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 | | Quelque part entre les ombres |
« Parfois, quand j'entre dans mon bureau, j'ai l'impression de marcher dans les ruines d'une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l'être civilisé que je fus jadis. » |
  jean loup
    | Amis bédéphiles internautes, vous êtes impardonnables si vous n'avez pas lu cette étonnante bande dessinée espagnole, hélas revenue bredouille d'Angoulème ! Le premier contact se fait par la prestigieuse signature de la préface : Loisel himself, qui s'essaye pour la première fois à cet exercice, et qui confesse son admiration pour la qualité graphique de l'album. On ne peut effectivement que s'extasier face à ce dessin époustouflant de maîtrise. Rarement la bande dessinée animalière aura trouvé pareil ambassadeur ! L'univers de "Blacksad" est proche de celui du Canardo de Benoît Sokal, en un peu moins glauque et desespéré tout de même. Et Blacksad n'est pas un anti-héros... Le parallèle n'a donc rien d'une filiation inavouée. Guarnido tient son propre style bien en plume, et risque d'en inspirer plus d'un à l'avenir. Le scénario de Canales, certes un brin en retrait par rapport au dessin (la tâche était rude...) reste fort réussi : la voix off installe très vite l'ambiance, les situations sont bien trouvées, les personnages sont remarquablement esquissés (oui, le dessin y est pour beaucoup, mais pas seulement !), le découpage est dynamique et il n'y a aucune fausse note du début à la fin. Dessin splendide, fort bon scénario. On est bien en présence d'un des incontournables de l'année 2000, sur les talons d'un "From Hell" dans le top des albums de la fin du deuxième millénaire. Alors bonne lecture... |
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