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 | |  |  | ca me fait un peu peur...
"Hit Song Science", le détecteur des tubes de demain
LE MONDE | 08.02.05 | 14h42
La merveille technologique se nomme Hit Song Science (HSS), "la science du tube". Créé et commercialisé par Polyphonic HMI, filiale barcelonaise d'une société d'intelligence artificielle, ce programme informatique permet de déterminer le potentiel d'une chanson à se transformer en succès commercial. Des majors du disque (Universal et Sony), mais aussi des labels indépendants s'en sont équipés. Pour l'industrie musicale, ce serait la fin des incertitudes, la garantie mathématique d'un retour sur investissement.
Selon Polyphonic HMI, "les ingrédients musicaux qui séduisent n'ont pas changé depuis l'époque de Beethoven". HSS évalue un titre à partir de 20 critères, mélodie, harmonie, progression d'accords, qualité du son, rythme, tempo ou voix. Le modèle a été construit sur une base de 1,5 million de chansons, classées depuis trente ans dans le Billboard, l'hebdomadaire professionnel américain. Seul le potentiel commercial est mesuré, ce qui ne préjuge pas la qualité de l'œuvre.
Sur son site Internet, Polyphonic HMI propose aux musiciens de tester leur chanson contre la somme de 40,74 € (4 000 € pour un album complet). Le verdict tombe après 24 heures, sous forme de note : au-dessus de 7, le "carton" est assuré, en dessous de 4, le "bide" est programmé. La société se targue d'avoir prédit le succès de Come away with me, premier album d'une chanteuse américaine alors inconnue, Norah Jones, et, plus récemment, celui du groupe Maroon 5. Pour le PDG de Polyphonic HMI, Mike McCready, il ne s'agit que d'un "outil" : "HSS est à la musique ce que le rayon X est à la médecine. Le rayon X ne remplace pas le médecin. L'instinct et l'oreille sont toujours indispensables."
Polyphonic HMI prétend aussi aider les radios à constituer leurs "playlists". De quoi accentuer davantage encore le formatage ? "Aujourd'hui, on entend partout la même chose, constate Mike McCready. HSS peut au contraire permettre de détecter et promouvoir de vraies nouveautés." Et aussi de confondre les tricheurs, avec la fonction "affinity value", qui repère les plagiats.
Le PDG reconnaît les limites de l'invention. "Nous ne prenons pas en compte le contenu des paroles ni tout ce qui est visuel." HSS ne peut non plus prévoir le scandale (de Je t'aime moi non plus du couple érotique Serge Gainsbourg-Jane Birkin à God Save the Queen des Sex Pistols), la mort de l'artiste (Sittin'on the Dock of the Bay, d'Otis Redding, ou Woman, de John Lennon) ou l'exploitation d'un deuil (Candle in the Wind version Diana, par Elton John). Sans compter le plus important : le matraquage médiatique.
Bruno Lesprit
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 | J-C, 04.02.2005 à 15:08 | 193117 |
|  |  | Le tourbillon vertigineux d'un nouveau pulsar X
LE MONDE | 03.02.05
L'objet céleste découvert grâce à un satellite de l'ESA effectue 600 révolutions sur lui-même par seconde.
Moins grand que Paris, plus lourd que le Soleil, l'astre tourne sur lui-même 600 fois par seconde. C'est un pulsar, le résidu ultra-concentré du cœur d'une étoile morte, dont les émissions de rayons X ont été découvertes le 2 décembre 2004 par le satellite Integral de l'Agence spatiale européenne (ESA), à 10 000 années-lumière de la Terre, en regardant en direction de la périphérie de notre galaxie.
Les résultats de ces observations, rassemblés au centre de récolte de données du satellite (Integral Science Data Center, ISDC), rattaché à l'université de Genève, devront être publiés prochainement dans la revue Astronomy & Astrophysics. En accomplissant une révolution en seulement 1,67 milliseconde - précisée à l'aide du satellite RXTE de la NASA -, cet objet hors normes détient le record de sa catégorie, celle des pulsars X milliseconde accrétants, autrement dit celle de ces rares toupies célestes que l'on a pu observer en train d'aspirer la matière de leur compagne, une étoile très proche.
Outre cette célérité exceptionnelle, IGR J00291 5974 (c'est son nom) possède toutes les caractéristiques qui assurent aux pulsars le rang de pièces maîtresses du cabinet des curiosités de l'Univers. La densité : une seule cuillerée de matière prélevée sur ces astres pèserait un milliard de tonnes. La force de son champ magnétique est des milliers de milliards de fois plus intense que celui de la Terre. Métronomes de l'espace, ces pulsars émettent, par leurs deux pôles, de fins pinceaux d'onde, principalement radio, avec une régularité qui aurait fait tousser l'horloge parlante.
Cette ponctualité toute ferroviaire a d'ailleurs failli faire dérailler les deux astronomes anglais, Jocelyn Bell et Anthony Hewish, qui en 1967 ont découvert le premier pulsar. L'exactitude des signaux leur fit même envisager que des extraterrestres tentaient peut-être de joindre la Terre. Par dérision, ils baptisèrent cette source "petit homme vert 1", avant d'adopter une terminologie plus sérieuse dérivée du terme anglais pulse ("impulsion périodique").
Depuis, les progrès techniques, notamment les nouveaux satellites, ont permis aux astronomes de mieux tâter ces pouls uniformes, de plus en plus nombreux à pouvoir être perçus au sein de notre galaxie, la Voie lactée. A ce jour, ils y ont dénombré plus de 1 000 pulsars, dont une immense majorité n'émettent que des signaux radio.
SPHÈRE DE 20 KM DE DIAMÈTRE
Au fil des découvertes, ils ont aussi reconstitué l'origine de ces phénomènes. Les pulsars résultent de l'effondrement du cœur d'étoiles de taille intermédiaire (les plus massives deviennent des trous noirs, les plus petites des naines blanches) après leur explosion finale en une supernova. Sous la contrainte de la gravité, la matière restante de l'étoile, des neutrons - particules élémentaires, électriquement neutres, qui entrent dans la composition des noyaux atomiques -, qui représentent une fois et demie la masse du Soleil, se concentre en une sphère d'une vingtaine de kilomètres de diamètre.
C'est cette contraction brutale qui fournit l'énergie de l'accélération vertigineuse de la rotation de ce qui est alors baptisé une étoile à neutrons, qui ne prendra le nom de pulsar que si ses flashes de phare cosmique sont perceptibles depuis la Terre. Après cette impulsion, le sort du pulsar solitaire n'est plus qu'une lente décélération, durant des millions d'années, couplée à un affaiblissement de ses émissions radio qui va peu à peu le rendre inaudible.
Toutefois, les astronomes ont constaté que certains maintenaient un rythme effréné. Quelques-uns pouvaient même être inscrits au club très fermé des pulsars millisecondes, dont la vitesse de rotation est largement inférieure à la seconde au tour. Ils ont supposé que ceux-là tiraient leur supplément d'énergie d'une longue vie commune, au sein d'un système binaire, avec un astre dont ils aspirent la matière jusqu'à la faire disparaître. La confirmation de cette étreinte mortelle date de 1998, avec la découverte du premier pulsar accrétant, en train de déchiqueter sa compagne. Au cours de ce dépeçage, l'apport d'énergie est tel que la nature des émissions du pulsar évolue. Aux ondes radio succèdent les rayons X, plus intenses.
"SOUPE DE PARTICULES"
"C'est pour cela qu'Integral, spécialisé dans la détection des rayonnements X et gamma, a pu découvrir ce nouveau pulsar X milliseconde accrétant, le sixième et le plus rapide connu dans cette catégorie", explique Thierry Courvoisier, responsable de l'équipe de l'ISDC.
Le record reste toutefois détenu par un pulsar isolé, découvert en 1982, qui tourne en 1,56 milliseconde. Mais IGR J00291 5934 peut encore espérer améliorer ses performances. "Il est certainement en train d'accélérer, constate Eric Gourgoulhon (CNRS-Observatoire de Meudon). La matière qu'il reçoit de sa compagne, une étoile naine, tombe sur lui de manière tangentielle, et forme un disque d'accrétion avant de glisser vers ses pôles magnétiques." Un peu comme une rafale de vent fouette les ailes d'un moulin en accroissant leur vitesse.
Jusqu'à quel point ? Les astronomes fixent généralement entre 0,7 et 1,1 milliseconde la limite au-delà de laquelle les pulsars se disloqueraient du fait de leur propre vitesse de rotation. "Cela dépendra de ce qu'ils contiennent vraiment, dit M. Gourgoulhon. On les appelle étoiles à neutrons un peu par commodité, sans être bien certain qu'ils ne se composent pas plutôt d'une soupe de particules - quarks, condensats de pions ou encore hypérons - aux qualités étranges."
A chaque contenu supposé correspond une modélisation qui ne serait plus valable au-delà d'une vitesse limite. Les chercheurs guettent donc ce pulsar affolé qui fera le tri dans leurs théories en éjectant les modèles qui ne résisteraient pas à sa vélocité extrême. Comme lorsqu'en 1979 ils servirent à deux physiciens américains, nobélisés depuis, à prouver, de manière indirecte, l'existence d'ondes gravitationnelles postulées par la théorie de la relativité générale d'Einstein, les pulsars pourraient ainsi trancher des questions qui, bien au-delà de l'astrophysique, taraudent la physique des particules.
Jérôme Fenoglio |
 | J-C, 02.02.2005 à 16:07 | 192832 |
|  |  | ah mince, tu sais lire ? :-)) |
 | J-C, 02.02.2005 à 15:51 | 192824 |
|  |  | Un bon siège de bureau doit accompagner les mouvements du corps
LE MONDE | 01.02.05
Nantie d'un fauteuil flambant neuf, Sandra, assistante de direction, n'est pourtant pas satisfaite : "Il est muni d'accotoirs qui, même dans la position la plus basse, viennent heurter le rebord de mon plan de travail, m'empêchant d'approcher suffisamment près de celui-ci.
De plus, si on ne retire pas ses mains à temps, on se pince les doigts !" Ces reproches sont courants. Les accotoirs aident à soutenir le haut du corps et à soulager la colonne vertébrale, mais ils empêchent le siège de glisser sous le bureau. Seules les versions "luxe" de certaines marques proposent des accotoirs courts ou susceptibles de se rabattre en arrière.
Ces doléances montrent qu'un siège fonctionnel ne saurait être choisi indépendamment des conditions de travail de l'utilisateur et de ses caractéristiques individuelles : taille, poids, acuité visuelle. C'est pourquoi, dans sa fiche pratique destinée aux employeurs et aux médecins du travail, l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) recommande de "procéder à des essais prolongés par les utilisateurs en situation de travail de plusieurs modèles de sièges".
Florence, qui souffre de sciatique, a pu grâce au service médical de son entreprise participer à de tels tests. Pour elle, l'important est "un dossier qui maintienne tout le dos". En revanche, les personnes qui sont appelées à se tourner fréquemment supportent mal les dossiers hauts. De même, certains aimeront être bien calés à hauteur de l'écran avec accotoirs et repose-pieds, alors que d'autres, notamment les presbytes porteurs de verres progressifs, préféreront une position surélevée qui leur assure une vision parfaitement nette.
Faute de pouvoir se lever fréquemment, "il importe de varier la posture pour optimiser la circulation sanguine, prévenir la fatigue dans les jambes et la région lombaire", indique-t-on à l'INRS.
Les caractéristiques d'un bon siège de bureau, telles que définies par la norme NF EN 1335-1 (www.afnor.fr), stipulent que le fauteuil soit adaptable à la morphologie d'utilisateurs de taille et de poids très différents. L'assise doit offrir un soutien correspondant aux deux tiers de la cuisse sur sa longueur avec une distance suffisante entre le genou et le bord antérieur du siège. Elle ne doit pas être trop profonde (42 cm maximum) pour permettre les variations de l'inclinaison du fémur et l'utilisation du dossier.
Certaines assises sont réglables en profondeur pour s'adapter à la longueur des jambes. Toutes doivent être réglables en hauteur. Le dossier doit s'incliner de 100 à 105 degrés par la seule pression du dos et se verrouiller sans qu'on soit obligé de quitter le siège.
En outre, pour déplacer le siège facilement et en toute sécurité, le piétement doit comporter cinq points d'appui pour une bonne stabilité, des roulettes ou des patins et assurer le pivotement de l'assise. La branche de piétement mesurera entre 36,5 et 41,5 cm si les roulettes sont pivotantes. Le dispositif de verrouillage ne doit pas se dérégler à l'usage
Les utilisateurs apprécient l'assise active et la souplesse pour accompagner les mouvements du corps. Message reçu par les fabricants. Il n'y a qu'à lire, pour s'en persuader, les arguments publicitaires : "Agréé par votre corps", "Un bon siège bouge comme vous", proclame la marque suédoise RH (www.rhsieges.fr). "Restez assis sans être immobile", "Bougez votre esprit et le reste suivra", recommande le norvégien Hag.
La plupart des modèles sont pourvus des réglages indispensables (hauteur du siège, inclinaison du dossier) tandis que d'autres ajoutent de nombreux raffinements : ajustement "poids-taille" pour durcir ou assouplir le basculement, profondeur d'assise, hauteur du dossier, gonflement à volonté d'une poche d'air qui soutient la zone lombaire, réglage de l'appui cervical, possibilité de hausser ou de baisser, d'orienter, d'écarter, de basculer ou même d'enlever les accotoirs pour le fauteuil RH4 (1 100 €). Un abîme sépare les sièges d'entrée de gamme (60 € en grande surface, mais attention aux boulons qui se dévissent !) des "Rolls" ergonomiques, comme le Hag 09 en aluminium poli et cuir fin, avec appuie-tête et cintre intégré (à partir de 2 000 €). On trouve dans ces mêmes marques des produits moins onéreux (500 €).
Avant tout achat, le consommateur s'assurera que le siège répond aux normes minimales de sécurité et de confort et correspond à ses critères d'utilisation. Il s'informera aussi de la durée de la garantie (cinq à dix ans selon les fabricants).
Michaëla Bobasch
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Cinquante exercices pour rester en forme
Même assis derrière son bureau, il est possible de pratiquer des exercices d'assouplissement (nuque, dos, poignets) et de renforcer les muscles qui ont tendance à se relâcher (bras, cuisses, fessiers, abdominaux). Mis au point par un kinésithérapeute, la plupart de ces mouvements, de durée réduite (trois minutes) et de difficulté progressive, se pratiquent sans quitter son fauteuil ou en utilisant celui-ci comme un accessoire.
A lire : 50 exercices pour rester en forme au bureau, par Jean-Christophe Berlin (Flammarion, 127 p., 14,90 €).
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 | J-C, 27.01.2005 à 14:12 | 192187 |
|  |  | Les belles glycines sont celles que l'on taille avec art et discernement
LE MONDE | 26.01.05
Une barre de fer de plus de trois centimètres de diamètre soulevée, tordue par l'étreinte d'une branche de glycine de Chine. Un exploit modeste pour cette plante grimpante d'un bleu aussi délicat que le parfum miellé et la générosité de sa floraison.
Le jardinier sait la force de cette "grimpante" et se laisse vite dépasser par tant de vigueur s'il n'y prend garde. Le voici alors bien embarrassé pour la contenir quand il n'est pas stupéfait des dégâts que cette liane cause aux grilles de clôture, voire aux piliers des portails qu'elle peut soulever et déséquilibrer ! "Il a bien de la chance, celui-là", se diront certains jardiniers dont la glycine végète, pâlotte et chétive... sans qu'on sache trop pourquoi.
La nôtre, qui recouvre une pergola, a toujours poussé sans produire trop de bois inutile. C'est une marcotte faite sur un pied plus que centenaire qui poussait à la manière d'un saule pleureur, juste soutenu par un pilier de pierre surmonté d'une robuste croix faite de deux poutres en bois. Une longue et fine branche qui avait déjà porté des fleurs a été courbée jusqu'à toucher la terre dans laquelle elle a été enfouie d'une dizaine de centimètres après avoir été coudée, un cavalier fait d'une fine tige d'acier pliée en U maintenant le tout dans le sol. Une opération que l'on peut faire en toute saison.
Comme il s'agit d'une marcotte, cette branche aussi grosse qu'un doigt n'a pas été détachée du pied, ainsi qu'on le ferait d'une bouture. L'autre extrémité, celle qui allait devenir un pied autonome, a été redressée délicatement et tuteurée. Une année plus tard, les racines avaient poussé et le pied était bon à planter ailleurs. Le geste ne demande pas de compétence particulière. Il suffit simplement de couper la marcotte côté pied mère au ras du sol et de déterrer soigneusement la petite glycine, en prenant soin de ne pas abîmer la motte de terre et les racines nouvellement constituées.
ACHETER EN FLEURS
Cette marcotte ayant été faite avec une branche qui avait déjà fleuri, ce nouveau pied a porté des fleurs l'année même de sa plantation. Ce qui ne se produit pas systématiquement avec les pieds achetés dans le commerce quand ils sont produits de semis. Le mieux est donc d'acheter sa glycine en fleur pour être certain de la couleur et d'une floraison rapide, auquel cas elle a souvent été greffée.
Par chance, ce pied, déjà gros comme le bras une dizaine de centimètres au-dessus de la terre, n'a jamais produit énormément de bois inutile, bien que la terre soit riche et humide en quasi-permanence. Orienté au sud-ouest, il reçoit beaucoup de soleil, et bien que la terre soit plutôt calcaire il n'est pas atteint de chlorose ; ses feuilles sont donc bien. En fait, si cette glycine n'a pas trop poussé en feuilles, c'est aussi que sa taille pendant ses premières années a toujours été faite de façon raisonnée.
Cette liane a tendance tout au long de la belle saison à produire des pousses à même le tronc dès sa base : elles ont été systématiquement, alors qu'elles étaient vertes et tendres, cassées avec le pouce utilisé comme racloir dès qu'elles apparaissaient, afin de faire en sorte que le pied ne se développe que par le haut.
Ensuite, les longues et fines branches qui partaient du haut du pied ont été sélectionnées. Il faut garder les plus vigoureuses, qui formeront la charpente - quatre suffisent pour une pergola de 16 mètres carrés - et impitoyablement supprimer les autres à leur point de naissance. L'erreur consiste à les raccourcir à quelques centimètres de là où elles naissent. Du coup, elles produisent deux ou trois branches là où il n'y en avait qu'une, et la ramure devient un entrelacs impossible à maîtriser et bien souvent peu florifère !
Les branches conservées com-me charpentières ont été laissées libres de grandir, mais on s'est ingénié à ne pas les laisser s'enrouler autour de leur support afin qu'elles ne le tordent pas... sauf une qu'on n'aura pas vu étrangler la barre de fer. Les années suivantes, elles ont produit des branches latérales qui, et c'était le but recherché, ont formé des pousses moins longues porteuses de fleurs.
TROIS HEURES DE TRAVAIL
Une glycine que nous connaissons bien, taillée par raccourcissement annuel des nombreuses branches très longues et très fines, et non par suppression pure et simple, est devenue quasi incontrôlable et ne fleurit presque pas. Le mieux serait, vu qu'elle a été plantée il y a quatre ou cinq ans, de la couper au ras du sol et de repartir de zéro en ne conservant que la plus belle branche qui surgira de la souche, pour la conduire comme il faut sur la façade.
Bon, la nôtre déjà formée vient d'être taillée pour le printemps. Trois heures de travail perché sur un escabeau pour bien dominer la situation. Les bourgeons commençant à gonfler, on repère facilement ceux qui vont porter des fleurs et sont portés par des petites tiges de quelques centimètres de longueur, au bout desquelles souvent une cosse de graines pend. La taille consiste alors à couper les tiges desséchées et les pousses démesurément longues, qui ne servent à rien vu que la glycine a sa taille définitive, pour favoriser la production de petites branchettes porteuses de fleurs. Aussi simple à faire que compliqué à expliquer.
Alain Lompech
At'chao ! |
 | J-C, 25.01.2005 à 14:52 | 191840 |
|  |  | Les potages industriels ne remplacent pas les "soupes maison"
LE MONDE | 25.01.05
Les deux tiers des soupes consommées en France sont encore confectionnées à la maison. C'est pourquoi les industriels, qui, selon le Syndicat national des fabricants de bouillons et potages, vendent pourtant 311 millions de litres de soupes toutes prêtes, ont bon espoir de progresser. Forts des recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) qui conseille d'enrichir l'alimentation en légumes, certains ont créé de nouvelles gammes diététiques : "Ligne" de Knorr ou "Sveltesse" chez Maggi.
Chez Knorr, on souligne les vertus de la soupe "dans la prévention nutritionnelle des maladies cardio-vasculaires, des cancers et tous phénomènes délétères liés au stress oxydatif". La marque propose des "kits d'entreprise Cup-a-soup", sachets instantanés de soupe à boire pour combattre les petits creux et remplacer les sucreries. Enfin, les gourmands ne sont pas oubliés avec des recettes originales et des appellations suggestives : "Soupes créatives" de Liebig, "Caresse de légumes" de Knorr.
Trois grands groupes se partagent l'essentiel du marché : Campbell (Liebig, Royco), Unilever (Knorr) et Nestlé (Maggi). Selon une enquête Ipsos, leurs produits séduisent à la fois les jeunes citadins adeptes de la restauration rapide et les consommateurs âgés que la cuisine rebute.
Les qualités nutritionnelles de la soupe sont indiscutables. En effet, elle associe de l'eau qui permet de s'hydrater, surtout en hiver lorsqu'on a moins soif, des légumes (apport en fibres) et parfois des féculents (glucides lents). Sa composition varie à l'infini en fonction de la saison et de l'humeur du cuisinier : gaspacho en été, poireaux-pommes de terre ou potiron-châtaignes en hiver. Malgré la diversité des ingrédients, elle reste peu calorique... à condition de ne pas ajouter de matières grasses, ce qui est malheureusement le cas dans la plupart des soupes industrielles.
Ces lipides servent à améliorer le goût et la texture. Les plus couramment utilisés sont l'huile d'olive ou de tournesol, les matières grasses végétales hydrogénées, la crème fraîche, le beurre concentré, les fromages, la graisse de poule. Certains potages en contiennent jusqu'à 5,7 grammes pour 10 centilitres ("Douceur d'épinards au Boursin" de Knorr).
Autre point à surveiller, la proportion parfois excessive des glucides, qui peut atteindre 6 grammes pour 10 centilitres, dont un tiers de sucres. Il est difficile de savoir s'ils proviennent des légumes, de l'amidon des féculents ou s'ils ont été ajoutés pour neutraliser l'acidité ou pour caraméliser les légumes avant la cuisson.
L'apport journalier en sel ne doit pas être supérieur à 8 grammes (soit 4 grammes de sodium) ; les soupes dépassent rarement 0,75 gramme par assiette. Il faut toutefois éviter de cumuler soupe, fromage et charcuterie dans le même menu.
16 % À 54 % DE LÉGUMES
La teneur en légumes des potages est très variable : de 16 % à 54 %. La quantité de fibres n'est pas toujours annoncée et, pour les nutritionnistes, elle est insuffisante lorsqu'elle est inférieure à 3 grammes pour 10 centilitres.
Les soupes industrielles se présentent sous diverses formes : déshydratées (à cuire ou instantanées), en boîte, liquides en briques ou en bouteilles, liquides au rayon frais. Les potages déshydratés sont préparés à partir de matières premières lyophilisées (congelées puis séchées sous vide pour permettre une réhydratation rapide des composants) ou bien déshydratées dans un courant d'air chaud ou mises en étuve sous vide. Ces produits présentent l'avantage d'un faible poids et d'un encombrement minimum.
Les soupes liquides sont en nette progression ( 31 %). On a recours pour leur fabrication à la technique UHT (ultra-haute température) : stérilisation à 140 °C pendant un temps très court, suivie d'un refroidissement immédiat. Les soupes du rayon frais (Bonduelle, Créaline) sont soumises à une date limite de consommation (DLC). Quel que soit le procédé, il détruit partiellement les vitamines ; c'est pourquoi il est nécessaire d'en rajouter.
La mention "sans colorant ni conservateur" figure souvent sur l'emballage. C'est louable, mais il faut savoir que les conservateurs dans les potages sont interdits par la législation. La longue liste des divers additifs est inscrite sur l'étiquetage. On trouve des épaississants destinés à donner du liant (amidon modifié, amidon transformé de maïs, dextrose, gomme xanthane) et des exhausteurs de goût (glutamate, guanylate).
Quant au prix, il est nettement supérieur à celui de la soupe maison. Selon la recette et le conditionnement (plus c'est petit, plus c'est cher). Le litre de soupe en brique coûte entre 1,04 € et 4,48 € (jusqu'à 7 € pour les produits du rayon frais), alors qu'il est possible de préparer chez soi en dix minutes un excellent poireaux-pommes de terre pour 0,80 €.
La soupe industrielle, qui a fait d'incontestables progrès, peut donc rendre service à l'occasion, mais ne saurait remplacer les préparations maison. Avant de remplir son panier, le consommateur aura intérêt à lire attentivement l'étiquetage, et plus spécialement la contenance, car les conditionnements de ces soupes sont très variables.
Michaëla Bobasch
At'chao ! |
 | J-C, 21.01.2005 à 14:14 | 191235 |
|  |  | Les démêlés du tramway sans fil
LE MONDE | 20.01.05
Un an après son inauguration, le tramway de Bordeaux a renforcé son système d'alimentation par le sol pour éviter les pannes intempestives.
Journée difficile, le 21 décembre 2003, pour Hubert Peugeot. Ce jeune ingénieur d'Alstom Transport, chef du projet de tramway de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), devait se justifier devant Alain Juppé, président de la CUB, des incidents techniques qui avaient émaillé l'inauguration en fanfare du réseau.
Des incidents liés à l'alimentation par le sol (APS) du tramway, un système inédit mis en place pour remplacer les inesthétiques caténaires dans les parties les plus pittoresques de l'agglomération. Des canettes de boissons ou des bandes métalliques parfois posées intentionnellement en travers de la voie avaient provoqué des courts-circuits intempestifs tout au long de la journée. Alain Juppé avait donné un an à l'industriel pour corriger le défaut et garantir une disponibilité maximale du réseau, à défaut de quoi il menaçait d'en revenir partout aux traditionnelles caténaires.
L'idée de l'alimentation par le sol des tramways à Bordeaux remonte au début du XXe siècle. La ville, qui possède le secteur sauvegardé le plus vaste de France, l'avait adoptée comme Paris, Londres et New York pour protéger l'esthétique de ses monuments. Le câble d'alimentation électrique circulait alors dans une conduite enfouie sous la voie, et les tramways captaient l'énergie via une large rainure entre les deux rails. "Ce système manquait de fiabilité et, surtout, ne garantissait pas la sécurité des personnes, souligne Hubert Peugeot. Il y avait risque d'électrocution à travers la rainure."
L'idée a ressurgi au milieu des années 1990, quand Alain Juppé a repoussé le projet de métro automatique (le VAL), jugé trop coûteux, au profit d'un tramway de surface. A la suite des recommandations des architectes des Bâtiments de France et du ministère de la culture, le maître d'ouvrage a voulu éliminer les caténaires sur 10 kilomètres de la première tranche du réseau, qui compte 23 kilomètres au total. Alstom et son partenaire, Spie, avaient le choix entre l'alimentation par le sol et l'installation, dans chaque tramway, d'une réserve d'énergie (pile à combustible ou volant d'inertie), toutes ces solutions étant encore à l'état de recherche.
Les deux industriels se sont finalement ralliés à un procédé d'APS imaginé en 1997-1998 par Olivier Perraud, un ingénieur de la société SGTE (groupe Spie). La SGTE a créé une filiale, Innorail (aujourd'hui dans le groupe Alstom), pour développer ce procédé. Elle l'a testé sur le site du réseau du tramway de Marseille puis à La Rochelle, dans une usine d'Alstom Transport, enfin à Bordeaux même, à chaque fois sur des tronçons hors exploitation commerciale. "Mais, malgré nos efforts et en dépit des certifications par les services techniques de l'Etat, il n'était pas possible d'anticiper certains défauts que seule l'exploitation, en vraie grandeur et en service commercial sur le site de Bordeaux, pouvait révéler", note Hubert Peugeot.
Le système Innorail d'alimentation par le sol consiste en une succession de segments métalliques de 8 mètres de long, placés au milieu de la voie et séparés les uns des autres par un isolant de 3 mètres. Chaque segment de ce rail central est relié à un coffret d'alimentation en sous-sol, à raison d'un coffret pour deux segments. Le courant continu (750 volts) arrive aux coffrets par un câble isolé dans une alvéole.
Lorsqu'une rame de tramway recouvre un segment, le coffret correspondant détecte sa présence via une antenne. Il envoie aussitôt du courant dans le segment, lequel peut ainsi alimenter la rame. Dès que le segment n'est plus recouvert, le coffret cesse de lui envoyer du courant et la rame s'alimente au segment suivant.
"Les segments ne reçoivent du courant que lorsqu'ils sont intégralement recouverts par une rame, souligne le chef du projet. Il n'y a de la sorte aucun danger pour le public."Les coffrets disposent d'une capacité d'analyse qui leur permet de se mettre hors circuit dès qu'ils détectent une anomalie. Dans ce cas, les rames "sautent" le segment correspondant et continuent sur leur lancée jusqu'au segment suivant. En cas d'incidents en cascade et de mise hors circuit de plusieurs coffrets consécutifs, les rames peuvent encore poursuivre leur parcours grâce à une batterie de secours.
Mais ces précautions se sont révélées insuffisantes, ainsi que l'ont montré les premiers mois d'exploitation. "On a découvert que les coffrets d'alimentation pouvaient ne pas résister à des courts-circuits extérieurs, dit Hubert Peugeot. Certains composants électroniques ont beaucoup souffert de l'effet thermique de ces courts-circuits." L'industriel a aussi constaté une dégradation prématurée, en certains endroits, de l'isolant qui protège les soudures du câble d'alimentation. Il a aussi découvert que les coffrets pouvaient s'isoler simplement en détectant des courants de très faible intensité apparaissant en cas de pluie.
EXPLOITATION SAUVEGARDÉE
En 2004, Alstom a donc tenté de remédier à ces insuffisances. En intervenant la nuit, en dehors des heures d'exploitation commerciale, les techniciens de maintenance ont enlevé un à un les coffrets d'alimentation et les ont envoyés chez un industriel d'Alès pour y être modifiés. Alstom a renforcé l'isolation électrique des jeux de barres (liaisons en cuivre qui transportent le courant en amont et en aval des contacteurs), surmoulé l'ensemble des cartes électroniques dans une résine de plusieurs millimètres d'épaisseur, affiné la détection du signal qui annonce l'arrivée d'un tramway et placé des aimants supplémentaires pour chasser au plus vite un arc électrique pouvant se produire à l'ouverture des contacteurs.
"Chacune de ces interventions a nécessité de longs essais préalables ainsi que l'aval d'experts indépendants, précise M. Peugeot. Mais nous avons réussi à ne jamais interrompre volontairement l'exploitation commerciale du tramway."
Le 21 décembre 2004, un an après l'inauguration de la ligne A, on a relevé 99,6 % de disponibilité du système APS sur le mois écoulé. L'objectif imposé au maître d'œuvre est d'atteindre le régime nominal de disponibilité (99,8 %) le 3 juillet 2005, un an après la mise en service du dernier tronçon. "Nous avons bon espoir de remplir nos engagements envers les Bordelais, assure le PDG d'Alstom Transport France, Thierry Best. Cela devrait rassurer les délégations qui viennent du monde entier voir notre tramway sans caténaires."
Le système APS revient trois à quatre fois plus cher que des lignes aériennes de contact (LAC). Il a coûté à Bordeaux 15 millions d'euros, ce qui ne représente jamais que 2,5 % du coût total du tramway (un peu plus de 600 millions d'euros). Mais ses atouts ne se limitent pas à l'esthétique. Il rend inutiles les démarches pour l'accrochage des lignes aériennes aux façades ainsi que les emprises de génie civil pour la pose de poteaux. Et il libère aussi l'espace situé au-dessus du tramway pour d'éventuels usages urbanistiques.
André Larané
At'chao ! |
 | |  |  | a propos de la decouverte d'hydrocarbures sur Titan , libe avait titre "titan au pays de l'or noir"
(j'aurai peut-etre pu le mettre dans "la presse parle de b.d......:o)) |
 | J-C, 19.01.2005 à 14:39 | 190862 |
|  |  | Les images mystérieuses de Titan
LEMONDE.FR | 18.01.05
Les premières photographies du satellite de Saturne, diffusées en basse résolution, posent plus de questions qu'elles n'apportent de réponses.
Bienvenue sur Titan ! Sa lumière orangée, ses lacs, ses rivages… Ou plutôt, ses brumes de méthane, ses glaces, ses hydrocarbures… Les commentaires entourant la divulgation des premières images du satellite de Saturne, dans les heures qui ont suivi l'atterrissage de la sonde européenne Huygens (Le Monde daté 16-17 janvier), l'ont dépeint sous des aspects pour le moins contrastés.
Il est vrai que ces clichés, diffusés au compte-gouttes par l'Agence spatiale européenne (ESA) et le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, ont de quoi faire rêver. Si floues soient-elles - les chercheurs prévoient de rendre publiques des photographies haute définition dans les prochains jours -, ces images sont porteuses d'une charge émotionnelle rare. Celle de l'inconnu. Du jamais-vu. De la toute première fois.
Trois siècles et demi après la découverte de la première lune de Saturne, en 1655, par l'astronome néerlandais Christiaan Huygens, vingt-cinq ans après l'ébauche d'une mission d'exploration commune par les Américains et les Européens, sept ans après le lancement d'une sonde vers cet astre situé à plus de 1,2 milliard de kilomètres de la Terre, un monde nouveau se dévoile, devant lequel on ne peut que s'émerveiller.
L'interprétation de ces vues, elle, appelle à davantage de distance. "Le voile se lève à peine sur Titan", insiste Francis Rocard, chargé des programmes d'exploration du système solaire au Centre national d'études spatiales (CNES). Il faudra des mois, des années, pour analyser les 350 photographies et les milliers de mesures transmises par Huygens.
La vision la plus complète de Titan est offerte par une vue panoramique de 360º, reconstituée à partir d'une série de clichés pris à 8 kilomètres d'altitude, avec une résolution de 20 mètres par pixel. Elle fait apparaître des surfaces claires et d'autres sombres, délimitées par ce qui ressemble à une zone côtière et pommelée de traînées blanches.
"En voyant ces images, certains de nos collègues, qui viennent souvent à Cannes chez Alcatel Space [chef de file du consortium industriel qui a fabriqué Huygens], ont plaisanté sur leur ressemblance avec la Côte d'Azur", relate François Raulin, exobiologiste au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (université Paris-XII) et l'un des trois "scientifiques interdisciplinaires" de la mission.
Plus sérieusement, estime-t-il, les traînées blanches pourraient être des nappes de brume de méthane. Quant aux zones plus sombres, à la surface lisse et aux contours bien découpés, elles évoquent, reconnaît-il, des lacs ou des étendues liquides. "Ce n'est qu'une hypothèse. Nous n'avons à ce stade aucune preuve", ajoute-t-il aussitôt.
Le planétologue américain Marty Tomasko, de l'université de Tucson (Arizona), responsable de l'imageur d'Huygens, "ne peut pas s'empêcher" de voir "des canaux de drainage et un rivage" sur une autre photographie, l'une des toutes premières rendues publiques, où l'on aperçoit, à une distance de 16 kilomètres et avec une résolution de 40 mètres, un sol grumeleux parcouru par un réseau de nervures paraissant conduire à une côte. "La zone était peut-être humide il n'y a pas si longtemps", hasarde-t-il.
Aucun expert ne s'aventure toutefois à affirmer qu'il existe aujourd'hui sur Titan des fleuves, des rivières ou des bassins charriant ou contenant un corps liquide. Celui-ci ne serait de toute façon pas de l'eau. Les capteurs d'Huygens, qui ont enregistré un minimum de température atmosphérique de - 202ºC et mesuré - 180ºC au sol, ont confirmé que Titan est un monde de froidure où l'eau ne peut être présente que sous forme de glace.
Il s'agirait plus vraisemblablement d'hydrocarbures, méthane ou éthane, à l'état liquide. Ce qui expliquerait la présence de méthane dans l'atmosphère de Titan. Et serait concordant avec les mesures d'Huygens, qui montrent une plus forte teneur de ce gaz à basse altitude. Mais contredirait en revanche les observations de Cassini, qui n'a pas détecté d'étendue liquide. Le radar de l'orbiteur, il est vrai, a surtout scruté le pôle Nord du satellite, alors qu'Huygens s'est posée près de son équateur.
Les planétologues ne se prononcent pas non plus sur la nature physique de galets photographiés à moins de 1 mètre de distance. "Nous avons d'abord cru à un canular, tant on dirait un paysage martien", relate François Raulin. Ces blocs, dont les plus gros mesurent une quinzaine de centimètres, semblent joncher le lit d'une rivière asséchée. Mais s'agit-il de cailloux, ou de boules de glace d'eau? Les traces d'érosion qu'ils présentent à leur base sont-elles le fait d'un écoulement ou celui du vent? Leur couleur foncée leur est-elle donnée par un dépôt superficiel d'hydrocarbures?
Les scientifiques se montrent plus affirmatifs quant à la géologie du site où s'est posée la sonde. Le sol n'était, à cet endroit, pas liquide, car l'atterrisseur aurait sombré au bout de quelques minutes, au lieu de continuer à émettre pendant plus de deux heures. Chargé de l'instrument d'analyse de surface, John Zarnecki, de l'Open University Milton Keynes (Grande-Bretagne), décrit un sol meuble se comportant, d'un point de vue mécanique, comme du "sable mouillé". Ou, de façon plus imagée, comme de la "crème brûlée", avec une croûte superficielle recouvrant un substrat plus mou, dans lequel le pénétrateur de la sonde s'est enfoncé d'environ 15 centimètres. Reste à savoir si tout le satellite est aussi "crémeux".
La force de l'image fait qu'a été passé au second plan ce qui constitue pourtant le cœur de la mission européenne : l'étude de la composition chimique de l'atmosphère de Titan. Le collecteur et analyseur d'aérosols "a parfaitement fonctionné", se réjouit François Raulin. Mais il faudra plusieurs semaines pour exploiter sa moisson. Et peut-être mieux comprendre, en décryptant les mécanismes de la chimie organique complexe à l'œuvre à l'autre bout de l'Univers, comment la vie est née sur Terre.
Pierre Le Hir
At'chao ! |
 | J-C, 18.01.2005 à 16:06 | 190715 |
|  |  | Les vents de sable sahariens modifient les orages de Floride
LE MONDE | 15.01.05
La huitième étape du rallye-raid Dakar 2005 a été annulée, vendredi 7 janvier, à cause des vents de sable qui empêchaient les hélicoptères de voler. Le 10 janvier, après cinq jours d'interruption pour les mêmes raisons, le trafic aérien a pu être rétabli au Nigeria : d'épais nuages de poussières, venus du Sahel et du Sahara, avaient réduit la visibilité à 200 mètres.
Mais ces tempêtes qui balaient régulièrement le plus grand désert du globe peuvent faire sentir leurs effets à distance. Il arrive que ces vents traversent la Méditerranée, et même l'Atlantique, pour déposer leurs particules de silice à des milliers de kilomètres de leur point d'envol. Ces déplacements d'aérosols ne sont pas sans effet sur la météorologie, et peut-être même le climat. C'est la conviction que Susan van der Heever et son équipe de la Colorado State University, à Fort Collins, ont exprimée, mardi 11 janvier à San Diego, lors de la conférence annuelle de la société américaine de météorologie. La chercheuse a en effet constaté que ces nuées poussiéreuses affectaient directement les nuages d'orage survolant la Floride.
NOYAUX DE CONDENSATION
Son équipe se fonde sur des observations conduites les 28 et 29 juillet 2002 par la NASA au-dessus de cet Etat, lors d'une campagne d'étude des cirrus, mais aussi des cumulo-nimbus tropicaux, ces nuages formés lors des orages. Durant ces deux jours, une concentration inhabituelle de poussières d'origine saharienne a été mesurée au cœur de ces nuages, grâce à des avions de recherche.
En comparant ces données à celles enregistrées un jour où l'air était "clair", l'équipe de Susan van der Heever a procédé à des modélisations et a constaté que l'"enclume" qui forme le sommet de certains cumulo-nimbus d'orage était plus dense, mieux organisée, et laissait moins passer la lumière solaire. La présence de ces poussières réduisait aussi les chutes d'eau au sol.
L'explication de ce dernier phénomène réside dans le fait que les poussières servent de noyaux de condensation autour desquels les particules d'eau s'agrègent pour former des gouttelettes, celles-ci se combinant pour former des gouttes qui tomberont au sol. Elles peuvent aussi être le précurseur de cristaux de glace.
Une partie de la vapeur d'eau parviendrait dans un premier temps à se condenser sur de grosses particules et sous forme de glace pour engendrer des chutes de pluie. Mais ensuite la grande concentration d'aérosols de faible taille réduit la part d'eau disponible sous forme de vapeur susceptible de se condenser sur chaque noyau. La conséquence en serait une réduction de la taille des gouttelettes, qui ont alors moins de probabilité de former des gouttes d'eau. Le bilan de ces deux effets antagonistes serait une réduction des précipitations arrivant au sol.
Pour Slimane Bekki, du service d'aéronomie du CNRS, ces travaux s'ajoutent à un nombre croissant d'études visant à cerner le rôle des aérosols dans la vie des nuages et, par ricochet, dans l'évolution du climat. "Il s'agit de phénomènes dynamiques, extrêmement complexes, non linéaires, marqués par des effets de seuil, indique-t-il. Le rôle des aérosols constitue une des grandes faiblesses de la compréhension des phénomènes atmosphériques." Si l'on considère que la moitié des aérosols pourraient être d'origine humaine, il devient crucial de combler cette lacune.
Hervé Morin
At'chao ! |
 | |  |  | n'oublions pas les effets benefiques du ketchup ! |
 | J-C, 13.01.2005 à 8:27 | 189914 |
|  |  | j'aime bien quand nos amis américains découvrent le monde :-))
At'chao ! |
 | |  |  | Les vertus de l'huile d'olive
Les travaux des chercheurs américains sont publiés dans les "Annales de l'oncologie" datées de lundi.
Des chercheurs américains ont mis en évidence les propriétés de l'huile d'olive pour lutter contre le cancer du sein. Cette découverte pourrait conduire à la mise au point d'un traitement.
Les chercheurs ont publié leurs résultats dimanche 9 janvier. Ils expliquent qu'une série d'expériences conduites en laboratoire sur des lignées de cellules cancéreuses du sein ont montré que l'acide oléique réduisait de façon importante les niveaux du gène cancéreux appelé Her-2/neu, encore connu sous le nom d'erb B-2, a expliqué le docteur Javier Menendez, de l'école de médecine Feinberg de l'université Northwestern à Chicago, principal auteur de l'étude.
Selon lui, des taux élevés de Her-2/neu sont observés dans 20 % des cancers du sein et sont liés à des formes particulièrement agressive de cette maladie.
D'autres expériences sur ces cellules cancéreuses ont aussi montré que non seulement l'acide oléique neutralise le gène Her-2/neu, mais qu'il multiplie l'efficacité du traitement aux anticorps monoclonaux, dit trastuzumab (Herceptin), ont aussi affirmé ces chercheurs, dont les travaux sont publiés dans les Annales de l'oncologie datées de lundi.
"LE RÉGIME ALIMENTAIRE DIT MÉDITERRANÉEN"
Ce traitement vise spécifiquement le gène Her-2/neu, l'un des plus importants dans le cancer du sein, et permet de prolonger substantiellement la vie des malades, ont-ils précisé.
"Les résultats de nos recherches tendent aussi à confirmer les études épidémiologiques ayant montré que le régime alimentaire dit méditerranéen, riche notamment en huile d'olive, a des effets protecteurs contre le cancer, les maladies cardio-vasculaires et le vieillissement", a noté le docteur Menendez.
Des études conduites sur des populations du sud de l'Europe avaient déjà montré que l'acide gras mono-insaturé pourrait avoir des effets protecteurs contre le cancer du sein, mais des expériences sur des animaux en laboratoire n'ont pas donné jusqu'à présent de résultats concluants, ont indiqué ces chercheurs.
Selon eux, une des explications pourrait être le fait que l'acide oléique utilisé dans ces expériences est mélangé avec plusieurs autres acides gras et d'autres protections naturelles.
Les vertus de l'huile d'olive avaient été officiellement reconnues le 2 novembre 2004 par l'agence américaine chargée de la réglementation des produits pharmaceutiques et aimentaires (FDA), qui a autorisé les producteurs à faire référence, sur les bouteilles, aux effets bénéfiques de leur produit sur la santé, notamment le système cardio-vasculaire.
Avec AFP
Bref, buvez-en !
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 | |  |  | un texte qui date un peu, mais un sujet toujours d'actualité (des groupes de travailde législateurs étudient toujours ces problématiques), honteusement pris ici
le droit à l’oubli | googleries
anonymisation
Par davduf
Balancé le samedi 19 avril 2003
Rectifié le dimanche 20 avril 2003
Lu à 2527 reprises par différents robots et humains.
le net est une belle machine diabolique. Ici règne la mémoire, ni tout à fait morte, ni jamais vraiment vive. Le net se souvient de tout. Du meilleur comme des erreurs. Des milliards de pages, autant de traces indélébiles. Cas d’école : les décisions de justice rendues publiques. A jamais, pour toujours. Comme un flicage anodin.
C’était il y a quelques mois. Un procès parmi d’autres. Dans le box, Yannick [1], jeune homme accusé d’avoir blessé sa petite amie à coups de couteau. Sur les bancs de la presse, Libération et d’autres. Les témoins défilent, l’audience est courte, le jugement tombe. Tentative d’homicide volontaire, six ans de prison pour Yannick. Et l’affaire s’arrête là. Les parties civiles sont indemnisées, le condamné purge sa peine, et tous sombrent dans l’oubli. Quand, la semaine dernière, un email parvient à Libération. C’est Yannick. Après deux ans et demi de détention préventive, et six mois de prison, il est libre. Sous liberté conditionnelle jusqu’en 2002.
Mais voilà. Yannick est confronté à un « gros problème ». Le compte-rendu du procés, publié par Libé, figure toujours, plusieurs mois plus tard, sur le Web du journal, en accès libre. D’où son email, pour dire : « si quelqu’un tape mon nom et mon prénom [dans un moteur de recherches de type voila.fr, nomade.fr ou yahoo], il va tomber sur cette triste affaire. De là je risque de perdre mon emploi, je crois qu’il est facile de comprendre pourquoi, et si je perds mon travail, la chance de réinsertion que l’on m’aura donnée n’aura servi à rien puisque je devrai retourner terminer ma peine en détention... »
« On a déjà un casier judiciaire, on a pas forcément envie d’un avoir un autre »
Joint par téléphone, Yannick en dit plus. Devenu formateur à l’Internet, il parle de son « appréhension » devant ses stagiaires, quand il leur explique le fonctionnement des moteurs de recherches. De la « peur » que ses élèves fassent comme tout néophyte : taper leur nom, puis ceux de leurs proches, puis, tiens, pourquoi pas, celui de leur formateur... Dans la voix de Yannick, comme dans son courrier, ni colère ni ranc ?ur mais beaucoup de remords pour « ce qui s’est passé » et un profond respect pour « le droit à l’information ». Seulement, lui qui « aspire à une vie nouvelle », qui se « réadapte petit à petit à la vie en société », qui « a payé sa dette », demande que l’article en ligne soit expurgé de son nom de famille. Une requête au nom du droit à « certaine tranquilité ». Libé s’exécute. Le problème, plus général, reste, lui, entier. « On a déjà un casier judiciaire, on a pas forcément envie d’un avoir un autre » lâche Yannick.
C’est le revers de la puissance de l’Internet. Les machines n’oublient rien. Avec le Net, la mémoire se fait mondiale, intacte, et directement accessible de partout, et par n’importe qui. Un évènement qui fait l’objet d’une publication, un jour, dans un quotidien national, ou ailleurs, devient immédiatement sur le réseau une archive numérique, propice à tous les recoupements, à tous les traitements automatisés, et, donc, à tous les détournements d’usage. L’affaire Yannick est un cas d’école, parmi d’autres. Elle est reproductible à l’infini. Avec elle, c’est la question du droit à l’oubli qui surgit, de plein fouet. Une notion qui existe dans la philosophie générale de la loi française, avec son lot d’amnesties, de réhabilitations et de peines sursitaires effacées des casiers judiciaires après cinq années. La jurisprudence est même trés nette sur ce point : « l’actualité crée une exception vis à vis de l’atteinte à la vie privée, explique Thierry Lévy, avocat au barreau de Paris. Le droit à l’information joue à plein [2]. Mais une fois que le faits divers est retombé, quiconque peut faire valoir le droit à l’oubli. Il revient alors aux tribunaux d’en apprécier le fondement ».
Jusqu’ici, il était en fait souvent inutile d’en passer par là. Le droit à l’oubli s’appliquait de facto, une information quotidienne - télé, radio ou presse écrite - chassant l’autre. Mais l’Internet, lui, change la donne. Sauf intervention express, il rend tout imprescriptible, ou presque. Un changement d’échelle vertigineux, qui prend tout le monde de court, des éditeurs au moindre webmestre, tenté par la publication de n’importe quel type d’information.
« L’anonymisation » totale des décisions de justice
Concientes du danger, plusieurs instances se sont pourtant déjà penchées sur la question. Ainsi, le Ministère de la Justice, qui a imposé, dans le cahier des charges de la diffusion sur Internet des données jurisprudentielles, « l’anonymisation » totale des décisions de justice. Ainsi du gouvernement qui, avant de basculer le Journal officiel sur l’Internet, avait saisi il y a peu la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Pour voir si la publication, à l’échelle mondiale, de certaines données n’allaient pas entrainer quelques atteines graves à la vie privée. La CNIL en trouva une, apparemment anodine : la liste des naturalisations. Ce qui semblait légitime en France pouvait, en effet, faire courir le risque à certains ressortissants ayant abandonné leur nationalité d’éventuelles représailles sur eux, ou leurs proches, dans leur pays d’origine. Etc.
N’empêche. Pour l’heure, l’expectative prévaut. Aux Etats-Unis, bon nombre d’employeurs exploitent, déjà, le filon Internet comme source d’informations personnelles, et pistent toutes les traces laissées sur le réseau avant de faire leur choix. En Europe, ici ou là, les avis se multiplient sans grande harmonie, et parfois, les recommandations se superposent. Signe du flou qui règne : le rapport sur « L’information émanant du secteur public » du groupe des autorités en charge de la protection des données dans les Etats membres de l’Union européenne [3]. Le groupe ne peut que se borner à recommander aux pays de la Commission européenne de s’en remettre à « l’appréciation au cas par cas [pour savoir] si une donnée à caractère personnel peut être publiée/accessible ou non, et si oui, dans quelles conditions et sur quel support ».
dans les semaines qui ont suivi la publication de cet article (paru à l’origine dans Libération, 21 avril 2000), Emmanuel Lesueur de Givry, Conseiller à la Cour de cassation et Directeur du Service de documentation et d’études d’icelle, notait dans son rapport sur La question de l’anonymisation des décisions de justice :
"(...) la possibilité offerte par le réseau internet et les performances des moteurs de recherche d’accéder en permanence et pour une durée illimitée aux noms des parties est sans commune mesure avec la publicité de la décision de justice ; alors que le casier judiciaire national fait l’objet de dispositions législatives protectrices, le risque de constitution de fichiers civils de locataires ou d’emprunteurs défaillants, de salariés ayant eu recours à la justice prud’homale, de mauvais conducteurs etc., n’est pas hypothèse d’école. Sommes-nous prêts, comme mentionné dans le "rapport Mandelkern", à accepter la création de sites qui, dans certains États américains, permettent de "savoir à tout instant qui est en prison et pour quelle durée", la localisation des "personnes condamnées pour délit sexuel, un plan des villes permettant de déterminer avec plus de précision leur domicile ?" Est-il acceptable que des élèves qui tapent les noms et prénoms de leur professeur dans un moteur de recherche découvrent que celui-ci a été condamné pour avoir blessé sa petite amie alors qu’il "a payé sa dette ? " (voir à ce sujet l’article paru dans le journal Libération du 11 avril 2000). Le détournement de finalité des fichiers de jurisprudence n’ouvre t-il pas la voie à une sorte d’affichage permanent, négation du droit à l’oubli, sorte de peine complémentaire perpétuelle !".
[1] Pour des raisons d’anonymat, le prénom a été changé
[2] En France, la loi autorise la mention nomminative de toutes personnes majeures impliquées dans une affaire judiciaire.
[3] 3 mai 1999
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 | J-C, 03.01.2005 à 14:42 | 188581 |
|  |  | Vercingétorix et les sangliers
LE MONDE | 30.12.04
Les repas des Gaulois étaient beaucoup plus variés que la légende veut le laisser croire. Rencontre avec un archéologue.
Que reste-t-il des Gaulois dans nos assiettes ? Christian Goudineau, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, se veut prudent : la Gaule au temps de César était "une mosaïque de tribus" au sein de l'ensemble celtique, qui allait au cœur de l'Europe centrale, avec des pratiques culturelles différentes. Il n'est pas sûr alors qu'il y ait eu une cuisine gauloise.
Mais Vercingétorix, ce fier guerrier extirpé de l'ombre sous le Second Empire et érigé en symbole par l'école de Jules Ferry après la défaite de 1870, mangeait-il quand même du sanglier ? La paléo-zoologie répond aujourd'hui à cette question. C'est la plus indiscrète des méthodes d'investigation. Les archéologues sont les médecins légistes de l'Histoire. Ils s'intéressent aux dépotoirs autant qu'aux trésors, mais désormais - c'est nouveau - ils dressent des statistiques. On sait ainsi avec précision, après avoir fouillé leurs poubelles, les repas des Gaulois.
"Vercingétorix a dû en manger, répond Christian Goudineau, parce que, étant aristocrate, il était chasseur." Mais l'essentiel de la nourriture carnée, à cette époque, est celle des animaux d'élevage : le porc, les volailles, le chien... On connaît aujourd'hui les espèces, leur stature, leur poids, leur apparence et même l'âge auquel les bêtes étaient abattues.
Les données recueillies dessinent à chaque époque une sociologie et une géographie de l'alimentation, car on ne mange pas la même chose dans un oppidum, dans une petite exploitation rurale ou lors d'un banquet sacrificiel.
"Les Gaulois aiment surtout le cochon et les volailles", dit Christian Goudineau. Ils mangent également du chien, du moins jusqu'à la fin de l'âge du fer ; sa consommation disparaît avec la romanisation. En second lieu, le bœuf et, accessoirement, le mouton et la chèvre, très rarement le cheval.
Chez les Salyens d'Entremont (près d'Aix-en-Provence), on observe que les restes des membres postérieurs de porcs y sont plus fréquents que ceux des membres antérieurs. Importait-on des jambons ou bien vendait-on les épaules à l'export ?
Chez les Rèmes, d'après les trouvailles d'Acy-Romance (Ardennes), on peut imaginer un banquet servi en l'honneur de Vercingétorix : "Au menu, quelques poissons d'eau douce capturés lors du frai, puis une cuisse de chien grillée et enfin les salaisons, spécialités de l'endroit", assure Christian Goudineau. La viande est soit bouillie, soit rôtie, car on trouve des broches et même des grils dans les vestiges de maisons rurales.
"L'ordre qui va du rôti au bouilli est à la fois temporel et culturel, disait Marcel Detienne, spécialiste de la civilisation grecque. C'est celui d'une humanité engagée sur la voie du mal vers le mieux, et rappelle ainsi qu'elle a d'abord mangé des grillades avant d'apprendre l'art des plats mijotés."
A cet égard, l'oppidum du Titelberg, au Luxembourg, révèle une formidable organisation du commerce de la viande et des produits dérivés, probablement destinés à l'exportation. Mais alors, et le sanglier ? On a très peu de vestiges et cette quasi-absence de traces permet de tordre le cou au mythe selon lequel le Gaulois vivait de la chasse et de la pêche comme l'homme de Cro-Magnon, "un peu trop pénard dans sa caverne ornée de fresques et de cuissots de rennes" (Le Caporal épinglé, de Jacques Perret, 1947, Gallimard, Folio).
Cette image encore vivace a longtemps alimenté la verve revancharde contre les invasions à répétition des tribus germaniques : toujours selon Jacques Perret, "Arioviste, avant de tomber sur les Eduens, avait dit à ses troupes : vous trouverez là-bas des jambons d'auroch de toute première bourre et des femmes qui se graissent les cheveux avec du beurre vénète".
Christian Goudineau livre ses réflexions les plus récentes. Il pense que la civilisation des peuples celtes est ancienne et essentiellement agricole et que la chronologie doit être révisée. "Les planches consacrées à l'outillage dans L'Encyclopédie de d'Alembert montrent des outils de la vie rurale connus et utilisés en Gaule bien avant l'arrivée de César."
On cultive un blé amidonnier, de l'épeautre, qui permet la fabrication de galettes levées, du millet, de l'avoine, de l'orge. La vigne, apparue, selon des recherches récentes, dès le VIIe siècle av. J.-C. en Languedoc, progresse dans la vallée du Rhône. Mais, dès le temps de César, on importe d'importantes quantités de vin d'Italie, ce dont témoignent les innombrables amphores. Christian Goudineau avance le chiffre de 250 000 hectolitres par an. Il pense également, avec Fanette Laubenheimer, directrice de recherche au CNRS, que la présence en Gaule d'imitations de la monnaie des cités grecques est une preuve de l'existence sinon d'un marché commun, du moins d'une zone où les échanges (vins, métaux, cuirs, étoffes et probablement esclaves) existaient entre la Gaule et le monde méditerranéen.
L'archéologue se méfie des légendes et des certitudes identitaires forgées sur les textes de César pour inventer la nation française, mais il a le grand mérite de rendre... la Gaule aux Gaulois.
Jean-Claude Ribaut
At'chao ! |
 | J-C, 29.12.2004 à 16:13 | 188083 |
|  |  | Dessin animé la touche française
LE MONDE | 21.12.04
Depuis le succès de "Kirikou et la sorcière", en 1998, le dessin animé français a repris des couleurs : films et projets fleurissent, bien que le financement reste difficile et que les techniciens soient rares.
Devant son ordinateur, Anne-Lise Koehler travaille sur les décors du film Azur et Asmar, le dessin animé de Michel Ocelot - l'auteur de Kirikou et la sorcière - qui sera sur les écrans pour Noël 2006.
L'histoire se passe au XVe siècle, et la jeune femme veille à tous les détails.
"Pour les plantes, nous n'avons ni tomates, ni maïs, ni pommes de terre. Ils n'existaient pas en Europe", dit-elle. Idem pour les chevaux - on voit un magnifique percheron, mais pas l'ombre d'un pur-sang. Là, le chapeau d'un personnage semble sortir d'un tableau de Van Eyck. Dans le studio de 3D Mc Guff Ligne, à Paris, une trentaine de jeunes gens, installés en ligne devant leur écran, s'acquittent, comme elle, d'une tâche extrêmement précise.
Après avoir écrit le scénario et les dialogues, le réalisateur Michel Ocelot a travaillé pendant deux ans avec une équipe très réduite (huit personnes) sur le scénarimage - le joli mot français pour story-board - et sur la première mise en place des personnages, du décor et des mouvements de caméra.
Puis des techniciens maîtrisant de nouveaux métiers sont entrés en scène : les animateurs en trois dimensions travaillent sur des images de synthèse, créent le squelette des personnages, puis leurs articulations, leurs mouvements, leurs enveloppes corporelles, leurs vêtements, le rendu de la texture...
Viennent ensuite les éclairages, les effets spéciaux ou l'intégration des personnages dans le décor. Les voix définitives sont déjà enregistrées et servent de guide pour animer les personnages d'Azur et Asmar, qui, eux, ne sont encore qu'esquissés. A ceux qui fabriquent aujourd'hui les longs métrages d'animation français, il faut beaucoup de patience. Les projets mettent plusieurs années avant de voir le jour.
"C'est extraordinaire ! On a réussi à tout faire à Paris pour ce dessin animé d'un budget de 8,5 millions d'euros", jubile le réalisateur, qui, il y a six ans, avait dû éparpiller le travail de Kirikou dans sept lieux différents (Paris, Angoulême, Bruxelles, Luxembourg, Budapest, Riga et Dakar). Michel Ocelot travaille également sur de nouvelles aventures de ce petit Africain. Youssou N'Dour compose une nouvelle chanson, et Manu Dibango mettra en musique ce film qui sortira pour Noël 2005.
Le succès du premier Kirikou a largement facilité ses autres projets. "Pour mon premier long métrage, j'avais péniblement réussi à trouver 2 millions d'euros. J'ai dû lutter tous les jours pendant quatre ans. Au point que France 3, qui coproduisait le film, m'a clairement dit de choisir : "Ou les femmes africaines -du dessin animé- portent des soutiens-gorge, ou vous ne faites pas le film !" J'ai résisté", raconte le réalisateur.
Le petit monde du dessin animé français reprend des couleurs précisément depuis le succès de Kirikou la sorcière, en 1998. Ce film a réuni au total 1,5 million de spectateurs en salles. "On assiste, depuis, à une véritable relance de la production des longs métrages", assure Stéphane Le Bars, délégué général du Syndicat des producteurs de films d'animation (SPFA). "En 2003, cinq des sept dessins animés français ont fait partie des cinquante films les plus vus de l'année", explique-t-il.
La Prophétie des grenouilles, de Jacques-Rémy Girerd, a été vu par plus d'un million de spectateurs. Les Triplettes de Belleville, sélectionné au Festival de Cannes en 2003 et nominé aux Oscars l'année suivante, a rassemblé 900 000 spectateurs en France et a élargi le public traditionnel des enfants à celui des adultes. Dans l'Hexagone, l'offre de dessins animés a été multipliée par quatre de 1996 à 2004, confirme un récent rapport du Centre national de la cinématographie et du SPFA. Pour Christian Davin, président du SPFA, les raisons de cette dynamique sont multiples et vont de la renaissance de l'animation chez Disney à la fin des années 1980 à la vogue de l'animation japonaise ou à l'apparition de la 3D (trois dimensions).
"Il existe en France un cinéma d'animation alternatif, qui n'est pas calqué sur la production hollywoodienne, mais qui est en revanche assez proche de la richesse des livres pour enfants dans l'édition jeunesse", se réjouit l'heureux producteur des Triplettes et de Kirikou, Didier Brunner, PDG de la société Les Armateurs (Carrere Group).
Le financement de ces films en France reste pourtant délicat. Comme dans le cinéma traditionnel, les producteurs cherchent des fonds, notamment auprès des télévisions, pour mettre en œuvre les projets des réalisateurs. La spécificité de l'animation tient au fait que le film est fabriqué dans un studio - soit en France, où il en existe une petite dizaine, soit à l'étranger, où la main-d'œuvre est moins chère. Didier Brunner déplore que "l'essor considérable des longs métrages animés - qui génère le meilleur mais aussi le pire - ne s'accompagne pas des moyens de financer ces films de façon correcte".
Les investisseurs sont selon lui "méfiants", alors que l'animation n'est pas plus risquée que les autres genres cinématographiques. D'autant moins risquée, précise-t-il, que l'exploitation en vidéo est généralement excellente. Les chaînes de télévision "sous-financent" l'animation, et la mise en Bourse de certaines sociétés d'animation, comme Millimages, n'a pas toujours eu le succès escompté auprès des financiers.
Un autre producteur, Laurent Redon, de Films Action, met la frilosité des investisseurs sur le compte de l'incompressible longueur des projets, qu'il s'agisse des dessins animés traditionnels (en deux dimensions), des plus sophistiqués (en 3D, avec des effets spéciaux) ou même des simples séries télévisées. C'est la notoriété internationale de la série télévisée de Serge Danot "Le Manège enchanté" qui a permis à Laurent Redon de boucler le financement du long métrage du même nom (17 millions d'euros), qui sortira le 2 février 2005 en France.
Les aventures de Pollux, Margote et Zébulon ont été réalisées dans le Studio Action Synthèse à Marseille. Henri Salvador, Vanessa Paradis, Michel Galabru, Eddy Mitchell ou Valérie Lemercier ont prêté leurs voix aux héros de ce film. Ce devrait être, l'an prochain, l'un des événements du dessin animé puisqu'il sera distribué dans six cents salles.
Le groupe de Luc Besson, Europa Corp, se lance aussi dans la course, et son premier long métrage d'animation, Arthur, réalisé en mélangeant 2D, 3D et scènes réelles, devrait être prêt pour la mi-2006. Plus de cent cinquante personnes travaillent à adapter les deux premiers tomes d'un roman pour enfants signé par le réalisateur. Son budget - environ 60 millions d'euros - est celui d'un très important long métrage de fiction.
Hormis cette exception, l'industrie du dessin animé française se bat avec des moyens très faibles face aux géants américains, qu'il s'agisse de Disney, Dreamworks ou encore des grands studios japonais comme Ghibli. "Dreamworks compte quelque quatre cents employés, et Disney sort rarement un film dont le budget s'élève à moins de 80 millions d'euros. A titre de comparaison, Les Triplettes coûtent 9 millions d'euros", souligne M. Le Bars.
"Nous avons voulu fabriquer un film de qualité égale à celle des studios américains, ce qui nous permet d'avoir un débouché outre-Atlantique", souligne Laurent Redon. Pollux, dont la version télévisée avait été diffusée dans soixante-quatre pays, est d'ailleurs attendu sur les écrans américains, via Miramax, fin 2005.
Car le dessin animé français s'exporte parfois très bien. La Prophétie des grenouilles a, par exemple, été vendu dans trente-deux pays. Il est déjà piraté en Chine et applaudi dans les festivals en Amérique, où il n'a toujours pas de distributeur. "Parce qu'on aperçoit le zizi d'une tortue et que l'on voit, fugitivement, deux petites bêtes qui font l'amour, il faudrait modifier le film pour qu'il puisse être montré aux Etats-Unis. On trouve de la violence tant qu'on veut dans leurs films, mais le sexe reste diabolique", souligne Jacques-Rémy Girerd, son réalisateur. En 2003, il s'est transformé en VRP pour accompagner son film dans le monde entier, de festival en festival.
Fait rare, Jacques-Rémy Girerd a installé son propre studio, Folimage, à Valence, dans la Drôme, depuis une vingtaine d'années. Incarnant le dessin animé à l'ancienne - en deux dimensions -, il travaille sur un nouveau projet de long métrage, Mia et le Migou. L'écriture (à plusieurs mains) du scénario a pris deux ans : "Il faut être au moins trois", dit-il. Pour inventer l'histoire de cette petite fille perdue dans une forêt peuplée de géants, Iouri Tcherenkov et Antoine Lanciaux l'ont assisté.
Le premier a transcrit un conte russe qui parlait d'un arbre planté à l'envers. Et l'histoire est née dans une pièce carrée, tapissée de petites feuilles blanches alignées à hauteur des yeux. Chaque personnage y est représenté par une couleur : du bleu pour Aldrin, du vert pour Mia, des lettres de l'alphabet pour chacun des géants. Sous chaque feuille, on lit quelques notes comme "la fillette marche dans la forêt mystérieuse, effrayante, inhospitalière"... C'est ainsi qu'a pris forme le dessin animé. "C'est le moment le plus excitant, celui où l'on raconte une histoire", dit l'un des coscénaristes.
Chez Folimage, on travaille encore au crayon et au calque, sur une planche à dessin. Benoît Chieux, le directeur artistique, peaufine la mise en scène de Mia. "Je dois partager ma vision du film avec le scénariste. J'ai les dialogues, l'action générale, mais il existe une variété infinie de possibles : si deux personnages traversent une rivière, il faut savoir sur quel bateau, choisir de l'eau calme ou déchaînée, penser à la chaleur...", dit-il.
Peter Dodd, un jeune Ecossais, dessine des personnages toute la journée. "J'essaie les différentes échelles, je regarde si les volumes marchent bien. Si l'on simplifie trop, le personnage n'arrive pas à bouger correctement. Il faut faire attention aux genoux. Je teste aussi les positions de la bouche : en fait, il en existe douze différentes. On est obligé de simplifier ces mouvements pour correspondre au marché international", explique-t-il. A raison de une à deux secondes par jour (soit de 24 à 48 images), il donne vie aux héros. A l'étage inférieur, Jean-Loup Félicioli, le chef décorateur et également réalisateur, dessine les voitures en s'inspirant de modèles existants - une Jeep, une 304, une R5 - qui seront ensuite simplifiés. Il trouve parfois ses modèles sur Internet, comme cet intérieur d'avion de ligne qui sera utilisé dans une courte scène.
Dans les studios d'animation français, le recrutement des techniciens n'est pas toujours simple. "Un tiers des effectifs vient de l'étranger : ce sont des Russes, des Hongrois, des Danois, des Hollandais", souligne Jacques-Rémy Girerd. Il existe relativement peu d'écoles en France, même si certaines, au fil des ans, sont devenues très cotées, comme les Gobelins à Paris, Supinfocom à Valenciennes, l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, l'école d'Angoulême ou encore la Poudrière, à Valenciennes, qui dépend de Folimage. A la sortie de leurs études, ces jeunes trouvent facilement du travail. Les plus talentueux sont souvent repérés par les grands studios britanniques ou nord-américains.
"Trop longtemps, la 3D a été dominée par des informaticiens complexés qui voulaient prendre une revanche artistique. La question "technoïde" ne doit pas prendre le pas sur l'histoire qu'il faut raconter ni sur la culture d'un auteur", souligne Athon Sumache, le jeune PDG de Metod Films, qui produit actuellement Renaissance, un polar noir et blanc en 3D, qui se passe dans le Paris de 2046. Réalisé par Christian Volckman, ce projet financièrement élevé (15 millions d'euros) a été lancé il y a plusieurs années, en même temps que son outil de production, Attitude Studio.
Ce studio de pointe, situé à la Plaine-Saint-Denis, est spécialisé dans la motion capture, procédé qui consiste à créer des dessins animés en filmant, sous tous les angles, des comédiens vêtus de combinaisons noires sur lesquelles sont posés des capteurs. Leurs visages sont aussi filmés de cette manière avant d'être reconstruits en trois dimensions. Même le mouvement des yeux est fidèlement restitué grâce à une paire de lunettes dotée d'une minuscule caméra.
Cent quarante-cinq techniciens travaillent à ce film, qui sortira à l'automne 2005. L'aventure a séduit le très mythique producteur hollywoodien Jake Eberts. Surtout, pour la première fois, un dessin animé français a été préacheté sur scénario, à hauteur de 4 millions de dollars, par Disney, qui le diffusera aux Etats-Unis et au Canada.
Nicole Vulser
At'chao ! |
 | |  |  | Vous avez vu, y a une revolution orange en Ukraine ! Faudra que j'aille y faire un tour, je pourrais peut-etre etre elu president... |
 | J-C, 28.12.2004 à 15:34 | 187970 |
|  |  | Le succès des radars confronté aux pressions des élus
LE MONDE | 27.12.04
Lucien Degauchy (UMP, Oise) dénonce le "racket", Jean Auclair (UMP, Creuse) souhaite que l'on "arrête d'embêter les Français". Jean-Michel Bertrand (UMP, Ain), lui, se dit prêt à affronter une "impopularité temporaire".
Radars ? Racket. Les formules faciles n'effraient pas Lucien Degauchy, député en colère. "Les Français qui se font flasher ont le sentiment de se faire piéger fiscalement, fulmine-t-il. En taxant les gens pour quelques kilomètres-heures de trop, on y a été un peu fort. Les gens ont pris ça pour du racket." Une conviction taraude cet élu UMP de l'Oise, surnommé "Lulu" par ses électeurs : si la majorité a perdu les élections cantonales, régionales, c'est à cause des caissons d'acier installés par l'Etat au bord des routes, qu'il compare aux bandits manchots dévoreurs de sous. Des "pompes à fric", a même lâché M. Degauchy dans L'Auto-Journal, dont il est devenu un héros.
Son ton était plus policé lorsqu'il s'est adressé, en juillet, au premier ministre : "Il serait plus que temps d'arrêter notre machine à repousser l'électeur", conseillait-il à M. Raffarin dans une lettre dont le fac similé a été publié par le journal Oise hebdo, à côté de témoignages d'électeurs ulcérés. Quelques jours auparavant, celui qui se présente comme "un des gueulards de l'Assemblée" s'était fait surprendre à 120 km/h sur la rocade nord d'Amiens, limitée à 110 km/h. "J'étais déjà monté au créneau avant, précise M. Degauchy. Mais là, je me suis mis à la place de ceux qui étaient venus rouspéter à ma permanence."
Jean Auclair, lui aussi, s'est fait "flasher", en octobre, à 157 km/h (au lieu de 110), sur une nationale de la Creuse, dont il est député (UMP). Six mois plus tôt, juste après la défaite électorale de la majorité, cet agriculteur avait demandé au gouvernement d'"arrêter d'embêter les Français", citant les "tracasseries administratives" liées à la sécurité routière.
Un an après leur irruption dans le paysage routier, les radars automatiques focalisent à nouveau l'attention. Pas seulement à cause des grandes migrations liées aux congés de fin d'année. Ni parce qu'en inaugurant le viaduc de Millau, Jacques Chirac a appelé à "ne pas baisser la garde" en la matière. Mais parce que le succès enregistré - quelque 5 250 tués en 2004 contre 5 732 en 2003 et 7 242 en 2002 - a généré un petit séisme politique. Exemple rare d'un volontarisme provoquant un changement social concret et visible de tous en un temps record, la politique de sécurité routière divise les élus selon un clivage inédit, mettant à nu l'échelle des valeurs et le poids des calculs électoraux.
Certains, comme Lucien Degauchy ou Jean Auclair, se solidarisent d'électeurs contrevenants furieux d'avoir été verbalisés. Jean-Pierre Soisson, député (UMP) de l'Yonne, a même attribué aux radars les succès du Front national.
"COURAGE POLITIQUE"
D'autres élus mettent en avant les sondages qui reflètent la satisfaction de l'opinion à l'égard du bilan de la sécurité routière et même des radars. Ils ne sont pas loin de voir dans le scénario de la sécurité routière un signe de réhabilitation de la politique. "L'enjeu, désormais, est de faire coïncider l'acceptation par les individus avec celle, acquise, de la société", analyse Jean-Michel Bertrand, député (UMP) de l'Ain, chargé par le ministre des transports d'une mission sur l'accès au permis de conduire. "La difficulté tient au fait qu'on ne peut pas présenter aux gens les morts qui ont été évitées, on ne peut pas leur montrer le fruit de leurs efforts sur la route, ajoute-t-il. Le jour où on saura communiquer là-dessus, on aura fait un sacré progrès."
M. Bertrand reçoit des lettres d'électeurs flashés le menaçant de leurs répliques électorales. "Je leur répond que s'ils râlent, c'est qu'ils ont fait une faute. C'est une question de courage politique. Je considère que la sécurité sur les routes est une cause nationale qui vaut d'être défendue, même au prix d'une impopularité temporaire", plaide-t-il, invoquant "la noblesse du travail de l'élu".
Une expérience douloureuse motive les élus défenseurs des radars. "Se lever le matin pour aller annoncer à une mère que son fils est mort sur la route, je n'ai rien vécu de pire en tant que maire, confie M. Bertrand. Après ça, vous relativisez quand on vous engueule pour les radars. Vous êtes capables de dire pourquoi vous défendez cette politique."
De la même expérience, Jacques Floch, député (PS) de Loire-Atlantique, tire une conclusion identique : "De temps en temps, il faut savoir dire les choses aux gens, leur parler des fils de 20 ans qui ne rentrent pas, des sportifs qui terminent leur vie dans une petite voiture." Il reconnaît que la gauche n'a pas su prendre des mesures efficaces "par peur d'apparaître liberticide", et qu'il s'est trompé, lorsqu'en 2002 il a dénoncé le "tout-répressif" de la droite concernant la sécurité routière.
Si l'élu nantais "ne critique pas la politique de sécurité routière" du gouvernement, c'est qu'il s'intéresse "d'abord à la baisse du nombre des morts". M. Floch constate que la droite "a fait des moulinets et exaspéré certains électeurs", ceux qui vont répétant que, depuis les radars, "on n'est plus dans un pays libre". Il reconnaît que le sujet est électoralement "très sensible". Mais il estime qu'expliquer la défaite récente de l'UMP par les radars relève du "petit argument politicien" quand c'est "toute la gouvernance" qui a été rejetée.
Bons pour les autres et pour la collectivité, mais pas pour le citoyen qui vient d'être flashé, les radars symbolisent le dilemme du politique. "Nous avons suscité une ambition collective et démontré que notre volonté avait abouti à un résultat, constate Marc Le Fur, député (UMP) des Côtes-d'Armor. Mais nous ne sommes bons que lorsque nous suscitons l'adhésion."
Rapporteur de la commission des finances pour la sécurité intérieure, M. Le Fur milite pour que les sommes dégagées par les radars à partir de 2005 soient affectées à des "dépenses incontestables en matière d'accès au permis de conduire, d'infrastructures et de secours routiers" pour tordre le cou à l'idée du "racket". Selon lui, c'est à ce prix que les limitations de vitesse rentreront durablement dans les mœurs.
Déjà, constatent les élus, toutes sensibilités confondues, les radars s'inscrivent progressivement dans le paysage. Même Lucien Degauchy admet que "l'hécatombe sur les routes, ce n'est plus possible" et constate que les automobilistes "se font de moins en moins piéger et réagissent moins vertement". Même lui tonne "contre les assassins du volant"... pour mieux défendre, dans la même harangue, "la mamie qui prend sa 4 L en oubliant de boucler sa ceinture".
Philippe Bernard
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10 % de tués en moins en 2004
Bilan. En 2004, quelque 5 250 personnes ont trouvé la mort sur les routes, contre 5 732 en 2003, soit une baisse de 10 %, qui suit une diminution de 20 % au cours de l'année 2003. Mais l'objectif de 5 000 morts fixé par le ministre des transports pour cette année, ne sera pas atteint.
Accélération. Plus de 315 radars automatiques (188 fixes et 127 embarqués) sont en service fin décembre. L'année 2005 devrait voir une accélération du dispositif : le rythme d'installation passera de 15 à 30 par semaine pour aboutir à 1 000 à la fin de l'année.
Freinage. Depuis le début de 2002, la proportion des automobilistes dépassant de plus de 10 km/h la vitesse autorisée est passée de 37 % à moins de 20 %. La diminution du taux des "grands excès de vitesse" (supérieurs à 50 km/h) est encore plus nette, de 0,58 % à 0,10 %.
Contrastes. Le parallélisme entre vitesse et mortalité apparaît nettement dans tous les bilans : l'amélioration est spectaculaire sur les autoroutes de liaison ; elle l'est moins sur les nationales, les départementales, et surtout sur les autoroutes urbaines parcourues par des habitués qui connaissent l'emplacement des radars.
Amendes. Le montant des amendes pour excès de vitesse est désormais modulé. Inférieurs à 20 km/h en dehors des agglomérations, ils sont punis d'une amende de 45 euros (68 euros après quinze jours) au lieu de 90 euros, le retrait d'un point de permis étant maintenu. L'amende de 90 euros avec retrait d'un point de permis demeure applicable pour les dépassements de moins de 20 km/h commis en agglomération et pour tous ceux compris entre 20 et 49 km/h (avec le retrait de 2 à 4 points). Les excès de vitesse supérieurs à 50 km/h sont passibles du retrait de 6 points (au lieu de 4 points).
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Flashé pour 1 km/h de trop ?
Peut-on se voir infliger une amende pour avoir dépassé d'un petit km/h la vitesse autorisée ? La manière dont les imprimés adressés aux contrevenants sont formulés peut le laisser croire, alors qu'il n'en est rien. Les radars automatiques tiennent compte d'une marge d'erreur technique fixée à 5 km/h jusqu'à 100 km/h, et à 5 % de la vitesse au-delà. Cela signifie que l'infraction est sanctionnée à partir de 56 km/h pour une vitesse limitée à 50 km/h et à 96 km/h si la limite est de 90 km/h.
Pourtant, le courrier adressé aux automobilistes fait apparaître non pas la vitesse réellement enregistrée - 96 km/h par exemple - mais la vitesse après déduction de la marge d'erreur technique, soit 91 km/h dans cet exemple, ce qui donne l'impression au contrevenant qu'il a été flashé "pour 1 km/h". Cette ambiguïté va disparaître puisque les contraventions porteront prochainement la vitesse réellement enregistrée, a annoncé Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, vendredi 10 décembre.
At'chao ! |
 | J-C, 27.12.2004 à 16:49 | 187903 |
|  |  | La sonde Huygens descend vers Titan
LE MONDE | 27.12.04
Que va découvrir Huygens ? La sonde de 320 kg s'est normalement détachée de l'orbiteur Cassini le 25 décembre, à 3 heures du matin (heure de Paris), pour une longue descente vers Titan, l'une des lunes de Saturne dont la taille est proche de celle de Mars. Après un voyage de sept ans, l'opération s'est déroulée à quelque 1,2 milliard de km de la Terre. Le signal apportant la bonne nouvelle de la séparation a voyagé pendant une heure et huit minutes avant d'être capté par les techniciens de l'ESA, de la NASA et de l'Agence spatiale italienne (ASI) sur Terre.
Lancée le 15 octobre 1997, Cassini/Huygens a été le premier vaisseau spatial à se mettre en orbite autour de Saturne le 1er juillet. Le 17 décembre, pendant son troisième tour de la planète aux anneaux, Cassini s'est déroutée pour adopter une trajectoire de collision avec Titan. Une correction a eu lieu le 22 décembre pour que la direction de la sonde soit exactement celle de l'entrée dans l'atmosphère de la lune de Saturne. Après la séparation du 25 décembre, Cassini devra effectuer une autre manœuvre, le 28 décembre, pour éviter elle-même la collision. La séparation s'est déroulée à l'aide de systèmes pyrotechniques, de ressorts et de rampes qui ont permis de libérer Huygens en douceur à une vitesse relative de 0,3 m/s et une rotation de 7 tours par minute. Les informations télémétriques ont été captées sur Terre par les stations du réseau Deep Space de la NASA situées à Madrid, en Espagne et à Goldstone, en Californie. Désormais libre, Huygens va poursuivre sa route pendant trois semaines.
UN UNIVERS INCONNU
La sonde doit entrer dans l'atmosphère de Titan le 14 janvier 2005, à 10 h 06 (heure de Paris). Elle pénétrera dans cet univers inconnu avec un angle de 65° et une vitesse de 6 km/s. Sa cible se trouve dans l'hémisphère Sud, sur le côté éclairé. Protégée par son bouclier thermique, Huygens amorcera une décélération jusqu'à 400 mètres par seconde, 3 minutes avant de déployer son premier parachute de pilotage de 2,6 mètres de diamètre. Elle se trouvera alors à 160 kilomètres de la surface.
A peine 2,5 secondes plus tard, la sonde éjectera son capot arrière afin de libérer son parachute principal de 8,3 mètres de diamètre qui doit la stabiliser. L'écran thermique sera alors abandonné et la sonde mettra en action ses capteurs et instruments d'analyse afin de remplir sa principale mission : étudier la constitution, la turbulence et la composition chimique de l'atmosphère de Titan. Elle prendra également des photos de la surface de cette lune qui n'a jamais été observée qu'à travers le filtre opaque de la brume qui la recouvre. L'ensemble des données collectées seront instantanément transmises à Cassini, qui survolera alors Titan à 60 000 km de distance. Simultanément, les radiotélescopes terrestres tenteront de capter directement les signaux. A 120 km d'altitude, Huygens larguera son parachute principal pour plonger dans l'atmosphère dense.
La descente durera 140 minutes avant l'entrée en contact avec le sol de Titan à 6 mètres par seconde, soit un peu plus de 20 km/h. Si la sonde survit au choc, sa mission se poursuivra par l'analyse directe du sol de la planète pendant la durée de vie restante de ses batteries et tant que Cassini n'aura pas disparu à l'horizon, soit, au maximum, 130 minutes. Huygens définitivement muette, il restera à Cassini à réorienter ses antennes de télécommunication vers la Terre afin de transmettre sa moisson de données. Cette dernière parviendra à l'observatoire de Canberra, en Australie, 67 minutes plus tard. Cassini, elle, poursuivra son exploration de l'univers de Saturne.
Michel Alberganti
At'chao ! |
 | J-C, 23.12.2004 à 16:00 | 187623 |
|  |  | Aux origines du carnaval brésilien
LE MONDE | 22.12.04
Pour fêter Mardi gras, dans les champs de canne à sucre du Nordeste, près d'Olinda, les paysans en appellent aux divinités des eaux et de la foudre.
Olinda (Brésil), de notre envoyée spéciale
Rio, Bahia, Recife : voici le triangle d'or des carnavals brésiliens, et voici venir le temps du choix de Mardi gras. Les défilés-concours multicolores, riches, menés par les grandes écoles de samba (en moyenne quatre mille participants chacune dont une bateria - la section rythmique - de près de deux cents tambourinaires), sont réservés à Rio, l'ancienne capitale impériale.
Il faut louer sa place sur le Sambodrômo, les gradins qui longent l'avenue Maques do Sapucai, en centre-ville. Mais une semaine avant le début des festivités, tout le monde est aux ensaios, les répétitions générales, surchauffées, abordables néanmoins, belle occasion de voir de près de formidables danseurs de samba, déshabillés parfois, dignes toujours, rieurs et doués.
A Salvador de Bahia, c'est le trio Electrico, gros camion chargé d'orchestres, qui mène la danse. Des centaines de milliers de fêtards suivent les stars de la chanson, infatigables, de Gilberto Gil, le ministre de la culture de Lula, à Ivette Sangalo ou Daniela Mercuri, reines incontestées de l'axé-music (musique populaire bahianaise très dansante), perchés sur ces quinze tonnes couverts de graffitis. Les étrangers peuvent acquérir un droit d'entrée et de costume à Mangueira ou Portela par exemple, les deux nec plus ultra des écoles de samba cariocas. Ils peuvent aussi, pourquoi pas, imiter le plasticien Matthew Barney, époux de Björk, créateur d'un char électrique conceptuel pour le carnaval 2003 qui fut animé par son ami guitariste new-yorkais Arto Lindsay, pendant que madame prenait l'air conditionné dans une loge.
A Recife, plus au nord, tout est mélangé, et très informel. Aucun cordon de sécurité autour du Galo da Madrugada - le coq du petit matin. Quand la marionnette montre le bout de son bec vers midi, sous le cagnard, un million d'amateurs de bains de foule, au sens propre, l'encerclent en chantant. Il y a quelques places à louer dans les camarotes (les loges, des gradins à chaud et froid - soleil devant, air conditionné derrière). Partout, le carnaval commence le vendredi et se termine, en principe, le mercredi des Cendres. Mais les garçons de café, les policiers, tout le petit peuple travailleur, frustré de ne pouvoir en profiter, a créé des blocos (des groupes qui défilent) les mercredi et jeudi, afin d'enchaîner avec le week-end et d'être fin prêt pour le carême après une semaine de festivités.
A quelques kilomètres de Recife, la ville coloniale d'Olinda, perchée sur une colline face à la mer, ne permet pas le passage des chars en question. Ruelles, site historique, tout entraîne à la marche à pied en suivant au hasard de leur sortie les orchestres de frevo - des fanfares - et des marionnettes géantes, spécialités du cru. Olinda reste l'un des carnavals les plus cotés du Brésil.
Dans la campagne nordestine proche de la côte, les coupeurs de canne à sucre ne sont pas en reste et les engenhos, les domaines sucriers, de vibrer de mille et un préparatifs, avec costumes royaux ressortant des malles comme dans les faubourgs de Rio. Ici, comme à Trinidad, à La Havane, à Fort-de-France, à Haïti ou à La Nouvelle-Orléans, le carnaval est l'occasion de dévoiler les mécanismes animistes qui ont présidé à la célébration païenne de ce rite né en chrétienté. Pour Mardi gras, les esclaves étaient autorisés à jouer des tambours, à défiler, et ils en profitaient, costumés, pour reconstruire l'ordre social africain avec rois, reines, danseurs et féticheurs.
Au Brésil, le pays du bois de braise ou bois de Pernambouc, vivaient des Indiens. Arrivèrent des Portugais, des Juifs - la première synagogue latino-américaine se trouve à Recife -, des Hollandais, des Africains. Danse, rituel, rythme très syncopé et rapide : le maracatu nordestin est né de ces mélanges. Ainsi le maracatu naçao (nation) célèbre le couronnement des rois du Congo, tandis que le maracatu rural part sur les sentiers indigènes.
D'Alagoas (capitale Maceio) au Ceara (capitale Fortaleza) et au Maranhao (Sao Luis), le carnaval révèle le monde à part des caboclos - les métis indiens et noirs -, très présents dans le candomblé sous le nom de caboclinhos, petits génies et divinités multiples qui viennent enrichir ou perturber l'univers syncrétique du vaudou brésilien.
Vêtus de plumes, d'habits brodés, portant arcs et flèches, les caboclos incarnent des divinités panthéistes, et l'héritage Tupi-Guarani. A Mardi gras, Olinda abrite la plus grande concentration de ces groupes de caboclos, partis au petit matin des plantations et des bourgades agricoles, regroupés chez Mestre Salustiano, joueur de rabeca, sorte de violon basique, et sommité en matière de rituels de maracatu rural. Les tenants du métissage indigène circulent en autobus de location, chers pour leur bourse, parcourant jusqu'à la nuit la campagne environnante, descendant dans le moindre bourg pour y danser, d'un pas plutôt guerrier - les premières traces de caboclos datent du milieu du XVIIIe siècle ; les premières études des folkloristes sont faites un siècle plus tard.
Après quelques heures passées, le lundi de carnaval, à boire de la bière et à manger du cabri en fricassée dans le patio de Salustiano, à Cidade Tabajara, et une fois renseigné sur leur itinéraire, il n'y aura qu'à les suivre en voiture et guetter le son des gonguês, les grosses cloches métalliques, des sifflets et des maracas taillés dans la noix de coco, au coin d'un champ de cannes. Sans presse ni foule.
Et ils sont magnifiques, illuminés, ces caboclos de lança, avec leurs lances de deux mètres, avec leurs chapeaux dégoulinant de raphia, de bandes multicolores de cellophane, leurs drapeaux brodés d'or, leurs habits cousus de perles et de lentejoulas -sorte de sequins, jusqu'à vingt mille sur un costume -, maquillés, peints comme des sauvages, flèches, haches de bois ou de carton brandis dans des simulacres savants de batailles avec l'ennemi. Les autres, les caboclos de pena, de plumes, portent des coiffes démesurées en plumes de paon. Il y a des dames en robes, des jeunes filles lianes, des caciques autoritaires.
Leao do Norte, Piaba de Ouro, Estrela de Ouro, voici ces communautés paysannes parties de bon matin, mystiques, pauvres, lancées dans un marathon où chacun doit briller. Sous leurs lourds accessoires, les élus ont des forces décuplées par quelque breuvage (de la cachaça, l'alcool de canne, mélangé à des herbes et à une mystérieuse poudre dénommée azougue). Ils sont généralement repérables à leurs lunettes de soleil permettant d'occulter des yeux injectés de sang. Au détour d'une ronde, on remarquera l'un de ces danseurs une fleur ou un chiffon fiché dans la bouche : en ingurgitant une décoction, le danseur aura pris en lui la divinité. Elle ne doit sortir qu'au lendemain, contraignant son serviteur au bâillon.
Dans ce capharnaüm rythmé, se promènent des bumbas meu boi, des cavalos marinhos, formes locales du bœuf expiatoire Apis. Maisons basses, rues pavées, gentillesse naturelle : les villes de l'intérieur brésilien se démarquent du climat plus rude de la violence urbaine. Le paysage de cette longue zone dite de la forêt, la zona da mata, qui fut coupée au profit des grandes plantations de canne à sucre, est large, brillant d'une palette de verts : les cannes à sucre, les manguiers, les arbres à cajou, les lopins de manioc... D'y voir surgir un travesti de carnaval, moitié déshabillé et en bottes rouges, trois tambours devant, dix suiveurs égarés, est une vision onirique.
On s'en délectera comme des défilés de papangus, ces jeunes gens masqués des pieds à la tête, qui sortent à l'aube, dans les senteurs de pain frais, de café et de fromage fondu. Le carnaval est ici lié à la terre, il est sorti de son urbanité turbulente, historiquement contradictoire. Dans ces champs de vert sucré, les coupeurs de canne assujettis en appellent aux dieux des eaux, du tonnerre, de la foudre, au Diable et au Bon Dieu, avec leurs plumes de paon pour antennes, leurs cloches yorubas, venues du golfe du Bénin, pour racines.
Véronique Mortaigne
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La fierté des premiers habitants
Si le maracatu rural marie les traditions nègres et indiennes, les "tribus d'Indiens" que l'on rencontre dans bien des carnavals nordestins s'en tiennent à la célébration des indigènes, décimés par l'arrivée des Blancs, et dont les influences furent importantes sur la civilisation brésilienne, à commencer par le vocabulaire - nombre de noms de lieux, de fruits, de légumes, d'animaux viennent des langues indigènes. Le maracatu, ses rites et ses costumes exubérants, impressionne. En pleine agitation carnavalesque, avec le volume sonore qui s'y attache, croiser par hasard un groupe d'Indiens est un ravissement : une vingtaine de jeunes gens et jeunes filles, vêtus de pagnes de plumes, de coiffes, de colliers de graines colorées, des bracelets aux jambes et aux bras, chantent la fierté des premiers habitants, Pataxo, Xavante, Cariri, Ianomani, Tupi, Guarani, Carajà, avec pour seul accompagnement le claquement de leurs arcs en bois, parfois agrémenté du son d'une petite flûte. Agiles, tourbillonnant en cercle, pieds nus dans la ville.
At'chao ! |
 | |  |  | "Joyeux Noel", un cri de guerre pour le retour aux vrais valeurs !
N'oubliez pas que le 28 decembre, c'est la St Innocents :o)
Les Américains partisans du "Merry Christmas" à l'offensive
LE MONDE | 20.12.04 | 15h37
New York de notre correspondante
La "polarisation" qui avait accompagné la campagne électorale aux Etats-Unis est de retour. Cette fois à propos de Noël. Cela fait des années que l'expression traditionnelle "Joyeux Noël !" a été éclipsée du discours public par la formule plus générale "Joyeuses fêtes !" ("Happy Holidays !") qui inclut la fête juive de Hanukkah et la fête africaine-américaine de Kwanzaa.
Jusqu'à cette année, les protestations n'avaient pas dépassé les milieux extrémistes.
Cette année, on constate un peu partout des initiatives visant à "ramener Noël". Pour les militants chrétiens, la "correction politique" est allée trop loin, et la réélection du président Bush a montré que le moment est venu de le faire savoir. "Les étoiles et les anges ont été enlevés des sapins et remplacés par des ours en peluche, s'indigne Robert Knight, le directeur de l'institut Culture et Famille de Washington. Il est temps de laisser tomber Holidays et de revenir à Joyeux Noël."
Les cercles évangélistes ont ramassé des anecdotes : ici, le sapin "de Noël"est devenu sapin "communautaire" ; là, on ne chante plus de chants de Noël à la chorale scolaire.
Le shopping est devenu un instrument dans cette nouvelle bataille des "valeurs".
Un habitant de Californie a lancé un Comité pour sauver Merry Christmas. Il menace de boycotter le grand magasin Macy's si Christmas ne revient pas dans les rayons. Il estime que les grands magasins sont mal venus d'ignorer Noël alors qu'ils font une grande partie de leur chiffre d'affaires annuel grâce à la frénésie de cadeaux.
La gauche n'est pas en reste. Deux groupes viennent de se créer avec la même idée de frapper au portefeuille les compagnies qui soutiennent l'adversaire : Achetez bleu (buyblue.org) a appelé à un "Noël bleu", Choisissez le bleu (choosetheblue.com) a été fondé par un couple de semi-retraités de la Silicon Valley.
A partir des statistiques officielles, ils ont établi un guide des contributions politiques. Wal-Mart est "rouge" (80 % de ses dons aux républicains). La librairie Barnes and Noble, "bleue". Le New York Times de dimanche a résumé d'un titre la lassitude d'une partie de l'opinion : "Joyeux ce que vous voulez !"
Corine Lesnes
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 | |  |  | d'ailleurs, il n'y a pas de sapin de noel chez moi :o) |
 | |  |  | Faut etre logique jusqu'au bout :o)
Un sapin de Noël a-t-il encore sa place à l'école laïque?
LE MONDE | 16.12.04 | 14h29
Créteil de notre correspondant
La loi sur la laïcité cachait des épines inattendues. Au lycée Van Dongen de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), un modeste sapin, un déraciné tout juste arrivé de sa terre natale, en a été la victime bien involontaire.
Au milieu de la semaine dernière, comme le veut la coutume bien ancrée dans l'établissement, un sapin était installé dans le hall d'entrée. Thierry Vieusses, nouveau et jeune proviseur, arrivé à la rentrée, en a eu la surprise.
Vendredi, en fin d'après-midi, il reçoit deux lycéennes dont il dit ignorer la confession. Ces élèves religieusement non identifiées, affirme-t-il, en représentent une dizaine d'autres restées dans le couloir. Elles lui disent être "très choquées" par la présence du sapin en contradiction, selon elles, avec le principe de la laïcité. Le proviseur tente de leur expliquer que cet innocent conifère est la victime d'un malentendu et qu'il n'est en rien un symbole religieux. Peine perdue."Garant de la sécurité dans l'établissement", il craint "d'éventuelles manifestations d'humeur..." Le sapin est donc retiré le lendemain.
Le lundi matin, lors d'une réunion, la communauté éducative, c'est de saison, l'"enguirlande". Il est alors décidé qu'un groupe de professeurs préparera une communication pour rappeler aux élèves que "l'utilisation du sapin comme symbole de vie ou de renaissance, après le solstice d'hiver, est bien plus ancienne que le christianisme". De son côté, le proviseur expliquera ses motivations dans un autre texte. Ces deux communiqués ont été lus les 15 et 16 décembre, dans chaque classe, par un enseignant.
Sans attendre, de nombreux lycéens, choqués par le geste du proviseur, avaient réagi dès mardi. Un autre sapin est alors décoré dans la cour de l'école par plusieurs dizaines d'élèves, venus avec guirlandes en guise d'écharpes et des boules de Noël pour boucles d'oreilles. Jeudi 16, à midi, en rentrant dans le restaurant scolaire, ils se verront remettre par leurs camarades du conseil de la vie lycéenne un tract disant que "l'épisode du sapin nous a démontré qu'il suffit de bien peu pour ne plus se comprendre : il faut rester vigilant". Et surtout, ils seront accueillis par le sapin qui sera de retour dans le réfectoire où il présidera le traditionnel repas de Noël. Il devrait y rester jusqu'à samedi. Une fois le sapin de la discorde disparu, il restera, selon Thierry Vieusses, à "concevoir un débat de fond sur la laïcité", ce sera pour 2005, une autre année.
Dominique Meunier |
 | J-C, 16.12.2004 à 21:46 | 186699 |
|  |  | La gingivite, un mal négligé
LE MONDE | 14.12.04
Les Français ont pris conscience de l'importance de prévenir les caries, mais ils sous-estiment les maladies des tissus qui enserrent les dents.
Indéniablement, les messages répétés sur la menace que représentent les caries pour la santé bucco-dentaire ont fini par être entendus en France. Ces affections ont commencé à régresser, en particulier chez l'enfant.
Il n'en va pas de même pour d'autres pathologies ne touchant pas la dent elle-même mais les différents tissus qui la soutiennent et que l'on regroupe sous le terme de parodonte : la gencive, le ligament alvéolo-dentaire reliant l'alvéole à la dent, l'os alvéolaire et le cément qui recouvre la racine de la dent. Pathologies qui sont la cause principale de perte dentaire dont la fréquence va croissant avec le vieillissement de la population. Il semble que la prise de conscience de ces problèmes progresse, mais encore trop lentement.
Les maladies parodontales ou parodontites sont des maladies inflammatoires. La gingivite en est la forme superficielle, par opposition à ce que l'on appelle les parodontites profondes. Dans ces dernières, se produit une désinsertion des attaches de la dent. Elle aboutit à une destruction de l'os et du ligament reliant la dent à son alvéole.
A terme, cela donne lieu à la chute de la dent. "Lors d'une parodontite, la surface développée inflammatoire représente l'équivalent d'une plaque de la taille de la paume de la main", souligne Jean-Luc Ardouin, membre du conseil d'administration de l'Association dentaire française (ADF) et spécialiste des parodontites.
"Il existe des gingivites physiologiques, rappelle le docteur Blandine Ruhin (clinique de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, hôpital de la Pitié, Paris). Lors de l'éruption des dents chez le nourrisson, lors de la puberté et lors de la grossesse, où un "orage hormonal" entraîne une hyper-vascularisation de la gencive."
Certains médicaments peuvent également être responsables de gingivopathies ; parmi eux des antihypertenseurs, des immunosuppresseurs, des antiépileptiques... En général, tout rentre dans l'ordre à l'arrêt du traitement.
Le plus souvent, cependant, les parodontites sont d'origine infectieuse. Certaines sont virales (rougeole, rubéole, herpès, sida...) ou mycosiques (candidoses, etc.). Elles sont dans leur grande majorité dues aux bactéries contenues dans la plaque dentaire. Plus volontiers appelée aujourd'hui "biofilm", la plaque dentaire est formée de l'ensemble des micro-organismes et de leur substrat adhérant aux surfaces dentaires.
De manière permanente, notre bouche héberge une flore bactérienne non virulente. S'y ajoutent parfois des bactéries pathogènes agressives - les deux principales sont des colonies d'Actinobacillus actinomycetemcomitans et de Porphyromonas gingivalis - qui vont être à l'origine des parodontites chez les sujets prédisposés. Chez ces personnes, il existe une inactivation inappropriée du système immunitaire. Les bactéries libèrent des toxines et des enzymes qui agressent les tissus de soutien des dents.
Les parodontites se développent sur un terrain particulier. Il existe des formes familiales, génétiques : les gens ont alors les dents qui se déchaussent. Les femmes sont plus sujettes que les hommes aux parodontites. L'alcool et le tabac jouent un rôle comme facteurs d'agression.
Le diagnostic est fait sur une double base. D'une part, grâce à un examen clinique pratiqué avec des petites sondes millimétrées explorant la profondeur des poches qui se sont créées entre la gencive et la dent. D'autre part, grâce à la radiographie buccale, une technique différente toutefois de ce que l'on appelle le "panoramique dentaire".
Le traitement repose largement sur une bonne hygiène buccale. Un brossage régulier des dents en partant de la gencive, "du rouge vers le blanc", résume Blandine Ruhin, un nettoyage des espaces interdentaires, et éventuellement des bains de bouche avec un liquide antiseptique.
"Comme pour les infections en général, l'usage d'antibiotiques, n'est pas automatique. Même, ils sont rarement nécessaires", indique Jean-Luc Ardouin. Pour les parodontites profondes, le traitement relève le plus souvent de la chirurgie.
Les parodontites s'accompagnent parfois d'une mauvaise haleine. La première responsable en est le plus souvent la plaque dentaire. Là encore, la meilleure réponse est l'hygiène. Y compris le brossage de la langue, voire du palais, lorsqu'ils sont colonisés par des bactéries.
En France, il n'existe pas de véritable prise en charge par l'assurance-maladie pour les maladies parodontales. La plupart des chirurgiens-dentistes passent donc beaucoup plus de temps à soigner des caries qu'à traiter des parodontites.
L'essentiel est de consulter un dentiste ou un médecin stomatologue pour faire examiner une bouche qui saigne et qui présente éventuellement une mauvaise haleine. Reste que "les médecins généralistes n'ont pas forcément la formation et la motivation, remarque Blandine Ruhin. Une lésion bourgeonnante persistant sur la gencive et saignant lorsqu'on la touche peut en effet se révéler cancéreuse". Il est donc décisif de faire la différence avec d'autres causes de gingivites.
Paul Benkimoun
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Les soins aux personnes dépendantes
La longévité croissante de la population risque de se traduire par une augmentation des pathologies touchant les tissus de soutien de la dent et aboutissant, en l'absence de soins, à sa chute. Il n'y a pas de fatalité à perdre toutes ses dents en vieillissant. Tout dépend du suivi et de la bonne hygiène dentaire que l'on pratique. Sont cependant particulièrement concernés ceux qui sont âgés et en situation de dépendance.
Par exemple, le tiers des personnes souffrant d'une maladie d'Alzheimer dépendent de l'aide de quelqu'un pour leur hygiène. Les Français ne brillant guère par leur zèle à se brosser les dents, on imagine que l'hygiène buccale de ces personnes dépendantes risque d'être trop souvent oubliée.
Les spécialistes de parodontologie préconisent donc la mise en place d'outils de formation et de sensibilisation à l'hygiène dentaire dans les maisons de retraite.
At'chao ! |
 | |  |  | Les fans de heavy metal sous le choc après le meurtre de l'ancien guitariste de Pantera
LE MONDE | 11.12.04 | 13h55
Darrell Abbott, dit "Dimebag", 38 ans, a été tué, avec trois autres personnes, par un spectateur dans un club à Columbus, dans l'Ohio. Il venait de fonder un nouveau groupe, Damageplan Les fans de heavy metal sous le choc après le meurtre de l'ancien guitariste de Pantera.
La communauté internationale des fans de heavy metal est sous le choc après la tuerie dans un club de Columbus (Ohio), qui a provoqué, mercredi 8 décembre, la mort de l'ancien guitariste du groupe Pantera et celle de quatre spectateurs, dont le tireur. Deux blessés ont dû être hospitalisés.
Agé de 38 ans, Darrell Abbott, alias "Dimebag" ("Dime" pour les fans), venait juste d'entrer sur scène avec sa nouvelle formation, Damageplan, devant 250 spectateurs. Selon plusieurs témoins, un jeune homme de 25 ans, Nathan Gale, aurait alors crié "tu as détruit Pantera" à son attention avant de tirer sur lui à plusieurs reprises et à bout portant, puis de diriger son arme vers les autres musiciens et les spectateurs.
Le porte-parole de la police de Columbus a indiqué qu'un officier qui patrouillait dans le secteur a reçu un appel téléphonique l'informant du drame. Après avoir pénétré dans le club, il a fait face sur scène à Nathan Gale qui s'est emparé d'un otage. L'agent a tué Gale sans blesser le spectateur. "Il n'y avait pas de lien entre -Gale- et le groupe, du moins formellement, a encore déclaré le porte-parole de la police. Nous ne connaissons pas le motif et peut-être nous ne le connaîtrons jamais, car il est mort."
Formé en 1983 à Dallas (Texas) par Darell Abbott et son frère Vinnie (batteur), Pantera fut dans les années 1990, avec Metallica, Megadeth et Slayer, un des plus populaires groupes de trash metal, un sous-genre mêlant virtuosité et rapidité, issu à la fois de la nouvelle vague du hard rock britannique, apparue dans la décennie 1980, et du punk américain.
Pantera signe un contrat avec la maison de disques Atlantic en 1990. Quatre ans plus tard, à la surprise générale, son troisième album, Far Beyond Driven, entre directement à la première place des classements américains.
Le groupe, qui s'était séparé inamicalement en 2000, avait publié une compilation en 2003, Reinventing Hell, The Best of Pantera (Rhino/Warner). Les frères Abbott avaient ensuite créé Damageplan avec le chanteur Pat Lachman et le bassiste Bob Zilla. Le premier album de ce nouveau groupe, New Found Power, paru en février 2004, avait atteint la 38e place des classements américains.
OZZY OSBOURNE "ACCABLÉ"
Depuis l'annonce de la tuerie, le site officiel de Pantera (www.pantera.com) reçoit de nombreux messages de condoléances des fans, l'un d'eux affirmant que "c'est la pire date dans l'histoire du metal". L'ancien chanteur de Black Sabbath, Ozzy Osbourne, qui avait souvent fait tournée commune avec Pantera, s'est dit "accablé de chagrin".
L'internationale du metal, plutôt bon enfant derrière les poses outrancières et l'imagerie pseudo-sataniste, avait été endeuillée en février 2003 après l'incendie qui avait ravagé une discothèque de West Warwick (Rhode Island), entraînant la mort d'une centaine de personnes qui assistaient à un concert du groupe de hard rock Great White.
Par sa nature (un fan déçu aurait décidé d'assassiner son héros), le drame de Columbus rappelle surtout l'assassinat de John Lennon, le 8 décembre 1980. Mais aucun précédent de star du rock tuée sur scène par un spectateur ne vient à l'esprit.
En dehors de la sinistre paronymie, Columbus fait aujourd'hui songer à Columbine, ce lycée du Colorado où trois lycéens avaient tué 25 personnes en 1999. La police de Columbus n'a pu préciser si le club était équipé de détecteurs à métaux, mais cette tragédie devrait ranimer le débat sur la liberté du commerce des armes aux Etats-Unis.
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 | |  |  | Quand tu roules en bagnole a fond la caisse et que tu vois Shizo, freine ! |
 | |  |  | Quelle effigie pour nos latitudes ?
LE MONDE | 06.12.04 | 14h51
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Tokyo de notre correspondant
Le Japon a la réputation d'être un pays propre. A juste titre. Mais ses habitants n'en sont pas moins désormais quelque peu sans gêne, notamment avec la nature : le mont Fuji, montagne vénérée s'il en fût, est parsemé de canettes, de bouteilles en plastique et de détritus divers laissés par les alpinistes amateurs qui en font l'ascension.
C'est également le cas du bord des routes, souvent jonché d'ordures jetées par les automobilistes.
Pour enrayer ces pratiques, une petite commune de 5 000 âmes, Nagato, dans le département de Nagano, au centre du Honshu, a trouvé une solution "miraculeuse" : elle a installé aux abords de ses parcs de stationnement et le long de la route menant aux stations de ski dont cette région est riche trois statuettes de Jizo, un petit bodhisattva aimé de tous. Attachant et familier, Jizo est la figure du panthéon bouddhique la plus chère aux Japonais. Son image la plus répandue est celle d'un moine au visage doux et au crâne rasé, vêtu d'une longue robe et tenant à la main une canne. Souvent coiffée d'un petit bonnet rouge tricoté et portant un bavoir autour du cou, cette divinité des croisements, honorée aux bornes des villages, est devenue le patron de l'enfance et elle a pris dans le sentiment religieux japonais une place primordiale. Inopinément, au détour d'un chemin de montagne, on tombe sur un petit autel qui lui est dédié, au pied duquel sont parfois déposées des offrandes.
Croyants ou non, les Japonais partagent un sentiment de religiosité flottante, mais néanmoins bien ancré dans les mentalités. Personne ne se moque de ce fond de croyances ancestrales, et beaucoup y cherchent un apaisement aux inquiétudes de la vie.
Apparemment, à Nagato, la présence des Jizo est plus efficace que les panneaux d'interdiction et dissuade les touristes de laisser les restes de leurs pique-niques sur le bord de la route.
"Je ne peux pas jeter mes déchets avec un Jizo qui me regarde", dit un automobiliste interrogé par la chaîne NHK, qui a présenté l'initiative de la petite commune. Selon le commentaire, en quatre mois les déchets ont presque totalement disparu. A la mairie, on est plus prudent : les premiers résultats sont encourageants, mais la saison de ski ne fait que commencer. Alors, on "croise les doigts" et l'on s'en remet aux bons offices des Jizo...
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 | |  |  | >> que c'est beau ! j'en suis tout zému !
>> At'chao !
fais attention à ton p'tit coeur J-C., c'est sensible ces bêtes là... |
 | J-C, 07.12.2004 à 9:21 | 185218 |
|  |  | que c'est beau ! j'en suis tout zému !
At'chao ! |
 | |  |  | spécial pour des copains qui ne se reconnaîtront pas, étant donné que je suis ici icognito.
Il se peut que cette chronique soit la dernière.
Considerez-la comme mon testament.
Ce matin, à six heures trente, à l’heure où Phœbus darde encore ses rayons dans sa poche, on a sonné à ma porte.
Ce ne pouvait pas être le laitier. Jc ne bois pas de lait le matin, ça fait cailler la tequila de la veille au soir.
Ce ne pouvait pas être le KGB. Je suis au mieux avec Moscou. J’ai rencontré l’autre jour un ingénieur de Tchernobyl qui se désirradiait dans la piscine Molitor. je lui ai dit: "J’aime beaucoup ce que vous faites." On ne sait jamais. On n’est jamais trop prudent.
Ce ne pouvait pas, être les miliciens de Pasqua. J’aime beaucoup Pasqua. Ce look "Don Camillo uber aIles ", je ne résiste pas. Hier encore, je lui ai téléphoné pour lui cafter les agissements de ce connard de Jean-Claude Bourret qui veut entrer dans la résistance avec Polac et Denise Fabre pour la sauvegarde du service public.
Alors que fut-ce? Qu’ouissai-je? Qui donc ébranlait mon huis?
Enfer et boule de bitte: c’étaient les déménageurs.
Tout à mon sommeil dans les bras de Morphée et sous les genoux de la mère de mes enfants présumés, j’avais oublié que je quittais ce matin mon somptueux gourbi parisien pour aller vivre désormais dans un minable manoir de banlieue extrêmement surfait, c’est pas la peine de m’emmerder avec l’impôt sur les grandes fortunes, je fais rien qu’à rétrograder dans l’aisance.
On est bien peu de chose, mes frères, en pyjama rayé façon Auschwitz, face à six gros bras velus, pétants de santé et armés de sangles de cuir, qui vous soufflent à la gueule, par les naseaux béants de leurs mufles ouvriers, l’air encore frais du matin, frémissants de leur impatience à vous casser la baraque.
Ils se sont engouffrés dans mes murs comme six minotaures assoiffés de vengeance mobilière et affamés de commodes Louis XV. pardonnez l’anachronisme, j’aurais dû dire " de bahuts Hercule ", mais on n’a pas la sérénité d’André Castelot devant son Mallet-lsaac quand on est piétiné à l’aube par une horde d’hommes des bois de lit.
" Par où qu’on commence ? " a mugi le plus féroce qui paraissait être le chef (les touffes de poils échappées de son poitrail à la Fichet-Bauche étouffaient le crocodile de son débardeur Lacoste, signe distinctifdu chef de meute chez les tribus porteuses de piano à queue sur la tête).
"Commencez par où vous voulez, mais ne me frappez pas, monsieur, s’il vous plaît ", ai-je supplié, en lui baisant les doigts à tout hasard, pour apaiser son courroux.
En moins de temps qu’il n’en faut à l’éjaculateur précoce pour prendre congé d’Ornella Mutti, ils s’étaient répandus dans les étages en rugissant les ahanements gutturaux des terribles écumeurs de l’habitat urbain (Urbain VI, le saint patron des balanceurs d’armoires par la fenêtre du troisième).
Je me précipitai, en rampant sous la moquette pour ne pas être reconnu, vers la chambre conjugale, pour prévenir ma bien-aimée, qui a le sommeil plus lourd que le cul, afin qu’elle trouve le temps de s’échapper avant qu’ils ne l’affolent avec leurs gros bras de grizzlis banlieusards. Hélas, ils l’avaient déjà roulée dans le dessus-de-lit et jetée dans le monstrueux camion noir de leurs forfaits impunis. Je suis allé me réfugier dans mon bureau en gravissant l’escalier sur la pointe des pieds pour ne pas éveiller l’attention de l’ennemi. A vrai dire, je gravissais sur place: pas étonnant. Ces maudits salauds avaient déménagé l’escalier. Il me restait les chiottes. La seule pièce de la maison qui fermait à clé. Ils n’iraient pas me chercher là.
A l’heure .où j’écris ces lignes, il n’y a plus un bruit dans la maison. Il est près de dix-neuf heures à ma montre. Je ne pense pas qu’ils reviendront ce soir, mais je n’ose pas sortir. Avant que le silence ne se rabattît sur la maison, j’en ai entendu un pousser, à travers les murs de pierre taillée, un son bestial qui m’a semblé reproduire le ricanement typique de l’ichtyosaure haineux de la section Le Pen du préquaternaire.
" On le finira demain matin ", m’a-t-il semblé comprendre. Je n’étais évidemment pas en mesure de savoir s’il parlait du déménagement ou de moi-même. Aussi bien, dans le doute, m’abstins-je.
C’est pourquoi, chers amis de France Inter, au lieu d’enregistrer cette émission, comme à l’accoutumée, dans un chaleureux studio de Radio France, j’émets aujourd’hui de ce réduit obscur aux murs recouverts des graffitis obscènes, scabreux, anodins ou poétiques que j’ai moi-même gravés au feutre quand c’était le bon temps, le temps de l’insouciance, le temps d’avant les déménageurs.
Demain, je quitterai la maison pour toujours. Il ne m’en restera que ces quelques pensées-là, scribouillées à la hâte sur la laque ocre-blanc de ce cabinet, dont je reste le chef. Et, tandis que le crépuscule attend la nuit pour étendre son grand manteau de velours mauve beaujolais sur la ville et sur les gens, je relis à n’en plus finir le mot terrible de Talleyrand sur son lit de mort. A moins que ce ne soit un mot de Talleyrand sur le lit de mort de la duchesse de Montorgueil. mais qu’importe, c’est un mot terrible qui nous dit que l’éternité c’est long, surtout vers la fin.
Quant à ces féroces déménageurs, je le dis, c’est pas pour cafter, mais y font rien qu’à mugir dans nos armoires.
(Le Tribunal des Flagrants Délires Pierre Desproges, le 26 mai 1986) |
 | J-C, 06.12.2004 à 17:45 | 185158 |
|  |  | on t'aime, c'est entendu mais faut pas pousser :-))
At'chao ! |
 | |  |  | >> on t'aime, ingweil :-))
>> At'chao !
hé ben ça me touche beaucoup ! bon ben poutous à tous ceux qui m'aiment, je pense à vous très fort, et si vous avez rien à faire à noël, venez donc boire un coup à la maison ! :o) |
 | |  |  | le petit Thierry est prié d'aller faire un tour sur la page de recherche :o) |
 | |  |  | Un episode de South Park relatait exactement la meme chose, culminant avec le celebrissime "Kyle's Mom's a bitch" :o)
Ou bien, le maire de Sidney pense comme moi que les decorations de Noel, c'est mooooooche. Et la grosse tete de Pere Noel qui me devisage d'un oeil scrutateur sur le palier du 2eme ne me fera pas changer d'avis. C'est pas du politiquement, c'est un jugement esthetique.
Colère à Sydney contre un Noël "politiquement correct"
SYDNEY (AFP) - Le maire de Sydney a suscité la colère de ses administrés et du Premier ministre, John Howard, après avoir réduit à un modeste sapin la décoration de Noël de l'hôtel de ville, interprétée comme une volonté de ne pas heurter les communautés non chrétiennes.
Les radios sont inondées d'appels accusant le maire Clover Moore, proche de la gauche, de céder au politiquement correct avec de "miséreuses" décorations de Noël.
Le journal Daily Telegraph s'est fait l'écho de cette colère en publiant des photos comparant les décorations de Sydney à celles de Londres, Paris ou New York. "Alors que toutes les grandes villes du monde s'illuminent, Sydney se demande où est passé Noël", peut-on lire à la une.
S'exprimant sur les décorations de Noël de l'hotel de ville, qui comportent des banderoles en huit langues différentes et un seul sapin sur le balcon, M. Moore a indiqué que cela "était destiné à embrasser toutes les communautés religieuses et culturelles".
Le Premier ministre John Howard est entré dans la controverse vendredi, en déclarant: "c'est du politiquement correct d'opportuniste. C'est incroyable". "C'est une chose ridicule émanant de cette volonté de rendre insipide toute forme de disctinction d'identité que nous pourrions avoir".
Sydney, la ville la plus peuplée d'Australie avec près de 4 millions d'habitants, abrite une population largement multiculturelle, avec des communautés appartenant à toutes les grandes religions.
La quasi-totalité des habitants qui ont téléphoné aux stations de radio de la ville, y compris ceux n'étant pas de confession chrétienne, n'ont cependant exprimé aucune objection à la célébration d'une fête chrétienne avec des illuminations et des Pères Noël.
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 | J-C, 06.12.2004 à 15:18 | 185124 |
|  |  | on t'aime, ingweil :-))
At'chao ! |
 | |  |  | désolé de polluer le sujet, en même temps si ça a déjà été posté ici, ça signifie que c'est la bonne place :o)
>> (bon, t'as pas de chance, la fonction rechercher est en maintenance depuis belle lurette...)
tu veux dire que j'ai de la chance qu'elle marche plus parce que sinon, qu'est-ce que j'aurais pris... ;o)
(tiens au fait thorn, manu me murmure dans l'oreillette que tu ferais une très bonne fonction de recherche, si vous avez qqch à rechercher dans le site, merci d'envoyer un bullemessage à thorn !^^) |
 | |  |  | C'est le synopsis du troisieme cycle du triangle secret ? |
 | J-C, 06.12.2004 à 14:00 | 185111 |
|  |  | oui, c'est un endroit sérieux ici !
At'chao ! |
 | Thorn, 06.12.2004 à 13:48 | 185108 |
|  |  | Je crois qu'on a déjà eu ça un peu plus bas dans ce sujet... :o)
(bon, t'as pas de chance, la fonction rechercher est en maintenance depuis belle lurette...) |
 | |  |  | Marie serait une grosse cochonne...
(vu sur le net)
L’IMMACULEE CONCEPTION...
Un ami médecin bien informé vient de me narrer une anecdote qui permet de résoudre scientifiquement ce grand mystère :
Une jeune femme de bonne famille aristocratique et catholique se
présente à la garde d’un hôpital universitaire bruxellois en se plaignant de
douleurs abdominales.
Le médecin de garde pratique quelques examens, qui révèlent que la jeune femme est enceinte.
Celle-ci se récrie : "c’est impossible, je suis vierge".
Un examen complémentaire confirme ce fait; il confirme également qu’elle ne s’est pas fait faire un nouvel hymen (chose qui se pratique de plus en plus dans nos contrées, permettant à des gonzesses ayant vu défiler des kilomètres de bites de se prétendre vierges)...
Le mystère reste entier, jusqu’à ce que le médecin pratique une
rectoscopie, qui révèle une fistule recto-vaginale.
Explication : selon toute vraisemblance, la fistule a été provoquée par
des sodomies répétées, pratiquées par un jeune homme particulièrement
favorisé par la Nature. Les éjaculations de ce derniers étant abondantes, le
sperme a pu s’écouler par le canal fistulaire et, ainsi, permettre la
fécondation.
Cette anecdote, parfaitement authentique, permet de conclure :
- que la casuistique (partie de la morale chrétienne portant sur les cas de conscience) fait plus de dégâts encore qu’on ne le croit généralement;
- que, nonobstant les autres questions y relatives, la virginité de Marie est vraisemblable et explicable par le fait qu’elle se faisait sodomiser par un Joseph que l’on peut supposer monté comme un mulet.
Si nous étions mauvais esprits - ce qu’à Dieu ne plaise - nous pourrions
conclure plus avant à la parfaite exactitude de la doctrine catholique au
sujet de Marie, de laquelle il faudrait déduire qu’elle et son époux étaient
des sodomites patentés.
Formulé plus abruptement : "le dogme de l’Immaculée Conception a pour corrollaire nécessaire que Marie prenait dans le cul."
|
 | Arkon, 03.12.2004 à 15:43 | 184837 |
|  |  | yen a y zon que ca a foutre franchement ^_^ |
 | Thorn, 01.12.2004 à 14:24 | 184345 |
|  |  | Un téléphone portable écologique et biodégradable
Agence France-Presse
Londres
Des chercheurs de l'université de Warwick (centre de l'Angleterre) ont mis au point le premier téléphone portable écologique et biodégradable, qui se transformera en fleur une fois planté dans la terre.
Cette invention révolutionnaire permet, selon un communiqué de l'université de Warwick publié mardi, de régler question du recyclage des téléphones portables, qui se pose dans le monde entier depuis l'explosion de la téléphonie mobile.
«Les téléphones portables sont, parmi les accessoires électroniques, ceux que l'on renouvelle le plus rapidement : l'évolution rapide de la technologie et des goûts incite les consommateurs à changer constamment leur téléphone et à ne plus utiliser leurs vieux combinés», expliquent les inventeurs.
L'équipe de l'université de Warwick a travaillé en collaboration avec une société britannique de haute technologie, PVAXX Research, et le fabricant américain de téléphones portables Motorola.
L'appareil 100% écologique est fabriqué à partir de polymères biodégradables qui se transforment en poussières lorsqu'ils sont enterrés dans du compost, explique le communiqué.
Une graine de fleur est également insérée dans le combiné : «grâce à une petite fenêtre, elle est visible de l'extérieur, mais elle ne germera pas tant que l'utilisateur ne sera pas décidé à recycler son téléphone portable» en le plantant dans la terre.
Après de longues recherches, l'équipe du docteur Kerry Kirwan a déterminé que la fleur qui avait le plus de chances de pousser au contact du combiné était le tournesol.
Reste désormais à trouver à cette invention une application commerciale. «La technologie fonctionne, nous l'avons prouvé : n'importe quel fabricant de téléphones portables peut l'utiliser s'il pense que cette invention a un avenir commercial», explique un porte-parole de l'université de Warwick. |
 | J-C, 24.11.2004 à 18:22 | 183353 |
|  |  | Les plantes à racines nues résistent toujours à celles proposées en container
LE MONDE | 24.11.04
Introduite en France par les remarquables pépinières Derly, sises dans l'Eure, la culture généralisée des arbustes et des arbres hors sol dans ce que l'on a vite appelé des "containers" s'est tellement imposée que l'on en oublie que de nombreuses plantes peuvent se planter à racines nues pendant leur période de repos, qui va de la chute des feuilles à la reprise de la végétation.
Les plantes en container présentent l'avantage d'être plus longtemps entreposables chez les revendeurs sans pour autant dépérir. Cette technique a également permis d'abaisser les coûts de production de nombreux arbustes en simplifiant les travaux des arboriculteurs pendant la croissance des jeunes plants, qu'il n'est plus nécessaire de déplanter et replanter (on dit contre-planter) chaque année pour favoriser le développement d'un réseau dense de racines, après une taille de ces dernières et des branches de chaque arbuste ou arbre afin de le conduire, de lui donner une forme. Généralisée, elle aura aussi permis la culture en grand de nombreuses plantes délicates à multiplier, à transporter sur de longues distances, délicates aussi à cultiver de façon traditionnelle. Là, il suffit de rempoter chaque année les plantes pour accompagner leur développement.
Sans cette technique de la culture en pot, camélias, rhododendrons, azalées, orangers, citronniers, oliviers et quantité de plantes d'origine extra-européenne ne se seraient pas répandus en même temps que leurs prix chutaient d'une façon non négligeable.
Qui a acheté un camélia cultivé traditionnellement, il y a plus de trente ans, commandé à l'autre bout de la France, livré par transporteur, reçu dans sa tontine de toile de jute qui retenait une motte lourde et encombrante pour un arbuste de 30 centimètres de hauteur non boutonné et vendu au même prix qu'il l'est aujourd'hui pour un superbe plant boutonné, de 50 centimètres de hauteur, ne pourra que féliciter rétrospectivement ce professionnel d'avoir eu l'idée d'importer ce mode de culture des Etats-Unis. On parle ici du camélia, mais l'on pourrait parler aussi du magnolia, ornement rare et coûteux des jardins d'hier, impossible à dénombrer dans tant de zones pavillonnaires modestes de nos jours.
QUELQUES REVERS
La culture en container présente aussi quelques revers. Dont l'un, difficilement appréciable au premier coup d'œil, tient au fait que les mélanges utilisés, très légers et poreux, souvent acides ou neutres, n'ont qu'un lointain rapport avec la terre du jardin qui va accueillir la plante... dont le lieu de production peut se trouver à plus de 1 000 km du lieu où elle a été achetée.
L'autre problème serait que quand ces arbustes ou arbres n'ont pas été bien soignés, pas rempotés à temps par exemple, leurs racines finissent par tourner en rond contre les parois internes du pot de plastique et finissent par former un chignon qui obère tout développement futur, là où elles seront plantées. Elles ne crèveront pas tout de suite, mais il ne faut souvent pas chercher d'autres explications que ce phénomène quand on voit des arbustes réputés solides rester chétifs, ne pas pousser du tout.
Un jardinier confirmé sait qu'il faut, en cas de doute, retirer la plante de son pot et vérifier l'état des racines. Un important réseau, très dense, avec une ou deux très grosses racines qui tournent en rond devra faire impérativement écarter l'arbuste pour un autre dont la motte aura un aspect plus orthodoxe.
Si c'est un gros arbuste ou un arbre, on ne pourra alors pas le faire, bien que le risque ne soit pas moins grand. Aussi prudence. Les jardiniers débutants savent maintenant comment s'y prendre. Au besoin, demander au vendeur de réaliser cette opération. S'il fait les gros yeux ou se gausse d'une telle exigence, c'est qu'il n'est pas compétent ou craint le coup d'œil.
Il n'en reste pas moins vrai que la plantation à racines nues ou en tontine traditionnelle, qu'elle soit de toile de jute ou de paille, est toujours pratiquée, y compris pour certains gros sujets cultivés en plein champ et régulièrement déplantés et replantés, une activité à laquelle les mêmes pépinières Derly se livrent toujours si l'on en juge par ce que l'on voit de la nationale 14 qui les traverse à la hauteur des Thilliers-en-Vexin.
La bonne vieille technique a encore des adeptes donc. Notamment chez les producteurs d'arbres fruitiers, de rosiers et de divers arbres bons à planter dans les jardins ou les parcs.
Souvent ce sont des pépinières installées localement depuis des générations, auxquelles on peut faire confiance sur le choix des variétés qu'elles proposent après les avoir testées depuis longtemps. Parfois même, elles sauront dire à leurs clients où ils peuvent aller admirer un sujet qu'elles ont mis en terre trente ans plus tôt.
Toutes ne multiplient pas leurs plants, mais les plus sérieuses les élèvent dans leur pépinière pendant deux ou trois ans avant de les proposer à la vente, voire de les planter elles-mêmes si on le leur demande, vu que souvent elles ont également une activité d'entretien de jardins. Et même, par chance, elles sont souvent en mesure de greffer à la demande un vieux rosier ou un vieil abricotier qui périclite. Ce qu'un marchand de plantes en container sait rarement faire.
Alain Lompech
At'chao ! |
 | J-C, 19.11.2004 à 11:50 | 182544 |
|  |  | ouais, c'est ça ! et puis c'est la marmotte qui met le chocolat dans le papier !!
At'chao ! |
 | J-C, 19.11.2004 à 11:41 | 182540 |
|  |  | ah !
At'chao ! |
 | |  |  | son regard me fait un peu peur :o( |
 | |  |  | pour J-C, qui ignore peut-etre qu'elle est la gagnante de la francaise star academy 2 (la 4 est en cours). Ca ne vaudra jamais une petite Bjork, un Tom Waits beuglant, un WIlliam Sheller ou un Philip Glass

pour acheter sur Amazon
et le super site perso avec des news, un blog et tout ce qu'on trouve sur un site perso
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 | |  |  | Ils diffusent Nolwen pour guerir les lésions ou pour en créér (et avoir du boulot en par ici les $$$$)?
Sinon, en tant que patient, s'adresser à un spécialiste en neurochirurgie bien cher pour écouter un CD à 2 balles, moi ça me ferait tomber directement dans la catégorie des tueurs psychopathes en série, avec comme victime de prédilection le coprs médical. |
 | J-C, 18.11.2004 à 15:48 | 182402 |
|  |  | c'est qui cette fille ?
At'chao ! |
 | |  |  | >> J'espère que c'est une fausse info sinon ça veut vraiment dire qu'on est mal barré pour que le monde aille mieux...
si c'est sur yahoo, c'est que c'est vrai :o) |
 | |  |  | J'espère que c'est une fausse info sinon ça veut vraiment dire qu'on est mal barré pour que le monde aille mieux... |
 | |  |  | dire que la preuve est faite que c'est de la musique pour decerebre serait trop facile, je e le dirai donc pas ;o)
jeudi 18 novembre 2004, 11h05
Nolwenn Leroy : des dons de guérisseuse qui la propulse aux Etats-Unis...
La jeune femme est sur la scène de l'Olympia du 18 au 20 novembre pour le spectacle Autour de la guitare et vit une chose incroyable...
Nolwenn Leroy a un fan qui se trouve être le docteur américain Frederick R. Carrick spécialiste reconnu en neurochirurgie, travaillant sur le coma. Jusque-là rien d'anormal sauf que ce monsieur a fait booster les ventes de son album aux Etats-Unis. Il l'a fait passer de la 92 000e place et quelques des albums les plus vendus sur Amazon aux rangs en-dessous de 100 en deux jours !! Il a provoqué ce raz-de-marée par une interview dans une émission à forte audience (50 millions de téléspectateurs d'après le site www.nolwenn.org) ce lundi sur la chaîne TBN. Un extrait du titre 14 février y a été diffusé, mais surtout, le professeur a précisé que, selon lui, la voix de Nolwenn avait des effets bénéfiques sur ses patients et qu'il avait remplacé Mozart par son album en musicothérapie !
Il y aurait, toujours d'après lui, à l'heure actuelle 340 praticiens qui utilisent l'album de Nolwenn pour des thérapies de lésions cérébrales et les résultats seraient statistiquement meilleurs que tout ce qui a pu être constaté jusqu'à présent ! Nolwenn, informée par des amies tenant son site officiel (www.nolwenn.org) de la nouvelle, est bien sûr ravie et n'en revient pas, surtout que la chaîne américaine a depuis reçu des centaines de milliers d'appels et d'emails à son sujet.
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 | |  |  | ARTICLE PARU DANS COURRIER INTERNATIONAL :
Coca-Cola, c’est aussi ça…
Les agriculteurs indiens pensent avoir trouvé le moyen de protéger leurs récoltes des insectes. Au lieu d’acheter au prix fort des pesticides brevetés à des multinationales, ils pulvérisent leurs champs de coton et de piments de Coca-Cola.
Au mois d’octobre, des centaines d’agriculteurs de l’Andhra Pradesh et du Chhattisgarh ont eu recours à cette méthode. Et, comme le bruit court que le Coca-Cola est efficace et qu’il est beaucoup moins coûteux que tous les produits proposés par Monsanto, Shell ou Dow, des milliers de paysans ne devraient pas tarder à leur emboîter le pas.
Gotu Laxmaiah, qui cultive plusieurs hectares de coton à Ramakrishnapuram, dans l’Andhra Pradesh, s’est dit ravi de ce nouveau pesticide :
“Je me suis rendu compte que les insectes nuisibles mouraient peu après la pulvérisation”, a-t-il confié au Deccan Herald.
Coca-Cola a connu une année très difficile en Inde. Des agriculteurs de l’Andhra Pradesh ont accusé l’entreprise de pomper trop d’eau pour ses usines d’embouteillage, et une commission gouvernementale a établi que ses boissons produites dans le pays, tout comme celles de Pepsi-Cola, renfermaient des quantités inacceptables de résidus de pesticides.
Mais, pour les paysans comme M. Laxmaiah, les pulvérisations de colas sont inestimables : le produit peut être manipulé sans crainte, il n’a pas besoin d’être dilué et, surtout, il est bon marché. Alors qu’un litre d’Avant, de Tracer ou de Nuvocron, trois pesticides indiens très répandus, se vend environ 10 000 roupies [soit 170 euros], un litre et demi de Coca-Cola fabriqué en Inde ne coûte pas plus de 30 roupies [soit 50 centimes d’euro], ce qui limite à 270 roupies le coût de pulvérisation d’un demi-hectare.
Manifestement, ce n’est pas la mystérieuse et légendaire composition du Coca-Cola qui dérange les insectes, puisque les agriculteurs portent aussi au pinacle Pepsi-Cola, Thums Up et d’autres boissons gazeuses. Les principaux ingrédients des différents colas sont l’eau et le sucre, mais certains fabricants ajoutent de l’acide citrique et de l’acide phosphorique pour mieux exciter les papilles gustatives des consommateurs.
“Je pense que le Coca-Cola a trouvé là son véritable usage, observe un éminent agronome indien, Devinder Sharma. Les agriculteurs ont toujours utilisé des solutions sucrées pour inciter les fourmis rouges à manger les larves d’insectes. Les colas peuvent jouer le même rôle.”
Depuis des années, on débat des propriétés du Coca-Cola : nettoyant efficace pour les toilettes et les pare-brise, c’est aussi un puissant antirouille. Selon des rapports non confirmés, le New Coke, une nouvelle formule de Coca-Cola (qui n’a pas rencontré le succès escompté) serait utilisé en Chine comme spermicide.
Le 1er novembre, un porte-parole de Coca-Cola à Atlanta a émis des réserves sur l’utilisation de sa boisson phare comme pesticide :
“Nous avons connaissance d’un cas isolé où un agriculteur aurait utilisé une boisson gazeuse dans le traitement de ses récoltes. Ces boissons n’ont pas le même effet que les pesticides lorsqu’elles sont pulvérisées sur le sol ou sur les récoltes. Leur efficacité ne repose sur aucune base scientifique, et il ne servirait à rien d’utiliser ces boissons à cet effet.”
John Vidal
The Guardian, Londres
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 | |  |  | Doivent être arrivés en bas 3 secondes avant leurs perruques |
 | |  |  | Info entendue Sur France3 Ile-de-France à l'instant :
"La cabine d'ascenseur dans laquelle se trouvaient trois magistrats à Bobigny a fait une chute de cinq mètres, ne faisant aucun blessé."
On connaissait les pompiers volants, on vient d'inventer les juges volants. J'vous raconte pas les jugements qu'ils ont dû pondre une fois arrivés derrière leur table après leur chute :o))) |
 | nyl, 09.10.2004 à 11:05 | 176776 |
|  |  | Pfff. Y'a même la voisine du dessus qui m'appelle pour savoir comment faire pour effacer les tags que sa fille de 14 ans a écrit pour le jeune homme qui s'est fait tué. Le gardien a poussé un coup de gueule comme si elle avait foutu le feu dans les caves.
Elle a juste besoin de s'exprimer, il a pas de juste mesure notre gardien.
Surtout quand on compare sa petite betise à l'horreur de la semaine derniere. |
 | |  |  | Insolite :
«Porn for Kerry»
" X contre W
Un DVD porno qui parodie l'administration Bush: dans les rôles principaux, Jorge Bush, Donnie Cumsfeld...
Par Libération.fr
mercredi 06 octobre 2004 (Liberation.fr - 17:59)
Un film porno parodie les principaux acteurs de l'équipe de George W. Bush dans un DVD vendu au profit de John Kerry. «Porn for Kerry» met en scène des comédiens du X portant les noms de scène Jorge Bush, sa fille Jeanteal Bush, ou encore Donnie Cumsfeld, Rubs Ridge, le roi Fahk de Sexy Alabia et ses Irakiennes libérées. Les promoteurs du film, qualifié de «partie satire politique, partie porno hard», affirment que l'intégralité des bénéfices est reversée à la campagne Kerry, dans le cadre de l'action du groupe «pornforprogress»
Il faut dire qu'aux Etats-Unis, l'industrie du porno n'est guère goûtée par les conservateurs qui souhaitent mettre au pas cette industrie richissime. L'administration Bush en avait d'ailleurs fait une de ses priorités peu après son entrée en fonctions en janvier 2001. Les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre contre le terrorisme ont relégué cette croisade au second plan mais les républicains ont fait savoir qu'ils entendaient y mettre un terme. Pour les conservateurs, la liberté laissée à l'industrie pornographique est l'une des causes de la destruction de la cellule familiale.
«Porn for Kerry», film X américain, 19,99$.
Ce sont ces culs-bénis de républicains qui vont être choqués :o))
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 | |  |  | Nanterre : La cité rend hommage à la victime du vampire
QUATRE JOURS après le drame, les Provinces-Françaises s'apprêtent à rendre un dernier hommage à Rémy. « L'enfant de la cité » sauvagement assassiné, à 20 ans à peine, par un homme de trois ans son aîné, Jean-Pierre R., qui l'a mutilé à coups de couteau avant de boire son sang, sous les yeux de témoins effarés. La scène d'épouvante s'est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche en plein coeur de cette cité où Rémy a grandi, face à la gare RER de Nanterre-Université.
Une cité qui a soudain découvert qu'elle abritait un monstre depuis trois mois. « Cannibale », « vampire », « psychopathe »... Les habitants, tétanisés par l'horreur du crime, cherchent les mots pour qualifier l'assassin. Pour décrire son inimaginable froideur alors qu'il abattait son couteau sur la gorge, le cou, la tête de sa victime. Et pleurent surtout Rémy à la mémoire duquel ils se rassembleront ce soir dans les allées de la cité.
Textes délirants et sataniques « Un recueillement collectif, c'est tout ce que nous voulons pour lui. Rien d'autre. Quelques textes écrits par ses amis seront aussi lus au cours de la cérémonie, explique, la voix étranglée, Joseph, qui habite depuis deux décennies aux Provinces-Françaises. Nous sommes au-delà de l'horreur. Ce qui s'est passé ici ne ressemble à rien d'autre. Sauf peut-être à un film d'épouvante. » Etrange globe-trotter d'origine américaine, Jean-Pierre R. avait choisi voici trois mois de poser ses valises dans un appartement du 11, rue de Provence, après avoir parcouru le monde. Il arrivait du Québec lorsque les habitants des Provinces-Françaises ont vu s'installer cet homme solitaire, sans attaches ni profession, fils d'un couple de retraités américains. Toujours muet, même lorsqu'on s'adressait à lui. Toujours vêtu, aussi, d'un costume et d'une cravate sombres même s'il se contentait de déambuler dans les allées de la résidence ou de s'asseoir sur un banc. Dans le F2 qu'il occupait au deuxième étage de son immeuble, les policiers ont néanmoins découvert à quelle occupation se livrait le meurtrier de Rémy : l'écriture de textes d'inspiration satanique ou de récits délirants évoquant une nébuleuse philosophie orientale. Placé en garde à vue dans les locaux de la PJ, l'homme, enfermé dans un mutisme insondable, n'a pas livré la moindre explication sur le drame ni le plus infime détail concernant sa propre existence, et surtout sa présence à la cité des Provinces-Françaises où il semblait vivre de l'argent envoyé par ses parents, avec, peut-être, l'intention de suivre quelques cours à l'université de Paris-X. Mis en examen pour homicide volontaire par un juge nanterrien, Jean-Pierre R. devrait être écroué, mais il risque bien d'emporter dans sa cellule les secrets qu'il a refusé de livrer aux enquêteurs. A-t-il déjà été admis en unité psychiatrique, en France ou à l'étranger ? A-t-il commis d'autres meurtres ? Pour l'heure, rien ne vient éclairer les enquêteurs sur la troublante personnalité de Jean-Pierre R. ni sur son éventuel passé judiciaire. Des investigations devraient être lancées ces prochains jours dans les pays où l'homme a séjourné.
Cécile Beaulieu
Le Parisien , mercredi 06 octobre 2004
Ptain, ça fout la trouille ce genre d'infos. Méfiez vous de Kuk, on ne sait jamais, il a peut-être été mordu !
La porte ? Quelle porte ? Ah oui, la porte :o)))
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 | J-C, 06.10.2004 à 18:04 | 176296 |
|  |  | Tailler la lavande pour qu'elle ne pousse pas en tous sens
LE MONDE | 06.10.04
Il faut bien l'avouer, la taille des lavandes devient un casse-tête, si l'on n'y prend garde. Sous les climats secs, sa végétation est relativement peu fournie et cette plante garde un port relativement compact moyennant la cueillette des longues tiges fleuries quand elles sont bonnes à couper. Sous les climats plus frais, dans des terres plus riches, la lavande a tendance à se développer vite et à adopter un port dégingandé si l'on n'est pas un virtuose du sécateur, et plus encore si l'on se contente d'attendre le printemps pour intervenir. A cette saison, les vieilles tiges défleuries sont sèches et cassent facilement, certes, mais bien souvent elles restent vertes et poussent sur une bonne moitié de leur hauteur.
Le pied de lavande se dégarnit alors peu à peu du bas, le centre de la touffe dépérit, tandis qu'une branche ou deux se développent en hauteur, déséquilibrant le pied, qui finit par devoir être supporté par un ou deux tuteurs, faute de quoi, un orage ou une chute de neige viendra l'éclater.
En fait, plutôt qu'être un casse-tête, la taille de la lavande obéit à une règle très simple qui nécessite, pour bien comprendre comment s'y prendre, de bien observer comme la plante pousse. Regardons une tige défleurie du haut vers le bas. En haut et un peu tout le long, reste aujourd'hui la base des fleurs contenant des graines. Si l'on porte le regard de plus en plus bas, on observe que, sur une longueur d'environ 15 centimètres, des petites pousses ont commencé à croître et qu'elles sont de plus en plus serrées jusqu'à la naissance de cette tige. C'est au point le plus bas qu'il faut couper, une à une, ces tiges passées et, avec elles, des départs de végétation indésirables. Surtout pas plusieurs tiges à la fois, mais bien une par une, car cette plante redémarre plus que difficultueusement sur le vieux bois. En fait, une touffe de lavande comprend quelques branches qui se terminent par un groupe de petites touffes serrées d'où partent, chaque année, les tiges portant les fleurs. Ces petits groupes de branches ne doivent en aucun cas être coupés, mais chaque tige coupée au-dessus des petites pousses qui commencent à se développer à sa base. En sorte que, taillé, le pied de lavande adulte sera à peine plus volumineux qu'à la fin de la saison précédente. C'est la seule façon de lui conserver une forme ramassée et arrondie typique, annonciatrice d'une floraison abondante.
Il existe quantité de variétés horticoles de lavande, à port plus ou moins développé, au parfum plus ou moins tenace. Certains hybrides ne se reproduisent pas de semis, le lavandin par exemple, tandis que le type se sème on ne peut plus facilement, au printemps. Dénommé lavande vraie sur les paquets de graines, le type produit des plantes florifères au parfum délicat et à la culture facile.
Cependant que nos voisins britanniques ont produit de nombreux cultivars, dont certains blancs, qu'il vaut mieux reproduire de boutures à l'automne ou au printemps dans un sol léger, voire sableux, de préférence.
SUR LE BALCON
Si l'on hérite d'un vieux pied trouvé dans un jardin dont on prend possession, il ne faudra surtout pas le rebattre, car il ne s'en remettrait pas neuf fois sur dix, mais juste tenter de le rééquilibrer en supprimant carrément une ou deux de ses branches les plus élevées... si ce ne sont pas les seules qui restent sur le pied, de façon que celles qui sont encore près du sol puissent bénéficier de la sève qui, jusque-là, partait vers le haut de la plante.
Evidemment, la taille branche à branche de la lavande doit s'accompagner d'un examen minutieux de chaque pied, qui sera débarrassé de ses branches mortes. Après quoi, on secouera la lavande pour faire tomber les feuilles mortes. On complétera la taille d'une seconde passe qui visera à lui donner une forme bien arrondie en raccourcissant le haut des branches qui dépasseraient un peu. Il ne faut pas chercher à avoir un coussin parfait, mais juste à donner une forme harmonieuse au pied.
Avec les années, une belle touffe occupe une bonne cinquantaine de centimètres de diamètre au sol et autant de hauteur dans les terres riches et arrosées du Nord et de l'Ouest. En Provence, en plein champ, elles restent plus petites, mais leur parfum y est plus délicat et moins fugace à la fois. Il ne faut donc pas la planter trop serré, ce que la petite taille des plantes vendues provoque trop facilement. Et il faut résister à l'achat des gros pieds vendus en conteneur. Poussés aux engrais et aux arrosages automatiques, ils sont néanmoins vendus cher. Les citadins sont parfois tentés de les acheter et, sans autre forme de procès, de les installer sur leur balcon. Moyennant quoi, ils crèvent généralement vite, au premier coup de chaud en fait, car les racines sont si compactes et la terre vient si près du rebord du pot qu'ils sont difficiles à arroser autrement qu'en les plongeant dans un seau.
Si l'on craque pour une telle plante déjà élevée, il faudra impérativement la replanter immédiatement dans un grand pot, non sans avoir supprimé un bon tiers de sa masse racinaire en la désagrégeant sur son pourtour et sur le fond. Après quoi on raccourcira les racines d'une moitié et l'on rempotera le tout dans une terre légère en prenant garde de laisser 2 ou 3 centimètres de vide au sommet du pot pour les arrosages.
Alain Lompech
At'chao ! |
 | J-C, 01.10.2004 à 14:38 | 175493 |
|  |  | L'Amérique XXL
LE MONDE | 30.09.04
Un Américain sur trois est obèse et les autorités sanitaires s'alarment. Dans le Minnesota, des efforts multiples sont déployés pour lutter contre un fléau qui remet en question tout un mode de vie.
En août, l'édition américaine du National Geographic posait crûment la question : "Pourquoi les Américains sont-ils si gros ? "Plutôt habituée à transporter ses lecteurs vers des horizons lointains, la revue publiait sur sa célèbre couverture au liséré jaune la photo d'un corps nu aux plis adipeux et renvoyait la société de consommation outre-Atlantique à l'une de ses préoccupations majeures en matière de santé publique : l'obésité.
Chez les adultes, selon les normes qui définissent celle-ci en fonction d'un indice de masse corporelle relatif à la taille et au poids, un Américain sur trois est obèse et deux sur trois présentent une surcharge pondérale. Aux Etats-Unis, même si le terme est scientifiquement impropre - car il ne s'agit pas de contagion -, les experts n'hésitent pas à parler d'"épidémie".
Pour mieux faire comprendre, le professeur Allen Levine, directeur du Minnesota Obesity Center, à Minneapolis, abandonne les longs discours et préfère attirer le regard sur l'écran de son ordinateur grâce auquel il lance une animation Powerpoint : une série de cartes des Etats-Unis, à plusieurs années d'intervalle, représente les taux d'obésité, Etat par Etat, qui vont en empirant. L'effet est saisissant. "Et, lâche-t-il, il n'y a pas de quoi être vraiment plus optimiste pour l'avenir." En dix ans, le taux d'obésité chez les adultes a augmenté de 60 % ; en vingt-cinq ans, il a doublé pour les enfants et les adolescents, dont plus de 15 % sont aujourd'hui en surcharge pondérale.
"Remarquez, ajoute M. Levine, les pays européens y viennent aussi, progressivement." L'embonpoint grandissant de l'Amérique se mesure à de petits riens : telle compagnie de transport, à Washington, a augmenté de 5 centimètres la largeur de ses sièges ; telle société d'ambulances, dans le Colorado, a solidifié son parc automobile pour accueillir des patients pouvant peser plusieurs centaines de kilos ; tel fabricant de cercueils, dans l'Indiana, commercialise des modèles "extra-larges" de 38 pouces (96,5 centimètres) de largeur au lieu de 24 (61 centimètres)...
Southwest Airlines, en revanche, a maintenu qu'il fallait faire payer deux places à ceux dont le physique ne leur permettait pas de tenir sur une. "C'est tout le mode de vie de notre société contemporaine qui est en cause", explique le docteur Michael Gonzalez-Compoy, un endocrinologue, qui vient d'ouvrir, à Eagan (Minnesota), l'une des rares cliniques privées de l'Etat spécialisée dans l'obésité. Le médecin prend un papier, un crayon, pour la démonstration. D'un côté, la consommation d'énergie, toujours en hausse : "Des repas de plus en plus copieux, des fast-foods, des snacks, des sodas dans les distributeurs." De l'autre, la dépense d'énergie, toujours en baisse : "Le manque d'exercice dû à l'utilisation des voitures, des trains, des appareils ménagers, des télécommandes pour la télé ou la chaîne hi-fi, des escalators, des jeux vidéo, des ordinateurs, sans compter la baisse des programmes d'éducation physique à l'école". "La balance, conclut-il, est totalement déséquilibrée."
Deborah Harris, 51 ans, l'une de ses patientes, 1,47 mètre, 90 kilos, témoigne de l'enchaînement qui l'a conduite à consulter les pages jaunes pour trouver les coordonnées de la clinique : "A 20 ans, j'étais belle. Les hommes s'intéressaient à moi. Analyste-programmeur, j'ai travaillé de plus en plus pour gagner de l'argent, jusqu'à soixante-dix heures par semaine. J'avais de moins en moins d'activités, je faisais moins la cuisine. J'ai fini par sauter le petit déjeuner. A midi, je me jetais sur le seul endroit ouvert : un fast-food. J'ai commencé à prendre du poids. J'étais stressée. J'avais le sommeil de moins en moins profond... Dans les magasins de vêtements, je prenais une taille 4, puis 6, 12, 16..." Alors, elle dit le dégoût de soi, la honte de sortir, l'isolement progressif. Michelle, 12 ans, une autre patiente, dit en pleurant : "Pour nous, les enfants, le plus dur, ce sont les réflexions d'adultes et leurs regards, souvent si culpabilisants."
Une étude menée à l'université du Michigan aurait montré que les étudiants seraient plus enclins à se marier avec un escroc ou un drogué qu'avec une personne obèse... Deborah : "J'ai essayé six programmes de cure d'amaigrissement : je perdais 5 kilos, j'en reprenais 10... Un jour, j'ai fait un rêve. Je me suis dit que si je restais comme cela à ne rien faire, je ne tiendrais pas plus de trois ans." Alors, elle a reconsidéré sa vie et décidé "d'user différemment" de son temps.
Nouveau travail, cette fois à temps partiel, réduction du budget, nouveau plan de financement de sa maison, embauche d'une femme de ménage, mariage, adoption d'un enfant : "Je me concentre maintenant sur les valeurs familiales, spirituelles, le bonheur". Et un peu d'exercice.
Les conseils du docteur Gonzalez-Compoy sont frappés au sceau du bon sens : " Garez votre voiture à trois blocs [pâtés de maison] de chez vous et marchez ! " Deborah : "Je vais désormais au supermarché à pied et je bouge systématiquement lorsque les pubs arrivent à la télé." Avec un podomètre, elle compte ses pas : il lui faut en faire chaque jour 10 000, dit-elle. Elle n'en faisait plus que la moitié. C'est à la mode, semble-t-il, de compter ses pas : un programme diététique a calculé que troquer son Coca "large", c'est-à-dire géant, pour un petit format pouvait faire économiser 4 000 pas...
Les pouvoirs publics américains recommandent une consommation de 1 600 calories par jour pour une femme sédentaire et 2 200 pour un homme. En 2000, cette consommation moyenne était de 1 877 calories dans le premier cas et 2 618 dans le second, soit respectivement 335 et 168 calories de plus que trente ans auparavant. Non dépensées, celles-ci entraînent une prise de poids, inéluctablement.
Les Américains mangent plus et mangent un peu plus de tout, notamment des féculents. En 1970, un Américain avalait 679 kilos de nourriture dans l'année, il en consomme 805 aujourd'hui. Et il ingurgitait environ moitié moins de sodas, à forte valeur en sucre ajouté. Dans les années 1950, la bouteille "familiale" de Coca-Cola contenait 768 ml.
Aujourd'hui, un maxi-gobelet individuel délivre jusqu'à 620 ml. Les habitudes alimentaires sont pointées du doigt, ainsi que le matraquage publicitaire : au cours d'une année, un enfant verrait jusqu'à 10 000 publicités cherchant à faire vendre une boisson ou de la nourriture. En ligne de mire également, le fréquent recours aux fast-foods, bien sûr, qui ne cessent de proposer, depuis une vingtaine d'années, de plus en plus de nourriture pour un modique surcoût - une pratique que le récent documentaire de Morgan Spurlock, Super Size me, a dénoncée.
En 2002, une étude d'une coalition d'organisations de la santé, the National Alliance for Nutrition and Activity (Nana), a par exemple montré qu'une boisson "géante" de la chaîne de distribution 7-Eleven coûtait 42 % de plus que sa version "normale", mais fournissait 300 % de calories supplémentaires (450 calories), soit l'équivalent d'un petit hamburger ; qu'un sac de pop-corn "medium" ingurgité au cinéma valait 23 % de plus qu'un petit format mais délivrait 125 % de calories de plus ; et qu'un cheeseburger de McDonald's, accompagné d'une "petite frite" et d'un petit Coca (890 calories) ne valait, certes, que 8 cents (6 centimes d'euro) de plus que sa version "géante" avec "grande frite" et grand Coca mais augmentait de 83 % sa valeur énergétique, portant celle-ci à 1 380 calories.
"C'est bien là toute la mentalité américaine, commente le docteur Gonzalez-Compoy. The bigger, the better." Plus c'est grand, mieux c'est. Une maxime qui n'est pas sans effet lorsque l'on sait, études à l'appui, que les consommateurs mangent effectivement plus, au-delà de leurs besoins, lorsqu'on leur en propose davantage. "En client, chacun a l'impression de faire une affaire. Mais ce qui peut paraître juste financièrement ne l'est pas du tout du point de vue de la santé..."
Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estiment à plus de 300 000 le nombre de décès qui seraient directement ou indirectement liés chaque année à l'obésité aux Etats-Unis. En constante augmentation, ce chiffre devrait la placer en tête des causes de mortalité prématurée, en 2005, avant le tabac. Les pouvoirs publics, dans leurs appels à la vigilance, ne manquent pas de rappeler les maladies qui y sont attachées : hypertension, dont un adulte sur trois souffre aux Etats-Unis, diabète, cancers. Et le coût qui pèse sur la société pour la traiter : 117 milliards de dollars, selon une estimation du département de la santé, en 2001.
Devant l'ampleur du phénomène, au-delà de l'abondance de lectures qui ont fait ces trente dernières années la fortune de certains papes du diététique, chacun y va de ses recommandations : la National Medical Association incite à manger en famille - des études ont montré que cela était bénéfique pour la santé des enfants ; les pédiatres de l'American Academy of Pediatrics plaident pour l'élimination des sodas dans les distributeurs installés dans les écoles. Ce qui n'est pas sans provoquer des réticences : "Car ceux-ci fournissent des subsides non négligeables dans le budget des établissements", explique Pam York, analyste au département de la santé du Minnesota.
Dans cet Etat, où l'on a décidé, en août, d'embaucher une personne spécifiquement chargée de " coordonner la lutte contre l'obésité", les autorités sanitaires déploient leurs efforts, notamment, pour préserver l'éducation physique à l'école, sur laquelle pèsent des menaces - économies budgétaires obligent. Or on constate déjà que seuls 28 % des élèves habitant à moins d'un kilomètre et demi de leur établissement font encore l'effort d'y venir à pied, 3 % à bicyclette, l'immense majorité arrivant en bus ou en voiture.
La prise de conscience est nationale. Créant un électrochoc, le secrétaire américain à la santé, Tommy Thompson, a annoncé, en juillet, que le système public de protection sociale Medicare, qui vient en aide à plus de 40 millions de personnes âgées ou handicapées, entendait revenir sur sa doctrine vieille de quarante ans qui refusait jusqu'à présent tout remboursement de traitement, au motif que l'obésité n'était pas une maladie. Ses responsables estimaient jusqu'alors qu'être gros, voire obèse, relevait seulement de la responsabilité individuelle.
Soucieuses des coûts engendrés par le fléau, les autorités ont annoncé que des études allaient être menées, dès cet automne, pour évaluer l'efficacité des différents traitements de l'obésité, notamment chirurgicaux, ouvrant la voie à d'éventuelles prises en charge. "C'est une décision majeure, affirme Pam York, car, par un effet de dominos, les assurances privées se sentiront probablement obligées de suivre." Or celles-ci, jusqu'ici, ont toujours freiné des quatre fers, craignant d'ouvrir la boîte de Pandore. "Il faudrait aussi que les généralistes se sentent plus impliqués dans leur rôle de conseil et de prévention", insiste le docteur Gonzalez-Compoy. Mexicain d'origine, celui-ci a mis au point un programme spécifique pour les minorités ethniques qui, avec les plus pauvres, figurent parmi les catégories les plus touchées, notamment en raison d'un manque d'éducation diététique : 30 % des adolescents masculins de la communauté latino sont obèses, 15 % des femmes noires américaines sont sujettes à une obésité aggravée, dite "morbide", quant aux Américains d'origine indienne de moins de 35 ans, ils présentent le plus fort taux de progression de diabète de type 2 : 70 % en huit ans.
Cependant, des voix s'élèvent, discordantes. Au nom de la liberté de choisir son apparence, des groupes de personnes corpulentes s'indignent de voir l'obésité étiquetée maladie. D'autres raillent les avocats qui, déjà spécialisés dans la lutte contre les cigarettiers, partent désormais en guerre contre "les effets d'accoutumance" de la restauration rapide. Les mêmes, parfois, se demandent si c'est bien à la collectivité de prendre en charge le coût d'un phénomène qui, selon eux, relève essentiellement de la responsabilité individuelle. "La même logique, écrivait par exemple le magazine Reason en septembre, suggère que l'Etat devrait s'intéresser à notre quantité de sommeil, à notre sexualité, et au caractère régulier de notre brossage de dents."
"Ce qui manque au pays, proposait pour sa part le National Geographic, constatant l'explosion des repas pris hors du domicile, c'est peut-être une maman. Une maman d'époque en or, avec un tablier vichy serré à la taille, qui place un saladier de légumes sur la table, à côté d'un poulet rôti."
Jean-Michel Dumay
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 | |  |  | LE MONDE | 22.09.04
Etre musulman et avoir pour nom Islam, est-ce une condition suffisante pour susciter la terreur et le réflexe sécuritaire ? Le 21 septembre, le vol 919 d'United Airlines, qui se dirigeait vers Washington en provenance de Londres, a été détourné vers le Maine. Un de ses passagers, Yusuf Islam, a été débarqué et immédiatement interrogé par les autorités fédérales, en vue d'être renvoyé en Grande Bretagne. Selon United Airlines, la compagnie avait été priée par la Sécurité des Transports (TSA) américaine d'écarter l'avion du couloir aérien Nord-est, après avoir constaté la présence à bord d'un passager figurant sur les listes d'interdiction de territoire des autorités fédérales.
Le vol est reparti avec les autres passagers vers l'aéroport international Dulles, où il a atterri après avoir passé quatre heures à Bangor dans le Maine. Avec un soupçon de jugeote et de culture pop, les autorités américaines auraient pu deviner la véritable identité de Yusuf Islam : c'est le nom que s'est choisi le chanteur Cat Stevens, 56 ans, lors de sa conversion à l'islam fin 1977. Star mondiale de la chanson, il a composé des grands "classiques" comme My Lady D'Arbanville. Père de cinq enfants, il avait fondé, à Londres en 1983, une école d'enseignement islamique classée, depuis 1997, dans la catégorie très officielle d'établissement d'Etat.
Abandonnant sa guitare et portant une longue barbe noire et des petites lunettes rondes, Yusuf Islam tient des propos de lettré musulman, respectable et pondéré. S'il a naguère soutenu la fatwa qui touchait l'écrivain Salman Rushdie, il avait dénoncé sans ambiguïté les attentats du 11 septembre 2001 - "ce carnage incompréhensible qui n'a rien à voir avec les croyances de la plupart des musulmans". En 2003, la guerre d'Irak le fait sortir de sa réserve musicale : il réenregistre dans un studio de Johannesburg le célèbre Peace Train, qui figurera sur un album élaboré au profit de l'association War Child : "Le train de la paix sort des ténèbres/Que tout le monde saute à bord !".
Véronique Mortaigne
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 | J-C, 22.09.2004 à 16:52 | 173997 |
|  |  | En Atlantique, le nombre des cyclones a augmenté
LE MONDE | 18.09.04
Les ouragans qui ont frappé les Caraïbes ont été plus violents cette année et ont sévi sur une plus courte période.
Lorsque le cyclone tropical Ivan a touché, jeudi 17 septembre, les côtes sud des Etats-Unis, en Alabama, ses vents soufflaient encore à une vitesse de 209 km/h, avec des rafales à 260 km/h. Il a continué sa route, vendredi 18, vers la Louisiane, le Mississippi et la Floride, provoquant des chutes d'arbre, des inondations, des glissements de terrain et entraînant la mort d'une trentaine de personnes. Et pourtant sa puissance, au contact des terres, a diminué, puisque, en mer, il a parfois poussé des pointes à 302 km/h, avec des vagues de 16 mètres.
A en croire les météorologues, le cyclone Ivan mérite bien son surnom, "le Terrible". C'est l'un des plus intenses jamais observés dans la région dans les Caraïbes. Mais, ce qui inquiète les populations, c'est qu'un autre cyclone, Jeanne, est en train de menacer Porto Rico.
Le prénom féminin qu'il porte ne préjuge en rien de sa puissance. Les noms de baptême de ces phénomènes sont, depuis 1979, alternativement masculin ou féminin et le premier prénom attribué étant masculin les années paires et féminin les années impaires et puisés dans six listes alphabétiques reprises périodiquement. Pas de quoi se rassurer. Jeanne est-il simplement un cyclone de plus ou un cyclone de trop ?
Depuis le début de la saison des cyclones - appelés hurricanes (ouragans) en Amérique -, qui, dans cette région, s'ouvre en juillet et s'achève début novembre, dix ouragans - dont certains, comme Charley et Frances, ont été particulièrement destructeurs - ont été observés. Jeanne est le onzième. Ce chiffre n'est pas anormal. Les prévisionnistes tablent en tout sur 14 ouragans. Mais, disent-ils, " cette année est quand même particulière, car il n'y a eu aucun cyclone en juillet et une activité record au mois d'août". "A la mi-septembre, nous avons pratiquement l'équivalent d'une saison complète", explique Jean-Noël Degrace, responsable du centre de prévision de Météo France en Martinique.
Les raisons d'une telle situation sont multiples. D'abord, l'absence d'El Niño sur le Pacifique, ce qui entraîne une augmentation des cyclones en Atlantique, ainsi que des températures océaniques très chaudes dans la mer des Caraïbes (29-30 °C) dont les cyclones se nourrissent. "L'humidité chaude est le carburant de l'ouragan", rappelle Jean-Noël Degrace. Ensuite, le réchauffement climatique. Rien n'est absolument sûr, mais des experts se demandent si ce réchauffement n'augmente pas les surfaces océaniques chaudes favorables au développement de ces ouragans. En effet, "depuis dix ans, constatent les prévisionnistes, on observe, en Atlantique, un cyclede saisons cycloniques actives avec des phénomènes intenses". "Nous sommes ainsi passés, soulignent-ils, de 10-11 ouragans en moyenne ces trente dernières années à 12-14 depuis 1995."
Les cyclones de l'Atlantique nord, comme Ivan, commencent leur existence en Afrique de l'Est sous la forme de grosses lignes de grains. Elles traversent tout le continent africain en direction de l'ouest, puis poursuivent leur route au-dessus de l'océan Atlantique. Là, si les conditions sont favorables, ces grains se transforment en cyclones tropicaux dont la trajectoire subit alors l'influence de vents atmosphériques situés entre le niveau de la mer et 15 km d'altitude.
Dans les autres régions du monde, océan Indien et océan Pacifique, l'origine des cyclones est différente. Ils débutent sous la forme de modestes perturbations tropicales qui prennent naissance au niveau de "l'équateur météorologique", une zone qui oscille de part et d'autre de l'équateur géographique selon les saisons. Tout au long de cette "ligne", s'élèvent de puissants nuages, des cumulo-nimbus, véritables tours nuageuses de 13 km de haut.
Pour qu'une perturbation tropicale se transforme en cyclone, il faut plusieurs ingrédients. La température de l'océan doit être supérieure à 26 oC dans les soixante premiers mètres, pour qu'il y ait une évaporation intense. Cette activité est à son maximum à la fin de l'été lorsque les eaux de surface atteignent 27-28 oC. Il faut aussi que la force de Coriolis soit suffisante. Engendrée par la rotation de la Terre, elle imprime aux vents une déviation vers la droite dans l'hémisphère Nord et vers la gauche dans l'hémisphère Sud. A l'équateur, elle est nulle. Mais c'est elle qui intervient pour déclencher le mouvement tourbillonnaire initial.
Une fois ces paramètres réunis, la machinerie cyclonique met en œuvre sa formidable puissance : l'équivalent de cinq bombes atomiques de type Hiroshima chaque seconde ! Une fois formé, le cyclone se compose d'un œil - une zone de vents faibles - de 20 km à 35 km de diamètre, entouré d'un anneau de nuages tourbillonnants de 1 000 km à 2 000 km de diamètre. Dans ces nuages très élevés et très denses soufflent des vents supérieurs à 118 km/h et qui peuvent dépasser les 300 km/h. C'est cette vitesse qui définit le phénomène. Au-dessous de 62 km/h, on parle de dépression tropicale ; entre 63 et 118 km/h, de tempête tropicale ; au-delà, de cyclone. Des cyclones dont le nombre total, ramené à l'ensemble de la planète, varie fort peu chaque année : entre 80 et 90. Les "zones de naissance", au nombre de sept, ne changent pas non plus : Atlantique nord, Pacifique nord-est, Pacifique nord-ouest, Australie/Pacifique sud, océan Indien nord, océan Indien sud-ouest et océan Indien sud-est. Mais, et c'est cela que les météorologues surveillent, les chiffres sont plus fluctuants selon les régions de la planète où se produisent ces terribles phénomènes.
Christiane Galus
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 | J-C, 14.09.2004 à 14:23 | 172613 |
|  |  | Le loup, révélateur de la crise du pastoralisme
LE MONDE | 13.09.04
Cela ne s'était jamais produit depuis que l'espèce est protégée : le 20 août, le Conseil d'Etat a validé un arrêté ministériel autorisant l'abattage de quatre loups dans les Alpes du Sud (Le Monde du 23 août). Les éleveurs de moutons trouvent la mesure dérisoire, les associations de défense de l'environnement crient au scandale. .. Et la majorité des citoyens ne sait plus, entre celle du loup et celle du berger, à quelle cause se vouer.
Certitude : en 1992, Canis lupus franchit la frontière italienne, redécouvre le versant français des Alpes et le trouve suffisamment à son goût pour s'y reproduire. Combien sont-ils aujourd'hui ? Plus de 120 selon les éleveurs, tout au plus 55 (dont 39 clairement identifiés) d'après les écologistes et les experts gouvernementaux. Si ces derniers ont raison, l'abattage de quatre loups représente près de 10 % de l'effectif global. Beaucoup trop, estiment leurs défenseurs, pour une population encore instable. Sans danger pour l'espèce, rétorque l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), en faisant valoir que la croissance annuelle des meutes déjà installées est de l'ordre de 25 %. Un débat quelque peu irréel au regard du combat sans nuance que l'homme livra autrefois contre la bête, promise dans toute l'Europe à une destruction systématique à partir du Moyen Age.
"La disparition du loup coïncide avec l'expansion des cultures ouest-européennes, lesquelles sont caractérisées, entre autres, par leur adhésion à un système agropastoral et la christianisation de leurs populations", note l'ethnozoologue Geneviève Carbone, auteure avec Gilles Le Pape d'un précieux ABCdaire du loup (éd. Flammarion, 1996). Dès lors que le loup se fait diable, l'Europe tout entière met en œuvre les grands moyens pour éradiquer l'espèce. A l'exception notable de la très catholique Italie, qui, de tout temps - hommage à la mère nourricière de Remus et Romulus ? - sera plus tolérante à l'égard de compère Isengrin.
"Vous ne m'épargnez guère,/Vous, vos bergers et vos chiens", se plaint-il avec raison à l'agneau de La Fontaine. "Il n'y a rien de bon dans cet animal, que sa peau (...). Désagréable en tout, la mine basse, l'aspect sauvage, la voix effrayante, l'odeur insupportable, le naturel pervers, les mœurs féroces, il est odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort", lui répond Buffon un siècle plus tard.
En 1843, il n'y aura guère que Vigny - "Ah ! Je t'ai bien compris, sauvage voyageur,/Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au cœur !" - pour sublimer dans La Mort du loup le destin de la bête. Devant si constante hargne, Canis lupus finira par rendre les armes : au milieu du XXe siècle, il disparaît enfin du territoire français.
Fallait-il en passer par là pour qu'on pardonne au grand méchant loup de notre enfance de nous avoir fait si peur ? A partir des années 1940, aux Etats-Unis puis en Europe, le regard porté sur l'espèce se fait plus scientifique et, partant, plus amène. On découvre un animal certes prédateur, mais non destructeur. Craintif vis-à-vis de l'homme, mais attentif à ses congénères. Social, fidèle en amour, pratiquant l'entraide autour des louveteaux de la meute... Et c'est ainsi, petit à petit, que le loup redevint fréquentable.
RÉGULER L'ÉCOSYSTÈME
Exemple extrême de cette réhabilitation : au nord des Etats-Unis, dans l'immense parc de Yellowstone, 31 loups gris du Canada ont été volontairement introduits en 1995 et 1996. Le but ? Réguler l'écosystème, et mettre fin à une prolifération incontrôlable de wapitis.
Fin 2003, les nouveaux venus constituaient 16 meutes. Soit une population totale de 170 individus, qui semble s'être parfaitement acquittée de sa mission. "Depuis la réintroduction du loup à Yellowstone, la population de wapitis a diminué de moitié", précise le mensuel Pour la science (n° 323, septembre 2004).
Conséquences en chaîne : les jeunes plants de saule dont se nourrissent les wapitis ont pu se développer, attirant les castors qui, avec leurs barrages, ont créé des étangs permettant la multiplication des truites... Autant de changements positifs "dont la mise en place par des moyens artificiels aurait été extrêmement coûteuse", voire impossible.
Sans doute. Mais les Alpes ne sont pas le Yellowstone. Et si le loup, la majeure partie de l'année, s'y nourrit à 75 % d'ongulés sauvages (chamois, chevreuil, cerf, mouflon, sanglier ou bouquetin), la période estivale, durant laquelle 700 000 moutons montent dans les alpages, marque un changement notable de ses proies. "Les ovins représentent, durant l'été, entre 20 % et 50 % du régime alimentaire de certaines meutes", affirme Christophe Duchamp, de l'ONCFS. Dès lors, qu'importe si l'animal n'est responsable que d'une fraction minime des pertes dans les troupeaux. Et qu'importe s'il est presque impossible de discerner les indices de sa présence - et de ses attaques - de ceux d'un chien errant.
Le diable est dans la bergerie : cela suffit aux éleveurs, qui ne se résignent pas à ce que la survie d'un animal sauvage passe avant la leur. On évoque des solutions de compromis, la réintroduction des chiens patous, le parcage du bétail la nuit ? Ils rétorquent qu'ils n'ont pas de leçons à recevoir des citadins sur l'art et la manière d'exercer leur métier en perdition. Quel que soit l'espoir que l'on nourrisse pour la bête mythique, on ne saurait leur donner tort.
Catherine Vincent
At'chao ! |
 | J-C, 10.09.2004 à 17:32 | 172254 |
|  |  | L'avion en sièges 5 étoiles
LE MONDE | 10.09.04
Un vrai lit en classe affaires, les transporteurs rivalisent d'astuces techniques pour mettre le design au service du confort.
Quand Nicolas, 39 ans, raconte l'aventure qui lui est arrivée il y a trois ans, les étoiles brillent dans ses yeux. "Je partais avec un copain pour Ottawa. Au comptoir d'enregistrement de Roissy, l'hôtesse nous propose un surclassement. Passage direct de la classe éco à la classe affaires.
On n'en revenait pas." Du Canada, pas un mot. Du trajet, en revanche, une rafale de souvenirs.
Le tunnel d'embarquement, l'arrivée dans l'avion, l'accompagnement vers ce monde à part du privilège. Cadeau inattendu et inespéré, apporté à la dernière minute, sur un plateau. Passeport pour le septième ciel. Le temps de voyage, devenu plaisir, semble diminuer de moitié. "On était dorloté, chouchouté, on a pu dormir sans problème. Le bonheur. Confort absolu. On était les rois du monde." Ultime récompense : l'arrivée sans fatigue.
Les habitués n'y pensent peut-être plus. Mais pour ceux dont l'ordinaire rime avec classe éco - genoux incrustés dans le siège de devant pour les voyageurs mesurant 1,70 m et plus -, l'expérience de la classe affaire relèves d'un rêve qui ne s'oublie pas. Quelque chose qu'on garde en mémoire au même titre que la découverte d'un nouveau paysage.
Force est de constater que, sur les vols long-courriers, la différence est de taille. Derniers embarqués - après avoir pu profiter des salons privatifs de la compagnie (boissons, en-cas, presse à volonté, salon de coiffure, douches...), les voyageurs de première classe et de la classe affaires sont aussi les premiers à quitter l'appareil.
Entre ces deux étapes, ils bénéficient des meilleurs soins et de toutes les attentions. Choyés et isolés du reste de l'avion, ils ont payé le prix fort : ainsi un A/R Paris-New York avec Air France s'élève pour le mois d'août à 1 000 € en classe éco, 4 900 € en affaires et 7 800 € en première. Les compagnies ne l'ignorent évidemment pas, qui tirent leurs plus gros bénéfices de ces passagers dits "à haute contribution". Pas question, donc, de lésiner. Ni sur les moyens ni sur la communication.
C'est ainsi que, il y a un mois, Air France présentait son Boeing 777-300 ER doté de nouveaux espaces voyage. La classe première est désormais équipée de huit sièges orientés en épi (vers le hublot), contre douze par le passé, soit un espace individuel (largeur d'assise 52 cm, accoudoir abaissé 60,5 cm, espacement longitudinal 2 m), augmenté de 50 %.
Le fauteuil se transforme en lit, parfaitement horizontal, avec un vrai matelas. Ce dernier dispose d'un support lombaire ajustable intégré, agrémenté d'une fonction massage. Des parois glissantes s'élèvent et s'abaissent, selon les envies d'isolement avec le voisin.
En face de chaque assise, une banquette recouverte d'un coussin en cuir, sous lequel est dissimulé un tiroir de rangement, est équipée d'une ceinture de sécurité pouvant accueillir un passager qui souhaite, par exemple, venir converser. Table grande dimension, prise alimentation PC, écran vidéo interactif (programmes distribués à la carte), éclairage d'ambiance et lampe à fibre optique individuelle sont quelques-uns des services dont dispose le voyageur de première. Cuir et bois clair, textile rouge sombre traduisent un esprit lounge qui se veut chaleureux.
La classe affaires du troisième millénaire est elle aussi montée en gamme, adoptant le confort première classe des années 1980. Ainsi Air France offre à chacun des 67 passagers un espace personnel augmenté de 27 % (espace longitudinal 155 cm, largeur d'assise 54 cm).
Fauteuil inclinable à 180° en position lit, appuie-tête en cuir ajustable en hauteur et latéralement, fonction massage, repose- pieds, rangements, équipements technologiques... Les matériaux qui marient gris clair et foncé et les tissus bleu marine donnent une allure masculine à cet habitacle coque que des lignes arrondies et des dos de sièges nacrés viennent légèrement adoucir.
Air France n'est pas la seule compagnie à offrir à ces voyageurs privilégiés un environnement réfléchi dans les moindres détails. Avant elle, British Airways, après avoir fait appel à un designer de yacht (Le Monde du 27 avril 1998), inaugurait une première classe dotée de sièges qui deviennent de vrais lits (198 cm de long), disposés en épi, de larges coques autour de la tête qui sépare le passager du couloir et des autres, une cloison en teck qui peut se lever et s'abaisser, et un deuxième fauteuil d'appoint permettant d'inviter quelqu'un à sa table, pour la conversation ou le travail.
Même si leurs dernières installations remontent à un ou deux ans, les compagnies Gulf Air ou encore Singapore Airlines ont fait appel à des designers, mais aussi à des couturiers (Givenchy pour les tissus et Balmain pour les uniformes chez Singapore Airlines) afin d'offrir le meilleur en matière d'ergonomie, d'environnement, de confort, de service et d'ambiance à leurs passagers.
Japan Airlines a équipé elle aussi sa classe affaires, sur les vols Paris-Tokyo, d'un nouveau fauteuil, Shell Flat : largeur de 59,7 cm, longueur de 190 cm en configuration lit, degré d'inclinaison 170°, structure enveloppante capable d'assurer au passager un véritable espace d'intimité. Lieu de stress par excellence (favorable à toutes les phobies), l'avion doit tenter d'arrondir tous les angles.
Il serait injuste de dire que les classes éco sont laissées pour compte dans ces programmes d'amélioration. Des compagnies aériennes font de réels efforts. Chez Singapore Airlines, par exemple, on accorde un espacement important entre les sièges (80 centimètres pour les jambes). Un beau geste évidemment, puisque cela réduit le nombre de sièges à 390, là où certains charters en comptent 580. Air France a aussi installé de nouveaux appuis-tête réglables sur ces fauteuils (assise basculante, repose-pied inclinable).
La meilleure façon de faire oublier l'inconfort au voyageur reste encore de le distraire. La classe éco se rattrape donc sur le loisir. C'est pourquoi chaque passager, en classe éco, dispose désormais sur de nombreux vols d'un écran vidéo numérique interactif rivé au dos du siège de devant (où l'on peut regarder films, documentaires, informations, programmes de gymnastique... et choisir des jeux).
Le mieux est toujours à venir. A peine mises en place de nouvelles installations que les compagnies réfléchissent déjà à celles de l'avenir. Gulf Air, par exemple, pense aux configurations qui équiperont ses avions en 2005. Parce qu'un avion présente toujours deux grosses contraintes - l'espace et le poids -, les choses ne sont pas simples et prennent du temps. Mais ne se privent d'aucun possible.
Comme d'équiper les classes affaires et la première d'une douche - demande récurrente des passagers -, qui se heurte au problème du poids (l'eau pèse lourd) et de gestion à bord. Ou d'installer un espace bar, qui prendrait de la place (et le soucis de déplacement de nombreuses personnes en cas de trous d'air) mais offrirait un lieu de détente et de rencontre.
L'Airbus A380 - le plus gros appareil civil jamais construit -, dont les premiers vols sont prévus pour le premier trimestre 2005, prévoit des aménagements spécifiques à chaque commande. Parmi les options proposées : un salon de coiffure, un espace duty free, des restaurants, un casino. Ni train ni paquebot, l'avion tend néanmoins de s'en approcher.
Véronique Cauhapé
At'chao ! |
 | Guewan, 01.09.2004 à 21:51 | 170953 |
|  |  | :o))) c'est d'un goût .. |
 | |  |  | Un truc peché sur un site médical, qui va peut-être faire des grosses vagues.....
"Un mystère vieux de 2000 ans !!"
Chers amis,
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire tenir copie du courriel que j'ai adressé ce matin notre Confrère et ami Philippe Grollet, suite à la visite du Barbu :
"Mon cher Philippe,
Un ami bien informé vient de me narrer une anecdote qui permet de résoudre scientifiquement l'un des plus grands mystères de ces deux derniers millénaires.
Une jeune femme de bonne famille aristocratique et catholique se présente à la garde d'un hôpital universitaire bruxellois en se plaignant de douleurs abdominales.
Le médecin de garde pratique quelques examens, qui révèlent que la jeune femme est enceinte.
Celle-ci se récrie : "c'est impossible, je suis vierge".
Un examen complémentaire confirme ce fait; il confirme également qu'elle ne s'est pas fait faire un nouvel hymen.
Le mystère reste entier, jusqu'à ce que le médecin pratique une rectoscopie, qui révèle une fistule recto-vaginale.
Explication : selon toute vraisemblance, la fistule a été provoquée par des sodomies répétées, pratiquées par un jeune homme particulièrement favorisé par la Nature. Les
éjaculations de ce dernier étant abondantes, le sperme a pu s'écouler par le canal fistulaire et, ainsi, permettre la fécondation.
Cette anecdote, parfaitement authentique, permet de conclure :
- que la casuistique fait plus de dégâts encore qu'on ne le croit généralement,
- que, nonobstant ses gésines, la virginité de Marie est vraisemblable et explicable par le fait qu'elle se faisait sodomiser par un Joseph que l'on peut supposer monté comme un mulet.
Si nous étions mauvais esprits - ce qu'à Dieu ne plaise - nous pourrions conclure plus avant à la parfaite exactitude de la doctrine catholique au sujet de Marie, de laquelle il faudrait déduire qu'elle et son époux étaient des sodomites patentés.
Formulé plus abruptement : "le dogme de l'Immaculée Conception a pour corrollaire nécessaire que Marie prenait dans le cul."
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 | pessoa, 27.08.2004 à 7:35 | 170350 |
|  |  | "Laa Laa, un petit singe à la fourrure orange"
Ils exposent des teletubbies, dans ce zoo ? |
 | |  |  | Vas plutôt chasser le rhinoceros laineux, espèce de neandertalien :O))) |
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