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| Que reste-t-il de Louise Brooks aujourd'hui ? Tout un chacun connaît ce visage à la beauté diabolique et inoubliable mais que sait-on de cette star du cinéma muet qui en quelques années est passée du statut d'actrice éphémère à celui d'icône ? Louise Brooks, femme des années 20, reste encore aujourd'hui l'incarnation de la beauté fatale. Un être libre, qui tenait à profiter de sa vie, au-delà d'une morale sexiste et hypocrite qui la réduisait à son simple rôle de femme. Dans la veine de Seth et Daniel Clowes, Marion Mousse nous livre une biographie sous forme de témoignages par lesquels on découvre le combat de l'actrice. Un récit fort et plein d'humour au style graphique très élégant. |
  NDZ
| Un portrait de femme en diagonale. Le portrait d'une industrie et d'une société de l'image, du corps, du fantasme. Un portrait des rapports homme-femme à cette époque - presque encore la nôtre.
Louise Brooks a-t-elle été arriviste, provocante, carriériste, poule, manipulatrice ou manipulée ? On s'en fiche. Le livre juxtapose les prises de paroles pour tenter d'expliquer comment une femme-enfant qui vient du fin fond de nulle part a pu mettre à ses pieds les hommes riches et puissants, pour une dizaine d'années seulement. Une femme portée aux nues, puis abandonnée, car sans concessions, ni mondaines, ni artistiques. Un mythe désormais classique, mais déjà moderne. Voilà pourquoi s'en souvient-on encore. Louise peut toujours être une icône au XXIe siècle. Car c'est aussi son image, sa prestance que l'on scrute. En trois poses reproduites par le dessin, en deux regards, tout est dit. Le charme est là.
Et ces loups ? Et ses loups ? Ces personnes puissantes de l'industrie, omnipotentes qui voulaient tous la posséder (au lit, par le mariage) ? Que sont désormais ces hommes ? Impotents, radoteurs, mythomanes ou séniles. Des êtres bien inoffensifs. Et non pour autant des agneaux ou des victimes, mais des ex-demi-dieux dont on n'a jamais connu le visage, dont on a oublié le nom. Ils aimaient entretenir un vivier de starlettes dans les théâtres des boulevards de manière à avoir des poulettes à volonté, pour la soirée ? Brooks semble n'avoir été traitée de femme légère que parce qu'elle a simplement considéré que ces hommes étaient eux aussi une réserve de chasse, un garde-manger facilement accessible, au prix de quelques battements de cils. Qui est donc l'animal le plus puissant ? Le prédateur qui arrive à ses fins ? Le portrait de Louise est habilement nuancé par les sans-grades, ceux qui agissent en coulisses (femme de ménage, ouvrier, détective d'hôtel, etc), ce qui la rend plus humaine, plus faillible, plus double, plus trouble.
Ascension à sensation suivie d'une chute dans l'oubli et le mépris (de l'époque). Une trajectoire fulgurante. Mais l'étoile est toujours là, au firmament. La preuve, des dessinateurs de bandes dessinées rêvent encore à ses courbes. Comment ça, là n'est pas le sujet... |
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