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© Les Humanoïdes Associés

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Arzach
ScénarioMoebius
DessinMoebius
CouleursMoebius
Année1976
EditeurLes Humanoïdes Associés
SérieArzak, tome 1
autres tomes1 | 1.5
Bullenote [détail]

Autres publications:

Arzach (version de 1976) dans Arzach (Arzak #1.5)
Arzach 2 pl. 2 dans Cent pour cent bande dessinée

 

1 avis

spirou2733
Lors de sa parution, en 1975, dans les pages de Métal Hurlant, Arzach fait l’effet d’une petite bombe dans le monde de la Bande Dessinée des années ’70. Bien sûr, les courtes histoires qui composent Arzach ne sont pas les premiers récits muets de l’Histoire de la Bande Dessinée. Mais ils restent, sans nul doute, parmi les plus marquants encore aujourd’hui.

L’album commence par une histoire qui est parue dès le premier numéro du journal mythique créé par les Humanoïdes Associés et qui a profondément marqué son esprit ainsi que son orientation. Ce premier récit débute par une vue pleine-page d’un homme capé, juché sur une espèce de grand ptérosaurien blanc. Arzach. Son nom résonne comme celui d’une légende immémoriale dont l’orthographe aurait variée d’innombrable fois au cours des temps. J’en veux pour preuve les différentes mutations qu’il subit au file des pages : Arzach, Harzack, Arzak, Harzac, Harzak, Harzakc, Arrzak. L‘étrange personnage vole en direction d’une mystérieuse tour mégalithique dont l’érection semble remonter à la nuit des temps. Si vous pensez que l’atmosphère énigmatique qui plane sur cette première planche va se dissiper, vous risquez d’être déçu, car rien de ce qui va suivre n’apportera le moindre élément explicatif réellement satisfaisant. En effet, on n’en apprendra guère plus sur cet insaisissable ptéroguerrier et sur le but de sa quête (une piste est en fait donnée dans une histoire non muette datant de 1987, intégrée par la suite dans les éditions plus récentes, mais cette dernière est tout à fait dispensable). Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Vous n’en saurez rien, ou presque.

Même si quasi aucun éclaircissement n’est apporté, l’univers mis en place par Moebius ne nous apparaît pas pour autant comme un univers incohérent. Arzach erre dans une sorte de désert infini et inquiétant jonché de constructions étranges. La présence des sauriens au regard vide qui accompagnent Arzach et les squelettes d’êtres géants rencontrés sur son chemin accentuent l’atmosphère angoissante qui se dégage des planches. Au gré de ses aventures, Arzach rencontre une horde d’hominidés verdâtres qui semblent séquestrés au sommet d’un monolithe, une sorte de strige affreuse au regard de gorgone, un singe monstrueux coincé sur le restant d’un viaduc au pied duquel pousse ce qui paraît être une immense prairie de végétaux prédateurs, etc. On ne sait rien de ces étonnants êtres vivants ou de leur environnement, et pourtant l’on sent bien qu’ils ont chacun leur histoire ; à nous de l’imaginer, de la rêver.



Outre ce formidable univers fantastique, ce qui frappe dans Arzach, c’est la différence de traitement qu’il existe entre les dessins et les histoires. Ces dernières sont très simples, linéaires, sans scénario, sans aucun récitatif ni aucun dialogue, alors que les dessins, eux, sont complexes et dont la profusion des détails faits d’une multitude de points et de hachures rappelle les gravures du XIX siècle. On sent que Moebius y a porté un soin tout particulier comme s’il réalisait des illustrations, mais sans pour autant y passer un temps excessif. C’est cette différence de traitement qui trouble le lecteur et qui rend ainsi ces histoires si fascinantes. Au-delà du fait que ces récits sont muets et non comiques, ce qui fait de cet album une œuvre remarquable pour l’époque, c’est l’attention toute particulière que Moebius a portée sur les couleurs. Les planches sont réalisées en couleurs directes (ce qui n’était pas monnaie courante il y a trente ans) et l’assortiment subtil des teintes de gouaches montrent ici à quel point Moebius est un coloriste hors-paire. Cette mini-révolution a fortement marqué les esprits des auteurs de bande dessinée du monde entier, des Etats-Unis au Japon (en particulier Hayao Miyazaki) ce qui en fait une pierre angulaire du Neuvieme Art.

A côté du Garage Hermétique de Jerry Cornélius, Arzach est sans doute l’une des plus grandes réussites de Moebius. Cet album aux dessins virtuoses et aux récits empreints de poésie est un véritable chef d’œuvre. A déguster sans modération, accompagné ou non d’une poignée de champignons magiques en provenance du Mexique.

NB : On peut poursuivre la rêverie avec Arzak Rhapsody, une série d’animation en flash de quatorze épisodes produite par Wolfland Pictures, réalisée par Moebius et disponible en DVD pour une somme modique.
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