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© La Boîte à Bulles

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Internal Lobster
ScénarioColonnier Laurent
DessinColonnier Laurent
CouleursColonnier Laurent
Année2010
EditeurLa Boîte à Bulles
CollectionChamp libre
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Le héros a émigré au Japon par amour, mais, lorsque Yuki l’abandonne, il sombre dans la paranoïa et s’enferme dans des questions existentielles telles que : « Le manque d’ambition peut-il ruiner une salade de thon ? »

Un jour, au supermarché, il entre en contact télépathique avec un homard de sa connaissance, posé sur la glace de la poissonnerie.

Son seul ami, Tahei, une marionnette de télé, lui assure le minimum de réconfort vital jusqu’au jour où, totalement déboussolé, sans travail, il prend en otage Tahei et son marionnettiste sur leur plateau de télévision…

 

1 avis

Coacho
Voilà un livre que, personnellement, j’attendais avec une impatience non feinte.
Pour des raisons personnelles qui font que je connais un peu, virtuellement, l’auteur, et qu’au fil de nos rencontres et discussions, j’ai appris à apprécier le personnage, ses goûts, et, son trait.
On peut en avoir un aperçu assez exhaustif sur son site d’ailleurs (http://www.colonnier.org).
J’avais eu la chance de pouvoir admirer certaines planches en primeur et j’étais pour le moins conquis. Cela étant, il faut se garder de demander son avis à quelqu’un de convaincu, il est bien trop souvent partial et conquis d’avance.
Je ne suis pas professionnel, donc somme toute, ça n’a guère d’importance !
Mon retour de lecture se veut un mix de passion et de raison, et je vais donc tenter de vous livrer mon sentiment dès à présent.
Ce livre, au format A5, nous offre 56 planches imprimées sur papier glacé avec une faible palette de couleurs, ce qui va permettre de donner le ton et une cohérence à l’ensemble.
L’histoire est celle de l’enfermement, lorsque la culpabilité et le remords rongent à tel point un être qu’il bascule peu à peu dans la folie, traçant un sillon chaotique dans ce qui lui reste d’existence.
Il est intéressant de se pencher sur la construction de ce livre et combien le récit a été pensé.
C’est formidable. Vraiment. Surtout après relecture, quand on voit comment les mécanismes ont été huilés, et comment les éléments parsemés dans les cases de l’album ont un intérêt réfléchi, et mettent en relief le propos même du livre.
Un homme perdu dans un Japon qu’on imagine récent, déambule un peu hagard, assailli de pulsions schizophrènes, des voix dans sa tête qui, d’apparence confuses, ont un sens pour lui.
On sent dès la première case que l’homme a besoin de repères.
Il est face à un phare. Ce symbole de sécurité dans la perdition, quand les bateaux pris dans la tourmente ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas loin des côtes, le phare exerce alors un rôle rassérénant.
Mais on voit qu’il s’en éloigne pour aller de lui-même vers son avenir, son quotidien, devenu donc sans repères. Pourquoi ? Comment ? Je vais bien entendu garder ça pour moi pour ne pas vous gâcher les effets nombreux qui sont dans ce livre.
On va voir alors le personnage central de cette histoire développer des comportements étranges, comme parler avec un homard, puis une marionnette, et cela sème la confusion dans la tête du lecteur qui se demande où l’auteur veut en venir… Le double effet obtenu est d’intriguer le lecteur, qui au passage sera dans un état de confusion proche somme toute de celui du personnage qu’il regarde évoluer, et aura un deuxième effet quand on comprendra l’importance de chacun de ces éléments apparemment si anodins.
Et ainsi, quel plaisir quand les dernières pages éclairent enfin de la lumière nécessaire, de découvrir combien tout le chemin parcouru est cohérent, et combien souvent les schizophrènes développent leur propre logique. Et comment les remords et la culpabilité que je citais en introduction montrent leur importance. La haine le ronge, la vengeance l’étouffe, mais ce sont des sentiments qu’il ne peut que retourner contre lui, accélérant ainsi le processus de psychopathie qui le conduit à… à vous de lire !
En tout cas, cet album est une vraie trouvaille, un plaisir de lecture vraiment important, et un titre de qualité. Les révélations de fin ne sont pas là pour expliquer les choses au lecteur de façon pénible et lourde, non, tout est calculé, dosé idéalement, et rend le lecteur admiratif.
Admiratif aussi, même si c’est plus subjectif, je le suis sur le graphisme de Laurent Colonnier.
Je m’attendais à ses silhouettes très anguleuses et pointues et j’ai eu l’agréable surprise de le voir arriver sur un registre différent, sûrement guidé par la volonté de réalisme qu’il voulait conférer à l’ensemble.
Le trait comme au pinceau, ou peut-être au Pentel, donne un effet calligraphique et accentue l’aspect estampes japonaises qui colle idéalement aux lieux où se déroule l’histoire.
J’aime ces côtés travaillés comme aux pages 8 et 9 qui perdent le lecteur, mais illustre pourtant tellement bien l’enfermement mental, cette façon de s’emmurer quand la dépression est trop forte.
Le personnage est ralenti, ses mouvements ne sont plus fluides, comme coulés dans un béton invisible, et l’impact de la couleur rouge quand elle fait irruption en pleine page…
Bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre que je vous recommande chaudement.
Une chronique de la folie ordinaire, d’un drame du quotidien, traité avec brio par un auteur qui se révèle d’une efficacité implacable et dont il faut absolument suivre le parcours.
Je lui souhaite de vite nous publier un nouvel album, quel que soit le thème !
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