles sont disposées au milieu du stand, et les livres ne sont pas déballés. Une grande banderole “salariés en grève” surplombe le stand, et à la place des livres figurent des tracts, qui reprennent l’essentiel des communiqués précédents. Si les Salariés tiennent à affirmer qu’ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de la pétition et du blog de soutien “Longue vie à L’Association”, ils ne peuvent nier que cette action purement médiatique est de leur fait et bien concertée. Bonne aubaine pour la presse qui s’empare évidemment de l’affaire pour la monter en épingle, affaire qui devient quasiment le principal sujet de discussion de cet Angoulême 2011. Le coût du stand, les transports, l’hôtel, le transport aller-retour pour les palettes, le manque à gagner des ventes non effectuées, représentent un préjudice financier énorme. Sans parler des déclarations sociales et fiscales non effectuées par le comptable au 15 janvier pour cause de grève, mais passible d’apporter de copieuses amendes à la structure.
16) Ayant moi-même une parution d’importance (“La Bande Dessinée et son Double”, Thèse de Doctorat soutenue à la Sorbonne le 8 janvier) et devant donner le vendredi 28 une conférence sur le sujet, je m’étais inquiété avant le départ de la disponibilité du livre à Angoulême. On m’avait prétendu qu’un problème technique l’en empêcherait. L’imprimeur italien que j’avais contacté directement m’avait dit qu’au contraire, le livre était prêt et bloqué depuis dix jours. J’avais alors été contraint d’en faire venir de mon côté quelques exemplaires à Angoulême. Je vais régulièrement en chercher et le distribue dans la ville. Cela me ramène plus de 25 ans en arrière, lorsque je distribuais mon premier fanzine dans la rue, sauf que c’est ma Thèse. Pendant ce temps à Angoulême, aucun livre de L’Association n’est disponible sur le stand. Je ne mets pas un pied sous les bulles et répond dans la ville aux questions d’un nombre incalculable d’Auteurs, journalistes, organisateurs, sympathisants, la plupart abasourdis et consternés par la situation.
17) Le vendredi 28, l’auteur Benoît Jacques réussit à faire renouer un dialogue entre deux représentants de l’équipe, Marie Chesnais et Nicolas Leroy, face à moi-même et la Secrétaire Générale Zab Chipot. Sont également présents d’autres personnes s’étant positionnées comme “conciliateurs” : June Misserey, Morvandiau, Jochen Gerner, José Parrondo. Malgré les dissensions, une sorte de “pacte” est défini : l’équipe désire le calendrier précis des futures AGE et/ou AGO, le fichier du prévisionnel 2011, le fait que la liste des Membres d’Honneur soit définie en commun, et la connaissance des nouveaux Statuts. Suite à cette conciliation, et à la réception de l’état des comptes prévisionnels 2011, envoyés depuis Paris par la Présidente (alors que l’Expert-Comptable ne les avait pas encore achevés ni officialisés), les Salariés font le geste, samedi 29, de sortir sur les stands quelques livres des auteurs invités présents.
18) Je suis choqué au-delà de toute mesure par cette grève médiatique, surtout en pensant aux Auteurs. L’Association a été crée par et pour des Auteurs, pas pour qu’à cause de malheureuses circonstances d’économie interne, ces mêmes Auteurs se retrouvent spoliés de la présence de leurs ouvrages à Angoulême. Je pense particulièrement au “mini-Lapin 44 bis”, opuscule qui devait faire l’objet de la carte de vœux de L’Association 2011, pour lequel une trentaine d’auteurs de la “nouvelle génération” ont réalisé gracieusement des planches avec enthousiasme, et dont l’impression et la publication ont été annulés.
19) Au retour d’Angoulême, les actions continuent : le vendredi 4 février, un “pot de soutien” aux Salariés en grève a lieu à la librairie Le Monte-en-l’Air où est organisée une “cagnotte” au profit des grévistes ; puis une vente aux enchères d’originaux d’Auteurs de L’Association, invités à donner une planche, toujours au profit des grévistes, est également lancée par un autre comité de soutien.
20) Le jeudi 3 février, dans la foulée de la médiation d’Angoulême, la présidente Patricia Perdrizet envoie aux Salariés un mail acceptant et explicitant la totalité des revendications mises par écrit le 28 janvier (dont la plupart n’étaient pas recevables juridiquement). Néanmoins, la lettre n’est pas jugée acceptable, et la grève n’est toujours pas levée.
21) Le mardi 8 février, l’équipe salariale convoque le Bureau et l’Expert-Comptable dans les bureaux de leur propre Avocat (à cent mètres des locaux de celui de L’Association) dont le nom n’est pas donné à l’avance. Quoique non convié, je décide de participer à cette réunion. La Secrétaire Générale annonce au préalable mon arrivée, qui est acceptée. Les Salariés ont demandé à deux amis Auteurs d’être “témoins” : Emmanuel Guibert et Gila. Camille Lawson-Body expose les comptes provisoires de 2010. Il signale notamment une perte de 150.000 euros due à la fermeture du Comptoir. Marie Chesnais lui oppose que sans cet accident, 2010 ne serait pas en baisse par rapport à 2009. L’Expert-Comptable rappelle la baisse considérable du chiffre d’affaires entre 2007, 2008 et 2009, ainsi que le déséquilibre structurel entre les revenus et les charges. La discussion s’engage sur la législation des associations loi 1901 et sur nos statuts. L’équipe produit une liste de Membres d’Honneur qui est celle que nous connaissons (datant de près de dix ans et jamais entérinée en AG ; dite des “SP” - Service de Presse - et qui correspond en réalité à la liste des personnes qui reçoivent gratuitement les ouvrages édités à L’Association ; là où les statuts actuels prévoient que les Membres d’Honneur sont nommés pour “services rendus à l’Association” par le Conseil d’Administration), liste augmentée des auteurs apparus depuis, et de divers noms de sympathisants (ou de soutiens aux grévistes) : elle comporte en tout près de 200 personnes. Carmela Chergui précise péremptoirement, et contrairement à l’accord passé à Angoulême de la discuter en commun, qu’il nous sera impossible de rayer aucun nom de cette liste. à une remarque de la Présidente comme quoi le futur Conseil d’Administration devra être réellement compétent, la même Carmela Chergui répond qu’eux aussi connaissent des gens compétents et “qu’ils ont un programme”. La Présidente confirme que les licenciements sont gelés, et une date d’Assemblée Générale est fixée au samedi 5 mars : les deux Avocats doivent se contacter pour parler des détails de cette Assemblée. Suite à ces informations, les Salariés s’engagent à lever la grève le lendemain 9 février, ce qu’ils feront effectivement.
22) Après cette réunion, une discussion informelle s’établit entre Emmanuel Guibert, Gila, Zab Chipot la Secrétaire Générale, et moi-même. Les deux médiateurs trouvent la réunion positive et sont optimistes. Gila estime que si le Bureau, les Salariés et moi-même réussissons à nous entendre ensemble sur les noms des membres du Conseil d’Administration, les parties pourraient réussir à s’en sortir. Emmanuel Guibert ajoute que ce futur C.A. doit être réellement actif, compétent et présent, ce qui me semble faire consensus avec les souhaits exprimés par l’équipe. Gila fait part dans un e-mail adressé aux Salariés de l’incontournabilité à ses yeux de se mettre d’accord ensemble sur le C.A.
23) Le jeudi 10 février, Emmanuel Guibert et Gila décident de reparler avec les Salariés au local, et m’y convient. Après avoir refusé dans un premier temps, me sentant encore en faiblesse et en colère contre le “groupe”, j’accepte de m’y rendre. Je parviens à garder mon sang-froid et à garder mes reproches pour moi. Les trois heures de discussions soulèvent de nombreuses rancoeurs mais restent calmes. Il y a des échanges positifs, mais je suis choqué par plusieurs choses. On m’intime, assez fermement, de reconstituer un comité éditorial éxécutif (pas même un comité de lecture, mais un comité où les projets seraient soumis au vote). Je m’élève contre cette idée : c’est la première fois que les Salariés s’avancent sur le terrain de l’éditorial. Je fais valoir mon bilan éditorial depuis 2006, date à laquelle je suis devenu seul décisionnaire, et affirme que je ne suis pas prêt à risquer de nouveau le type de querelles vécu avec le groupe des Fondateurs. Ensuite, Carmela Chergui refuse que le C.A. soit discuté en amont mais au contraire que plusieurs projets puissent être soumis au vote d’une assemblée composée de tous les Membres d’Honneur qui auront souhaité se présenter - ce qui est complètement contraire à la façon qu’a eu L’Association de fonctionner depuis sa création (et ce qui réfute également la proposition du médiateur Gila). La discussion commune autour d’un C.A s’annonce improbable : on me fait savoir que le nom d’Etienne Robial, par exemple (pressenti pour être dans le futur C.A, personnalité inattaquable, non seulement de par son parcours et sa connaissance du Métier du Livre, mais aussi parce que sans lui et Futuropolis, L’Association n’aurait tout simplement pas existé) ne serait pas pris en considération, car “il ne connaît pas l’équipe”... Malgré mon bouillonnement, je reste stoïque. Redialoguer avec certains membres de l’équipe m’a fait plaisir et soulagé, mais sur l’essentiel, je demeure fort perplexe.
24) Puis, après le départ de tous, ce même 10 février, j’ouvre ma messagerie et découvre le Communiqué que les Salariés ont envoyé à tout le monde pour annoncer la levée de la Grève. Je suis atterré. Le Communiqué est encore plus vindicatif que celui de l’annonce de la mise en grève. Il affirme notamment que j’aurais déclaré que la décision des licenciements émanait d’une nécessité “philosophique”. Il s’agit d’une réduction caricaturale et diffamatoire de ma position, exprimée dans ce texte au point 7, et largement développée oralement dans le bureau de l’Avocat des Salariés. Me voilà donc devenu, après tant d’autres calomnies, celui qui vire des gens par “philosophie”. Visiblement, si la grève est levée, la guerre ne l’est pas. Juridiquement, il y a plus grave encore que cette agression : ce Communiqué donne l’ordre du jour de l’A.G. du 5 mars, or non seulement ce n’est pas aux Salariés de le faire, mais au Bureau ; mais de surcroît les deux Avocats devaient s’entendre préalablement à ce sujet. Le fait qu’on y affirme que “la liste des Membres d’Honneur y sera actualisée et validée” est en contradiction même avec le “pacte” d’Angoulême qui demandait à ce qu’elle soit “réfléchie en commun”. Le communiqué finit sur la question de la rémunération des jours de grève des Salariés, qui ne semblent absolument pas réaliser le préjudice économique et moral qu’ils viennent de faire subir à la structure.
Tout se passe comme si l’escalade des revendications ne pouvait plus s’arrêter. Désormais, cette équipe salariale donne l’impression de vouloir tout contrôler à l’Association, même ce qui ne relève absolument pas de ses prérogatives, et prétend même influer sur l’éditorial. Face à ces constatations inquiétantes, la levée de la grève devient un problème presque secondaire.
Nicolas, Fanny, Eric, Carmela, Marie, Mokeït, Philippe : vous n’êtes pas venus à l’Asso par hasard : pour vos compétences d’abord, pour participer à une Utopie ensuite. Comment une Utopie peut-elle mener à une telle catastrophe ? Comment peut-on en arriver à une telle perte de vue du projet fondamental ? Certes, au cours de la crise qui a précédé, des erreurs ont été faites des deux côtés, mais L’Association ne mérite pas un tel gâchis. Et les derniers épisodes (annonce d’autres “programmes”, volonté d’élections “normales”, ingérence dans l’éditorial) ne me rendent pas franchement optimiste. Si la majorité des Auteurs est dans l’expectative et l’incompréhension, tiraillée entre l’affection qu’elle a pour vous, et (j’en ai eu suffisamment de témoignages) la reconnaissance qu’elle a pour mon travail d’editeur, de nombreux Auteurs et Amis me témoignent que L’Association sans moi n’est plus L’Association. Aujourd’hui, ce sont eux que je ne voudrais pas décevoir.
L’éternel problème de L’Association a toujours été de mélanger le professionnel et l’affectif (et d’ignorer le juridique). Cette confusion, qui a fait une grande partie de son charme et de son anti-conformisme (mais aussi la source de sa longue série de querelles) devient l’essentiel de ce qui la menace aujourd’hui. On peut dire que cette grève et la crise qui l’a précédée ne représentent que le paroxysme de trop anciens dysfonctionnements de la structure, ni vraiment entreprise, ni vraiment association, qu’il faut résoudre d’urgence. Les problèmes de gouvernance et d’organisation ne peuvent plus être traités à la légère quand la récession est là. Et le juridique ne peut plus être abonné absent lorsque la structure est menacée, et ce par ses employés même. Employés qui prétendent vouloir la pérennité de la structure mais qui par leurs actes, lui ont porté un préjudice sans précédent (et par ricochet, à toute l’édition indépendante, faisant la joie de tous les thuriféraires du mainstream et de nos éternels contempteurs) ; sans compter quelques charognards aux aguets, à qui cette fragilisation (dûment orchestrée), ne peut que profiter.
Tout cela ne valait pas un tel désastre, qui a mis tant de personnes dans le malaise et le tourment, pour ne pas dire le dégoût. Cela ne valait pas non plus une telle diabolisation du Bureau qui a été exemplaire dans cette affaire ; ni, pardonnez-moi, un tel lynchage médiatique de ma personne, désormais stigmatisé comme immonde “patron-voyou” (quant à certains qui m’ont comparé à Ben Ali ou autres ordures politiques, je leur dirai que je préfère être un humble Dictateur éditorial et Graphique qu’un éminent détrousseur de cadavres).
Patron, je ne l’ai jamais été, et je ne le serai jamais. Seuls m’intéressent les Auteurs, les Livres, et le Catalogue, et je continuerai quoi qu’il en soit à faire vivre cette structure inimitable, dont je revendique le Projet de base, l’Histoire, et l’Avenir, et qui s’appelle L’Association.
Oui à ceux qui croient au Projet, à l’Idéal et à l’Avenir de L’Association.
Non à ceux qui sous prétexte de la “défendre”, sont en train de la détruire.
Longue vie à L’Association !
Jean-Christophe Menu.
12 février 2011. |
 | |  |  | J'ai été ressortir "Plates-Bandes" de mon carton pour bouquiniste, puisque c'est dedans qu'on trouve ce terme de "récupération" qui a tant fait gloser. Si je me réfère aux pages 35 à 41, Menu y écrit que la récupération consiste tout autant à plagier la ligne éditoriale qu'à publier les mêmes auteurs (les deux en même temps écrit-il). Mais de toute façon, la ligne de démarcation qu'il pose, c'est quand un "gros" éditeur marche sur les "plates-bandes" d'un petit, en proposant la "même chose" que le petit avec de meilleurs conditions commerciales, et encore pire, avec un succédané vidé de toute expérimentation, de tout travail éditorial sérieux (maquette, etc.) et de toute originalité. La "récupération", c'est proposer du même plus mou qui vise à remplacer, et faire disparaître, ce qui l'a inspiré, ce qui est plagié en moins bien.
Il écrit du bien de Poisson-pilote, et est mitigé sur la politique éditoriale de Delcourt (c'est quand même globalement positif sur Ware, sur Donjon). Il y écrit même qu'il est content que des auteurs puissent gagner de l'argent avec d'autres travaux que leurs travaux expérimentaux à l'Association.
Rien à voir, encore une fois, avec la nouvelle formule du Lapin. Qui au contraire visait à pousser d'autres petites structures indés et leurs auteurs, à montrer qu'il n'y avait pas que l'Association. Rien à voir avec le Tardi non plus, qui s'inscrit dans une continuité (le Futuropolis de Robial, Varlot soldat, etc.).
Je pense que les reproches à faire à Menu se situent de toute façon plus dans sa fonction de gérant de fait de l'Association - et dans les rapports sociaux qu'impliquent le choix d'assumer une telle gestion - que dans son travail d'éditeur stricto sensu qui a toujours été grosso merdo honnête, volontaire et intransigeant. Ce qui n'est d'ailleurs pas toujours le cas du travail de ceux qui prétendent pouvoir lui donner ici des leçons d'honnêteté intellectuelle (ceci vaut surtout pour l'éditeur d'un Crayon dans le coeur & de Fantomas). |
 | |  |  | Rien à rajouter aux posts de BigBen et SmileyBone. Je suis content Wandrille que tu sortes des arguments si à côté de la plaque pour justifier de la supposée malhonnêteté intellectuelle de Menu, ouf, j'ai cru pendant deux secondes que tu allais me faire voir le bonhomme sous un tout autre jour et que j'allais en être tout chamboulé !
En tout cas c'est intéressant comme débat car ça "dépasse le clivage droite-gauche" comme on dit à la télé. Le seul point sur lequel il ne pourra jamais y avoir de certitude est philosophico-psychologique : Menu est-il bon ou mauvais ? Contrairement à Pirik, je ne crois pas à la "responsabilité", notion qui m'a toujours dérangé. Ce que l'on peut reprocher à Menu me semble être tout le contraire : c'est un "irresponsable", qui n'a absolument pas conscience d'être politiquement incohérent en licenciant arbitrairement, tellement qu'il est aveuglé par son utopie artistique qu'il a élevé au rang d'éthique (à tort ou à raison). Soyons sérieux, vous pensez réellement qu'il bandait à l'idée de se séparer de la moitié de son équipe, qu'il trouvait ça trop jouissif de jouer le patron-voyou ? C'est que vous n'avez pas compris sa psychologie, que l'on pouvait pourtant déceler lors du départ des autres fondateurs : comme le prouvaient les pages-hommages réalisées lors du départ de David B. puis comme l'avait dit Trondheim dans une interview, en réalité ce n'est pas Menu qui reprochait des choses à ses compères, ou si peu, mais ce sont eux qui ne pouvaient plus le supporter, nuance ! Menu n'est tout simplement pas fait pour la collectivité et encore moins pour la gestion. Alors après, chercher à savoir s'il est "responsable" ou pas de sa propre nature, c'est une question philosophique qui nous emmène bien loin et que chacun tranchera selon ses propres théories sur la vie. |
 | |  |  | Oui mais bon mon propos était quand même autre. C'est à dire de faire remarquer que si Menu publiait du Tardi (et là apparemment le Soldat Varlot a tendance à être oublié, puisque vous parlez de l'autre structure), c'était pour une autre raison que d'espérer faire un maximum de ventes (que les espoirs deviennent réalité ou pas). Parce que franchement s'il était si opportuniste que ça, il se serait arrangé pour ménager et Sfar et Trondheim. Pour moi heureusement que ce ne fut pas le cas, vu leur production actuelle. |
 | MAD, 13.02.2011 à 13:08 | 336561 |
|  |  | Smiley_Bone : | Alors oui Tardi se vend, mais Masse ou Baudoin beaucoup moins, donc ne pas voir de cohérence dans l'attitude de Menu, c'est assez fascinant. |
Ben justement das JCMenu éditions, ça a foiré dans les grandes largeurs.
En revanche, moi, perso, j'ai un soucis avec les prises de positions de Menu, généralement à l'emporte pièce. Je suis diffuseur de Bd en Belgique (autant vous dire que je ne roule pas sur l'or), mais lors de mon arrivée dans ce palpitant métier dans ce magnifique pays sans gouvernement, j'ai passé au minimum deux ans à convaincre les libraires que je n'étais pas dans la même ligne dure que notre Menu national. Car l'homme ayant traîné dans la boue les gros éditeurs, les libraires vendant des publications des gros, moi arrivant derrière je passais pour l'envoyé de l'affreux mégalo, car étant le seul qu'on ait entendu chez les "petits" il faisait figure de porte parole des "petits". Et avec les discours provoc du "prince" ça ne m'a pas facilité la tâche pour défendre les éditeurs indé, surtout dans un pays où globalement, on voue un culte aux auteurs morts (ou presque). (et je dis défendre au lieu de vendre, car franchement, c'est beaucoup plus juste et approprié comme terme).
Bref, les discours de Menu ont plus nuit à la BD qu'ils n'ont aidés, en tout cas en bout de chaine, certains libraires n'ayant apprécié que très moyennement d'être comparés à des "collabo", surtout pour eux où pour faire tourner une boutique, les seuls titres de l'Asso ne suffisent pas. (Je ne sais pas si Menu l'a effectivement dit, mais en tout cas bon nombre de libraire l'ont pris comme ça. et vla le taf ensuite pour bibi pour placer les livres en magasins).
Et puis quand enfin les libraires se rendent compte que tous les "indé" ne sont pas Menu (ou l'Asso), paf le Comptoir ferme. Quel beau métier quand même... |
 | |  |  | Et puis il faudrait aussi ne pas omettre de remettre les choses dans leur contexte, quand on se targue d'être le pourfendeur de la malhonnête intellectuelle, parce que si on ne le fait pas, et bien justement on tombe dans les travers qu'on dénonce. Publier Tardi, c'est aussi se placer dans une continuité qui est quand même revendiquée, celle du vrai (tiens moi aussi je vais faire de la provoc') Futuropolis. Alors oui Tardi se vend, mais Masse ou Baudoin beaucoup moins, donc ne pas voir de cohérence dans l'attitude de Menu, c'est assez fascinant. |
 | BigBen, 13.02.2011 à 10:45 | 336559 |
|  |  | Wandrille, il y a quelques trucs qui me gênent dans ton argumentation, c'est que je ne sais pas trop où tu es allé pêcher que JCM reprochait aux "gros" éditeurs de piquer les auteurs chez les indés. Ca serait un reproche mort-né, vu que le premier à avoir été "dévoyé" par un gros éditeur est Lewis Trondheim aux débuts de l'Asso (pour Lapinot "slalom" qu'il avait pour l'occasion entièrement redessiné, ce qui faisait que l'un des premier gros succès de L'asso, récompensé à Angoulême, échappait à L'asso, sans comptait les albums qui auraient pu suivre). Ce serait un argument difficile à tenir pour JCM, donc, et de façon générale tant il en est aussi, au moins à moitié (et je dirai même plutôt à 100%) de la responsabilité de l'auteur lui-même. JCM reproche aux gros éditeurs de "copier" une formule de L'asso, en espérant faire un succès tel que Persépolis. Et il reproche certainement à Trondheim de faire de l'"indy like" avec Shampooing, ce qui ne me semble pas insensé comme argument. Ensuite tu sembles être au courant des raisons fermes de la "mise à l'écart" de Lewis Trondheim, mais moi j'avais plutôt cru comprendre que c'était LT lui-même qui était parti en claquant la porte.
On peut reprocher à Menu de n'avoir pas su conserver les intérêts de L'Association en tant qu'association et de s'être montré jusqu'au-boutiste dans son exigence exprimée dans Plates-bandes et dans L'éprouvette, mais là où tu vois mauvaise foi et malhonnêteté, moi je vois l'expression d'une rigueur intellectuelle : L'asso telle qu'elle était devenue ne pouvait guère survivre aux discours élaborés en 2005-2006. C'était écrit.
Quant à "Jean-Christophe Menu éditeur", la comparaison ne me semble pas tenir debout puisqu'il s'agissait là d'une autre structure indé, rien de comparable avec Shampooing ou Bayou, sans compter que commercialement, je crois que c'est un four, non ?
Le seul argument qui e semble valable, c'est de lui reprocher d'avoir voulu maintenir une structure associative, dont le nom même était trompeur, et de n'avoir pas tout simplement basculé sur une autre édition, tiens, au hasard "Jean-Christophe Menu éditeur". Cela aurait été encore plus radical. |
 | |  |  | Docteur C : |
On lit "récupération" et "malhonnêteté intellectuelle" sur la publication dans Lapin d'auteurs publiés ailleurs avant |
Abasourdi + 1 : faut apprendre à lire les mecs, pas à juxtaposer des phrases hors contexte et à sortir des conclusions foireuses qui servent vos a priori.
Je réexplique, pour les gens simples : Menu qui fait le procès aux grands éditeurs de piquer des auteurs chez les jeunes et qui s'empresse de faire de même (mais sans les payer, eux, hein, faut pas déconner non plus) ça me fait rire, mais, dans le fond, je trouve ça très bien. Menu utilise la visibilité de l'Asso pour mettre en avant de jeunes auteurs dont leurs structures d'origine n'auraient pas été capable.
Il n'empêche que ça reste peu (pas) honnête intellectuellement, comme la plupart des prises de positions bien extrèmes de notre ami Menu...
Comme on va m'accuser de ne pas donner "d'arguments" je vais prendre un exemple bien rigolo. Justifier la mise à l'écart d'un associé au motif qu'il publierait ailleurs qu'à l'1sso et que, pire, serait disons directeur de collection chez un gros éditeur, en contradiction (apparente) avec son implication à l'asso, ce serait super crédible si ça ne venait pas du fondateur de "Jean Christophe Menu éditions", soit... quoi, juste une autre maison d'édition indé qui tente en plus de faire un gros coup sur un gros nom de la bande dessinée bien classique, en l'occurence Tardi.
Et, de tous les soutiens de notre cher directeur de conscience, personne ne moufte, personne ne trouve ça incroyablement scandaleux et malhonnête ?
Bref intransigeance pour les autres, complaisance pour soi-même. Je prêche des convertis, mais bon... ça fait toujours plaisir de montrer des pêches à des gens qui te soutiennent que c'est des pommes.
Cela dit, docteur C, t'en fais, pas, je sais que tu ne répondra pas à l'argument, en général, dans ces cas là, tu fais plutôt dans l'insulte et l'attaque perso, donc n'hésite pas, mec, lâche toi. |
 | pirik2, 12.02.2011 à 11:35 | 336550 |
|  |  | Aba Sourdi : | Menu est un gros bébé, comme tous les grands artistes |
Ah?...
Pour une fois d'accord avec Wendy, parler de "gros bébé obligé de tracer son sillon en envoyant balader les autres" plutôt que de cynisme et parler de naïveté plutôt que de mauvaise foi... C'est un peu gros.
Abasourdi tu as beaucoup parlé de respect pour Menu, et voilà maintenant que tu nous décris un chérubin gazouilleur, inapte aux réalités du monde adulte! Trève de plaisanteries, Menu est assez grand pour s'assumer et porter certaines responsabilités quand même. Je ne vois pas en quoi le culte de l'enfant tout puissant serait intouchable. Même si la célébration est permanente.
Aba Sourdi : |
Il n'y a jamais de cynisme dans sa vision de la création. |
Il y a du cynisme en revanche à penser que l'idéalisme Culturel (avec un grand C) se doit de transcender les réalités sociales. |
 | |  |  | wandrille : | Aba Sourdi : | Je trouve ça injuste de dire que Menu a pillé les petits éditeurs |
Tu ne lis pas, décidément, je dis exactement l'inverse.
|
On lit "récupération" et "malhonnêteté intellectuelle" sur la publication dans Lapin d'auteurs publiés ailleurs avant (comme les Misma etc.). Alors que la nouvelle formule de Lapin se voulait clairement une vitrine pour une nouvelle scène graphique en mettant en avant les publications des petites structures dont cette scène était issue, c'est ce qui était annoncé et effectué. En quel sens peut-on parler ici de "récupération" et de "malhonnêteté intellectuelle"?
Ca ne me dérange pas une seule seconde qu'on critique Menu. Mais avec des arguments. Des arguments qui tiennent la route. |
 | |  |  | Aba Sourdi : | Je trouve ça injuste de dire que Menu a pillé les petits éditeurs |
Tu ne lis pas, décidément, je dis exactement l'inverse.
Aba Sourdi : | Par conséquent, plutôt que de parler de "mauvaise foi" ou de "malhonnêteté", termes stupidement manichéens |
Non, non, ce n'est pas mannichéen. Tu peux t'aveugler toi même, mais ça n'en fais pas quelque chose de "bien" pour autant; et là, oui, je trouve ça mal. Avoir autant d'exigences pour les autres et aussi peu pour soi, autant de complaisance, je trouve ça profondément mauvais.
Et je trouve que les turiféraire de Menu enfoncent ça et que non, ça ne lui rend pas service.
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 | |  |  | Enfin bon, c'est vrai que ce serait chouette que sa personnalité s'équilibre avec d'autres dans un nouveau comité éditorial qui va apparemment être désigné après l'élection d'un nouveau conseil d'administration. Personne n'a commenté ça alors que c'est l'essentiel du communiqué et la meilleure nouvelle qui pouvait arriver, non ? Un peu de changement ne fera pas de mal ! Ayroles, Vanoli et Parrondo éditeurs aux côtés de Menu (par exemples), ça fait rêver ! |
 | |  |  | Je trouve ça injuste de dire que Menu a pillé les petits éditeurs, car tout en souhaitant publier les auteurs qu'il aime, il a fermement soutenu leurs publications, en mettant par exemple les numéros de Dopututto ou du Journal de Judith et Marinette dans le catalogue de VPC de L'Asso et en communiquant dans des éditos les sorties des nouveaux numéros et livres. S'il y a quelque chose que Menu soutient c'est bien la petite édition soignée (pas le fanzine underground foutraque, okay, mais toi non plus Wandrille à ma connaissance), donc là c'est vraiment lui faire un mauvais procès. Y'a de l'égo d'éditeur blessé dans ce reproche, non ? ;)
Pour le reste je pense que tout a été dit. Finalement ce qu'on peut reprocher à Menu c'est de n'avoir jamais écrit sur la nature fondamentalement égocentrée que représente l'acte d'éditer comme bon nous semble. Il a effleuré ça avec son concept d'égoarchéologie mais qui se rapporte davantage à l'exploration de l'enfance, à la fascination pour le potentiel de celle-ci (quand il dit par exemple que les albums de Lapot qu'il agrafait quand il avait 8 ans étaient déjà un aboutissement de BD classique, qu'il pouvait passer à autre chose après ça).
Il n'y a jamais de cynisme dans sa vision de la création. Par conséquent, plutôt que de parler de "mauvaise foi" ou de "malhonnêteté", termes stupidement manichéens qui voudraient faire croire que Menu a un "mauvais fond", j'envisage plutôt ça comme de la naïveté : je pense sincèrement que ça le fait chier en soi d'être un dictateur par la force des choses, il préférerait que tout le monde soit d'accord et que tout le monde s'aime, c'est un humaniste le Menu, ou alors on n'a pas bien compris son Oeuvre. Mais il se trouve qu'il se heurte à de l'humain récalcitrant, alors il est obligé de tracer son sillon en envoyant balader les autres, comme un gros bébé. Menu est un gros bébé, comme tous les grands artistes, et c'est pour ça qu'on l'aime et qu'il nous agace en même temps. |
 | BigBen, 11.02.2011 à 19:21 | 336540 |
|  |  | Ah zut, je me suis trahi, Grospatapouf, c'est moi. |
 | |  |  | Matrok : | Sur l'exigence de "démocratie" : BigBen oublie (ou fait mine d'oublier) que l'Association est... une association. Avec les contraintes légales qu'imposent la loi. Et le fait qu'il n'y ait pas eu d'AG depuis 5 ans, que le bureau n'a pas été réélu depuis longtemps, et serve en fait de prête-nom, est une situation anormale. C'est si dur à comprendre ? |
Oui, d'accord, mais c'est le cas de bien des Asso qui ne suivent pas les règles de façon aussi stricte. Ca peut poser problème quand il y a beaucoup d'intérêts en jeu, et là Menu s'est sûrement pas très bien débrouillé, parce que ça l'ennuie profondément visiblement. C'est vrai qu'on peut lui reprocher de ne pas être un bon chef du personnel, ça oui. |
 | |  |  | Aba Sourdi : |
Wandrille, je ne comprends pas ton .../...rejet de Menu
|
effectivement, tu ne comprends pas bien...
J'aime bien Menu, je trouve même son oeuvre d'auteur beaucoup plus intéressante depuis peu (sinon avant ça me tombe des mains). Et je trouve que c'est un grand éditeur et j'aime son sens de la polémique, ça me parle (comme tu imagine).
Le seul problème c'est qu'il donne des leçons alors qu'il est loin loin d'être droit dans ses bottes.
ça déjà, c'est un peu gênant.
Après on peut se voiler la face là-dessus, mais s'interdire de le critiquer au prétexte que c'est un grand éditeur, c'est limite, interdire aux autres d'avoir un regard critique, là, ouais, ça me fait chier.
Aba Sourdi : |
Si Menu a bien une qualité c'est celle d'être fidèle à lui-même, où vois-tu de la contradiction de sa part ?
|
parler de mauvaise fois et de contradictions comme synonyme cool de "malhonneteté intellectuelle" n'est qu'un des habillages du market indé de Menu, comme le Monovolume pour intégrale ou le... je sais plus ce qu'il avait trouvé pour le tirage de tête de "journal d'un album".
Bref, sous la dérision, il faut plus deviner l'exigence que je porte à quelqu'un dont j'estime l'oeuvre mais dont je déplore les limites du propos. Encore une fois, je trouve Mère thérésa plus convaincante que le pape quand elle parle de charité.
Et Fremok plus crédible que Menu quand il s'agit de parler d'avant-garde.
Mais bon, ça fait effet sur le public, c'est bien aussi. J'applaudis. |
 | SydN, 11.02.2011 à 18:28 | 336536 |
|  |  | Matrok : | Sur l'exigence de "démocratie" : BigBen oublie (ou fait mine d'oublier) que l'Association est... une association. Avec les contraintes légales qu'imposent la loi. Et le fait qu'il n'y ait pas eu d'AG depuis 5 ans, que le bureau n'a pas été réélu depuis longtemps, et serve en fait de prête-nom, est une situation anormale. C'est si dur à comprendre ? |
Oui, mais peut-on blâmer uniquement Menu pour celà? Il ne fait même pas partie du bureau, et c'est au bureau de gérer ce genre de chose. Ce que n'aime pas BigBen (qu'il me corrige si je me trompe), c'est cet acharnement envers Menu. Lui, et lui seul... |
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