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© L'Association

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La clinique
ScénarioVanoli Vincent
DessinVanoli Vincent
CouleursNoir et Blanc
Année2009
EditeurL'Association
CollectionCiboulette
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Vanoli, avec discrétion, impose l’une des oeuvres les plus fortes et les plus intransigeantes du paysage de la bande dessinée. Encore un cran plus loin dans l’expressionnisme paranoïaque qui est sa marque, cette Clinique, fable intemporelle sur les faux-semblants de nos sociétés, est probablement son livre le plus emblématique à ce jour. On y retrouve aussi bien l’atmosphère cauchemardesque des Contes de la désolation que le climat vosgien début de siècle de Simplismus ou de L’usine électrique. Saura-t-on si le narrateur, Monsieur Bubbendorf, était réellement malade, pour qu’on l’expédie ainsi à la Clinique ?

 

3 avis

thierry
Sans faire de bruit, cela fait déjà de nombreuses années que Vincent Vanoli compose une oeuvre riche et personnelle, entre récits autobiographiques et intrigues fantastiques, riches d'ambiances. Cette "Clinique" s'ancre profondément dans la veine fantastique. A plus d'un titre, ce nouveau livre évoque "L'usine Electrique", qui se trouve être le premier livre de Vanoli que j'ai lu. On y retrouve les décors vosgiens et cette opposition entre un individu sans histoire et une entité symbolique de la modernité et de la déshumanisation. L'usine remplace le travail manuel par une mécanique où l'homme n'est plus qu'un rouage de plus. La Clinique apparaît comme la marque qui différencie le citoyen normal du "malade". Mais de quelle maladie faut-il souffrir pour que l'on soit envoyé dans cette Clinique ? Tout le monde semble le savoir, sauf le pauvre monsieur Bubbendorf.
Un jour, des agents sont venus lui annoncer qu'il était malade et qu'il était sommé de se rendre dans la Clinique pour y être soigné. On lui laisse une semaine pour mettre ses affaires en ordre et prendre congé de ses proches, auxquels il n'ose avouer la raison de son départ. Mais que pourrait-il leur dire ? Il doit être malade puisqu'on le lui annonce de manière si officielle. Pourtant, il ne ressent aucun symptôme et on ne prend aucune précaution particulière. Sa maladie est une évidence pour les services qui le prennent en charge et sa nature ne semble présenter aucune espèce d'importance. La Maladie seule compte. Bubbendorf n'a aucune autre possibilité que d'accepter son état et de se faire soigner dans la Clinique. La Maladie y prend une dimension étrange, désincarnée. Comme une maladie qui les contiendrait toutes, sans en être une en particulier. Une maladie dont l'affliction fait de vous pire qu'un pestiféré, même si vous ne ressentez rien. Même si vous semblez ne pas être contagieux, ne suscitant que curiosité malsaine malsaine de la part des autres. La Maladie en devient ce qui sépare Bubbendorf des Autres. Il se croyait un parmi d'autres, d'une parfaite normalité. Il est devenu un malade, que les autres moquent, raillent, observent comme derrière les barreaux d'une cage. Il est dès lors logique que pour soigner cette Maladie, il faille recourir à des méthodes particulières. Il ne s'agit d'une maladie comme tant d'autres. Une simple maladie se soigne dans une clinique quelconque. La Maladie ne peut se soigner que dans la Clinique.
L'intrigue de la Clinique glisse progressivement vers le cauchemar éveillé. Un cauchemar kafkaïen qui emprisonne le rêveur dans la logique d'une progression impitoyable. Quoi que tente ce pauvre Bubbendorf, son voyage ne peut que le mener à la Clinique, malgré ses tentatives d'évasion.
Mais, une fois dans la Clinique, Vanoli me semble hésiter sur la conclusion à donner à son histoire. Il pouvait soit laisser à la Clinique sa dimension mystérieuse, ne la montrant qu'un minimum, soit nous y faire pénétrer et décrire la deuxième couche d'un cauchemar sans fin. Il ne fait aucun doute, dès la première page, que Bubbendorf ne sortira jamais. Comment le pourrait-il ? Peut-on guérir de la Maladie ? Vanoli ne fait ni le choix de clore son récit sur l'entrée dans la Clinique, engloutissant Bubbendorf sans espoir, ni celui de décrire le fonctionnement de la Clinique en profondeur, décortiquant le fonctionnement d'une machine à broyer ses (son) patient(s). La seconde partie de son livre se révèle trop longue s'il voulait laisser le mystère entier, mais trop courte s'il voulait glisser plus avant dans ce cauchemar. J'en ai ressenti une certaine frustration, parce que les idées sont bien présentes. La Clinique pourrait terrifier, mais elle n'est plus le monstre indistinct qui engloutit ceux qui passe son seuil, et ne devient pas pour autant le monstre froid et (ir)rationnel qui digère lentement toute trace d'espoir chez Bubbendorf.
jmmelo
Le bureau, l’école, l’église, (le château), sont des lieux dont le statut institutionnel a supplanté leur nature première de bâtiment, leur conférant ainsi une aura étrange qui fait que l’évocation simple de leur nom fait naître en nous un sentiment de soumission : des organisations aux lois surnaturelles échappant à la logique, auxquelles nous nous exécutons et ceci sous une autorité arbitraire mais indiscutable.
Vincent Vanoli y rajoute La Clinique.

Vanoli, dans un récit à la première personne, nous raconte l’histoire de Buddendorf. Ce monsieur tout-le-monde nous fait part de ses réflexions à la suite d’une convocation à La Clinique tout à fait étrange. Serait-il malade ? Lui qui se sent en bonne santé ! Serait-il atteint d’un mal dont il ne sentirait pas les symptômes ? Et de quelle nature est ce mal ? Il ne voit qu’une chose, un jour il a eu un comportement non conforme, une aspiration quelque peu déviante par rapport à la société que Vanoli nous dessine. Mais tellement sans conséquence !...

Nous suivons donc ce Mr Buddendorf rejoindre cette institution sans trop broncher.
Ainsi dans une ambiance kafkaïenne, à la fois pour le sujet traité et pour le dessin de Vanoli, on trouve notre pauvre Buddendorf dans un univers irrationnel, où pendant qu’un officiel le convainc de la vérité du mal et de la nécessité de son isolement, des hommes font rouler des pierres en haut d’une montagne alors qu’un téléphérique rouille à coté par manque d’utilité…

Dans cette clinique où l’absurde règne, on y voit une organisation capable d’écraser les aspirations d’un homme dans un conditionnement lent et pernicieux dont la légitimité est son seul statut institutionnel et donc d’officiel. Statut qui permet d’obtenir tout consentement et annihile la moindre prise de recul : Mr Buddendorf ne réfléchit plus…

Cette ambiance oppressante est servie par les dessins sombres et charbonneux de Vanoli, nous plongeons dans des décors où les horizons sont bouchés par les montagnes et les sapins. Et l’absurdité de la situation de ce pauvre Buddendorf se manifeste par ce dessin expressionniste où les perfectives sont faussées, les visages déformés, où les hachures détournent notre regard et l’absorbent vers des points de fuite.

Vanoli propose un livre dérangeant où la clinique rappelle sombrement le Château de Kafka, où la nature humaine, fragile et aliénable, a peu de chance face à l’institution œuvrant soi-disant pour sa plénitude. Mais où, on contraire de Buddendorf, l’absence de réponse nous amène à nous questionner : le livre refermé, le sens et le propos peuvent nous échapper, mais les symboles prégnant au long des pages (ces hommes poussant des pierres nous rappelant le supplice de Sisyphe) une fois décantés, apportent des réponses : Sommes-nous face à la théorie contraire d’Orange Mécanique, et ne pouvons espérer que le naturel revienne au gallot ? Ce livre est-il le remède de ce mal qui ronge les Buddendorfs que nous sommes ?...
Cellophane
Force est d’avouer que je n’ai pas compris.

Et pourtant, je me suis laissé entraîner dans cet univers aussi absurde que cohérent. Un malade qui ne sait pas de quoi il est malade – pas plus qu’on ne sait qui l’a décrété comme tel ou pourquoi.

On est plongé dans un monde kafkaïen où tout ce qui paraît logique au monde entier échappe au héros comme à nous. On se laisse emmener avec plaisir dans cet univers étrange, mystérieux, sentant qu’il y a quelque chose derrière.

Quoi ? On ne le saura jamais…
Si l’auteur parvient à nous envoûter avec ses dessins sombres pleinement réussis, qui ajoutent à l’intensité, à l’ambiance, au mystère, on ne saura jamais rien. Et c’est bien dommage.

Une piste est avancée (avec les artistes) mais abandonnée. Le tennis semble tenir une place mais on n’en saura pas plus. Un mystérieux sauveur vient aider le héros. Mais qui est-ce ? Pourquoi me fait-il ? L’auteur ne nous en dira pas plus…

J’ai donc été déçu d’avoir été emmené si profondément dans cette histoire pour me rendre compte que j’avais fini dans une coquille creuse.

Car l’écrin est beau, voire magnifique. Chaque case est un petit bijou. Mais tout cela ne nous mène, hélas, nulle part… Dommage.
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