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  herbv
    | Nous sommes aux États-Unis d’Amérique, dans le Maine pendant les années 1980. Un magnat du pétrole, Monsieur Jones, prévoit d’implanter une raffinerie dans une baie jusqu’ici préservée des investisseurs, destructeurs de la nature. Il a pourtant l’habitude d’y venir pêcher le samedi. Cependant, cette installation ne se fera pas, Jones est mort, assassiné par un modèle réduit d’avion radiocommandé. L’inspecteur Jim Brady arrive de la capitale pour enquêter, les meurtres relevant de la police d’État et non du shérif local qui voit d’un mauvais œil cette intrusion sur son territoire. Quatre suspects, tous habitants la rive, vont devoir démontrer leur innocence. Il y a M. Kayne, un paysan en semi-retraite à la gâchette menaçante, Valérie Curtin, une encore jeune New-Yorkaise venue s’installer loin de la ville pour cultiver divers type de plantes à la campagne. N’oublions pas Joe McLoon, rentier et handicapé toujours armé de son fusil depuis qu’il s’est fait renverser par une petite vieille en voiture, heureusement bien assurée. Il y a enfin Steve Goodrich, riche acteur hollywoodien à la retraite, accompagné d’Erik van Heineken, son fidèle homme à tout faire. À l’aide de son U.L.M., il aime survoler les lieux. Toutes ces personnes n’apprécient vraiment pas la perspective d’une industrialisation de leur environnement si bucolique.
Sous couvert d’une enquête policière, l’histoire est surtout prétexte à brosser cinq portraits assez extrêmes, illustrant une certaine vision de l’Amérique des années 1980. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ensemble n’est pas flatteur pour la patrie de l’Oncle Sam. Est-ce la vision du scénariste, un Hollandais du nom de Janwillem Van de Wetering ? Il est connu pour ses polars publiés en néerlandais et en anglais (nombre d’entre eux sont disponibles en français), devenu écrivain après s’être installé en 1975 aux États-Unis, dans le Maine. La narration particulière, les situations décalées, ainsi que le dessin, portent incontestablement la patte de Paul Kirchner, le créateur de Dope Rider et des strips nonsensiques du Bus. Le second étant fan des romans du premier, l’amitié qui a résulté de leur rencontre a ainsi débouché sur un des premiers romans graphiques, après que Will Eisner ait popularisé cette nouvelle forme de bande dessinée à la fin des années 1970 et avant que Maus d’Art Spiegelman y apporte le succès public en 1986. Bien entendu, cela a été un échec commercial total. Ce qui est à ce jour le seul récit long du dessinateur est ensuite tombé petit à petit dans l’oubli avant que Tanibis décide de le rééditer dans un format rendant justice à un graphisme soigné, fourmillant de détails, fleurant bon celui des années 1950-1960. Il faut dire que Paul Kirchner a été dessinateur pour Steve Ditko et Wallace Wood, excusez du peu. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une totale réussite, trop en avance sur son temps. |
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