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© Le Seuil

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Les malheurs de Marine
ScénarioStone Bob
DessinDavid Julien
Année2007
EditeurLe Seuil
CollectionPolitics
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

1 avis

kherubim
Ah !, les malheurs de Marine, une satire biographique ! Voilà de l’ouvrage ambitieux. Menée avec esprit, la satire est dévastatrice. C’est le trait dont l’on ne se relève pas, qui vous ensevelit sous le sarcasme. C’est Desproges et sa pique vipérine à l’endroit de Jean-Marie le Pen, « Il y a plus d’humanité dans l’œil d’un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil », c’est Voltaire et ses épigrammes assassins. Bref, l’exercice requiert de la finesse, comme un plat subtil qui exigerait une cuisson à la seconde près pour vous transporter de délice. C’est donc à ce genre périlleux que se livrent David Julien, « scénariste », et Stone Bob, « dessinateur ». Les guillemets sont de rigueur en ces temps de dépréciation du sens des mots. Le présent ouvrage se veut être une biographie de Marie le Pen, fille de l’un des membres fondateurs du Front National, parti politique qui réussit la gageure de susciter envers lui un opprobre quasi générale. Le papa se faisant vieux, Marine est pressentie pour lui succéder à la tête du parti, d’où l’intérêt de faire connaître le personnage amené à être de plus en plus exposé. C’est donc la vie de la demoiselle qui nous est contée, de son baptême en 1968, aux frasques de son gentil papa et de son amour pour les calembours, à aujourd’hui. Au terme de cette longue introduction, l’on est droit de se demander : est-ce réussi ? est-ce drôle ? Oui, deux fois oui, c’est une réussite admirable dans l’art de la médiocrité et de la vulgarité crasse et bien grasse. Soyez prévenu : sous couvert de combattre une idéologie que les auteurs jugent très certainement comme répugnante, l’on se vautre dans la fange. Cela fleure la bave, le vomi, la pisse, les dégueulis, le foutre et l’urine. C’est le scato contre le catho. Comme ses vignettes dépeignant Marine urinant sous elle ou vomissant par terre à tout propos, ou ces passages de copulation effrénés entre papa et tout ce qui passe (a posteriori, est-ce pertinent, hormis pour le plaisir de la salacité et l’amour du graveleux ?). L’ennui, pesant, s’abat sur le lecteur au bout de quelques pages. Le malaise, lui, surgit. Dépeindre les gens du Front National comme des moins qu’humains est-il au final productif ? Ici, pour analogie, l’on se rapproche de ces dessins animés de propagande américaine de la seconde guerre mondiale, exsudant de racisme – un comble – lorsqu’ils montraient des Japonais. C’est oublier, comme l’a pointé intelligemment un critique, que le plus réussi de ces dessins animés campait Donald en proie à l’absurdité du fascisme avant de se réveiller chez lui, porté par un amour ravivé pour la démocratie et les libertés. Qui, au final, achètera cet ouvrage ? Certainement pas les partisans de Front National. Le résultat est tellement affligeant qu’ils s’en détourneront en ayant le sentiment de s’être sali les mains. Pas plus que ces détracteurs, que l’humour, si tant est que l’on puisse employer ce mot, très porté sur les fluides corporels, laissera impassibles (ho ! ho ! regarde, Le Pen est toujours en train de baver ! Ha ha ! Là, il défonce maman !). Comme le disait Desproges, l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. En tout cas, pas avec des gens qui font de la bande dessinée navrante de médiocrité.
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