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| Andy est un garçon solitaire, sans famille ni copains, un tantinet misanthrope. Accablé par la médiocrité mêlée d'arrogance de ses contemporains et hanté par un terrible désir de vengeance, il se rêve une destinée exceptionnelle. Las d'une adolescence qui s'éternise, indifférent au monde qui l'entoure, il passe le plus clair de son temps avec Louie, son meilleur – et unique – ami. |
charlie brown
| Quand Daniel Clowes visite et détourne le monde des comics super-héroïsants, quand il s'empare de ce pan de la culture populaire américaine, ce n'est pas pour faire du Watchmen. Loin de là. C'est pour faire du Clowes par la bande, régénérer son univers tout en continuant à le creuser.
A coups d'épisodes oscillant entre la demi-page et le 4 pages, Daniel Clowes brosse le portrait d'Andy, quadragénaire misanthrope, deux fois marié, deux fois divorcé. Andy nous raconte sa morne adolescence (terrain clowesien par excellence) et l'incroyable destin qui l'a amené à cette vie de « loser » très commune.
A 17 ans, la première cigarette qu'il grille décuple sa force et son énergie (on ne dévoilera pas ici le pourquoi du comment, car c'est un des plaisirs de cette lecture), énergie qui, lorsqu'elle est canalisée par un pistolet-jouet manipulé par Andy, se transforme en rayon de la mort d'une efficacité absolue, puisque l'être visé disparaît purement et simplement sans laisser de traces !
S'il le voulait, Andy, flanqué de son « pote » Louie, pourrait être le maître du monde. Mais voilà... Non seulement Andy n'a pas d'ambition, mais il se pose des questions d'ordre éthique. Qui doit-il servir ? (car il faut bien se mettre au service de quelque chose ou de quelqu'un quand on possède un tel pouvoir et une conscience morale)... Lui-même ? Ses amis ? Ses proches ? Sa conscience ? L'Amérique et ses valeurs ?
Au gré de ses rencontres et de son évolution, Andy devra faire des choix, prendre des décisions qu'il aime à justifier tant bien que mal.
En soi, tout cela est déjà bigrement intéressant. Surtout que Daniel Clowes fait dans le minimalisme et la sobriété (à peine plus d'une quarantaine de planches sans le moindre trait de bravoure super-héroïsante). Mais là où il force le respect, c'est qu'à aucun moment on ne peut dire si on a affaire à une véritable histoire de « super-héros », au parcours d'un tueur sociopathe ou à l'affabulation du narrateur. Sans compter une pirouette finale irrésistible.
Tout simplement brillant !
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