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jon_arbuckle, 31.01.2004 à 20:01137641
Pressions sur les juges : M. Perben demande l'ouverture d'une information judiciaire

LEMONDE.FR | 31.01.04 | 16h11 • MIS A JOUR LE 31.01.04 | 17h41

Le ministre de la justice, Dominique Perben, a demandé, samedi 31 janvier, l'ouverture d'une information judiciaire pour enquêter sur d'éventuelles pressions dont a fait état Catherine Pierce, présidente du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) ayant condamné vendredi Alain Juppé à 18 mois de prison avec sursis. "Aujourd'hui même, je demande au procureur de la République de Nanterre d'ouvrir une information afin qu'un juge d'instruction soit saisi de l'affaire", a déclaré M. Perben sur France 3. Il a ajouté que "jamais aucun de ces éléments n'a été porté à la connaissance de la chancellerie pendant toute cette période".

La police judiciaire a été saisie d'une enquête sur une "lettre de menaces" envoyée à la juge Catherine Pierce le 15 janvier, a indiqué samedi le procureur de Nanterre à l'AFP, Bernard Pagès. Le procureur a précisé qu'"il n'y a en aucune façon de menace de mort caractérisée". Mais l'auteur de la lettre prévient que si "Alain Juppé n'est pas frappé d'inéligibilité", il fera justice "par la force s'il le faut".

Par ailleurs, la Sûreté départementale a été saisie d'une enquête sur une effraction dans le bureau de la présidente du tribunal correctionnel, à la suite de l'intervention d'un "agent de maintenance" du tribunal qui cherchait à ouvrir le bureau d'une magistrate, contigu à celui de Catherine Pierce, a ajouté le procureur. Le procureur a expliqué que la serrure du bureau voisin à celui de Mme Pierce ne fonctionnait plus et que l'agent de maintenance avait essayé de passer par le faux-plafond du bureau de la juge.

La magistrate occupant le bureau voisin était présente, a "dissuadé" l'agent de maintenance de poursuivre par le faux-plafond et ce dernier a finalement forcé la porte "de l'extérieur", selon le procureur. De source proche du dossier, on indique que ces enquêtes toujours en cours n'auraient abouti à rien de concluant.

VISITES DANS LE BUREAU DES MAGISTRATS

Dans une interview au Parisien paru samedi, Mme Pierce fait état d'éléments nouveaux : des visites régulières dans son bureau et également celui de ses assesseurs ainsi que d'écoutes téléphoniques. "Nos bureaux, le mien et celui de mes assesseurs, ont été régulièrement 'visités' ces derniers mois (...) nos ordinateurs professionnels ont également été fouillés", a-t-elle affirmé. "Beaucoup de gens voulaient savoir quelle serait notre décision", a déclaré la juge Pierce. Elle affirme également au quotidien que les téléphones des juges "y compris (les) téléphones personnels", ont été "placés sur écoute". "Nous ne savons pas qui est à l'origine de ces choses-là", ajoute-t-elle.

Le procureur de Nanterre a indiqué n'avoir "jamais été saisi" d'éléments sur des intrusions dans le système informatique du tribunal ou des écoutes téléphoniques.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné à 18 mois de prison avec sursis l'ancien premier ministre Alain Juppé, actuel président de l'UMP, qui a fait appel, ce qui suspend l'inéligibilité automatique de 10 ans entraînée par cette condamnation. Poursuivi à la fois comme ex-secrétaire général du RPR (1988-1995) et adjoint aux finances à la mairie de Paris (1983-1995) sous le mandat de Jacques Chirac, M. Juppé s'est vu reprocher dans ce dossier d'avoir couvert la rémunération par la Ville de sept personnes qui travaillaient en réalité pour son parti.

Avec AFP

Ouais...ça commence à sentir très mauvais tout ça.

jon_arbuckle, 30.01.2004 à 22:26137496
Allez, encore un petit extrait d'article...parce qu'il le vaut bien ;o)

"Désarroi de la droite après la condamnation d'Alain Juppé"

LEMONDE.FR | 30.01.04 | 21h07

M. Juppé a fait appel - avec effet suspensif - de ce jugement, rendu par le tribunal de Nanterre. S'il confirme son appel, il pourra, s'il le désire, conserver ses mandats mais devra attendre entre six mois et un an pour être rejugé, cette fois à Versailles.
Le dauphin du chef de l'Etat, "le meilleur d'entre nous" selon les mots du président Chirac, l'ancien premier ministre Alain Juppé, a été condamné vendredi 30 janvier à 18 mois de prison avec sursis et à une peine d'inéligibilité de 10 ans pour des malversations. Ce jugement hypothèque l'avenir politique du député-maire de Bordeaux et ouvre une crise sérieuse pour la droite française.

M. Juppé, âgé 58 ans, chef de file du parti du président Chirac, l'Union pour un mouvement populaire (UMP), et candidat potentiel à sa succession en 2007, a fait appel - avec effet suspensif - de ce jugement, rendu par le tribunal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Ce verdict est d'autant plus crucial que M. Juppé lui-même avait annoncé, le 13 janvier, qu'en cas de peine d'inéligibilité, il se retirerait de la scène publique : "Je ferai autre chose. Quand on fait de la politique, il faut être élu sinon cela n'a pas de sens". S'il confirme son appel, il pourra, s'il le désire, conserver ses mandats mais devra attendre entre six mois et un an pour être rejugé, cette fois à Versailles.

M. Juppé était accusé, avec 26 co-prévenus, d'être impliqué dans le financement entre 1983 et 1995 de sept permanents de son parti d'alors, le RPR, par des fonds de la ville de Paris, dont il était le responsable financier. M. Chirac était à l'époque maire de la capitale. Il a toujours clamé ne rien savoir de ce financement illégal et d'y avoir mis fin dès qu'il en avait eu connaissance. Le verdict plus lourd que les requêtes de l'accusation rend son maintien dans la course à la présidentielle de 2007 tout à fait incertain et ouvre le champ au ministre actuel de l'intérieur Nicolas Sarkozy, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles.

POUR LE TRIBUNAL M. JUPPÉ A "TROMPÉ LA CONFIANCE DU PEUPLE SOUVERAIN"

M. Juppé, qui a été ministre des Affaires étrangères de 1993 à 1995 sous le président François Mitterrand, est resté flegmatique, au premier rang de la salle d'audience, à la lecture du jugement. Son avocat, Francis Szpiner, a estimé que cette condamnation était "critiquable et injuste", s'en prenant à la justice qui veut se "mettre au-dessus de la politique sur la base d'un dossier dont les éléments sont contestables". "Le tribunal a voulu écarter M. Juppé de la vie politique", a poursuivi l'avocat. Dans ses attendus, le tribunal estime que "la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi" et que M. Juppé a "trompé la confiance du peuple souverain" (...)

J'hallucine quand je lis les propos de l'avocat de Juppé. Ce type devrait se taire au lieu de raconter de telles âneries. Et coup de chapeau, au passage, pour le courage de la juge de Nanterre qui a osé prononcer cette peine contre un futur présidentiable. C'est tout en l'honneur de la justice.

Sylvain Ricard, 30.01.2004 à 17:20137428
La grande colère des chercheurs contre le gouvernement
LE MONDE | 30.01.04 | 13h46
D'importants défilés ont eu lieu à Paris et en province, jeudi 29 janvier, pour exiger "une autre politique de recherche". Les scientifiques réclament un collectif budgétaire qui rétablirait les postes supprimés et brandissent toujours la menace de démissions collectives.
"Sauvons la recherche !" Ce SOS était jusqu'à présent lancé par les 33 000 signataires d'une pétition en ligne. Jeudi 29 janvier, il a été clamé sur tous les tons, colère, détresse, incompréhension, par les milliers de chercheurs descendus dans la rue pour exiger du gouvernement "une autre politique de recherche".

A Paris, ils étaient plus de 10 000 selon les syndicats, 5 000 selon la police. Davantage, de toute façon, que n'en avait jamais réuni une manifestation de scientifiques. En province, des défilés ont rassemblé plusieurs centaines de personnels de la recherche, notamment à Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux et Nancy.

Quand, dans un froid tranchant, le cortège parisien se forme devant la faculté de Jussieu, en début d'après-midi, les chercheurs se comptent, ravis et incrédules. "Avancez dans la rue, on ne tient plus !", lance un membre de l'intersyndicale. Un autre, mégaphone au poing, fait alterner minute de silence - "Sans recherche, le monde s'arrête" - et cri d'espoir - "Avec des moyens, la recherche repart". Les slogans rituels sont repris en chœur : "Haigneré en orbite, la recherche est en faillite." D'autres fusent, plus virulents : "Chirac casseur, Haigneré complice. Non au démantèlement de la recherche publique", ou, sur le même registre : "Plus de chercheurs avec Super-menteur."

Les banderoles syndicales ouvrent la marche. Tous les syndicats de la recherche sont là, ceux de l'enseignement supérieur aussi. "Nous sommes en train de gagner notre combat pour faire reconnaître la recherche comme un enjeu de société et faire prendre conscience de ses difficultés, se réjouit Jacques Fossey, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU). C'est un combat sur le long terme. Aujourd'hui, nous nous battons pour les prochains budgets."


Derrière, le collectif de chercheurs à l'origine de la pétition électronique est venu en force. Il n'appelait pas explicitement au défilé mais, la veille, des messages, espérant "un grand succès"de la manifestation, sont partis vers tous les signataires. Les membres du collectif, délaissant les slogans usés, font dans le culturel et l'allitération : "Pas de pipettes sans pépettes", ou encore : "Science sans finances n'est que ruine de lab." Les pancartes sont à l'unisson : "Recherche en solde, deuxième démarque, tout doit disparaître" ; "Fuite des cerveaux au pays de McDo" ; "La recherche engluée dans la toile d'Haigneré". En queue de cortège, une grosse délégation de l'Institut Cochin, ballons noirs à la main en signe de "deuil de la recherche".

Les jeunes, thésards et post-doctorants, sont nombreux. "La ministre remplace des postes statutaires par des CDD, au nom de la souplesse. Se retrouver à plus de 30 ans, après huit années d'études et une ou deux années de post-doctorat à l'étranger, sans emploi stable, ce n'est pas de la souplesse, c'est de la précarité !", lance Sylvain Collonge, président de la Confédération des jeunes chercheurs (CJC). Il s'indigne : "Mme Haigneré se targue d'avoir revalorisé l'allocation de recherche -versée à environ 25 % des doctorants-, mais cette revalorisation, initiée par le précédent gouvernement, est de 11 % en treize ans. Ce qui nous mène à peine au-dessus du smic ! Sans parler de tous ceux qui travaillent au noir dans les laboratoires, sans aucune couverture."

"PILOTAGE AUTORITAIRE"

Claude Allègre, ancien ministre de l'éducation nationale et de la recherche dans le gouvernement Jospin, fait une apparition en tête du cortège : "Nous avons un gouvernement de menteurs, accuse-t-il. Les labos sont en train de crever."Le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg, qui lui avait succédé au ministère, est à ses côtés : "J'avais mis en place un plan de gestion prévisionnelle de l'emploi scientifique qui prévoyait la création de 1 000 postes, rappelle-t-il. Ce gouvernement l'a non seulement abandonné, mais il a en plus supprimé 700 postes." Laurent Fabius, numéro deux du Parti socialiste, serre des mains. Des élus communistes du conseil régional, écharpe tricolore en bandoulière, regardent passer le défilé.

Pendant les deux heures qu'ils mettront à rejoindre les abords de l'hôtel Matignon, les manifestants passeront en revue leurs revendications, sur l'air de "Je cherche fortune" : déblocage "immédiat" des crédits non versés depuis 2002 ; arrêt du "pilotage autoritaire de la recherche" ; remplacement de tous les départs par des emplois de titulaires ; revalorisation des carrières.

L'intersyndicale, qui a demandé audience à Jean-Pierre Raffarin, s'est vue opposer une fin de non-recevoir. Une délégation espère être reçue malgré tout. Un responsable des renseignements généraux joue les intermédiaires, attend la réponse des services du premier ministre : "Même à nous, Matignon ne répond pas", dit-il. Des représentants des chercheurs rencontreront finalement trois membres du cabinet de M. Raffarin, ainsi que le directeur du cabinet de Claudie Haigneré.

Ils en ressortiront bredouilles, rapporte un membre de la délégation. Leurs interlocuteurs resteront sourds à la demande autour de laquelle s'est cristallisé le mouvement des chercheurs : un collectif budgétaire rétablissant les 550 postes statutaires supprimés en 2004. Le cabinet du premier ministre a simplement renouvelé la promesse que les établissements de recherche ne subiraient cette année "ni gel ni annulation de crédits". Et confirmé la création, déjà annoncée par Claudie Haigneré, d'une "mission chargée de procéder à l'examen contradictoire de la situation des crédits des laboratoires publics" (Le Monde du 30 janvier).

"Le gouvernement abandonne la recherche publique. Nous ne serons pas complices de cette catastrophe", prévient le biologiste Alain Trautmann, porte-parole du collectif. Celui-ci s'est donné le 9 mars comme "date butoir", pour mettre à exécution la menace de démission collective de leurs responsabilités à laquelle ont souscrit, indique-t-il, près de la moitié des directeurs d'équipes ou d'unités de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le tiers de ceux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Les syndicats de chercheurs annoncent, d'ici là, de nouvelles actions.

Pierre Le Hir

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 31.01.04

jon_arbuckle, 30.01.2004 à 17:04137425
Par Libération.fr

vendredi 30 janvier 2004
(Liberation.fr - 11:33)

"Le cannibale de Rotenbourg, Armin Meiwes, a été condamné vendredi à huit ans et demi de prison pour avoir tué et mangé sa victime, consentante. Le Parquet avait réclamé la détention à perpétuité pour «meurtre par plaisir sexuel», estimant que le meurtre rituel de l'informaticien berlinois était motivé par des pulsions sexuelles. Le tribunal allemand de Cassel n'a pas suivi non plus la défense, selon laquelle il s'agissait d'un suicide assisté ou «meurtre sur demande» passible d'un maximum de cinq ans de détention. Le procès, qui a duré deux mois, a révélé au grand public un univers de fantasmes extrêmes.

Armin Meiwes, 42 ans, avait posté une annonce sur l'Internet: «Cherche homme prêt à se faire manger». A la suite de ce message, l'ingénieur Bernd Juergen Brandes, 43 ans, s'était rendu dans sa grande maison à colombages de Rotenbourg, près de Cassel. Dans la nuit du 9 au 10 mars 2001, Armin a coupé le pénis de Bernd, qu'ils ont partiellement dégusté ensemble devant une caméra. Puis l'hôte a tué son invité avec son consentement. Le cannibale a reconnu avoir ensuite congelé 30 kg de chair humaine, dont il a consommé une vingtaine, puis s'être mis en quête d'un autre proie. Mais cette fois, ses annonces ont alerté la police, qui a découvert des restes de Bernd congelés lors de sa perquisition en décembre 2002.

Tout au long des audiences, Meiwes a semblé détendu, souriant de temps à autre, rectifiant certains détails. Selon le psychiatre Georg Stolpmann, l'accusé, abandonné par son père à l'âge de neuf ans, souffre de solitude et rêvait d'un ami qui ne le quitterait plus jamais. Après le départ de ses deux grands frères, il se retrouve seul avec une mère dominatrice, morte en 1999. Il s'était inventé depuis la puberté un jeune frère imaginaire, «Franky». Les deux expertises ont néanmoins écarté la nécessité d'un internement psychiatrique, en jugeant Armin Meiwes pleinement responsable de ses actes. Même s'il souffre d'une forme extrême de déviance mentale.

Selon Armin Meiwes, «il y en a des centaines et des milliers qui veulent se faire bouffer». Les enquêteurs ont recensé ainsi quelque 204 victimes potentielles avec lesquelles il était en contact. Le crime de cannibalisme n'est pas prévu par le Code pénal allemand. La législation étant assez confuse sur ce type de crime inhabituel, le verdict de vendredi pourrait faire jurisprudence."

Euh...Bon appétit quand même :o)

jon_arbuckle, 29.01.2004 à 13:07137134
Ah, j'ai oublié de dire : Cet article n'a été ni relu, ni amendé par son auteur, surtout le photographe :o)))

jon_arbuckle, 29.01.2004 à 13:04137133
Le nombre des violences policières en hausse en 2003 pour la sixième année consécutive.

LE MONDE | 27.01.04 | 16h54

"Depuis 19 mois, il n'y a pas eu une seule bavure", avait avancé en novembre M. Sarkozy sur France 2. Dix cas de blessures mortelles ont été relevés et les sanctions de policiers ont augmenté de 22 %.



Infographie : Augmentation régulière

Les faits allégués de violence commis par des policiers sont en hausse. L'année 2003 a été marquée par une augmentation de 9,1 % des saisines de l'inspection générale des services (IGS), la "police des polices" pour Paris et la petite couronne, et de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), qui couvre l'ensemble de la France. Cette dernière ne peut être saisie directement par les particuliers, contrairement à l'IGS.

"Depuis 19 mois, il n'y a pas eu une seule bavure", s'était avancé un peu vite le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, dans l'émission "100 minutes pour convaincre", le 20 novembre, sur France 2. Pourtant, l'année 2003 a été la sixième année consécutive de hausse des violences policières. Le total des saisines s'élève à 611, contre 560 en 2002 et 517 en 2001. Dix cas de blessures mortelles ont été enregistrés, contre 7 en 2002.

Le nombre de blessures ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) de plus de 8 jours est stable (87, contre 82 en 2002). En revanche, les cas de violences et blessures légères, avec des ITT de moins de 8 jours ou sans ITT, ont fortement augmenté, passant de 471 en 2002 à 514 l'an passé.

L'institution policière et les associations dans les quartiers difficiles ont, sans surprise, une lecture radicalement différente de cette évolution. Pour ces dernières, elle est une conséquence du traitement strictement répressif de la délinquance par le gouvernement ; pour la première, les violences illégitimes constituent des dommages collatéraux dans la reconquête des "zones de non-droit" mais ne portent en rien atteinte à la vertu policière.

"Le recul de la délinquance n'a pas été payé par un affaiblissement des règles déontologiques", a assuré Nicolas Sarkozy, à l'occasion de sa conférence de presse du 14 janvier, consacrée au bilan 2003 de son action. Le ministre de l'intérieur a cité ce jour-là un chiffre : celui des sanctions infligées après réunion de conseil de discipline, qui ont augmenté de 22 % en 2003 par rapport à 2002. Selon M. Sarkozy, cette hausse considérable s'expliquerait par une sévérité et une diligence sans précédent dans les procédures administratives, indice de la détermination de ses services à sanctionner tout écart de conduite. Toutefois, ces sanctions englobent quasiment tous les manquements déontologiques, dans lesquels les faits de violence ne constituent qu'une rubrique. En outre, elles concernent de nombreux incidents qui se sont produits avant 2003, de sorte qu'elles n'offrent pas une photographie fidèle du durcissement des interventions policières dans les quartiers difficiles sur l'année écoulée.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), vers lequel se tournent de nombreuses victimes de violences policières, souligne que ces dernières ne reçoivent pas un traitement judiciaire approprié. "Systématiquement, les plaintes simples sont classées sans suite, souligne Emmanuelle Le Chevalier, du MRAP Paris. On se porte partie civile pour qu'il y ait ouverture d'une instruction, mais cela prend plusieurs mois, alors que pour outrages et rebellions, les gens passent toujours en comparution immédiate."

Bruno Beschizza, secrétaire général du syndicat Synergie-officiers, assure que la police n'est pas plus violente que dans le passé. "Nous sommes la profession la plus surveillée, explique-t-il. Les policiers travaillent sous le contrôle du magistrat, via le code de procédure pénale, du ministre de l'intérieur, via le code de déontologie, et de l'opinion publique, viales médias qui donnent de l'écho au moindre incident."

Pour sa part, Jean-Luc Garnier, secrétaire général d'Alliance (gardiens de la paix), ne se montre guère surpris par l'augmentation des violences policières ; il les met en relation avec le difficile retour à l'ordre dans les banlieues. "On est dans une société totalement déstructurée, explique-t-il. Pour un adolescent, la seule référence, même négative, est le flic, la seule autorité à essayer de jouer son rôle. Les policiers ne peuvent pas gérer seuls les problèmes de société, mais qui va le faire si on n'y va pas ?" Cette mission impossible a également un prix, celui du nombre de blessés et de morts. La police a payé "un lourd tribut", selon M. Sarkozy, à la lutte contre la délinquance. En 2003, 3 754 policiers ont été blessés et 9 autres sont morts.

Du côté du Syndicat national des policiers en tenue (SNPT, gardiens de la paix et gradés), on préfère voir dans les violences policières une conséquence de la culture du résultat, chère à M. Sarkozy, qui "pousse les collègues à la faute et les met en danger", selon son secrétaire général Gérald Noulé. Ce dernier considère que la "réponse du gouvernement n'est pas adaptée. On ferait mieux de s'interroger sur les mécanismes qui conduisent la société à devenir de plus en plus violente".

Piotr Smolar

J-C, 28.01.2004 à 14:04136966
Côté filles, côté garçons

LE MONDE | 27.01.04

Ils sont plus actifs, elles préfèrent le dialogue, et cela commence dès la naissance. Question de nature ou poids de la pression sociale ?

En publiant Du côté des petites filles, Elena Gianini Belotti rencontra un vif succès auprès des spécialistes de l'éducation. L'ouvrage dénonçait l'orientation psychologique dont les filles restaient victimes et soutenait qu'en appliquant à chacun une égalité de traitement, tous se développeraient "indépendamment du sexe auquel ils appartiennent". C'était en 1974. "Comme un garçon", Sylvie Vartan rêvait de n'avoir "peur de rien" (avant de conclure, résignée, n'être "qu'une fille"), les mouvements féministes avaient le vent en poupe, les parents, après Mai 68, juraient qu'ils offriraient des Meccanos à leurs filles et des poupées à leurs fils. On allait voir ce qu'on allait voir.

Trente ans plus tard, qu'a-t-on vu ? Rien, ou presque. Dans nos écoles mixtes, certes, tous sont tenus d'apprendre les mêmes matières au même rythme. Mais, sitôt franchie la porte des classes, la ségrégation sexuelle des enfants bat son plein. De la maternelle au collège, les cours de récréation offrent toutes le même spectacle : les garçons au milieu, occupant collectivement l'espace et jouant des biceps ; les filles en périphérie, explorant par petits groupes les délices du dialogue intime. De même, à la maison, plébiscitent-ils petites voitures, football et jeux vidéo, tandis qu'elles préfèrent la danse et les Barbie. Si les inégalités en faveur des garçons se réduisent peu à peu, la différence de comportement entre les deux sexes, elle, demeure. Irréductiblement.

Est-elle de nature ou de culture ?"Quelles que soient les parts respectives de l'inné et de l'acquis, certaines manifestations comportementales paraissent clairement liées au genre", constate Gaïd Le Maner-Idrissi, psychologue à l'université Rennes-II et spécialiste des manifestations précoces de l'identité sexuée. "Les garçons sont plus agressifs et ont un niveau d'activité physique plus important. Les filles possèdent des capacités interactives plus élaborées et recherchent davantage la présence et la proximité des adultes."Corrélées par d'innombrables études de psychologie du développement, ces tendances sont connues de longue date. Mais l'on sait moins, sans doute, qu'elles sont perceptibles dès la toute première enfance.

Des exemples ? Dès les premiers mois de sa vie, un garçon se montrera d'humeur changeante et plus difficile à consoler qu'une fille. Dès l'âge de six mois, elle reconnaîtra mieux les visages que lui et décodera avec plus de finesse les émotions qui s'y inscrivent. Lui sera plus alerte, elle plus souriante. Elle vocalisera plus et parlera avant lui, mais il sera souvent le premier à se déplacer... Ces assertions, bien évidemment, ne retracent que les grandes lignes du développement des unes et des autres. Mais elles sont suffisamment étayées et concordantes pour permettre d'affirmer qu'il existe, dès l'âge le plus tendre, une réelle différence de comportement entre les sexes.

Les gènes ou les hormones peuvent-ils expliquer pourquoi bébé fille verra la vie en rose et bébé garçon en bleu ? En partie, peut-être. Depuis une dizaine d'années, de nombreux travaux, anglo-saxons pour l'essentiel, tendent en tout cas à montrer que les capacités cognitives - donc la façon d'aborder le monde environnant - ne se conjuguent pas à l'identique au masculin et au féminin. Parmi les plus convaincants : ceux de la psychologue canadienne Doreen Kimura (université Simon-Frazer, à Vancouver), pour qui les différences d'aptitudes langagières, mathématiques, spatiales ou manuelles constatées entre filles et garçons proviendraient d'une organisation cérébrale légèrement distincte selon le sexe.

De même, la tendance plus prononcée des garçons à l'agressivité - observée à tout âge, dans toutes les sociétés, et que l'on retrouve également chez les grands primates - serait-elle directement liée au taux d'hormones sexuelles. La preuve : que ce taux soit modifié expérimentalement, et le comportement change... Pour nombre de chercheurs, la biologie ne représenterait toutefois qu'une infime composante de ce qui détermine un nouveau-né à "devenir" garçon ou fille. L'essentiel provenant, et bien plus vite qu'on ne le soupçonne, de l'identité sexuée que les parents et la société projettent sur lui.

A cent étudiants, montrez le film d'un bébé qui crie à la vue d'un pantin sortant de sa boîte, en leur disant qu'il s'agit d'un garçon ; à cent autres, passez le même film, en désignant le même bébé comme une fille. Demandez aux spectateurs d'interpréter les cris du nourrisson. "Il est en colère" sera la réponse majoritaire dans le premier cas ; "elle a peur", dans le second. L'expérience, menée en 1976, est restée célèbre. Selon Gaïd Le Maner-Idrissi, elle donnerait probablement les mêmes résultats aujourd'hui.

" On y prête rarement attention dans la vie de tous les jours, mais le poids de la pression sociale sur le développement de l'enfant est énorme. Et vous n'imaginez pas à quel point l'attitude des parents et de l'entourage est différente face à un bébé fille et à un bébé garçon", affirme la psychologue. Plusieurs études récentes soulignent en effet combien les relations entre la mère et son nouveau-né, dès les premiers jours de sa vie, varient selon son sexe.

La réponse maternelle serait mieux adaptée au rythme alimentaire du garçon qu'à celui de la fille ; il recevrait plus de caresses d'apaisement, elle, plus de paroles et de sourires... Plus étonnant encore : il y a une quinzaine d'années, une équipe de médecins français a montré qu'une mère, tout de suite après l'accouchement, ne prenait pas son bébé dans les bras de la même manière selon qu'il était fille ou garçon ! "Au-delà des différences des sexes liées à la biologie ou au tempérament, on assiste à une mise en place très précoce de modulations interactives de la mère et de son bébé en fonction du genre", confirme la pédopsychiatre Gisèle Danon. Partenaires permanents de la relation qui s'instaure, tous deux vont ainsi construire ensemble, et à leur insu, la future identité sexuée du nouveau-né.

Ensuite viendront le père, la famille, l'entourage proche. Autant de femmes et d'hommes qui, tous, imprimeront à l'enfant le stéréotype de leur propre genre - ou de l'autre. Un "effet différenciateur" qui se reflétera dans leurs propos ("Un garçon ne pleure pas", "Une fille ne se bat pas"), dans leurs exigences (elle reçoit plus de pressions pour être obéissante et responsable, lui pour réussir et être autonome), dans les activités qu'ils lui proposeront.

"Les parents habillent l'enfant, l'entourent de jouets et d'accessoires convenant à son sexe et s'assurent donc de mettre à sa disposition un environnement différencié très tôt dans sa vie. Et l'entourage social au sens large (crèche, école, médias) y participe aussi de façon non allusive", renchérissent Chantal Zaouche-Gaudron et Jean Le Camus. Psychologues à l'université de Toulouse-Le Mirail, tous deux ont beaucoup travaillé sur les processus de sexuation et de socialisation du jeune enfant et sur le rôle que joue le père dans leur mise en place.

Un rôle non négligeable, puisqu'il apparaît que "les pères, plus que les mères, participent de façon active à la différenciation des caractères sexués (jouets, traits de personnalité)". Faut-il s'en étonner ? Les hommes se montrent globalement plus attachés que les femmes au respect des normes culturelles relatives aux rôles sexués. Il appartiendra peut-être aux "nouveaux pères" de demain de modifier la donne. Du côté des petites filles comme des petits garçons.

Catherine Vincent

At'chao !

Sylvain Ricard, 26.01.2004 à 17:59136590
Les valeurs du jour à Paris - SANOFI et AVENTIS
(AOF) - C'était un serpent de mer, c'est devenu une réalité. Après de nombreuses rumeurs de presse et des démentis la semaine dernière, Sanofi-Synthélabo a annoncé ce matin sa volonté de racheter un groupe plus grand que lui, le franco-allemand Aventis (Paris: FR0000130460 - actualité) . Si le marché n'est pas surpris, il devrait néanmoins faire part de son inquiétude relative au caractère hostile de l'offre qui donnerait naissance au deuxième groupe pharmaceutique mondial, derrière l'américain Pfizer (NYSE: PFE - actualité) .
Les investisseurs réagiront seulement à partir de 15h00 cet après-midi, heure d'ouverture de la cotation des titres Sanofi et Aventis.

Sanofi-Synthélabo a annoncé ce matin, avant l'ouverture de la Bourse de Paris, une offre hostile en titres et numéraire sur les actions d'Aventis. Un projet d'offre a été déposé à Paris et le sera dans les prochains jours aux Etats-Unis et en Allemagne. Il a été approuvé à l'unanimité hier soir par le conseil d'administration de Sanofi et est pleinement soutenu par les deux principaux actionnaires du groupe, Total (Paris: FR0000120271 - actualité) et L'Oréal (Paris: FR0000120321 - actualité) .

Dans son communiqué, Sanofi estime que l'offre est relutive sur le résultat net ajusté par action des activités stratégiques dès 2004. De plus, elle est jugée attractive pour les actionnaires d'Aventis, avec une prime de 15,2% sur la moyenne des cours du mois se terminant le 21 janvier 2004, ce qui valorise chaque action Aventis à 60,43 euros. Aventis a clôturé vendredi sur une hausse de 1,68 % à 57,55 euros.

Les principales caractéristiques de l'offre sont les suivantes :
- Offre principale mixte: 5 actions Sanofi et 69 euros en numéraire pour 6 actions Aventis;
- OPE subsidiaire en actions Sanofi: 35 actions Sanofi pour 34 actions Aventis;
- OPA subsidiaire: 60,4 euros en numéraire pour chaque action Aventis
Les actionnaires d'Aventis sont libres de choisir l'une ou l'autre ou une combinaison des différentes offres. Toutefois, la taille des offres subsidiaires sera ajustée de sorte que la proportion totale de l'offre, soit 81% en titres et 19% en numéraire, soit toujours respectée.

L'offre est soumise aux conditions suspensives de l'obtention de plus de 50% du capital et des droits de vote d'Aventis sur une base totalement diluée et à l'achèvement de la revue par les autorités américaines de la concurrence.
Une assemblée générale de Sanofi sera convoquée en vue d'approuver l'émission des titres devant rémunérer les apports à l'offre.

Sanofi estime que la clôture de l'offre devrait intervenir au cours du deuxième trimestre 2004.

Ajoutons que le groupe français prévoit 1,6 milliard d'euros par an avant impôt de synergies attendues de ce rapprochement. Leur réalisation est prévue à hauteur de 10% en 2004, 60% en 2005 et 100% en 2006. Les coûts d'intégration et de restructuration associés sont estimés à environ 2 milliards d'euros.

L'AMF qui a été saisie ce matin à 7h00 de ce projet, déposé par BNP Paribas (Paris: FR0000131104 - actualité) et Merrill Lynch Capital Markets agissant pour le compte de la société Sanofi-Synthélabo, a demandé à Euronext Paris de différer l'ouverture de la cotation des titres Aventis et Sanofi à 15 heures ce jour.

Peu d'analystes ont déjà eu le temps de s'exprimer sur ce projet, alors qu'une réunion de présentation se tient à partir de 10h00. Néanmoins, le bureau d'étude Fideuram Wargny attire l'attention sur le fait qu'Aventis pourrait faire appel à un chevalier blanc si l'offre lui paraît peu valorisante, "ce qui nous paraît probable" précise l'analyste. Parmi les chevaliers blancs potentiels les plus concernés, Fideuram Wargny cite les groupes américains GlaxoSmithKline (London: GSK.L - actualité) , Bristol-Myers Squibb ou Eli Lilly.

D'autres bureaux d'étude à l'image d'Exane parient depuis plusieurs mois sur le succès d'un rapprochement entre Sanofi et Aventis estimant qu'un "mariage de raison" se justifierait par "la convergence des grandes problématiques de deux groupes autour de 2004". La nouvelle entité aurait en effet un profil de risque bien meilleur que les deux groupes isolés. Elle donnerait notamment naissance au deuxième groupe mondial de la pharmacie en termes de chiffre d'affaires (27,2 Md$), encore loin derrière l'américain Pfizer (38,8 Md$) mais devant le britannique GlaxoSmithKline et l'américain Merck.

Le caractère hostile de l'offre annoncée ce matin devrait représenter l'un des principaux sujets d'attention de la plupart des bureaux d'études et des investisseurs. D'autant plus qu'une fusion "entre égaux" était possible puisque les deux groupes affichent des capitalisations boursières semblables, de l'ordre de 43 milliards d'euros même si le chiffre d'affaires de Sanofi est nettement inférieur à celui d'Aventis.

Si son offre réussit, Sanofi devra affronter un autre grand problème, celui du coût social d'une telle opération. En effet, les deux groupes sont fortement présents en Europe et surtout en France. Aventis emploie 26000 personnes dans l'Hexagone pour un effectif total de plus de 78000 employés, tandis que Sanofi regroupe 12500 salariés sur un total de 32400 personnes. Une situation d'autant plus délicate que les groupes pharmaceutiques européens ont avant tout besoin de se renforcer sur un marché clé, les Etats-Unis.

Nous ne connaîtrons la réaction des investisseurs qu'à partir de 15h00 cet après-midi, heure d'ouverture en différée des titres Sanofi et Aventis. On peut d'ores et déjà prévoir qu'Aventis bénéficiera de son statut de cible et d'une potentielle surenchère à l'offre de Sanofi.

(L.G.)


(AOF) EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

AMF (Autorité des marchés financiers)
L'autorité des marchés financiers est née du rapprochement de la COB, du CMF et du CDGF (conseil de discipline de la gestion financière). Créée par la loi de sécurité financière du 1er août 2003, cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l'efficacité et la visibilité de la régulation des marchés. L'AMF aura quatre missions principales, réglementer, autoriser, surveiller et sanctionner. Ses compétences s'étendront aux opérations et informations financières, aux produits d'épargne collective, aux marchés, aux professionnels, sur lesquels elle peut exercer des contrôles ou lancer des enquêtes.

OPA (Offre publique d'achat)
Opération par laquelle une entreprise (l'initiateur) informe les actionnaires d'une société cotée (la cible) son intention d'acheter tous les titres qui lui seront présentés pendant un certain délai, à un prix déterminé, payable en espèces.
De cette façon, l'initiateur espère prendre le contrôle de la société cible. Une OPA est, en général, une opération très positive pour les actionnaires de la société cible, car l'initiateur offre un prix supérieur au cours boursier en vigueur pour que les actionnaires aient intérêt de vendre leurs actions. Le déroulement d'une OPA est très surveillé par les autorités de marché qui s'assurent de la transparence et de l'égalité de traitement des actionnaires.

OPE (offre publique d'échange)
Au lieu d'un paiement en espèces, comme dans le cas d'une OPA (offre publique d'achat), l'initiateur va offrir ses propres titres en échange de ceux de la société cible. La parité d'échange dépend de la valeur relative des deux sociétés. Cette opération ne donne pas lieu à une sortie de trésorerie pour l'initiateur.

Synergie (Paris: FR0000032658 - actualité)
On parle de synergie lorsqu'on veut évaluer la création de valeur résultant d'un rapprochement entre deux entreprises. Ces synergies peuvent se traduire de deux façons différentes : soit elles s'expriment via des sources de revenus complémentaires par le développement de nouvelles activités ou la mise en Ïuvre de complémentarités commerciales, soit elles se réalisent par des réductions de coûts, grƒce à des économies d'échelles par exemple.

pessoa, 22.01.2004 à 0:34135809
Au troisième trimestre 2003, la construction de logements neufs est toujours très dynamique. Le nombre de ventes réalisées témoigne d‘un marché toujours très actif, la demande étant supérieure à l‘offre. Dès lors, le délai d’écoulement des stocks reste bas et les prix se maintiennent à des niveaux exceptionnels. Le marché est spécialement actif dans les deux Savoie.

L’offre nouvelle totale, c’est-à-dire les mises en vente de logements, qu’ils soient individuels ou collectifs, s’élève à 3 388 logements. C'est moins qu'au second trimestre, mais le nombre de logements mis en vente reste très élevé, supérieur de 9 % au niveau du troisième trimestre 2002. En particulier, le nombre de maisons individuelles proposées à la vente est en progression continue depuis 4 trimestres.

Les ventes de logements neufs connaissent un léger repli (3 883 logements vendus pour 4  232 au second trimestre). Mais le troisième trimestre de l’année est toujours le plus calme. En réalité, avec un volume de ventes supérieur de 50 % au même trimestre de l’année précédente, l’été 2003 vient couronner une année particulière active pour la vente de logements neufs.

Les ventes progressant plus vite que les mises sur le marché, le stock de logements disponibles est particulièrement faible : un peu plus de 6 000 logements.

Le délai d’écoulement reste donc également à son minimum depuis le début de l’année, soit 8 mois. Il était de 12 mois il y a un an. Le marché est donc toujours tendu.

Le marché du logement individuel étant de taille restreinte, les commentaires suivants auront trait au seul marché de l’immobilier collectif (y compris les résidences de vacances et de services). De plus, la spécificité des stations de sports d’hiver, nombreuses dans la région, nous conduit à scinder l’étude du marché du neuf en deux secteurs.

SECTEUR HORS STATIONS

Près de 90 % des mises en vente de logements collectifs neufs se situent dans ce secteur.

Les mises en vente de logements collectifs sont en léger recul par rapport au troisième trimestre 2002. Toutefois, l’activité est encore soutenue. Si le nombre de nouveaux programmes est réduit à Lyon et modéré à Grenoble, l’offre est plus dynamique à Saint-Etienne, Valence et autour du lac Léman.

Les ventes d’appartements sont au nombre de 2 929. C’est un niveau très élevé pour un troisième trimestre ( 34 % par rapport au 3ème trimestre 2002). Les ventes sont en recul dans le grand Lyon ou à Saint-Etienne, mais elles progressent à Valence ou en Haute-Savoie.

Le nombre de logements disponibles est au plus bas, avec 4 600 logements proposables à la vente. Ce stock diminue pour le quatrième trimestre consécutif (- 26 % en un an). C‘est dans le grand Lyon que le stock de logements proposables à la vente s’est le plus réduit, mais l’offre est basse partout, comme en témoignent des délais d’écoulement partout très faibles, à l’exception de Saint-Etienne.

Conséquence de ce déséquilibre entre l’offre et la demande, les prix moyens de vente au m² connaissent une nouvelle hausse ce trimestre, la septième consécutive. Avec 2 153 € au m², le prix du neuf a progressé de 12 % par rapport au troisième trimestre 2003. La hausse des prix est remarquable à Grenoble (le prix du m² y est plus élevé que sur le grand Lyon ce trimestre), ainsi qu’à Valence et dans la région lémanique.

Les appartements de 2 et 3 pièces sont les plus demandés. Ces appartements contribuent à 85 % de la hausse d’activité depuis un an, alors que les studios et les logements de plus de quatre pièces sont stables.

SECTEUR DES STATIONS
(Isère, Savoie, Haute-Savoie)

Le nombre de mises en ventes est relativement élevé : plus de 300 nouveaux appartements, alors que l‘été n‘est pas habituellement la période privilégiée pour l‘immobilier dans les stations de sport d‘hiver. Les stations de Haute-Savoie sont les principales bénéficiaires de la vigueur de l’activité

Avec 469 réservations de logements, les ventes sont à un niveau comparable à celui du deuxième trimestre. Elles progressent de 70 % par rapport au 3ème trimestre 2002. C'est la Haute-Savoie qui profite le plus de cette croissance.

Le parc de logements disponibles s’est réduit dans tous les massifs.

Les prix ont légèrement diminué après avoir atteint des sommets. Avec près de 3 400 € par m², ils restent toutefois assez hauts. L’évolution est la même dans les trois département alpins.








<Le marché immobilier étudié dans ce dossier concerne uniquement les permis de construire de 5 logements et plus.
Selon qu’il s’agisse de communes urbaines ou de stations, ce marché ne présente pas les mêmes caractéristiques. De ce fait, l’étude du marché du logement est réalisée en deux secteurs : le marché immobilier « hors stations » et le marché immobilier des stations.
L’activité décrite dans ce dossier est, sauf mention contraire, relative au seul marché de l’immobilier collectif (y compris les résidences de vacances et de services).
A titre d’information, au 2éme trimestre 2003, les maisons individuelles représentent 9 % des mises en ventes et 10 % des réservations.

jon_arbuckle, 21.01.2004 à 22:55135795
Ouép, comme vous pouvez le constater, on a des discussions passionnantes avec léon ;o)))

Léon le Wacky, 21.01.2004 à 21:21135784
Puisqu'on parlait tout à l'heure de cystite avec Jon... ;o)

Cystite

Il s'agit d'une inflammation de la vessie qui touche principalement les femmes. Elles est provoquée par des bactéries qui parviennent à remonter dans l'urètre jusqu'à la vessie. Le besoin d'uriner est fréquent, la miction (action d'uriner) est douloureuse ou s'accompagne de sensations de brûlures, l'urine est trouble, parfois tachée de sang. Toutes les cystites sont à prendre en charge par le médecin, sauf celles de la femme jeune et en bonne santé.




Boire beaucoup, ce qui nettoie les voies urinaires.

Un usage excessif de sprays intimes ou de lavages vaginaux irrite la peau de cette région et facilite la pénétration de germes infectieux.

Pour prévenir les cystites à répétition qui surviennent suite à des rapports sexuels, boire beaucoup avant et uriner immédiatement après pour éliminer les éventuels agents infectieux.

Vider la vessie dès que le besoin s'en fait sentir.


J-C, 21.01.2004 à 14:23135707
Quelques conseils de taille pour obtenir des rosiers abondamment fleuris

LE MONDE | 21.01.04

Continuons avec la taille des rosiers grimpants. Ceux qui ont une floraison plus ou moins continuelle du printemps aux premiers froids, ou ceux qui fleurissent en deux grandes vagues successives, doivent être taillés maintenant. Ceux qui ne fleurissent qu'une fois devront l'être aussi, mais leur taille aura une fonction un peu différente. Notons que ces derniers ne sont pas remontants puisque cette appellation ne signifie pas "grimpants", comme certains jardiniers de fraîche date pourraient le croire.

Les rosiers grimpants remontants verront donc leurs grandes branches de l'année courbées pour favoriser la pousse d'un maximum de bourgeons tout le long de la tige. Si une vieille branche présente une végétation manquant de vigueur, ou si elle s'est mise à croître exagérément à son extrémité et près d'une nouvelle, il ne faut pas hésiter à la supprimer le plus près possible de son point de naissance afin qu'elle cède sa place à une jeune pousse.

Si cette tige est plus grosse que le pouce, ce qui est fréquent, badigeonner la plaie occasionnée par les lames d'un sécateur robuste et propre par un baume qui aidera la cicatrisation, genre goudron de Norvège. S'il faut user d'une petite scie, il faudra ensuite retailler la plaie. Seul un couteau à greffer bien affûté et bien propre permet de mener à bien cette délicate opération car il faut que la coupe soit nette et ne donne pas lieu à un bourrelet de tissus hachés. Certains rosiers vigoureux présentent en effet une fâcheuse tendance à nécroser leurs tissus. C'est seulement après on pourra enduire de goudron de Norvège.

La taille de floraison consistera, quand vieilles et nouvelles branches seront arrangées pour le mieux, à tailler sur les vieilles branches restantes toutes les pousses latérales nées l'année passée. Le faire à trois, quatre ou cinq yeux en partant de la branche charpentière, de façon, là encore, que seuls les bourgeons situés au bout de ses pousses latérales se mettent à fleurir.

Plus un rosier est vigoureux, plus on taille long. Moins il l'est, plus il devra être court. Cette recommandation vaut aussi pour les rosiers nains. Elle se comprend aisément par le fait qu'une plante vigoureuse a plus de sève pour alimenter de nombreux bourgeons qu'une autre à la pousse plus faible.

Si des branches nées sur les charpentières qui partent des tiges qui sortent du sol poussent vers le mur, soit on les démêlera pour les faire passer devant, soit on les supprimera, particulièrement si elles sont tordues, ce qui est fréquent. Sur certains murs anciens montés au mortier de chaux et dont les pierres ménagent des anfractuosités, faute d'être jointoyées convenablement, il arrive qu'une de ces branches produise des racines, ce qui n'est pas bon pour le mur. Faire bien attention, lorsqu'on tire sur une branche, que des pierres ne viennent avec. Surprise désagréable et peur garantie, sans compter le risque représenté par cette chute de pierres. Expérience vécue personnellement avec un rosier Excelsa poussant sur un mur plein ouest, après un automne bien arrosé et une période de fortes gelées.

ATTENTION, FRAGILE !

Après quoi on vérifiera bien les attaches du rosier. Un conseil au sujet des rosiers poussant contre un mur : il faut impérativement le contraindre à ne pas dépasser la hauteur du mur ou celle de la façade de la maison, car le rosier déporte alors toute sa végétation dans la partie éclairée de tous côtés et se dégarnit alors immanquablement sur toute sa partie contre le mur. En fait, la taille du rosier grimpant consisterait presque à lui interdire de pousser vers le haut, ce qui est sa tendance naturelle. Vu de profil, un rosier bien taillé ne doit pas avoir une branche qui s'éloigne de son support de plus d'une petite trentaine de centimètres.

Les vieux rosiers non remontants, genre Excelsa ou Dorothy Perkins que l'on appelle parfois rosiers pompons, tant leurs fleurs regroupées en bouquets sont bien rondes, sont finalement les plus faciles à conduire. Chaque hiver ou tous les deux hivers, il faut les détacher de leur support et étaler les branches au sol pour les séparer les unes des autres. Pas de quartier.

Toutes celles ayant fleuri l'année précédente ou les deux années précédentes sont coupées à ras pour être remplacées par la fleur de l'année précédente. Ensuite, on rattache les branches qui restent en les arrangeant de façon qu'elles soient bien réparties sur le support. Il est même bien de les faire se croiser tant elles sont fines et souples. L'effet en juin-juillet sera superbe. Attention, toutefois, de ne pas pratiquer cela si le rosier a déjà commencé à pousser, car ses jeunes pousses sont fragiles et cassent net.

On peut aussi, dans de grands jardins, les laisser livrés à eux-mêmes tant ils se débrouillent fort bien comme ça. On en connaît des centenaires poussant dans des jardins en talus. Au fil du temps, ils sont devenus d'énormes masses qui sont rabotées, de temps à autre, à la cisaille à haies ! Ces rosiers poussent mieux sur leurs racines que greffés. Lors de la plantation, il faut donc enterrer le point de greffe. Leur seul défaut est de souffrir de l'oïdium, qui les recouvre de farine blanche et gêne l'épanouissement des roses. Dans un endroit aéré et une terre humide, ils en souffrent nettement moins, au point de ne nécessiter aucun traitement. Contre un mur chaud, ils sont... minables.

Alain Lompech

At'chao !

spirou2733, 08.01.2004 à 15:16132699
Quelques chiffres pour changer :

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Type 'demo()' for some demos, 'help()' for on-line help, or
'help.start()' for a HTML browser interface to help.
Type 'q()' to quit R.

> raisin<-read.table("ftp://pbil.univ-lyon1.fr/pub/cours/MAB2/raisin.txt",h=T)
> attach(raisin)
> raisin
groupe x y
1 1 3.68 17.5
2 1 3.66 16.6
3 1 3.54 17.1
4 1 3.55 14.8
5 1 3.60 13.9
6 1 3.47 13.8
7 1 3.39 12.8
8 2 3.59 13.4
9 2 3.61 14.5
10 2 3.40 13.4
11 2 3.49 13.4
12 2 3.43 11.7
13 2 3.50 12.9
14 2 3.56 12.0
15 2 3.45 11.3
16 2 3.42 11.3
17 2 3.48 11.5
18 2 3.32 10.6
> ploy(x,y)
Error: couldn't find function "ploy"
> plot(x,y)
> groupe<-as.factor(groupe)
> lmx<-lm(y~x)
> anova(lmx)
Analysis of Variance Table

Response: y
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
x 1 38.998 38.998 20.155 0.0003716 ***
Residuals 16 30.959 1.935
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
> plot(x,y,type="n")
> points(x[groupe=="1"],y[groupe=="1"],pch=10)
> points(x[groupe=="2"],y[groupe=="2"],pch=14)
> lines(x[groupe=="1"],predict(lmx)[groupe=="1"])
> lines(x[groupe=="2"],predict(lmx)[groupe=="2"])
> lmfact<-lm(y~groupe)
> summary(lmfact)

Call:
lm(formula = y ~ groupe)

Residuals:
Min 1Q Median 3Q Max
-2.4143 -1.0636 -0.3890 1.0364 2.2857

Coefficients:
Estimate Std. Error t value Pr(>|t|)
(Intercept) 15.2143 0.5606 27.141 8.27e-15 ***
groupe2 -2.8506 0.7171 -3.975 0.00109 **
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1

Residual standard error: 1.483 on 16 degrees of freedom
Multiple R-Squared: 0.4969, Adjusted R-squared: 0.4655
F-statistic: 15.8 on 1 and 16 DF, p-value: 0.001087

> anova(lmfact)
Analysis of Variance Table

Response: y
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
groupe 1 34.762 34.762 15.804 0.001087 **
Residuals 16 35.194 2.200
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
> lmadd<-lm(y~x groupe)
> anova(lmadd)
Analysis of Variance Table

Response: y
Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F)
x 1 38.998 38.998 33.984 3.316e-05 ***
groupe 1 13.746 13.746 11.979 0.003492 **
Residuals 15 17.213 1.148
---
Signif. codes: 0 `***' 0.001 `**' 0.01 `*' 0.05 `.' 0.1 ` ' 1
> predict'lmadd)
Error: syntax error
> predict(lmadd)
1 2 3 4 5 6 7 8
16.63202 16.40388 15.03503 15.14910 15.71946 14.23654 13.32397 13.64952
9 10 11 12 13 14 15 16
13.87766 11.48218 12.50882 11.82439 12.62289 13.30731 12.05253 11.71032
17 18
12.39475 10.56962
> plot(lmadd)
Hit to see next plot:
Hit to see next plot:
Hit to see next plot:
Hit to see next plot:

Bon OK, je sors ;o)

J-C, 06.01.2004 à 15:41132240
La laborieuse reconstitution des forêts dévastées par les tempêtes

LE MONDE | 01.01.04

En décembre 1999, les vents soufflant entre 140 et 170 km/h ont abattu des centaines de milliers d'arbres, surtout en Lorraine et en Aquitaine. Quatre ans plus tard, les résultats des études scientifiques privilégient la régénération naturelle, de préférence au reboisement artificiel.

Le 26 décembre 1999 , Lothar, puis, les 27 et 28, Martin traversaient la France et une partie de l'Europe, saccageant de vastes territoires. Plus que des tempêtes, ce furent de véritables ouragans, la vitesse des vents dépassant souvent 140 km/h, voire 170 km/h. Bilan : une véritable catastrophe, en France surtout, où l'on a dénombré plus de 90 morts. On se souvient des images de désolation, bâtiments démolis, toitures envolées, jardins, parcs et paysages dévastés, des centaines de milliers d'arbres à terre formant de larges plaies au travers des massifs boisés.

Le volume total de bois à terre dans les forêts françaises dépasse certainement l'estimation initiale de 140 millions de mètres cubes. La forêt privée, qui couvre 74 % de la superficie forestière de la France, a évidemment été la plus touchée. Sur le plan économique, le préjudice dû au bois renversé atteindrait 6 milliards d'euros, selon l'évaluation du laboratoire d'économie forestière de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).

Cette catastrophe sans précédent a provoqué un fort traumatisme aussi bien au niveau des écosystèmes forestiers et du paysage que dans les esprits. Au point que plusieurs programmes de recherche ont été lancés pour évaluer l'impact de ces tempêtes, mieux en comprendre les causes et limiter, si possible, les effets d'éventuelles tempêtes à venir. Le ministère de l'agriculture a très vite commandé à l'INRA et à l'Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref) une expertise collective sur "les tempêtes, la sensibilité des forêts et leur reconstitution". Il ne s'agit pas d'une recherche à proprement parler, mais d'une revue des études et des connaissances par une large palette de scientifiques et de gestionnaires forestiers français et étrangers.

Il ressort de ces travaux que ces deux tempêtes ne sont pas forcément à mettre au compte d'un changement climatique et d'un réchauffement de la planète. En réalité, en l'état actuel des choses, on ne peut pas se prononcer sur ce point. Ce que l'on sait, en revanche, c'est que peu d'arbres et de forêts résistent à des vents de 140 km/heure ! Mais l'ampleur des dégâts est surtout liée à l'évolution des forêts françaises depuis la fin du XIXe siècle. "Non seulement les surfaces forestières se sont accrues, mais le nombre d'arbres à l'hectare a augmenté, tandis que leur hauteur a gagné plus de 10 mètres", explique Sébastien Drouineau, qui à l'époque travaillait au Groupement d'intérêt économique de recherche sur les écosystèmes forestiers (Ecofor) et fut l'un des signataires de l'étude.

La hauteur de l'arbre et l'envergure de sa partie feuillue, le houppier, jouent un rôle primordial dans la stabilité de l'arbre face au vent. Et chaque espèce ayant une forme de frondaison - donc une prise au vent - particulière, aucune ne réagit de la même manière. Lors d'une étude menée dans plusieurs forêts de Lorraine, une équipe coordonnée par Francis Colin, chercheur dans une unité mixte INRA-Engref (Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts) de Nancy, montre que les hêtres abattus par la tempête sont généralement plus gros et plus hauts que ceux restés sur pied, alors que pour les chênes aucun paramètre morphologique de ce type ne permet de discriminer les arbres mis à terre de ceux qui sont restés debout. Les contraintes du sol - engorgement, compacité, structure, présence d'argile, de calcaire... - et leurs effets sur l'ancrage des arbres sont aussi des facteurs importants de stabilité. Le système racinaire du hêtre, par exemple, est nettement plus sensible aux contraintes du sol que celui du chêne.

"NE PAS FAIRE TROP"

De vent dans les branches, toujours, il est question dans l'étude Venfor, que dirige Yves Brunet, de l'INRA. Pourquoi l'arbre tombe-t-il ou se casse-t-il en réponse à des turbulences ? Comment prédire les mouvements de l'arbre au vent ? Comment circule le vent dans les massifs forestiers et quelles sont les interactions vent-arbre au voisinage des lisières ? Quelle est l'influence de la structure du paysage sur l'écoulement turbulent ? Telles sont les multiples questions auxquelles l'équipe tente de répondre par l'analyse des dégâts sur les sites, bien sûr, mais surtout en s'aidant de maquettes informatiques pour la description de l'architecture des arbres et des peuplements et de maquettes physiques en soufflerie pour les simulations d'écoulement et les interactions vent-structure.

Par ailleurs, des expérimentations sur parcelles sont menées, notamment en Lorraine - avec l'Aquitaine, la région la plus touchée -, pour étudier la dynamique de la végétation après la tempête et mieux utiliser son potentiel de régénération naturelle. Contrairement aux actions de reboisement artificiel pratiquées lors des tempêtes précédentes, tout le monde s'accorde aujourd'hui pour préconiser une régénération naturelle, "soit en laissant pousser directement des espèces à valeur économique, soit en laissant se développer des espèces à l'ombre desquelles on pourra planter des espèces intéressantes comme le hêtre ou le sapin, qui ne pousse qu'à l'ombre", explique Jean-Claude Rameau, professeur d'écologie forestière à Nancy et chercheur dans une unité mixte INRA-Engref.

Ces études ne donneront de véritables résultats que dans vingt ans, au mieux. Mais déjà l'Office national des forêts diffuse, à l'usage des forestiers, un guide qui recommande de "faire juste ce qu'il faut, ne pas faire trop", bref, de laisser la nature agir au mieux.

Catherine Tastemain

L'Inventaire forestier national a publié en décembre 2003 dans l'IF n° 2 : "Les tempêtes de décembre 1999 : bilan national et enseignements" (www.ifn.fr).

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Plus de 100 millions de m3 de chablis

A la demande du ministère de l'agriculture, une évaluation des dégâts en forêts a été menée par l'Inventaire forestier national (IFN) dans les 45 départements les plus touchés. Photographies aériennes et images satellites ont permis de cartographier les secteurs où les arbres ont été renversés (chablis). Selon les résultats qui viennent d'être publiés, sur les 6,9 millions d'hectares de forêts concernés, près d'un million a subi des dégâts et, sur la moitié de cette surface, plus de 50 % du couvert forestier a été touché. Cela conduit à environ 97 millions de mètres cubes de chablis, soit un taux de dégâts en volume de 6,6 % dans la zone étudiée et de 4,6 % pour la France entière. Des estimations probablement très en dessous de la réalité. A l'issue de mesures sur le terrain, l'IFN estime que les deux tempêtes de 1999 ont anéanti plus de trois ans de récolte, surtout dans les futaies de conifères et les peupleraies.

At'chao !

J-C, 29.12.2003 à 9:29131030
à man ! :-))

L'épouse idéale serait-elle russe ?

LEMONDE.FR | 26.12.03

Si la presse occidentale s'est longuement attardée sur les raisons sociales et économiques de l'intérêt manifesté par bon nombre de jeunes femmes russes pour un "mari occidental" leur permettant de quitter leur pays, le très populaire journal en ligne pravda.ru (un pastiche de la Pravda soviétique) s'est posé la question dans l'autre sens. Une plume féminine - et anonyme - se demande ainsi non sans fierté dans un article écrit à la première personne pourquoi les femmes russes suscitent un tel engouement à l'étranger et notamment aux Etats-Unis. "Nous y sommes presque aussi populaires que la vodka, écrit-elle. Prenant le risque d'être victimes d'une arnaque, les Américains sont capables de dépenser des milliers de dollars, d'entretenir une relation virtuelle pendant des mois avant d'entreprendre un voyage long et incertain uniquement pour une mystérieuse girlfriend russe qu'ils ne connaissent que par des photos envoyées par email. Pourquoi ?"

Afin de tenter de percer les arcanes de ce "charme russe", pravda.ru brosse au passage un portrait peu flatteur de la femme occidentale, souvent habillée d'un "pull flottant, avec des cheveux négligés et un corps sans grâce". Bref, tout le contraire de la femme russe, dont une des principales préoccupations dans la vie serait de cultiver un look soigné et séducteur.

Soucieuse uniquement de son propre ego et de sa promotion sociale, la femme occidentale ne serait, de surcroît, que moyennement attirée par une vie familiale. "Alors que l'une pense sans cesse : 'Moi, je, je veux, donne', l'autre dit dès le début : 'Nous, ensemble, pour nous, prends'... Et c'est exactement ce que les hommes veulent entendre", résume le journal qui balaie la question de l'intégration de ces jeunes femmes dans une société dont elles ne parlent pas souvent la langue. Encore qu'il soit plus facile, témoigne ce célibataire américain, "d'apprendre l'anglais à une Russe que l'art d'être une bonne épouse à une Américaine."

A en croire les chiffres sur le nombre de jeunes femmes qui auraient quitté la Russie avec le tant convoité visa K1, surnommé "fiancee visa" aux Etats-Unis, la journaliste de pravda.ru n'aurait pas complètement tort : elles seraient plus de 150 000 à avoir épousé un Américain pendant les dix dernières années. La très officielle agence Ria Novosti a même parlé dans une dépêche récente de "véritable invasion" des Etats-Unis par ces "beautés russes".

Le Washington Post a, de son côté, rappelé la vague de protestations suscitée par le durcissement des conditions d'obtention des visas K1, suite aux attentats du 11 septembre, auprès des célibataires américains impatients d'accueillir l'élue de leur cœur. Ces hommes sont allés jusqu'à fonder une association très active, Free The Fiancees, afin de mieux faire pression sur le département d'Etat. Leurs témoignages, recueillis par le Washington Post, vont presque tous dans le même sens. Ils trouvent la fréquentation d'une jeune femme russe "tellement plus rafraîchissante" en comparaison de leurs expériences passées. Elles sont plus mûres - "probablement parce que la vie en Russie doit être plus dure qu'ici", hasarde l'un d'entre eux -, à la fois plus féminines et plus attachées aux valeurs traditionnelles. "Et ce ne sont pas non plus des potiches. Elles savent très bien ce qu'elles veulent et l'obtiennent avec beaucoup de ruse féminine et non pas à la hache comme les Américaines", témoigne un autre.

D'autres statistiques, fournies par des ONG russes, rappellent néanmoins l'envers du décor de cette idylle. La majorité de ces mariages concernent de très jeunes femmes qui prennent pour époux des hommes qui font au moins le double de leur âge. Et dans 80 % à 90 % des cas, ces unions se terminent par un divorce peu après l'obtention d¹un titre de séjour permanent par la mariée.

Alexandre Lévy

At'chao !

J-C, 23.12.2003 à 15:33130332
Croire au Père Noël

LE MONDE | 23.12.03

Plus que toute autre, la fête de Noël s'applique à créer l'illusion. Parfois non sans douleur.

Tous les ans, c'est la même histoire : les rennes, le traîneau, la grande houppelande rouge pour le protéger du froid. Le même cérémonial - chaussons devant l'âtre, verre de lait (ou de rhum ?) et petits biscuits. Les mêmes délicieuses invraisemblances. Avec son ventre rebondi, comment parvient-il à passer par la cheminée ? Pourquoi n'en ressort-il pas tout noir de suie ? Et quand il n'y en a pas, de cheminée, comment fait-il ? Les parents trouvent toujours une explication, les enfants acceptent toujours d'y croire. Puis ils s'endorment d'un coup, terrassés par la fatigue et l'impatience. Sans avoir réussi, cette fois encore, à "le" voir déposer ses cadeaux.

Tous les ans, c'est la même histoire, et cela continue quand les petits sont devenus grands. Le Père Noël a la vie dure ? Il ne s'est même jamais si bien porté ? C'est, bien sûr, grâce à l'économie marchande, qui multiplie les vitrines le mettant en scène, les services client-courrier permettant de lui faire parvenir des missives, et les faux Pères Noël à barbe trop légère postés aux portes des grands magasins. Mais c'est aussi, c'est peut-être surtout grâce aux parents, qui n'ont de cesse de croire, encore et toujours, aux vertus de cet être surnaturel.

"Le Père Noël représente le parent parfait, un personnage qui protège les enfants contre les mauvaises pulsions des adultes", estime le psychanalyste Gilbert Diatkine. Il rappelle l'une des histoires de saint Nicolas (moins connue que celle des trois enfants mis en pièce dans un saloir), "selon laquelle il aurait sauvé trois petites filles de l'esclavage - autrement dit : de la prostitution - en venant déposer la nuit une pomme d'or sur le rebord de leur fenêtre".

Saint Nicolas, rempart symbolique contre la pédophilie ? Il est clair, en tout cas, que le Père Noël lui doit beaucoup, même s'il tient aussi d'autres personnages, issus de l'époque médiévale, voire de la mythologie grecque.

La transformation de ce saint (qui connut un culte sans pareil pendant tout le Moyen Age) en Père Noël prend naissance aux Etats-Unis, au début du XIXe siècle. En 1809, une histoire romancée de la ville de New York évoque un navire de marins hollandais qui se serait échoué, dans la baie, avec saint Nicolas en figure de proue. La légende raconte qu'il serait alors apparu en rêve à l'un des marins, pour lui demander de fonder, en ce lieu, une ville qu'il visiterait chaque année en distribuant des cadeaux par les cheminées.

L'affaire rebondit en 1823, avec la publication d'un poème dans un journal de l'Etat de New York. Ecrit pour ses propres enfants par le révérend Moore, pasteur luthérien, La Nuit avant Noël métamorphose l'évêque saint Nicolas en un vieil elfe joufflu et dodu. Voyageant dans un traîneau tiré par des rennes, il s'arrête au-dessus de la maison du révérend, y entre par la cheminée et dépose dans les chaussures des enfants les cadeaux que contient son grand baluchon. Sous le nom de Santa Claus, le personnage conquit l'imaginaire de millions d'enfants... Le Père Noël était né. Il ne restait plus à la marque Coca-Cola qu'à lui imposer ses couleurs pour le revêtir, dans les années 1930, de son habit rouge et blanc.

Qui se souvient qu'en 1951, à Dijon, l'effigie du Père Noël fut brûlée sur le parvis de la cathédrale par le clergé, qui redoutait une "paganisation" des esprits ? En France comme dans d'innombrables pays, le Père Noël est désormais chez lui. Les petits en parlent des semaines à l'avance, et les adultes en profitent pour renouer avec leur propre enfance, troquant leur nostalgie contre un plaisir partagé.

Leurs souvenirs de Noël confinent au merveilleux ? Ils tenteront d'en transmettre le goût à la génération suivante. Cette période de fêtes était triste, conflictuelle ? On fera tout pour que, cette fois, cela soit réussi. Dans tous les cas ou presque (car il est des parents qui, pour ne pas "mentir", préfèrent ne jamais le convier à venir sous le sapin), le bienfaiteur à la barbe blanche sera le bienvenu. Tout cela, bien sûr, "pour les enfants" : une promesse de bonheur plus évidente que celle que l'on se prête à soi-même, puisque la manne céleste, abondante et gratuite, témoigne d'une puissance protectrice et généreuse sur laquelle, précisément, l'adulte a appris à ne plus compter.

Regarder le spectacle avec les yeux de l'enfant, et s'émerveiller de son émerveillement... Quel père, quelle mère n'en a pas profité ? "Le mythe du Père Noël est complètement partagé par les parents et les enfants. Quand la croyance fonctionne, chacun est pris dans une mise en scène commune", remarque Gilbert Diatkine, pour qui ce mythe fonctionne comme un phénomène "transitionnel".

Terme créé il y a un demi-siècle par le psychanalyste d'enfants bri- tannique Donald Winnicott, l'"objet transitionnel" désigne tout objet matériel (ours en peluche, doudou) auquel le nourrisson attribue une valeur affective particulière, et qui lui permet d'adoucir la séparation temporaire d'avec sa mère. De même que le petit enfant jette son ours par terre, puis le ramasse et le jette à nouveau comme pour vérifier qu'il peut s'en passer un moment, le fait que le Père Noël revienne une fois l'an lui permettrait ainsi de vivre en douceur la période intermédiaire durant laquelle il ne sait pas très bien s'il y croit ou pas.

Et quand il n'y croit plus, vraiment plus ? Il ne lui reste plus qu'à accepter alors d'avoir grandi - ce dont il tire en général fierté, respectant, comme le font les adultes, la croyance des plus petits. Ce qui ne l'empêche pas, parfois, de mettre en place des stratégies pour compenser la perte.

"Après avoir compris qu'il n'existe pas, certains enfants vont élaborer toutes sortes de théories substitutives afin de lui maintenir une certaine réalité ; d'autres vont continuer à l'évoquer mentalement, se raconter des histoires à son propos, surtout au moment de Noël", remarque la psychologue Véronique Piaton-Hallé, qui vient de consacrer un ouvrage au vieux bonhomme céleste après avoir interrogé une quinzaine de familles, constitués de parents et d'enfants d'environ 10 ans.

Parmi ces derniers, elle cite Marianne, pour qui le Père Noël, quand elle était petite, était immortel et "pouvait tout voir, tout entendre". Marianne, c'est sûr, a cessé d'y croire. Mais quand on lui demande qui, à son avis, a inventé ce personnage divin, elle répond avec assurance : "Le Père Noël, il s'est inventé tout seul."

Catherine Vincent

At'chao !

Léon le Wacky, 22.12.2003 à 18:12130135
Le PBE, le sujet des proverbes abstracons, c'est au fond à droite. :o)

Le PBE, 22.12.2003 à 16:07130098
En fait ils sont obligés d'avaler le poisson car la peptide vient en mangeant....

Eugène le jip, 22.12.2003 à 16:05130097
Finalement ausii bien adapté qu'ils sont, sont quand même cons ces manchots. plutôt que de fabriquer des peptides méchamment compliqués pour empêcher la digestion, z'ont qu'a régurgiter tout sur la banquise, comme il fait -15, ça fait un très bon congélateur et vont pas s'abimer les poissons. Faudra juste passer la panade de bébé 30" au micro-onde juste avant l'heure du repas.

J-C, 22.12.2003 à 15:38130089
ce qui est assez paradoxal !

At'chao !

Le PBE, 22.12.2003 à 15:28130084
...tandis qu'un manchot te prendra dans ses bras...

J-C, 22.12.2003 à 15:20130082
pourquoi, c'est affectueux un manchot ? parce que mon frigo lui, c'est un type assez froid ! :-))

At'chao !

Le PBE, 22.12.2003 à 15:18130081
Ben ça m'intéresse, ce serait hyper-classe si à l'avenir on remplacait les frigos par des manchots....

J-C, 22.12.2003 à 15:09130076
merci le PBE, il y en a au moins un qui lit ! :-))

At'chao !

frads, 22.12.2003 à 14:38130065
ah, j'avais zappé

Le PBE, 22.12.2003 à 14:36130064
...mais non....
Il ne vous restera plus qu'à ramener votre "cobaye" sur son lieu de couvaison (marqué d'un bout de bois, pour que d'autres ne lui prennent pas la place), à lui rendre son vrai œuf...

frads, 22.12.2003 à 14:34130062
beuh... ils pondent une fois par an et on leur pique le résultat de leur ponte... pas bien

J-C, 22.12.2003 à 14:22130058
Un brevet pour le manchot royal

LE MONDE | 22.12.03

Des chercheurs français ont découvert chez le manchot royal un peptide jusqu'alors inconnu, baptisé "sphéniscine".
Choisissez un manchot royal parmi les millions qui peuplent les îles Crozet ou Kerguelen. Un mâle - c'est impératif - en âge de se reproduire. En avril (début de l'automne austral), alors qu'il couve avec grand sérieux parmi ses congénères, approchez-vous doucement de lui.

Remplacez son œuf par un faux - histoire de mettre le vrai à l'abri -, puis placez-lui une cagoule sur la tête : privé de vision, l'oiseau sera plus docile. Prenez-le alors dans vos bras, contre vous, les pattes d'une main, un aileron de l'autre ; avec ses 15-16 kilos et ses 90 cm de haut, vous avez l'impression de tenir un enfant de trois ans. Vous l'emporterez ainsi, lui et son faux œuf protégé par un repli de la peau abdominale, jusqu'à votre base de travail subantarctique.

Tout, ensuite, ira très vite. Si vous êtes adroit et expérimenté, si quelqu'un vous aide à maintenir la bête, quelques minutes vous suffiront pour poser la sonde gastrique, prélever un échantillon de matière stomacale et le mettre au congélateur. Il ne vous restera plus qu'à ramener votre "cobaye" sur son lieu de couvaison (marqué d'un bout de bois, pour que d'autres ne lui prennent pas la place), à lui rendre son vrai œuf... et à le laisser en paix. Immobilisé sur la grève par son futur petit, à jeun depuis des semaines... et, pourtant, le ventre plein de poissons.

Si les chercheurs français du Centre d'écologie et physiologie énergétiques (CEPE, CNRS) de Strasbourg s'intéressent à l'estomac d'Aptenodytes patagonica, s'ils partent chaque année lui rendre visite en ce bout du monde que sont les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), c'est, en effet, que son système digestif présente une particularité à nulle autre pareille. Le manchot royal, qui ne vole pas mais nage mieux qu'un poisson, ne pond, au mieux, qu'un œuf par an. C'est dire combien la survie de sa progéniture lui importe. Pour la favoriser, il a une botte secrète : il peut transformer son estomac en garde-manger pendant plusieurs semaines. Comment ? C'est précisément ce qu'ont voulu comprendre les écophysiologistes strasbourgeois.

MORCEAUX DE CALMAR

Après la ponte, la femelle retourne se nourrir dans l'océan, laissant le mâle couver, à jeun, pendant au moins deux semaines. Puis elle revient à terre, et les rôles s'inversent. L'incubation durant 54 jours, ce va-et-vient se répète jusqu'à ce que la femelle ressorte une dernière fois des eaux, l'estomac empli des poissons, qu'elle régurgitera pour nourrir son poussin à peine éclos. A condition, toutefois, d'être revenue à temps ! Or la zone de pêche des manchots - le front polaire, où abondent les poissons-lanternes - se situe à 400 km ou 500 km de la côte, parfois plus loin encore. Et il n'est pas rare que la femelle ne revienne sur terre que plusieurs jours après l'éclosion.

Surprise : à son retour, le poussin ne sera pas forcément mort de faim... Son père, tout affamé qu'il soit, l'aura nourri entre-temps.

Comment ? "Nous avons découvert que les manchots mâles qui retournent à terre entre trois semaines et dix jours avant la date de l'éclosion reviennent l'estomac plein et y conservent leur nourriture pendant deux ou trois semaines, ce qui leur permet de donner à manger à leur poussin si la femelle met plus de temps que d'habitude pour rentrer", expliquait il y a trois ans Yvon Le Maho, directeur du CEPE, dont l'équipe publiait ces premiers résultats dans la revue Nature (Le Monde du 25 décembre 2000). Comme si une horloge interne indiquait au mâle que, l'éclosion approchant, il lui fallait faire "le plein" en prévision d'un éventuel retard de sa moitié...

Plus incroyable encore : après trois semaines passées dans l'estomac du père, les proies destinées à son petit sont dans le même état que si l'oiseau sortait tout juste de l'océan ! Du poisson en bouillie, des morceaux de calmar longs de 20 cm... Comment le manchot mâle, pourtant à jeun, parvient-il à ne pas digérer cette nourriture ? Et, surtout, à lui conserver son état de fraîcheur dans ce lieu intérieur où la température est à 38 degrés ? Jeune chercheuse au CEPE, Cécile Thouzeau vient de mettre en évidence, après deux longues missions au Crozet, une partie des mécanismes de cet incroyable phénomène. Avec une cagoule, de faux œufs, une sonde gastrique... et beaucoup de patience.

"Lors de chacune de mes missions, j'ai réalisé des prélèvements stériles d'échantillons de contenu stomacal de plusieurs dizaines de manchots en train de couver, en début, en milieu et en fin d'incubation afin de suivre l'évolution de -leur- composition", précise-t-elle. En collaboration avec l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, elle y a mis en évidence la présence de substances antimicrobiennes qui interviennent dans le processus de conservation alimentaire. Et notamment un peptide jusqu'alors inconnu, baptisé "sphéniscine" (le manchot royal appartient à la famille des sphéniscidés), qui a fait l'objet d'un dépôt de brevet.

Publiés le 19 décembre 2003 dans le Journal of Biological Chemistry, ces travaux, selon leurs auteurs, pourraient déboucher sur des applications agroalimentaires et biomédicales. La sphéniscine se révèle en effet active contre un grand nombre de micro-organismes (bactéries, champignons) dont certains sont pathogènes pour l'homme. Reste à savoir si elle protège aussi de diverses affections le manchot royal. Ou si son rôle se borne, chez son fabricant en livrée noir et blanc, à assurer la bonne marche du garde-manger paternel.

Catherine Vincent

At'chao !

Léon le Wacky, 18.12.2003 à 11:17129380
Il a la berlue, ce coni (Coni étant sans doute une forme italienne et édulcorée pour conn*rd).
;o)

Eugène le jip, 18.12.2003 à 11:09129377
Tout est donas le nom, chez ces gens là:

Tony blaire
Berlusco nie toutes les accusations en bloc

jon_arbuckle, 18.12.2003 à 11:03129374
Tony Blair était quand même cité en référence par Madelin (au temps où il existait encore). Pas mal pour quelqu'un qui se dit de gauche :o))

Léon le Wacky, 17.12.2003 à 19:51129304
Et encore une preuve de la suprême intelligence de Tony Blair.

frads, 17.12.2003 à 10:05129152
bon débarras

Matthieu, 17.12.2003 à 9:56129151
Berlusconi quitte la présidence de l'UE sous les critiques européennes
LEMONDE.FR | 16.12.03 | 20h02


Silvio Berlusconi a achevé, mardi, son semestre de présidence de l'Union européenne sous un déluge de critiques des députés européens, qui n'ont goûté ni sa gestion, ni ses remarques provocatrices, ni ses blagues.

A l'issue du sommet de Bruxelles, qui s'est achevé samedi par un échec des négociations sur la Constitution européenne, le président du conseil italien a recueilli la moisson habituelle de compliments de ses pairs sur la qualité de sa performance.

Le premier ministre britannique, Tony Blair, ayant assuré qu'il avait été "héroïque", Silvio Berlusconi a pu estimer que sa présidence n'avait pas été un succès, mais "un triomphe".

L'ex-magnat de la presse italienne a dû redescendre sur terre mardi à Strasbourg, où, à l'exception du groupe conservateur où siègent ses partisans de Forza Italia et des souverainistes, le ton était très différent. "Si c'était un glorieux succès, je serais fasciné d'entendre votre définition d'un échec", a déclaré le chef du groupe libéral du Parlement européen, le Britannique Graham Watson.

L'échec du sommet, que Silvio Berlusconi, jugeant l'accord sur le partage des votes hors de portée, a décidé d'arrêter samedi alors qu'on s'attendait à un marathon, est, selon ce député, un échec personnel pour Il Cavaliere, "mal préparé" à des négociations complexes. La botte secrète que ce dernier disait détenir s'est révélée n'être qu'un "bout de papier taché de crème glacée avec quelques mauvaises blagues scribouillées dessus", selon M. Watson, faisant allusion au goût prononcé de Silvio Berlusconi pour les bon mots et les remarques provocatrices.

HUMOUR DOUTEUX ET AMATEURISME

Ce dernier avait bien mal commencé sa présidence, dès le 2 juillet, en offrant à un socialiste allemand du Parlement européen, Martin Schulz, un rôle de gardien de camp de concentration dans un film tourné en Italie. M. Schulz avait alors été qualifié de "kapo". Son jugement complaisant à l'égard du régime de Benito Mussolini et ses diatribes contre les "juges communistes" lors des dîners des chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE ont suscité un malaise certain dans l'Union européenne.

Vendredi et samedi, lors du sommet de Bruxelles, il a encore étonné ses pairs en racontant une blague sur un premier ministre jeté d'un hélicopère quelques heures avant l'arrivée du chef du gouvernement polonais, miraculé d'un accident de ce type, qui avait assité aux réunions en fauteuil roulant.

"Votre présidence restera dans les mémoires comme celle de l'échec de la Convention", a déclaré la parlementaire Verte Monica Frassoni en critiquant son contrôle des médias, autre pomme de discorde avec les députés. "Vos télévisions ont réussi à faire croire aux Italiens que c'était un triomphe", a-t-elle lancé. Pour le président du groupe socialiste, l'Espagnol Enrique Baron, Silvio Berlusconi ne s'est pas assez démené pour obtenir un accord : "Vous n'avez même pas joué la seconde mi-temps."

Des jugements tout aussi acerbes sont posés par les diplomates et responsables de la Commission sur la performance de la présidence italienne, seul le ministre des affaires étrangères, Franco Frattini, recueillant des éloges.

La rivalité politique italienne entre Silvio Berlusconi et le président de l'exécutif européen, Romano Prodi, ne s'est pratiquement jamais démentie durant ces six derniers mois. "L'exécutif de Bruxelles est comme une caricature d'une bureaucratie sourde et aveugle", a ainsi dit Rocco Butiglione, le ministre italien des affaires européennes, dans une interview publiée le 3 décembre par le Corriere della sera.

A la grande colère de la plupart des pays de l'Euroland, la présidence italienne est également sortie de son devoir de réserve en prenant parti pour la France et l'Allemagne dans la querelle sur le pacte de stabilité de l'euro. Rome leur a offert les voix nécessaires pour bloquer les propositions de la Commission européenne et suspendre l'application du pacte de stabilité vis-à-vis de ces deux pays, dont le déficit dépasse les seuils autorisés.

L'Irlande assumera la présidence tournante de l'Union européenne au premier semestre 2004. Le premier ministre irlandais, Bertie Ahern, a d'ores et déjà indiqué que la présidence irlandaise ne relancerait pas les négociations sur la Constitution européenne avant mars 2004.

june, 15.12.2003 à 18:50128833
ouais ben moi j'avoue que provincial fraichement débarqué dans une ville et un taf qui me plaisaient, j'ai tenu au moins 15 jours a sourire, d'abord naturellement, puis de moins en moins, avant de finir par sombrer dans la sale gueule de con, a l'instar de milliards d'autres nazes prenant les gentils et gais transports en commun.
2 heures par jour a croiser des gueules, on sombre vite...
c'est contagueux, la connerie, mais l'humeur, la masse d'energie stagnante au dessus de la tete des parigots m'avait elle aussi pesé sur mes épaules (frêles, allez y, dites le, je sais que vous le pensez...)

jon_arbuckle, 15.12.2003 à 18:47128832
Ah, joli :o))

jon_arbuckle, 15.12.2003 à 18:46128831
Oui, certes. Mais j'ai la faiblesse de croire qu'il y'a quand même d'autres facteurs qui sont pris en compte. Non ? :o)

MR_Claude, 15.12.2003 à 18:46128830
hop, du coup, la chanson qui va bien :o)))

Babylone tu déconnes (Bill Deraime)

Quoi qu'il arrive demain, je n'suis pas prêt d'oublier ça,
Un mec heureux m'a serré la main, un jour où j'avais froid,
Ecrasé sous une paire de seins géants, j'attendais le métro,
Il s'est assis près de moi en rigolant, et en jouant avec un yoyo yo yo yo,
Il m'a d'mandé : "comment ça va ?", j'ai répondu un peu surpris :
"Moi je suis loin du Nirvana, mais la vie c'est la vie"
Il m'a raconté des tas d'histoires, debout dans le compartiment,
Quand j'ai vu tout l'monde se parler, comme une parenthèse qui s'ouvrait dans l'temps.
J'y ai d'mandé où il allait, il m'a répondu : "je n'sais plus,
Mais c'est pas grave, là où je vais, je ne serai jamais perdu",
Il est descendu en dansant à Sèvres-Babylone,
Il dansait en chantant Babylone tu déconnes.

Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne,

Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne.

Si vous l'rencontrez par hasard, ne le rembarrez pas,
Les occasions sont tellement rares, de rencontrer des mecs somme ça,
Non, c'n'est pas un ringard, vous apitoyez pas,
La pitié salirait son art, c'est un comique en t'nue d'gala.
Moi j'l'ai revu depuis ce jour et j'aime bien aller le voir,
Les médecins disent qu'il est fêlé, c'est vrai qu'il s'fend la poire,
Chambre vingt-trois, pavillon des Lilas,
Si tous les hôpitaux du monde pouvaient chanter comme ça !
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne

MR_Claude, 15.12.2003 à 18:44128829
euh, ils en font des tonnes de probas les sociologues hein :o)

jon_arbuckle, 15.12.2003 à 18:39128828
>>> C'est normal, y a plus de monde donc statistiquement ca arrive plus souvent, meme si l'evenement reste aussi probable que partout ailleurs (enfin ailleurs avec un metro ou un bus).

C'est bien un raisonnement de matheux ça. Va donc expliquer aux sociologues que leur science se résume à des probas. Je me demande s'ils en seraient ravis :o)))

Eugène le jip, 15.12.2003 à 18:20128821
>> Ha ben tiens, tout pareil qu'Eugene pour le coup du metro. Pour la peine je lui fais un grand sourire jusqu'aux oreilles.

Euh, atation, je suis pas une petit brunette plutôt jolie

Léon le Wacky, 15.12.2003 à 18:15128817
Bah moi, je trouve qu'on n'a pas besoin de raison particulière pour sourire. :o)

Tinigrifi, 15.12.2003 à 14:39128770
Ha ben tiens, tout pareil qu'Eugene pour le coup du metro. Pour la peine je lui fais un grand sourire jusqu'aux oreilles.

Tinigrifi, 15.12.2003 à 14:37128769
>> Partout, peut-être, mais à Paris ça arrive souvent quand même ;o)

C'est normal, y a plus de monde donc statistiquement ca arrive plus souvent, meme si l'evenement reste aussi probable que partout ailleurs (enfin ailleurs avec un metro ou un bus).

Eugène le jip, 15.12.2003 à 14:36128768
Euh faut qu'il y ai un métro, aussi. Moi quand je souris béatement dans ma voiture, je dérange personne

jon_arbuckle, 15.12.2003 à 14:21128767
Partout, peut-être, mais à Paris ça arrive souvent quand même ;o)

Tinigrifi, 15.12.2003 à 14:03128765
>> Bienvenue à Paris :o))

Ouais enfin ca peut arriver partout aussi.

jon_arbuckle, 15.12.2003 à 13:01128753
Le Parisien (15 décembre 2003)

"VU DANS LE METRO : Un sourire trop éclatant dans la rame "


"MAIS QU'EST-CE QU'IL A, lui, à la fin ? Mais pourquoi il sourit comme ça ? Le temps de laisser passer douze stations, l'homme, la trentaine, beau comme un dieu, a souri sans discontinuer. De Sèvres-Babylone à Abbesses, il a arboré fièrement un sourire franc et éclatant, sans le laisser s'échapper une seule fois. Il aurait pourtant pu le perdre, ce beau sourire. Car, dans le métro, la bonne humeur, ce n'est pas dans les usages. Bien embêtés par ce béat, les Parisiens lui en ont fait voir de toutes les couleurs. Comme cette petite vieille chic qui, d'abord touchée par ce qu'elle prend au départ pour de la politesse, se sent rapidement agressée et se lève précipitamment en le traitant d'« insolent ». Ou cette femme quadra, très flattée par tant d'égards, qui aura beau croiser et recroiser les jambes sur sa minijupe, ne recevra en retour aucune marque d'intérêt. Ou encore cet homme qui, à peine assis en face de lui, lui lance un violent « Tu veux ma photo, connard ? ». Mieux, cette mère de famille encombrée de sacs griffés qui, outrée par ce sourire de paradis artificiel, soupire à la ronde un « Et dire qu'il y en a qui veulent légaliser le cannabis. Venez les enfants... ». A Abbesses, le sourire, toujours impec, se lève enfin, descend sur le quai et court se jeter dans les bras d'une jolie brune qui semble l'attendre ardemment : le jeune homme était tout simplement amoureux... "

Bienvenue à Paris :o))

J-C, 20.11.2003 à 16:16123438
Les Echos (jeudi 20 novembre 2003)

Trente mois de prison ferme pour l'ancien PDG de pere-noel.fr

L'ancien PDG de pere-noel.fr, Alexandre Fur, a été condamné hier à trente mois de prison ferme et 36.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, à la suite de près de 1.300 plaintes d'internautes qui n'avaient pas reçu les articles commandés dans les conditions annoncées par la société. Un mandat d'arrêt a été lancé contre ce polytechnicien, qui avait créé avec son frère Grégoire et un autre diplômé de l'X une société de vente en ligne cotée au marché libre de Paris pendant trois ans.

At'chao !

Guewan, 17.11.2003 à 18:48122755
hop un peu d'anglais et un peu de poésie pour se calmer..

> A group of professional people posed this question to a group of 4 to 8 year-olds, "What does love mean?"
>
> The answers they got were broader and deeper than anyone could have imagined. See what you think:
>
> "When my grandmother got arthritis, she couldn't bend over and paint her toenails anymore. So my grandfather does it for her all the time, even when his hands got arthritis too. That's love." Rebecca - age 8
>
> When someone loves you, the way they say your name is different. You know that your name is safe in their mouth." Billy - age 4
>
> "Love is when a girl puts on perfume and a boy puts on shaving cologne and they go out and smell each other." Karl - age 5
>
> "Love is when you go out to eat and give somebody most of your French fries without making them give you any of theirs." Chrissy - age 6
>
> "Love is what makes you smile when you're tired." Terri - age 4
>
> "Love is when my mommy makes coffee for my daddy and she takes a sip before giving it to him, to make sure the taste is OK." Danny - age 7
>
> "Love is when you kiss all the time. Then when you get tired of kissing, you still want to be together and you talk more. My Mommy and Daddy are like that. They look gross when they kiss" Emily - age 8
>
> "Love is what's in the room with you at Christmas if you stop opening presents and listen," Bobby - age 7
>
> "If you want to learn to love better, you should start with a friend who you hate," Nikka - age 6
>
> "There are two kinds of love. Our love. God's love. But God makes both kinds of them." Jenny - age 8
>
> "Love is when you tell a guy you like his shirt, then he wears it everyday." Noelle - age 7
>
> "Love is like a little old woman and a little old man who are still friends even after they know each other so well." Tommy - age 6
>
> "During my piano recital, I was on a stage and I was scared. I looked at all the people watching me and saw my daddy waving and smiling. He was the only one doing that. I wasn't scared anymore," Cindy - age 8
>
> "My mommy loves me more than anybody. You don't see anyone else kissing me to sleep at night." Clare - age 6
>
> "Love is when Mommy gives Daddy the best piece of chicken." Elaine-age 5
>
> "Love is when Mommy sees Daddy smelly and sweaty and still says he is handsomer than Robert Redford." Chris- age 7
>
> "Love is when your puppy licks your face even after you left him alone all day." Mary Ann - age 4
>
> "I know my older sister loves me because she gives me all her old clothes and has to go out and buy new ones." Lauren - age 4
>
> "When you love somebody, your eyelashes go up and down and little stars come out of you." Karen - age 7
>
> "Love is when Mommy sees Daddy on the toilet and she doesn't think it's gross." Mark - age 6
>
> "You really shouldn't say 'I love you' unless you mean it. But if you mean it, you should say it a lot. People forget," Jessica - age 8
>
> And the final one -- Author and lecturer Leo Buscaglia once talked about a contest he was asked to judge. The purpose of the contest was to find the most caring child. The winner was a four year old child whose next door
neighbor was an elderly gentleman who had recently lost his wife. Upon seeing the man cry, the little boy went into the old gentleman's yard, climbed onto his lap, and just sat there. When his Mother asked him what he had said to the neighbor, the little boy said, "Nothing, I just helped
him cry."

J-C, 06.11.2003 à 16:52120903
L'instituteur d'"Etre et avoir" débouté aux prud'hommes

LEMONDE.FR | 05.11.03

L'instituteur du film Etre et avoir, Georges Lopez, a perdu mercredi 5 novembre le premier des deux procès qu'il a intentés contre le réalisateur Nicolas Philibert, le conseil de prud'hommes de Perpignan ayant constaté l'absence de contrat de travail entre les deux hommes.

Le conseil de prud'hommes s'est déclaré incompétent pour trancher le litige et a renvoyé l'affaire devant le tribunal de grande instance de Paris, où M. Lopez a déjà engagé une action pour "contrefaçon" et "atteinte au droit à l'image" contre le cinéaste et ses producteurs, à qui il réclame 250 000 euros.

Etre et avoir avait attiré 1,8 million de spectateurs en France, gagné le prix Louis-Delluc et remporté un vif succès au festival de Cannes 2002. Le film raconte l'histoire de la classe unique de M. Lopez dans le petit village de Saint-Etienne-sur-Usson (Puy-de-Dôme). L'instituteur s'est, depuis, installé dans le département des Pyrénées-Orientales.

Georges Lopez soutenait devant les prud'hommes que sa participation aux opérations de promotion du film (voyages, débats, interviews, etc.) constituait un contrat de travail. A ce titre, il réclamait à la société de production Les Films du Losange un total de 61 250 euros en rappels de salaires, congés payés et indemnités diverses. Il estimait que ce "contrat" avait été rompu sans respect de la procédure ni lettre de licenciement.

"PAS DANS LE CADRE D'UN CONTRAT DE TRAVAIL"

Le conseil des prud'hommes lui a donné tort, en jugeant que "la relation entre Les Films du Losange et M. Lopez ne s'inscrit pas dans le cadre d'un contrat de travail", car l'enseignant "ne se voyait soumis à aucune obligation particulière, étant complètement libre de ses mouvements". "L'instituteur, dans le cadre de son emploi, faisait classe à ses élèves", relèvent encore les magistrats, selon qui "le lien de subordination révélateur de l'existence d'un contrat de travail faisait totalement défaut en l'espèce".

Le jugement constate en outre que "M. Lopez, en sa qualité de fonctionnaire de l'éducation nationale, est soumis à un statut qui pose comme principe l'interdiction de cumul d'une rémunération publique et privée, et qui par hypothèse empêchait cet instituteur d'exercer une autre activité salariée".

L'avocat de M. Lopez, Me Benoît Maylié, s'est refusé à tout commentaire. Son client n'a pas pu être joint.

Selon l'avocat de M. Philibert, Me Roland Rappaport, l'instituteur s'était vu proposer en 2002 un forfait de 37 500 euros au titre de la promotion du film. Mais il a refusé et a engagé des procédures judiciaires en réclamant une somme plus de huit fois supérieure. "Ce jugement des prud'hommes n'est pas une victoire. Nous ne raisonnons pas en termes de combat où l'un des combattants doit disparaître, a commenté Me Rappaport. Nous sommes tristes des développements de cette belle aventure."

Dans le second procès, intenté à Paris, l'instituteur soutient que le documentaire constitue une reproduction illicite de son cours devant sa classe, et qu'il a été diffusé sans son autorisation. Selon les défenseurs de M. Philibert, cette deuxième affaire pourrait être jugée au plus tôt au printemps.

At'chao !

Léon le Wacky, 03.11.2003 à 19:40120055
J'oubliais : /me sort.

Léon le Wacky, 03.11.2003 à 19:39120054
"Touchez pas au grizzli", c'est un film de Jacques Becker.

J-C, 03.11.2003 à 16:27119992
Le grizzli, solitaire et gourmand

LE MONDE | 03.11.03

Libre. Immensément libre, et sauvage comme peu de grands mammifères peuvent l'être. Mesure-t-il seulement sa chance, lui dont le vaste domaine est si rarement foulé par l'homme ? Non, bien sûr. Comment saurait-il que le petit ours lippu originaire des forêts tropicales du Sri Lanka et de l'Inde sacrifie sa bile et sa graisse sur l'autel de la pharmacopée traditionnelle ? Que l'ours polaire, à force de voir se réduire sa banquise, commence à crier famine ? Que son plus proche cousin, l'ours brun - presque un frère -, se meurt dans les Pyrénées et continue, dans de nombreux pays, d'être enchaîné et dressé pour les besoins du cirque ou du spectacle de rue ? Puissant et solitaire, le grizzli ne connaît que lui-même en ses contrées sauvages.

Que n'a-t-on raconté sur ce grand ursidé ! S'il ne subsiste plus aujourd'hui qu'au nord des Etats-Unis et au Canada, son aire de répartition s'étendait au XIXe siècle jusqu'au plateau central du Mexique. Henry Kelsey fut le pre- mier explorateur blanc à le signaler, après avoir aperçu, le 20 août 1691, "une sorte d'ours immense" dans la région du Manitoba, au Canada.

Il se passa ensuite plus d'un siècle avant qu'en soit donnée une description plus précise. Et il fal-lut attendre les années 1960 pour que l'on commence véritablement à étudier l'espèce et son com- portement, et pour que son em- placement parmi les ursidés soit véritablement défini.

Reconnaissable à la bosse que forment aux épaules les muscles de ses pattes antérieures massives, le grizzli, en effet, fut longtemps considéré comme une espèce propre à l'Amérique du Nord - une espèce différente, donc, de l'ours brun d'Europe. Au début du siècle dernier, de nombreux zoologistes étaient persuadés qu'il existait de multiples espèces et sous-espèces d'ours bruns, tant il y avait entre eux de différences morphologiques. Pour la seule Amérique du Nord, un auteur américain en avait ainsi dénombré... 86 !

TERRAINS DE CAMPING

Les progrès de la science ayant remis un peu d'ordre dans ce bestiaire, on admet désormais qu'il n'existe qu'une seule espèce d'ours brun, Ursus arctos, décrite par Linné en 1758. Issue d'une lignée de mammifères vieille de près de 20 millions d'années, celle-ci comprend deux sous-espèces en Amérique du Nord : le kodiak de l'Alaska, Ursus arctos middendorffi, et le grizzli, Ursus arctos horribilis, dont le nom savant dit assez la peur qu'il inspira à ceux qui, les premiers, eurent affaire à lui.

L'animal, c'est un fait, ne rassure pas son homme. D'autant moins que la forme de son corps et sa longue fourrure le font paraître plus massif qu'il n'est : si certains individus pèsent jusqu'à 500 kg, un mâle moyen ne dépasse pas 350 kg, et une femelle moitié moins. Les longues griffes qui ornent ses pattes avant sont en revanche bien réelles. Comme le sont sa vélocité (une pointe à 65 km/h ne lui fait pas peur) et son gros appétit.

Appétit d'omnivore, même si l'animal est classé comme le plus gros "carnivore" terrestre d'Amérique du Nord après l'ours blanc.

Certes, au printemps, pendant une brève période, il dévorera les nouveau-nés du wapiti, de l'orignal, du cerf et du caribou, avant que ceux-ci ne deviennent trop agiles. Certes, l'été venu, il pêchera longuement les saumons en migration remontant les rivières, grand festin de l'année qui lui permettra d'engraisser en abondance. Sa survie est à ce prix : il lui faudra bientôt "hiverner" pendant de longs mois (en non pas "hiberner" comme le loir ou la marmotte, sa température corporelle et son rythme respiratoire ne descendant que légèrement au-dessous de la normale). Mais les végétaux, tout compte fait, représentent 80 % à 90 % de son régime alimentaire.

Amateur de vastes terrains ouverts et sans obstacles, on le rencontre le plus souvent dans les prairies, en lisière de forêt des montagnes de l'Ouest. Lorsqu'il sort de sa tanière hivernale, c'est là que le grizzli part à la recherche des racines et des petits insectes grâce auxquels il va doucement réapprendre à s'alimenter. A mesure que l'été approche, son régime s'enrichira en agrostides, prêles, oseille et autres plantes feuillues, ainsi qu'en baies de toutes sortes, dont il fait grand usage. Mais il profitera également de la nourriture et des détritus que les gens mettent à sa disposition. Aux risques et périls de tous.

Gourmand et intelligent - c'est là son moindre défaut -, le plantigrade, en effet, devient vite un habitué des terrains de camping ou des décharges s'il y trouve de quoi se régaler. S'il y est surpris de trop près, il se défendra et protégera férocement ses petits et son territoire. Même si cette nourriture lui est bénéfique, une telle pratique peut ainsi aboutir, entre ours et humains, à des affrontements à l'issue parfois tragique.

Pour la sauvegarde des hommes comme pour celle de l'espèce (dont les effectifs, de quelques dizaines de milliers sur l'ensem-ble du territoire nord-américain, semblent relativement stables), il incombe donc aux gestionnaires de la faune et au public de veiller à ce que les grizzlis n'aient pas accès à notre nourriture. De même, l'ours noir, Ursus americanus, par les accidents répétés qu'il provoque depuis quelques années, est-il sans doute en train de payer, et de faire payer à ceux qui l'attisent, sa gourmandise, comme le raconte dans son "Spécial Québec" la revue Terre sauvage (n° 189, novembre 2003). Mais il s'agit là d'une autre histoire.

Catherine Vincent

At'chao !

J-C, 28.10.2003 à 8:28118744
Le recul des glaciers alpins s'accélère depuis le début des années 1980

LE MONDE | 23.10.03

Malgré des régimes climatiques et des fonctionnements très différents, les formations glaciaires des zones tempérées, mais aussi andines, régressent fortement. Ce recul paraît lié, pour les premières, au réchauffement de la planète et, pour les secondes, aux épisodes El Niño.
"Jamais nous n'avions vu cela, depuis plus de cinquante ans que nous suivons Sarennes !" Michel Gay, glaciologue au Cemagref de Grenoble, souffre pour son protégé. "Il a baissé cette année de plus de 3 mètres. Cinq fois plus que la moyenne...", déclare-t-il.

Petit glacier des Alpes françaises niché dans le massif des Grandes Rousses, Sarennes, relique de la dernière extension glaciaire - le "petit âge de glace" que les historiens font débuter entre le XIVe et le XVIe siècle, et qui s'est achevé au milieu du XIXe siècle -, constitue un site d'étude privilégié pour les chercheurs. Depuis 1949, sans relâche, ils surveillent son état de santé. Un suivi d'autant plus aisé que Sarennes, prisonnier d'une cuvette qui l'empêche d'avancer, se comporte comme un gros glaçon. Or ce glaçon fond de plus en plus vite. Le mouvement s'est emballé cet été avec la canicule. Mais il était déjà bien engagé : "Depuis un demi-siècle, décrit Michel Gay, la baisse est quasi continue. Et, depuis 1985, elle s'accélère."

Particulièrement spectaculaire, l'exemple de Sarennes n'est pas isolé. Les observations effectuées sur plusieurs autres glaciers alpins vont toutes dans le même sens, indique Christian Vincent, du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE, CNRS-université Joseph-Fourier) de Grenoble. Cette unité tient le registre des fluctuations de quatre formations glaciaires différentes par leur taille (de 3 à 28 km2), leur altitude (de 1 600 à 3 600 mètres) et leur exposition : la mer de Glace et Argentière dans le massif du Mont-Blanc, Gébroulaz dans celui de la Vanoise, et Saint-Sorlin dans les Grandes Rousses. D'autres données, provenant d'équipes suisse et autrichienne qui auscultent les glaciers de Clariden et d'Hintereisferner, sont elles aussi concordantes.

Le recul des glaciers alpins n'est pas une constatation nouvelle. Les spécialistes estiment, sur la foi de mesures objectives pour les périodes récentes et sur celle de gravures ou de récits pour les plus anciennes, que leur superficie s'est réduite de 30 % à 40 % depuis la fin du petit âge de glace. Mais, pendant longtemps, la seule jauge a été le déplacement du front des glaciers. Or chacun d'entre eux possède une dynamique d'écoulement qui lui est propre - elle est fonction notamment du profil de son lit rocheux - et tous ne réagissent pas au même rythme aux variations climatiques.

Les chercheurs se fient donc davantage à un indicateur plus précis : le bilan de masse, autrement dit la variation annuelle de volume. A l'aide, d'une part, de carottages réalisés dans la zone d'accumulation (où les précipitations neigeuses sont supérieures à la fonte) ; d'autre part, de balises disposées dans la zone d'ablation (où la fonte est la plus importante), ils calculent ce qu'un glacier a gagné ou perdu en hauteur d'eau. Ils disposent désormais de séries de mesures suffisamment longues et portant sur un éventail de sites suffisamment diversifié pour pouvoir les interpréter.

Au cours du siècle écoulé, les glaciers alpins n'ont pas répondu de façon uniforme aux changements climatiques : Sarennes a perdu en moyenne 60 centimètres d'eau par an, quand Hintereisferner n'en perdait que 45 cm, Saint-Sorlin 30 cm, et Argentière 6 cm seulement. Mais, note Christian Vincent, "si les glaciers les plus hauts et les plus gros résistent mieux, la tendance générale est similaire. Le signal climatique est le même".

Depuis le début des années 1980, ce signal est plus marqué : le retrait des glaciers s'accentue. Le LGGE a poussé l'analyse et montré que cette régression n'est pas due à une diminution des précipitations hivernales : sur certains massifs, elles sont au contraire plus abondantes que par le passé. Elle s'explique, exclusivement, par "une forte augmentation de la fonte estivale". Alors que, durant la période 1954-1981, Clariden perdait en été une moyenne de 7,5 millimètres d'eau par jour, il a perdu plus de 13mm au cours des deux dernières décennies. Le surcroît de fusion est similaire pour Sarennes.

Le lien avec le réchauffement climatique est direct : entre les deux périodes considérées, les températures moyennes dans les Alpes ont grimpé de 1,6 oC en juillet et en août et de 1 oC en septembre. Mais, souligne Christian Vincent, "la température n'est pas le seul facteur en jeu". Entrent aussi en ligne de compte l'albédo (la part du rayonnement solaire réfléchie, plus importante pour la neige que pour la glace), les flux de chaleur liés au vent, à l'évaporation ou à la sublimation... "Le réchauffement explique sans doute l'essentiel de la fonte supplémentaire des glaciers. Mais il se pourrait également que la nébulosité ait diminué dans les Alpes au cours des vingt dernières années", avance le chercheur.

A des milliers de kilomètres de distance et sous d'autres latitudes, des équipes de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) étudient, aux côtés de scientifiques sud-américains, le comportement d'un panel de glaciers de la zone intertropicale : Zongo et Chacaltaya en Bolivie, Yanamarey et Artezonraju au Pérou, Antizana et Carihuayrazo en Equateur. Le régime climatique auquel sont soumis ces glaciers andins et donc leur fonctionnement sont très différents de ceux de leurs homologues alpins, régis par l'alternance entre l'accumulation hivernale et l'ablation estivale. Ici, la saison humide (l'été austral, qui dure de septembre à avril) est à la fois celle des chutes de neige et celle de la fonte maximale. En outre, cette fonte se prolonge toute l'année, la limite pluie-neige variant très peu avec les saisons.

Or, rapportent Bernard Francou et Pierre Ribstein, des unités de Grenoble et de Montpellier de l'IRD, "le recul des glaciers tropicaux a augmenté depuis vingt ans", c'est-à-dire de façon concomitante à celui des formations alpines. L'explication ? Les chercheurs ont pu mettre en évidence une corrélation entre ce retrait et l'intensité des événements El Niño, caractérisés par un réchauffement des eaux du Pacifique. "A chaque Niño, on assiste à une forte ablation glaciaire", décrivent-ils. L'influence de "l'enfant terrible" se manifeste d'une double façon : "Le réchauffement du Pacifique a pour contrecoup une baisse des précipitations neigeuses venues de l'Atlantique et d'Amazonie, dont pâtissent les glaciers boliviens. Ceux de l'Equateur sont davantage victimes de l'échauffement, consécutif à celui de l'océan, des couches basses de l'atmosphère." Reste à savoir si la fréquence et l'intensité des derniers épisodes El Niño sont imputables au réchauffement planétaire. La question n'est à ce jour pas tranchée.

Dans les Alpes comme dans les Andes, nombre de glaciers sont en tout cas condamnés. Au rythme actuel, les plus petits auront disparu dans vingt ou trente ans. Les géants blancs, estime Christian Vincent, pourraient en revanche, après avoir cédé encore du terrain, "retrouver un état d'équilibre".

Pierre Le Hir

At'chao !

J-C, 22.10.2003 à 16:57117723
Précoces, les premières gelées incitent à rentrer les plantes fragiles

LE MONDE | 22.10.03

D'habitude, les premières gelées arrivent en plaine une petite semaine après le jour des Morts. Les chrysanthèmes déposés sur les tombes le 2 novembre n'ont pas le temps de faner qu'ils sont déjà noircis, ce qui ne rend pas moins tristes les cimetières. Cette année, le froid est arrivé d'un coup, avec trois semaines d'avance sur les jardins un peu éloignés de Paris. La proche banlieue et la ville ont été épargnées, comme elles le sont du reste parfois pendant toute la mauvaise saison.

A tel point que le climat a vraiment changé dans la capitale. Et que certaines plantes tenues pour être des plantes d'orangerie y sont devenues rustiques : oliviers et lauriers roses particulièrement. Enfin, certaines variétés de ces deux plantes, et quand elles sont installées en pleine terre ou dans un grand bac, le tout contre un mur plein sud ou plein ouest et protégé des vents desséchants. Pas tout à fait rustiques, mais quasi. On n'a pas le souvenir d'en avoir tant vu dans Paris, il y a quarante ans.

En moins d'un mois, la température a chuté de façon notable sans que le soleil ne cesse réellement de briller, sans que la pluie ne vienne arroser des jardins toujours assoiffés. Ce gel, tout de même un peu trop précoce, n'a pas anéanti les plantes, juste cuit les daturas, les dahlias, les impatiens, les hostas et roussi les feuilles de quelques plantes un peu sensibles. Rien cependant de bien méchant pour le moment, mais il ne faudrait pas se laisser surprendre deux ou trois fois encore. Des plantes ne s'en remettraient pas.

Il faut donc rentrer, un peu tôt, trop tôt, les plantes fragiles à l'abri. On a vaguement l'impression qu'on les a sorties il y a peu de temps, pour ainsi dire hier ; la vie du jardinier est tellement rythmée par les saisons, voire les demi- saisons, comme celle que nous vivons en ce moment, toujours un peu traîtresses car n'ayant pas encore choisi leur camp, en sorte que le jardinier pense et agit à cloche-pied au moment de sortir ses plantes au printemps et de les rentrer l'hiver venu. C'est toujours un peu trop tôt ou un peu trop tard.

Cette année, ce sera donc un peu trop tard. On s'est fait avoir par la nature. D'autant que rien ne dit qu'il ne va pas se mettre à faire doux à nouveau pendant des jours et des jours. Cela étant, un ciel clair en période logiquement froide est toujours annonciateur de chute des températures nocturnes : aucun nuage dans le ciel ne vient ralentir le rayonnement de la chaleur de la journée emmagasinée dans la terre et les murs.

Ne touchons pas encore aux dahlias, ils supportent les gels passagers, comme les glaïeuls, les cannas et d'autres plantes robustes qui passent l'hiver sans encombre dehors partout où les gels ne sont pas trop sévères : région parisienne, bords de mer, Grand Ouest. Là où ils doivent être arrachés pour être remisés au sec et hors gel, ils peuvent encore attendre. Il y a plus urgent à faire, si ce n'est déjà fait.

TOILETTER LES PLANTES

Rentrons donc géraniums, fuchsias gélifs, abutilons, orangers, citronniers, toutes les plantes dites méditerranéennes qui ornent les plates-bandes, comme les rebords de fenêtre, les jardinières, les terrasses et les balcons. De ce point de vue, les daturas sont un indice : leur sensibilité au gel les rend les plus fragiles de toutes ces plantes bonnes à rentrer : au premier gel, les feuilles sont cuites et les parties aériennes sont totalement détruites à - 3 °C.

Heureusement, les racines sont nettement plus résistantes et la souche n'est pas atteinte sous un couvert de paille et de feuilles mortes. On ne saurait quand même trop conseiller de ne pas tenter l'expérience sans avoir prélevé des boutures sur un vieux pied. Mis dans l'eau, un bout de branche racine en un peu plus d'une semaine, et ce bouturage est impossible à rater.

Rentrer ? Cela ne veut pas dire prendre les pots, les jardinières et les mettre ainsi dans une pièce hors gel. Cela ne veut pas davantage dire arracher certaines plantes qui ont passé l'été en terre pour les remiser au chaud pour la mauvaise saison. Il faut d'abord les inspecter une à une pour les débarrasser de toutes leurs feuilles jaunies ou gâtées, des inflorescences fanées et à venir, nettoyer leurs pots, en enlever les petits escargots qui parfois s'y accrochent.

Quand la plante est toilettée, et surtout pas rabattue comme on le recommande malheureusement parfois dans quelques manuels fautifs sur ce point, il est bon de lui faire subir la pulvérisation d'un produit de traitement anti-insectes et anti-maladies (celui pour rosiers fait l'affaire) et la laisser ainsi sécher en plein soleil. Ce n'est qu'après qu'elle aura subi tout cela qu'elle pourra rejoindre la pièce d'hivernage. Les agrumes seront traités contre les cochenilles avec un produit adéquat.

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une véranda ou une serre froide, alors on improvise, on fait comme on peut, et seules les plus robustes sortent indemnes de la mauvaise saison. Encore que certains vieux jardiniers n'ont jamais perdu un seul géranium ou un seul cactus après un hiver sans eau et quasi sans lumière : ces deux conditions réunies plus une température peu élevée sont de toute façon meilleures que chaleur plus eau et pas de lumière ou, pire, eau plus fraîcheur. Et même certains les débarrassent complètement de leur terre, les roulent dans des journaux et les suspendent racines en l'air au plafond de leur cave jusqu'au printemps, où les géraniums retrouvent une terre neuve après avoir été taillés court.

Alain Lompech

At'chao !

Mr_Switch, 06.10.2003 à 9:36113861
( In Sud-Ouest du 05/10)

Comment péiger le creaveu ?

Une recherche de l'univertisé de Cmabirdge montre que l'odrre des lerttes dans un mot n'est pas détmiernant dès lors que les permières et dernières lerttes sont consrevées.
La riason ? Le creaveu hmuain ne lit pas chqaue lettre mias le mot cmome un tuot. Ce cuanlar se répnad comme une trîanée de puodre sur Inetrnet depuis pluisuers juors.
Vous en duotez ? Relsiez dnoc ce txete !

J-C, 22.09.2003 à 18:14110431
Tycho le rayonnant, un des plus beaux cratères lunaires

LE MONDE | 20.09.03

Forcément, chaque sélénophile a son chouchou lorsqu'il s'agit de décerner le prix du plus beau cratère lunaire. Certains le donneraient volontiers à Catherine ou Théophile, d'autres à Copernic ou Aristote. Les tintinologues, quant à eux, n'hésiteraient pas, qui opteraient pour le cirque Hipparque, dans lequel alunit, bien avant les missions Apollo, la célèbre fusée à damier rouge et blanc conçue par le professeur Tournesol. Le choix s'avère difficile tant la diversité et le nombre des cratères présents sur la face visible de notre satellite sont grands.

Puisque subjectivité il y a obligatoirement, élisons sans honte le cratère Tycho, ainsi nommé en hommage à l'astronome danois Tycho Brahé (Le Monde du 23 octobre 2001). Comme l'expliquent Jean Lacroux et Christian Legrand dans leur guide Découvrir la Lune (éditions Bordas), "il y a 109 millions d'années, à l'ère des dinosaures, sur la Terre, une météorite de 10 km de diamètre heurta le sud de la Lune à grande vitesse", préfigurant d'une certaine façon l'accident qui, 44 millions d'années plus tard, allait conduire à l'extinction desdits dinosaures. Doté d'un diamètre approchant les 90 kilomètres, Tycho, peu érodé par les ans étant donné son relatif jeune âge, "apparaît comme découpé à l'emporte-pièce dans la région continentale qui l'entoure", poursuivent Jean Lacroux et Christian Legrand.

On classe généralement les cratères lunaires en trois catégories, en fonction de leur diamètre. A moins de 10 kilomètres, on a affaire à des cratères en forme de bol, au fond arrondi. Si le trou mesure quelques dizaines de kilomètres de large, le dessin se complexifie car on assiste généralement, juste après l'impact de la météorite, à un rebond du sol et à l'apparition d'un piton central. C'est le cas de Tycho. Enfin, les cratères au diamètre supérieur à 150 kilomètres - aussi appelés bassins - proviennent d'un impact colossal, et généralement ancien, avec un astéroïde de grande taille. Dans ce cas, rappelle André Brahic dans son livre Planètes et satellites, cinq leçons d'astronomie (éditions Vuibert), "une succession d'ondes est produite par l'explosion, un peu comme les ondes qui se développent dans l'eau autour du point d'impact d'un caillou. Ces ondes sont gelées à la surface en formant des anneaux concentriques autour du cratère".

En plus de sa taille honorable qui le rend aisément visible dans un instrument, même modeste, Tycho est au centre d'un spectaculaire système rayonnant. Certains de ces filaments s'étirent sur plus de 1 000 kilomètres. Longtemps, ces structures en étoile ont laissé perplexes les astronomes qui, au début du XXe siècle, évoquaient pour les expliquer des émissions de gaz sortant de fines fissures, des dépôts de cendres volcaniques, etc.

L'envoi de sondes autour de notre satellite résolut le mystère. Comme le résume André Brahic, lors de certains impacts, "des flots de matériau peuvent être projetés à grande vitesse à des centaines ou même des milliers de kilomètres au- dessus de la surface (...). Quand ces flots de matériau retombent sur le sol, ils provoquent non seulement la formation de cratères secondaires, mais ils cassent la surface, produisant de longs alignements en forme de rayons autour du cratère".

Pierre Barthélémy

At'chao !

Léon le Wacky, 09.09.2003 à 12:09107951
Robert Sabatier
Né à Paris, les premières années de Robert Sabatier lui ont inspiré sa série romanesque Les Allumettes suédoises (six volumes). Après la Résistance (La Souris verte), il édite une revue de poésie, «La Cassette», avec pour auteurs, entre autres, Paul Eluard, Alain Borne ou René Guy Cadou.

En 1950, travaillant aux Presses Universitaires de France, il manifeste de l'intérêt et de la curiosité pour diverses disciplines. En 1953 sont publiés Les Fêtes solaires, recueil de poèmes et Alain et le nègre, roman. Dès lors alterneront romans, essais, poèmes mais aussi le Dictionnaire de la mort ou les aphorismes du Livre de la déraison souriante.

Dans cet ensemble, on trouve des romans où le réalisme et le merveilleux se rejoignent : Boulevard, Canard au sang, La Sainte farce, La Mort du figuier, Le Chinois d'Afrique.

Sur un autre versant: Les Années secrètes de la vie d'un homme, Dessin sur un trottoir, Les enfants de l'été, Le Cygne noir, Le Lit de la merveille.

Robert Sabatier est l'auteur de huit recueils de poèmes, le plus récent étant Les Masques et le miroir, d'un essai, L'Etat princier, et d'une Histoire de la poésie Française en neuf volumes.

Tous ces ouvrages ont été publiés aux éditions Albin Michel. Il en fut le directeur littéraire jusqu'à son entrée à l'Académie Goncourt en 1971. La majorité de ses romans ont été traduits en quinze langues et repris par «Le livre de poche», tout comme les poèmes (un recueil se trouve dans la collection «Poésie / Gallimard»).

Au cinéma ou à la télévision ont été adaptés Boulevard (par Julien Duvivier), La Sainte farce, Dessin sur un trottoir, puis, en trois films, Les Allumettes suédoises.

A consulter: Robert Sabatier par Alain Bosquet («Poètes d'aujourd'hui«), Robert Sabatier, Les Fêtes de la paroles (N° spécial de la revue «Sud»). De nombreuses thèses, en France et à l'étranger, ont été consacrées à ses livres.

Il fête à sa manière la naissance du nouveau millénaire dans son tout dernier roman: Le sourire aux lèvres, riche en surprises, et fort inattendu.

J-C, 09.09.2003 à 11:36107947
La sardine, à l'huile et à la mer

LE MONDE | 08.09.03

Corps allongé et aplati latéralement, grandes écailles, dos bleu-vert, flancs argentés marqués d'une bande longitudinale bleue : si l'on ajoute que sa longueur totale n'excède guère 25 cm et qu'elle peuple en bancs serrés la Méditerranée comme l'Atlantique, comment ne pas évoquer la sardine ? A moins, bien sûr, de ne la connaître qu'en boîte. Ce qui, somme toute, serait rendre justice à Nicolas Appert, inventeur de la conserve, sans lequel ce petit poisson de la famille des clupéidés aurait connu un tout autre destin.

Avant la découverte de procédés de conservation efficaces, il n'y avait en effet aucune raison de pêcher la sardine en grandes quantités. "Paquée" entre deux couches de sel dans des barils de bois, sa chair délicate s'altérait rapidement et devait être consommée dans les semaines suivant sa capture. Longtemps, l'espèce eut ainsi pour principale mission de nour-rir les familles de marins. Une collecte vivrière, ni plus ni moins.

Tout change au début du XIXe siècle, avec la découverte intuitive, par Nicolas Appert, d'un procédé universel de conservation des aliments. Le jeune Nicolas, dont le père est aubergiste, a très tôt appris le métier de cuisinier confiseur, qu'il exerce à Paris à l'enseigne La Renommée. Dès 1789 - il a tout juste 40 ans -, il s'engage dans la Révolution. Emprisonné pendant la Terreur, il mettra à profit ses longues heures d'inaction pour faire germer sa grande invention : en faisant chauffer suffisamment longtemps, à 100 °C, des aliments contenus dans des récipients hermétiquement clos, il doit être possible de les conserver indéfiniment.

En 1795, Appert installe à Ivry-sur-Seine un atelier d'expérimentation. En 1802, il obtient un prix du gouvernement pour son procédé. Fait remarquable : il ne prend pas de brevet, préférant offrir le principe de l'"appertisation" au plus grand nombre. En 1810, son Livre de tous les ménages, ou l'Art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales ou végétales est expédié dans toutes les préfectures de France.

LA BOÎTE DE CONSERVE EST NÉE !

Appert, entre-temps, est passé des bocaux en verre aux boîtes en fer blanc. Chez un de ses dépositaires nantais, le confiseur Joseph Colin, il tente d'y stériliser divers produits alimentaires. Parmi eux : Sardina pilchardus. La boîte de conserve est née ! Joseph Colin, fournisseur d'avitaillement pour la marine, tâtonnera longtemps avant que celle-ci devienne véritablement sûre. Mais son fils, Pierre-Joseph, créera la première conserverie industrielle.

"Ses premières tentatives comptèrent des insuccès nombreux, mais sa persévérance triompha, et, bientôt, il se trouva le chef d'une usine, dont la prospérité tend toujours à s'accroître", notent à l'époque les médecins A. Guépin et E. Bonamy (Nantes au XIXe siècle, statistique, topographique, industrielle et morale, ouvrage réédité en 1981 par l'université de Nantes). Et de préciser que "sa production actuelle est de 100 000 boîtes, valant 600 000 francs à 1 million, dont 36 000 de sardines et 15 000 de légumes".

Le prix de ces conserves étant fort raisonnable, le succès de la sardine à l'huile ne tarde pas à dépasser les frontières nantaises. En 1853, la première conserverie dédiée à la sardine, fondée par la société Wenceslas Chancerelle, s'ouvre sur le port de Douarnenez (Finistère). En 1880, on en dénombre 132 sur toute la Bretagne...

Afin de répondre à la demande, la pêche n'a plus qu'à suivre.

Pour le petit peuple sardinier, le défi relève de la survie. L'espèce migrant au large en hiver et revenant au printemps, par bancs énormes, près des côtes, la campagne de pêche se déroule entre juin et octobre, à faible distance du port. Pour puiser dans l'océan le petit poisson argenté, il faut monter à la nuit sur les chaloupes et lancer à l'eau, dès le lever du soleil, la pâte faite d'œufs de morue et de farine (la rogue, stockée à pleins barils) qui attirera les bancs dans les filets.

Droits, les filets, et bien lourds à remonter... Pour capturer le "pain de la mer", on ne peut alors, en effet, compter sur le chalut pélagique, ni même sur le filet tournant - ou bolinche -, qui n'apparaîtra qu'au début du XXe siècle.

Formant un grand cylindre sous la surface des flots, plongeant jusqu'à 60 m de profondeur et se refermant sur le banc par un filin coulissant, celui-ci garantira en une seule prise une tonne et demie de poisson et changera les conditions de travail des pêcheurs. Comme le fera un peu plus tard, dans les années 1930, l'apparition des premiers moteurs Diesel.

Aujourd'hui ? Si l'animal, ici ou là, se pêche encore à la bolinche dans les eaux de l'Atlantique et au lamparo en Méditerranée, c'est au chalut pélagique, entre fond et surface, que sont essentiellement capturées les centaines de milliers de tonnes de sardines pêchées chaque année dans le monde.

L'espèce, pour autant, ne figure pas sur la liste rouge des spécialistes des ressources halieutiques, qui multiplient depuis quelques années les mises en garde contre la surexploitation du cabillaud, du merlan ou de l'églefin. Mais les chercheurs du centre de Nantes de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) n'en soulignent pas moins l'état critique des populations de sardines des côtes espagnoles et portugaises. Selon eux, la biomasse des reproducteurs y serait passée d'environ 800 000 tonnes au début des années 1980 à 200 000 tonnes en 1997. Soit une diminution de 75 % en quinze ans.

Catherine Vincent

At'chao !

J-C, 03.09.2003 à 10:05107090
Le mea-culpa des industriels face à l'essor du grignotage

LE MONDE | 02.09.03

La forte progression de l'obésité conduit les principales multinationales du "snacking" à s'interroger publiquement sur leurs produits.

Le "light" fait des miracles. Il est la bonne conscience du consommateur et, plus encore, du producteur. Jusqu'à présent, lorsqu'on les interpellait sur leur part de responsabilité dans la progression de l'obésité, les multinationales des gâteaux, des barres céréalières et des sodas sortaient leur joker : le produit allégé.

Pourtant cette ligne de défense commence à se lézarder non seulement aux Etats-Unis, où la lutte contre le surpoids est désormais considérée comme un enjeu de santé publique, mais aussi - quoique dans une moindre mesure - en Europe.

Outre-Atlantique, plusieurs actions en justice ont été engagées par des plaignants accusant les industriels d'être responsables de leur obésité. Des sénateurs ont proposé de taxer les donuts (beignets), les cookies (gâteaux secs) et les boissons sucrées, voire les tickets de cinéma, haut lieu du mâchouillage de pop-corn, ou en- core les distributeurs de boissons et de sucreries installés dans les écoles.

En réaction, un projet de loi destiné à restreindre le champ d'éventuelles poursuites contre les industriels de l'agroalimentaire a été présenté à la Chambre des représentants. Bien qu'aucun juge n'ait, jusqu'à présent, décidé de mettre en cause leur responsabilité au regard de la progression de l'obésité, plusieurs firmes agroalimentaires, visiblement soucieuses d'éviter les tracas judiciaires auxquels sont confrontés les fabricants de cigarettes, semblent disposées à entamer un début d'examen de conscience.

Coca-Cola, écarté de certains distributeurs automatiques à l'initiative d'organisations de parents d'élèves, distribue des compte-pas dans les écoles pour encourager les activités physiques, Pepsi allège ses chips et appelle le public à consommer avec modération ses produits de snacking (grignotage), qui doivent demeurer "des petits plaisirs occasionnels".

L'expression la plus manifeste de ce nouveau discours est l'engagement pris le 1er juillet par Kraft-Foods, premier groupe alimentaire américain (et également propriétaire du fabricant de tabac Philip Morris), de "redéfinir ses gammes" afin de "participer à la lutte contre l'obésité". Kraft reconnaît implicitement que les industriels sont allés trop loin et doivent s'interroger sur le contenu de leurs recettes. La firme a décidé de renoncer aux actions de promotion commerciale dans les écoles, d'améliorer l'étiquetage, d'élargir l'éventail des produits "allégés" et de fixer une limite à la taille des portions individuelles.

Ces bonnes résolutions concernent aussi l'Europe, où Kraft-Foods, qui commercialise notamment les chocolats Milka et Côte d'Or, promet des initiatives dans les prochaines semaines. D'autres indices témoignent d'un évident souci de se ménager les bonnes grâces des nutritionnistes et de dissiper les accusations des associations de consommateurs qui dénoncent les méfaits du grignotage et la surconsommation de produits trop riches en lipides, incapables d'assurer un rassasiement durable, voire susceptibles d'engendrer une véritable addiction au sucre ou au sel.

Ainsi, depuis 2002, McDonald's France suggère aux parents de ne pas emmener les jeunes enfants plus d'une fois par semaine dans un fast-food (ce qui, par parenthèse, est statistiquement encore loin d'être la norme...). Pour sa part, Fleury-Michon a décidé en avril de réduire de 25 % la teneur en sel de quatre plats cusinés, "sans en modifier le goût", précise la société, qui entend ainsi faire "acte de responsabilité", alors que, selon les statistiques, l'obésité concerne 5,3 millions de Français adultes et près de 15 % des moins de dix-sept ans.

Paul Prédaut, un autre traiteur industriel, s'est engagé dans la même voie. Chez Danone, on ne bat point sa coulpe. "Depuis dix ans, nous travaillons à la réduction des graisses et à l'amélioration des matières premières et nous proposons depuis longtemps des gammes de produits allégés", affirme Jean-René Buisson, secrétaire général du groupe, qui, désormais, diffuse des produits de grignotage sous la marque Taillefine.

"Industriels et distributeurs ont encore bien du chemin à parcourir en matière de transparence de l'information, mais aussi de choix des ingrédients", assure Babette Leforestier (TNS-Sécodip), qui publiera en octobre une étude sur ce thème. "Les marques lancent des produits allégés en graisse mais omettent de préciser qu'ils ont été alourdis en sucre, et la façon dont elles vantent les effets de leurs produits sur la santé du consommateur relève trop souvent de l'allégation pure et simple. Elles auraient intérêt à être plus prudentes", ajoute-t-elle.

Spécialiste de la publicité chez TNS-Sécodip, Françoise Hernaez-Fourrier observe de son côté "une radicalisation du désir alimentaire et une banalisation des imaginaires boulimiques" à travers de nombreuses campagnes publicitaires, notamment celles de Contrex, Canderel, Suchard, Yoplait ou Schweppes. "Fréquemment, souligne-t-elle, le message fait référence à la goinfrerie - on voit des gens parler la bouche pleine - et à la transgression, comme s'il s'agissait d'un défoulement."

A l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA), où l'on précise qu'un code de bonne conduite (visant notamment à "éviter de présenter des individus sédentaires en situation de consommation compulsive") sera conclu sous peu avec le Bureau de vérification de la publicité (BVP), on refuse de voir la profession "transformée en bouc émissaire".

Plus encore que d'éventuelles actions intentées par des consommateurs, les entreprises redoutent que la réglementation ne vienne restreindre leur champ de communication publicitaire vers les jeunes ou limiter leur accès aux distributeurs installés en milieu scolaire. "La montée de l'obésité nous interpelle, et nous en faisons une prio-rité, mais n'oublions pas qu'il s'agit d'abord d'un problème de mode de vie,plaide François Coindreau, président de la commission qualité de l'ANIA. Pour le résoudre, il faudra consentir un vaste effort d'éducation."

"Commençons par corriger le glissement sémantique qu'a subi le mot "goûter"", propose une institutrice de CE1. A l'école, désormais, il y a le goûter de 16 h 30, mais aussi ceux de 10 heures et de 15 heures qui font déborder les cartables de briquettes de jus de fruit, de barres chocolatées et de sachets de chips. "Outre qu'elle est franchement régressive, cette obsession de bannir la moindre sensation de faim empêche les enfants de se caler sur les repas collectifs", ajoute-t-elle. Dans la cour de son école, le règlement interdit depuis l'année dernière le grignotage pendant la récréation du milieu d'après-midi.

Jean-Michel Normand

At'chao !

J-C, 02.09.2003 à 15:22106999
Transaustralie express

LE MONDE | 02.09.03

146 000 tonnes de rails, 2 millions de traverses posées entre déserts et mangroves, pythons et chameaux sauvages, la ligne Darwin-Adélaïde est le dernier chantier ferroviaire au monde à traverser un continent.
Une grande langue de terre rouge, large comme une autoroute, traverse ce coin paumé du bush australien. Le soleil vient de se lever et, déjà, la chaleur approche les 30 degrés. Une nuée de perroquets noirs survolent une dizaine de travailleurs trempés de sueur qui s'affairent autour d'un monstrueux scarabée métallique, tout jaune, dans un bruit assourdissant. En moins de huit heures, cette énorme machine aura posé 1,6 kilomètre de rails sur la longue ligne droite qui se perd dans l'infini. Direction : Darwin, la capitale du Territoire du Nord. A plusieurs centaines de kilomètres de là, une autre équipe fait route vers le sud pour atteindre Alice Springs, la ville construite en plein centre de l'île.

Ce chantier est le dernier projet ferroviaire au monde à traverser un continent. La nouvelle ligne (longue de 1 420 kilomètres) sera le prolongement de celle reliant déjà Adélaïde, la capitale de l'Etat d'Australie-Méridionale, à Alice Springs, au centre. Lorsque ladite ligne sera achevée, l'Australie aura pour la première fois un train qui traversera son territoire du nord au sud, soit 2 750 kilomètres de rails au total. "Moi, j'adore ce projet, car il est historique, s'emballe Andrew Manning, un ancien chasseur de taureaux sauvages qui construit des lignes de chemin de fer depuis vingt et un ans. C'est plus excitant de travailler ici que de poser quelques kilomètres de voie ferrée pour rejoindre une mine."

"Et puis c'est le dernier chantier ferroviaire de cette taille à voir le jour au monde", renchérit James Castle, responsable de la sécurité sur le chantier nord (Darwin-Alice Springs). Ce projet, maintes fois abandonné puis repris avant d'être de nouveau retardé, avait été surnommé la "Never Never Line", une allusion au Pays imaginaire (Never-Never-Never Land) de Peter Pan.

Les premiers rails ont été posés en 1878 à Port Augusta, dans le sud du pays. Mais, en 1891, le chantier a été abandonné, faute d'argent, à Oodnadatta, un village situé à 600 kilomètres au nord de l'océan Indien. En 1929, la toute nouvelle fédération australienne, créée en 1901, a financé le prolongement de la ligne jusqu'à Alice Springs. Le train, baptisé le "Ghan", en hommage aux chameliers afghans qui délivraient la nourriture aux constructeurs de la voie ferrée, s'arrête toujours aujourd'hui dans cette ville.

Mais, au nord du pays, la ligne partant de Port Darwin s'est terminée dans un cul- de-sac. Lancée à la fin du XIXe siècle, elle a rejoint en 1889 Pine Creek, une ville située à 244 kilomètres de distance. Puis, en 1926, Katherine, grâce à un nouveau tronçon de 86 kilomètres, et enfin, trois ans plus tard, son ultime terminus, Birdum, une propriété perdue à 509 kilomètres de la capitale du Nord. "Lors de la création de la fédération, le nouveau Parlement s'était engagé à financer la ligne reliant Darwin à Alice Springs. Mais cette parole est restée sans suite", explique Duncan Beggs, qui travaille pour ADrail, le consortium en charge de la construction de cette voie ferrée.

Perpétuellement en déficit, la ligne inachevée -Port Darwin-Birdum - a été fermée en 1976. Au milieu des années 1990, le gouvernement du Territoire du Nord a décidé de relancer le projet en s'engageant à donner 55 millions d'euros à tout investisseur privé capable de construire la ligne entre Darwin et Alice Springs. Adélaïde et Canberra ont suivi cette initiative en promettant le versement d'une somme semblable. Le Territoire a été jusqu'à acquérir tous les terrains privés sur lesquels les rails devaient être posés. En 1997, un appel d'offres public a été lancé. En contrepartie des 605 millions d'euros d'investissement nécessaires au financement du chantier, les candidats obtenaient la promesse de garder pendant cinquante ans la licence d'exploitation de la ligne de chemin de fer, après quoi ce tronçon retournerait dans les mains des pouvoirs publics. En 1999, un consortium, Asia Pacific Transport, s'est vu chargé de finir un projet commencé... cent vingt et un ans plus tôt.

Le redémarrage de cette entreprise n'a toutefois pas été un long fleuve tranquille. "En mai 2000, je travaillais à la construction d'une tour de télécommunications au Brésil, lorsque mon employeur, KBR, m'a demandé de partir d'urgence à Darwin, se souvient Al Volpe, un Texan qui construit depuis trente ans des raffineries et des complexes pétrochimiques en Amérique latine et aux Emirats arabes unis. Le chantier était supposé démarrer tout de suite après mon arrivée. Mais nous n'avons signé le contrat qu'en avril 2001, et les pelleteuses ont commencé à déblayer le terrain deux mois plus tard. Nous avons dû régler beaucoup de problèmes de logistique avant d'entreprendre les travaux."

"Il faut dire que, sur ce projet, tout est énorme, résume Michael Law, le chef du chantier nord. La simple taille de cette ligne est un défi en soi. Le dernier chantier sur lequel j'ai travaillé était une voie de 7 kilomètres de longueur reliant une mine de charbon à une ligne existante. Vous comprenez le changement de dimension avec cette entreprise." Avant de poser les 146 000 tonnes de rails, ADrail a dû débroussailler et construire des milliers de remblais avec plus de 250 énormes engins de chantier. "Nous avons traversé des mangroves, des déserts de sable, des plaines de terre rouge. Nous avons dû passer au-dessus de rivières, creuser des falaises rocheuses...", relate Al Volpe.

Les problèmes d'approvisionnement ont également dû être planifiés longtemps à l'avance. Les 2 millions de traverses en béton de 265 kilos chacune ont été fabriquées et stockées dans deux usines construites pour l'occasion. Le stock est vital car, comme l'explique Ron McDowall, le patron de l'usine de fabrication de Katherine, la production n'est que de "2 000 traverses par jour et le chantier nord en utilise 2 500 tous les jours. On ne peut pas aller plus vite. Nous remplissons déjà 130 % de nos objectifs initiaux et nous travaillons vingt-quatre heures sur vingt-quatre et six jours sur sept". Deux carrières ont également été exploitées tout spécialement pour fournir les 2,85 millions de tonnes de ballast nécessaires à cette ligne. Chaque jour, au nord de Katherine, une énorme pelleteuse remplit 55 wagons d'une quantité de 70 tonnes de petits cailloux.

"Nous avons constamment dû nous assurer que la production de traverses, de rails et de ballast ainsi que la préparation du terrain seraient toujours en avance sur les équipes qui posent les rails, ajoute Al Volpe. Si un seul des éléments de ce puzzle venait à manquer, c'est tout le projet qui aurait été stoppé net." Une menace coûteuse, car ADrail s'est engagé par contrat à payer près de 20 000 euros pour chaque jour de retard après la conclusion du chantier envisagée pour le 31 mars 2004. Le projet s'est toutefois si bien déroulé que le dernier rail devrait être posé avant Noël. Une performance au vu du budget limité prévu pour cette entreprise.

Ses promoteurs ont dû trouver des solutions originales afin de limiter le plus possible leurs dépenses. "Nous avons, par exemple, utilisé les superstructures du pont routier au-dessus de la rivière Elizabeth pour ériger le plus long des 90 ponts que nous avons dû édifier pour ce projet, explique Duncan Beggs. Cela nous a permis d'économiser 2,8 millions d'euros." Les accotements le long de la voie ferrée ont, eux, été fabriqués avec un mélange de ciment et de terre locale, afin de réduire au minimum le transport de béton.

L'éloignement de la ligne de tout centre urbain a été un des principaux obstacles de ce projet. Pour loger ses salariés - l'effectif maximal a atteint 1 400 personnes en octobre 2002 -, ADrail a dû construire quatorze camps itinérants. Ces préfabriqués, capables d'accueillir de 60 à 150 personnes, étaient distants de 100 kilomètres les uns des autres. Dès qu'une portion de la ligne était terminée, les cabanons étaient démontés afin d'être réinstallés plus loin sur le parcours.

Cette vie en communauté ne semble pas perturber les ouvriers d'ADrail. "Mes collègues sont tous de bons gars, juge Clinton Pearson, un Australien du Queensland, marié et père de deux enfants, qui pose des rails dans tout le pays depuis huit ans. On est tous loin de chez nous. On travaille sur le chantier dix heures par jour et treize jours sur quatorze, avec une semaine de repos toutes les six semaines. Alors, après avoir bossé toute la journée, on se retrouve le soir pour se boire une bière ou deux. On ne se chamaille jamais." "On se serre les coudes ici, renchérit Ricky Hall, un grand et gros bonhomme de 25 ans avec des piercings sur la langue et sur le nez. J'étais cuistot avant, et je peux vous dire que ce boulot est bien plus facile."

Al Volpe avoue avoir été bluffé par la ténacité des "Aussies". "Les gars ici sont courageux, ils aiment l'aventure et ils bossent dur, reconnaît le patron d'ADrail. Ils sont un peu rudes, mais ils aiment travailler en plein air." "Mon travail n'est vraiment pas difficile, renchérit Kimbo Fairclough. Je polis les extrémités de 90 rails en une journée. Cela ne me prend pas plus de dix heures et demie par jour. C'est rien, comparé aux horaires à rallonge que je faisais dans les mines. Et puis c'est mieux payé."

Pour une semaine de six jours, les ouvriers gagnent en moyenne 500 euros après impôts. "Un gars qui s'occupe de la maintenance d'une ligne existante ne peut pas espérer toucher plus de 280 euros par semaine", déclare Darren Marsh, un électricien originaire de l'Etat d'Australie-Occidentale. Cet argent, les employés d'ADrail ne l'ont vraiment pas volé. Car les conditions de travail sont exténuantes. A Alice Springs, la température sur les rails avoisine parfois 60 degrés. L'été, les ouvriers commencent le travail à 2 heures du matin pour éviter le "cagnard" de l'après-midi.

"On ne peut pas s'acclimater à de telles températures, explique Andrew Manning. On peut les tolérer, mais, au fil des jours, elles sucent toute votre énergie." Près de Darwin, le problème principal est l'humidité de l'air. "Je n'ai jamais travaillé dans un tel climat, reconnaît Ron McDowall. C'est pire que toutes mes expériences passées, et je bosse pourtant dans ce métier depuis six ans."

En travaillant en plein cœur de l'outback, les employés d'ADrail doivent également se méfier de la faune locale. "Là, sous nos pieds, vivent de nombreux serpents, prévient Andrew Manning après avoir grimpé au sommet d'une pile de rails de plusieurs mètres de hauteur. Ils viennent ici pendant la journée pour rester à l'ombre avant de partir chasser la nuit. Un soir, un gars a repéré un python de 7 mètres de long derrière lui."

Tout près de là, dans les bureaux d'ADrail à Katherine, deux affiches collées dans le hall montrent vingt-six photos de reptiles dangereux habitant la région.

Pour éviter de provoquer la mort de nombreuses têtes de bétail (trois bœufs sont parfois tués en une nuit par le "Ghan"), la voie ferrée entre Darwin et Alice Springs sera protégée par des grillages. "Cette protection ne sera toutefois pas suffisamment solide pour empêcher les buffles de la traverser", prévient James Castle.

Un détail qui a son importance. "Dans le passé, des locomotives ont déjà déraillé après avoir heurté un buffle, se souvient Duncan Beggs. Près d'Alice Springs, ce sont les chameaux sauvages qui nous inquiètent. Lors de l'impact, leur tête vient frapper le pare-brise de la cabine du conducteur, et cela peut se révéler très dangereux."

Pour être rentable, la "Never Never Line" devra posséder entre 75 % et 80 % de parts de marché du transport de marchandises vers Darwin.

Ce service est aujourd'hui assuré par les road trains, ces camions qui comprennent jusqu'à quatre remorques et dont la longueur peut atteindre 53,5 mètres. "Cet objectif est celui que la compagnie ferroviaire en Australie-Occidentale a rempli lorsque la ligne vers Perth a été ouverte", prévient Duncan Beggs.

Les habitants du Territoire du Nord espèrent que la nouvelle voie ferrée va permettre de désenclaver leur région.

"Ici, nous avons de l'eau et du soleil à profusion. Nous pourrions développer notre agriculture et devenir le bol de riz des 600 millions d'Asiatiques qui vivent au-dessus de nous, s'emballe James Forscutt, le maire de Katherine. Nos principaux handicaps étaient notre isolement et le manque d'infrastructures de transport. Cette ligne va permettre de résoudre tout cela. Nos ressources minières sont également sous-exploitées, car les compagnies ne savaient pas comment transporter les minerais. Le train va nous aider. Notre potentiel de développement est énorme."

L'élu devrait toutefois rester prudent. L'histoire montre que les "grands projets" dans cette région peuvent mettre parfois plus d'un siècle à se réaliser...

Frédéric Therin

At'chao !

J-C, 01.09.2003 à 16:12106755
Hooters Air, l'hôtesse ou l'avion ?

LEMONDE.FR | 01.09.03

"Easy to buy, fun to fly" - facile à acheter, amusant pour voler -, c'est la promesse de la compagnie aérienne Hooters Air, fraîchement débarquée sur les tarmacs américains. Le concept ? Simple et sans chichis : recruter de plantureuses hôtesses, les habiller à la mode "mini" et leur donner pour mission de divertir le client. La compagnie à la chouette n'hésite pas à utiliser la polysémie de son nom - hooters signifie à la fois "hiboux" et "seins" - pour se constituer une fidèle clientèle.

Robert H. Brooks, le patron de la compagnie, n'en est pas à son galop d'essai. Son concept a déjà fait ses preuves. Sa chaîne de restaurants Hooters, spécialisée dans les ailes de poulet et les serveuses court vêtues, sévit depuis vingt ans aux Etats-Unis et affiche une réussite enviable. Le PDG a donc décidé de décliner son concept dans les airs. En 2002, il reprend la compagnie aérienne Pace Airlines, au bord de la faillite, et crée la Hooters Air.

Les clients de la sulfureuse compagnie sont donc chouchoutés par deux hôtesses à l'opulente poitrine. Durant le vol, elles distribuent de menus cadeaux et organisent des quizz pour distraire les passagers. Un vrai club de vacances à 10 000 mètres d'altitude. Les Hooters girls ne s'occupent ni du service ni de la sécurité. Des hôtesses plus "traditionnelles" remplissent ce rôle. De même que le pilotage de l'appareil, dévolu à deux professionnels, également plus "couverts".

Les vols relient Newark, Baltimore ou Atlanta à Myrtle Beach, une station balnéaire de Caroline du Sud très courue des amateurs de golf. Les avions orange et blanc, relookés aux couleurs des restaurants Hooters, ont été conçus pour un meilleur confort des passagers. Les sièges sont plus larges que la moyenne. Autre argument de poids de la compagnie : ses tarifs. Hooters Air propose des allers simples Baltimore-Myrtle Beach à 99 dollars (91 euros), contre 279 dollars (255 euros) chez United Airlines. Des vols charters sont également prévus pour acheminer les fans de base-ball durant le Super Ball. Ambiance garantie.

Après cinq mois d'existence, la compagnie remplit ses vols à 50 %, avec une clientèle essentiellement masculine et "ravie de la prestation" selon Hooters Air. De charitables épouses réservent même des vols pour leur mari afin qu'ils ne soient pas stressés par le voyage et arrivent en pleine forme à destination ! Alors que les compagnies aériennes du monde entier traversent une zone de perturbations, due notamment à la baisse du tourisme liée aux attentats du 11 septembre 2001, la brèche ouverte par la jeune Hooters Air est prometteuse. La compagnie vient d'annoncer en juillet l'extension de sa flotte... D'avions.

Cédrine Colas

At'chao !

J-C, 13.08.2003 à 9:10103670
Du feu sous la glace islandaise

LE MONDE | 12.08.03

Aux confins du cercle polaire, de redoutables cratères sont cachés sous les calottes glaciaires. Et c'est ainsi que les Islandais n'ont pas eu à inventer l'eau tiède...

En anorak fourré et bonnet de laine, le maître nageur a de la buée sur ses lunettes. L'été islandais tient mal ses promesses. Ce matin de juillet, la température extérieure frise les 9 degrés et la pluie n'a guère cessé depuis 24 heures.

Pourtant, dans le très grand bassin laiteux aux reflets émeraude, nous sommes déjà une petite cinquantaine à barboter béatement, silhouettes fantomatiques nappées dans des volutes de vapeur.

"On a du mal à y entrer mais, quand on y est, elle est bonne !", serait-on tenté de fanfaronner comme on peut le faire dans les vagues frisquettes de la Manche, sauf qu'ici, si l'on hésite à s'immerger le menton et les oreilles, c'est par peur de se brûler. L'eau est à 42 degrés.

Les Islandais n'ont pas eu besoin d'inventer l'eau tiède ; le ciel, ou plutôt la terre, leur ont offert l'eau chaude. A 40 kilomètres de Reykjavik, le petit lac artificiel de Blaa Lonid - Blue lagoon, en sabir touristique - est alimenté par le trop plein d'eau et de boues (gorgées de silice et de calcaire et excellentes pour la peau) de l'usine géothermique voisine qui pompe, à 1 800 mètres de profondeur, une nappe à plus de 100 degrés. Cette extraordinaire piscine semi-naturelle, qui épouse les anfractuosités d'un champ de lave, constitue sans doute l'exploitation la plus ludique d'une ressource inépuisable.

Mais on en découvre d'autres qui ne laissent pas d'étonner. Ainsi, alors que la géothermie assure déjà le chauffage urbain de nombreuses agglomérations, dans le centre de la capitale, la plus septentrionale du globe, on est en train d'achever l'installation de canalisations souterraines destinées à chauffer... les trottoirs, afin d'y faire fondre les neiges hivernales. Dans certaines régions, comme autour de Hveragerdi, à une demi-heure de Reykjavik, les sources chaudes sont si nombreuses que la montagne est constellée de panaches blancs et que beaucoup d'habitants des pimpantes maisonnettes de bois - aussi nickel que pastel, souvent surchargées de meubles et de bibelots et où on ne pénètre qu'en se déchaussant - ont pu s'offrir un sauna ou un jacuzzi personnel.

Enfin, dans leurs immenses serres aménagées pour pallier les déficiences de la végétation qui souffre presque autant de l'érosion que des rigueurs du climat, les audacieux insulaires ne se contentent pas de cultiver des fleurs ou des tomates, ils font aussi pousser des bananiers.

Si l'on ajoute aux calories qu'ils captent dans les profondeurs la production des centrales hydroélectriques construites sur leurs innombrables chutes d'eau, il n'est pas exagéré de dire que les Islandais ont de l'énergie à revendre. Et, à défaut de pouvoir l'exporter, ils accueillent de plus en plus largement des industries gourmandes en électricité, laminoirs et autres complexes sidérurgiques.

Cette manne et les atouts économiques subséquents représentent une juste compensation à pas mal de désagréments et à des catastrophes naturelles chroniques. Habiter une île volcanique aux confins du cercle polaire, où, l'été, le soleil ne se couche pratiquement pas mais où l'hiver prend sa revanche avec des nuits interminables, n'est pas toujours une sinécure. Même si les Vikings qui y débarquèrent sur leurs drakkars, au IXe siècle, avaient sans doute la malicieuse idée de dissuader d'autres conquérants en baptisant "pays de glace" une contrée nettement moins hostile que le prétendu "pays vert" (Groenland) voisin...

Partir à la découverte d'un volcan en Islande revient à peu près à chercher une forêt en Amazonie ou un champ de blé dans la Beauce. Il y en a partout, dont plus de deux cents actifs, et même en se cantonnant à la moitié sud d'une île grande comme un cinquième de la France, l'embarras du choix donne autant le vertige que la variété des paysages générés par une géologie fantasque.

Des sommets déchiquetés dont les nuances défient l'arc-en-ciel aux jaillissements d'eau bouillante de Geysir qui, chaque quart d'heure, s'élèvent jusqu'à 20 mètres (en fait, le Geysir vit sur son nom, donné au lieu et au phénomène des geysers, et laisse aujourd'hui la vedette à son actif voisin, le Strokkur), des fjords profonds aux immensités de sables noirs, des névés aveuglants aux chaos de lave couverte de mousse, tout ici est volcan. Et jusqu'à l'herbe qui nulle part ailleurs n'est plus verte, au point de paraître phosphorescente lorsque de sombres nuages plombent le ciel.

La multitude de moutons au museau pointu - quelque 600 000, soit plus de trois par habitant ! - et les hordes de petits chevaux folâtrant à travers ces infinis pâturages donnent une impression, fausse, de vie sauvage, qui ajoute à l'ivresse que l'on peut éprouver sur l'Altiplano des Andes, dans les savanes de l'Est africain, les horizons sans bornes de l'Ouest américain et autres "grands déserts où luit la liberté ravie".

On s'épuiserait d'autant plus vainement à vouloir approcher un volcan particulier que, le plus souvent, le feu couve sous la glace, dont l'épaisseur peut atteindre 1 kilomètre. A défaut de pouvoir admirer les improbables et redoutables cratères dissimulés par les calottes glaciaires qui coiffent 11 % de la surface de l'île, il faut se "contenter" de la partie visible de l'Ice... land.

A commencer par le volcan le plus connu et l'un des seuls à correspondre à l'imagerie classique, c'est-à-dire conique, l'Hekla, "la montagne au manteau", qui pourrait aussi s'appeler la montagne au chapeau puisqu'une écharpe de brume et de fumerolles enveloppe la plupart du temps son sommet, à 1 491 mètres d'altitude. Comme pour rappeler que régulièrement, et les dernières fois en 1991 et en février 2000, il entre en éruptions souvent dévastatrices.

Au Moyen Age, l'Hekla était considéré comme "la porte de l'enfer". Il reste aujourd'hui la porte d'un désert ; le cœur de l'île, inhabité, n'étant traversé que par quelques pistes où l'on ne peut s'aventurer qu'en 4 × 4. Au bout de l'une d'elles, après avoir traversé de cendreuses étendues lunaires cernées de montagnes de claire rhyolite, on débouche sur l'un des lieux les plus mythiques d'Islande : Landmannalaugar, une sorte d'eldorado verdoyant en forme de cirque, où de minuscules tentes signalent la présence de quelques touristes : randonneurs ascétiques et souvent grisonnants, cyclistes émaciés ayant abandonné leurs VTT aux frontières de la civilisation du macadam, jeunes stoppeurs ployant sous le poids de leurs énormes sacs à dos depuis Paris, Berlin ou... Prague. Avec, au bout de leur quête, la contemplation d'une nature presque inviolée et, quand même, le délice d'un bain brûlant dans la rivière.

Une balade islandaise, c'est un cours de géographie in situ mais c'est aussi une leçon d'histoire, la vraie, pas celle des épiques sagas (dont s'inspira Wagner) ni des légendes peuplées de trolls, encore moins de la volcanique imagination de Jules Verne qui fit débuter ici son Voyage au centre de la Terre débouchant à Stromboli. Ainsi, en longeant le bassin aux fumerolles de Laugarderlar, découvre-t-on qu'en l'an 1000, lorsque le pays renonça à Odin pour adopter le christianisme, les premiers baptisés, dont la dévotion n'excluait pas le sens du confort, choisirent de s'immerger dans ce petit lac, malgré son odeur d'œuf pourri due à sa teneur en soufre, pour éviter d'avoir à se plonger dans l'eau froide.

AThingvellir, au pied des falaises de basalte brun qui marquent la limite souterraine entre l'ancien et le nouveau monde et forment une sorte d'amphithéâtre, c'est dans le creuset de la démocratie que l'on chemine. En 930, se réunit ici une assemblée délibérante (l'Althing) qui n'était ni plus ni moins que le premier Parlement d'Europe et, le 17 juin 1944, c'est sur ce site fondateur que fut proclamée l'indépendance du pays, jusque-là sous la tutelle du Danemark.

A Thingvellir, on est non seulement dans un autre millénaire mais, littéralement, entre deux mondes. La fracture planétaire qui traverse l'Islande en son milieu est visible à l'œil nu. A cheval sur cette faille, en posant un pied sur la plaque américaine et l'autre sur la plaque eurasiatique, on peut jouer au chevalier "tectonique", emporté par la dérive des continents.

A Gullfoss, en admirant les deux cascades superposées de 11 et 21 mètres, aussi impressionnantes que celles du Niagara mais plus sauvages, on est pris de gratitude pour une personnalité plus moderne, celle d'une écologiste avant la lettre. Née en 1871, dans la ferme isolée de Brattholt, Sigridur Tomasdottir vouait une telle passion à ces chutes qu'elle mena un combat désespéré pour les préserver. Alors qu'en 1907 son père avait refusé l'offre d'un Anglais qui lui proposait cinquante fois la valeur de sa ferme, cette femme autodidacte, dont un petit monument restitue le profil énergique, avec ses tresses et sa natte de squaw, s'est battue bec et ongles pour arracher "sa" merveille de la nature à l'appétit des industriels qui voulaient y installer les turbines d'une usine hydroélectrique. En 1928, elle obtint une première victoire mais décéda, en 1957, avant le classement définitif du site.

Enfin, pas mal d'Islandais vont jusqu'à affirmer que l'explosion du mont Laki qui, en 1783 et durant trois ans, déversa un océan de scories sur une large partie du pays, est pour quelque chose dans le déclenchement de la Révolution française. Ce cataclysme ne se contenta pas de décimer, directement ou indirectement, un quart des 40 000 habitants que comptait l'île. Il perturba gravement le climat dans tout l'hémisphère Nord, anéantissant des récoltes, aggravant les disettes et les colères populaires. D'où les carmagnoles...

D'autres manifestations telluriques sont plus récentes et mieux vérifiables. A Skaftafell, à l'ombre du piton de Hvannadalshnukur (2 119 mètres, le plus haut d'Islande), on peut encore voir les effets du tremblement de terre qui, à l'automne 1996, provoqua une montée de magma au cœur du Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe avec ses 8 400 kilomètres carrés, dont chacune des dizaines de dégoulinades immaculées vaut notre mer de Glace. La monstrueuse crue glaciaire qui s'ensuivit dépassa les 50 000 m3 par seconde, charria des blocs de glace atteignant 2 000 tonnes, coupa la route no 1 qui fait le tour de l'Islande et emporta comme un fétu un pont de 370 mètres avant de s'épandre sur les sables noirs de Skeidararsandur, aujourd'hui recouverts de lichen. Pour admirer de semblables icebergs, aux reflets bleus ou noirs, dérivant, cette fois, paisiblement vers l'océan, il suffit de monter plus au nord, à Jökulsarlon, où depuis la plage on peut apercevoir les moustaches de quelques phoques jouant à saute-rouleaux.

En Islande, tout peut arriver, le meilleur comme le pire. Dans quelle autre région du monde verra-t-on une secousse faire émerger un îlot, comme celui de Surtsey, en 1963, ou une coulée de lave détruire le tiers d'une ville - Vestmannaeyjar, sur l'île de Heimaey, en 1973 -, mais créer, en guise de consolation, un petit port naturel abrité des tempêtes ?

La jeunesse a pourtant tendance à estimer qu'il ne s'y passe pas assez de choses, comme en témoigne le spleen palpable de ces adolescents attablés autour de hamburgers et de sodas dans une station service fast-food, coincée entre les furies de l'océan et un no man's land de lave et de glace, à 80 km de la bourgade la plus proche.

"Nous n'avons tous qu'une envie, aller étudier puis travailler à Reykjavik -qui concentre déjà la moitié des 280 000 Islandais-, parce que là-bas, ça bouge !", confie Kristjan, 19 ans, qui, comme ses amis, passe chaque jour de longues heures sur le réseau Internet. Il n'a pas pour autant l'intention de se couper de ses racines ni de renier sa culture. "Mon arrière-grand-père et mon grand-père étaient pêcheurs de hareng et de morue. Comme ici il n'y a jamais eu de port, les hommes partaient en mer depuis la plage dans de grosses barques à rames. A chaque sortie et chaque retour, ils risquaient leur vie en passant la barre et, pour moi, c'était de vrais héros. Mon père s'est fait éleveur de moutons et il a réussi à constituer un troupeau de 300 têtes. Ma mère continue à tricoter des gros pulls mais cet artisanat traditionnel n'est plus guère rentable depuis l'apparition de la polaire. Moi, l'élevage ne me dit rien, j'aimerais travailler dans l'informatique et, surtout, voyager."

Cette soif d'ailleurs, Kristjan l'a peut-être contractée sur les falaises de Dyrholaey, dont l'arche rocheuse constitue le cap le plus méridional autour duquel les macareux, les guillemots et autres oiseaux de mer tournoient inlassablement. A chaque époque son appel du large.

Dans le port de Reykjavik, les gros baleiniers à coque noire des chasseurs de cétacés sont déjà rongés par la rouille.

Robert Belleret

At'chao !

Léon le Wacky, 07.08.2003 à 19:21102756
Origines des plantes carnivores
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1) Les plantes carnivores vivent dans des milieux pauvres, acides et humides et asphyxiques : les tourbières. Dans ces milieux, la décomposition et la minéralisation des débris végétaux sont extrêmement lentes en l'absence de bactéries ou d'autres décomposeurs. Ils ne se forment donc que très peu de sels minéraux nutritifs utilisables par les végétaux. Une stratégie originale pour s'assurer une nutrition azotée impossible dans le sol est de capturer et de digérer des insectes. Mais cela nécessite une adaptation : pièges pour la capture et moyens de digestion.

2) Comment est apparue cette adaptation ?
On peut suivre l'Evolution des divers espèces grâce aux fossiles. Pour les plantes carnivores, faute de fossiles, il nous est pour le moment impossible de comprendre la spécialisation de leurs organes.
Plusieurs hypothèses ont été proposées. En voici une qui concerne les urnes comme les Sarracénies (M.Baffay, F.Brice, Ph.Danton et J-P. Tournier, 1989). La feuille d'une espèce se creuse afin de recueillir l'eau de pluie et d'éventuels insectes au cours d'une très longue Évolution. Puis, elle prend la forme de tube dans lequel sont libérés des sucs digestifs. Le cobra lily (Darlingtonia californica) représente la forme la plus évoluée.

june, 07.08.2003 à 15:30102701
si, si.

MR_Claude, 07.08.2003 à 14:38102690
oué pasque ici avec la chaleur on ressemble plus à un amas jauni...

ahem.

storm, 07.08.2003 à 14:33102688
Tant pis. Plus qu'a aller sur place voir s'il fait moins
chaud qu'ici.

J-C, 07.08.2003 à 14:28102686
non, Storm, on a posté les 6 articles ! désolé !

At'chao !

storm, 07.08.2003 à 14:26102685
A plus de jolies histoires sur l'amazonie?

Snif Snif ....

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