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© Dupuis

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Les Enfants
ScénarioStassen Jean-Philippe
DessinStassen Jean-Philippe
CouleursStassen Jean-Philippe
Année2004
EditeurDupuis
CollectionAire Libre
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Une ville cernée par les collines d'où sourd la rumeur atténuée de la guerre. Dans l'atelier du projet Savinn' des garçons s'essaient à la vannerie, avec plus ou moins de bonheur. Mongol s'applique. Il voudrait capter l'attention d'Anika. Mais il n'est pas très habile et Anika semble s'intéresser d'abord à Angel. Angel arrive si bien à émouvoir la belle Suédoise quand il lui dit qu'il a mal à la tête et qu'aussitôt après, il lui parle de la fois où on a tué ses parents... Bon, ses parents à lui, Mongol, on ne les a pas tués... Ou peut être que si... À vrai dire, il ne se rappelle plus très bien. Maintenant, justement, il a mal à la tête ! Le problème, c'est qu'il ne sait pas en parler. Mongol ne parle bien qu'avec les animaux, en l'occurrence avec une mouche. Non qu'il maîtrise le langage des animaux, comme semblent parfois le croire Anika et son vilain petit brun rabougri de mari ; simplement, il préfère faire lui-même les réponses à ses questions. La mouche compatit. Le bruit des armes, dehors, se fait plus précis...

 

2 avis

Le Pinguin punk
Dans un pays d’Afrique noire (sûrement le Rwanda vu la bd précédente de Stassen, Deogratias, sur le génocide rwandais), des enfants tissent des paniers en osier dans l’atelier d’une ONG. Orphelins ou abandonnés, ils sont là pour avoir un endroit pour dormir et manger, voire faire plaisir à Anika, la jolie suédoise. Angel avec sa gueule d’ange justement, qui a droit à un bisou quand il se plaint, Mongol qui en aimerait autant mais qui n’arrive pas à parler aux humain, seulement aux animaux, Airbus déjà trop grand, Black Domino qui a réussit à travers son portable (les filles, le Canada ou l’Australie..), etc.… Mais les bruits de combat de la colline se rapprochent…

Cette bd one-shot conte un drame inéluctable. Ici pas de gentils, ni de méchants. Que ce soit ceux qui bossent dans l’humanitaire, les enfants, ou les adultes (un pro-rebelle raciste, homophobe et violent, un commissaire pro black-power et corrompu, un vieil homo cynique, un blanc qui peut tout s’acheter avec son argent mais qui est là pour aider bien évidement, etc..). Au fil de l’histoire, avec Mongol comme témoin, tout cela va basculer vers des instincts barbares. Mais la force de Stassen, c’est justement que cela ne soit pas une fin apocalyptique, non les Enfants glissent vers une barbarie « light », qui explique tout le reste. Cela peut recommencer, et il y a même une chance, infime, que cela s’améliore. Mais pas trop d’espoir quand même, cette histoire est celle des désillusions, des rancoeurs, de l’avilissement. En aurait-il pu être autrement dans un tel environnement ? Une histoire prenante mais à ne pas lire un soir de déprime… Une ambiance qui n’est pas sans rappeler La peste de Camus. Le dessin marie un style assez naïf, des couleurs chaudes et un beau travail sur la lumière. Il colle parfaitement à l’histoire.
Manu Temj
Si les bandes dessinées dont l'action se déroule en Afrique sont nombreuses, celles qui parlent de l'Afrique sub-saharienne avec justesse sont rares. Les Enfants, peut-être encore plus que Deogratias, est au premier rang de celles-là.
Evidemment, qui est allé traîner son sac sur ce continent, sait combien l'Afrique peut être complexe, diverse et riche, et que parler de "l'Afrique" comme d'un tout n'est pas plus simple que d'identifier l'identité européenne ou asiatique. Trop souvent l'Afrique noire est décrite comme un bloc uniforme, tragique portrait post-colonial empreint d'idées reçues, d'un fond de condescendance et d'un zest de carte postale.
Rien de tout ça dans Les Enfants. Stassen s'essaie à présenter un pays d'Afrique indéterminé, à la fois unique et panafricain, quelque part entre le golfe de Guinée et le grand rift. Une forme de réalité africaine, générale, cruelle et pessimiste. C'est dire si l'exercice est difficile. Il est réussi aves maestria.
Les portraits des coopérants blancs, toujours plus ou moins guettés par le néo-colonialisme, comme ceux des populations locales sont sans consession. Vous reconnaîtrez ces figures de bon samaritains incapables d'appréhender la réalité de leurs "amis" africains malgré toute leur bonne volonté (je fût de ceux-là), de jeunes africains fanfarons et afabulateurs, de chefs locaux respectés mais corrompus naturellement...
Si vous ne connaissez pas même un tout petit bout d'Afrique, croyez ce que vous écrit Stassen et laissez aux placards les fables hollywoodiennes et les historiettes pour enfants.

Bien-sûr cet album n'a pas le suspens, la construction implacable, la force allégorique ou le couperet final morbide de Deogratias, mais si le récit est plus filant, plus terne, il l'est à dessein, pour un résultat certainement encore plus abouti. On pourra évidemment critiquer le pessimisme de Stassen. Le débat est ouvert. Mais si vous vous intéressez un tant soit peu à la vie du monde, ne ratez pas Les Enfants ! Faites-en le point d'orgue de la plus implacable, juste et édifiante trilogie africaine de la bande dessinée : Deogratias-Pawa-Les Enfants
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