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Akira
Dossier réalisé par hoody
Cette première partie comporte une introduction au monde d'Akira.
La deuxième partie est consacrée à une "relecture" thématique.



  • Au départ, Katsuhiro Otomo comptait faire un petit manga de moto pour ados à la demande d'un magazine. Devant son succès explosif, il poursuit la série et l'amène au fil des tomes dans des directions inattendues. Au final, la série dépasse les 1800 pages, le scénario est d'une richesse imprévue et le buzz devient international (surtout aux USA) soutenu par un film d'animation qui fut surtout une prouesse technique. En France, Glénat avec Akira entame la percée du manga dans notre culture.
    Je l'ai lu à 12 ans et son impact sur ma mentalité a été très profond. Sa Richesse et son intérêt n'ont fait que grossir au fil des relectures. Je voulais tenter de vous initier ou de vous faire revenir à cette série qui restera certainement le plus grand événement bédéphilique de ma vie.



  • L'Histoire
    2030, Neo-Tokyo, mégapole reconstruite après l'apocalypse nucléaire. Kaneda et sa bande de motards se tirent des bourres, quand son ami Tetsuo a un accident avec un étrange enfant-vieillard. Celui-ci est immédiatement emporté par l'armée avec Tetsuo, gravement blessé. Quand le jeune voyou revient, il n'est plus le même. S'en suit des guerres de gangs et courses-poursuite entre militaires, voyous et terroristes où Kaneda rencontre Kay, une jeune révolutionnaire. A toutes les lèvres, un nom : Akira, un mystérieux projet militaire. Qui est-il ? Pourquoi l'armée s'intéresse-t-elle à Tetsuo? Pourquoi Tetsuo a-t-il autant changé ? D'où vient son inquiétant et destructeur nouveau pouvoir? Que veulent Kay et les autres révolutionnaires ? Qui sont ces étranges enfants surannés que l'armée protège? Quel est le vrai pouvoir d'Akira ?
    Tout converge vers une nouvelle apocalypse qui va inverser la donne.


  • Les Personnages
    Les Seconds rôles sont légions, aussi je ne présenterai que les persos vraiment essentiels.

    Kaneda: Beau gosse et intrépide, ce jeune chef d'un gang de motards est le bon héros qui supporte le dynamisme de l'intrigue. Son obstination et sa crétinerie juvénile le rendent attachant. Bien que les événements le dépassent complètement, il ramènera toujours tout à une affaire personnelle. Il en pince très nettement pour Kay.
    Tetsuo: Véritable star de la série, c'est le meilleur ami de Kaneda. Adolescent introverti et complexé, ancien souffre douleur, son profil explose avec le développement d'un pouvoir immense qui le propulse au statut de quasi-omnipotent. Entre culte de la destruction et crise identitaire, sa dépendance pour la drogue et son pouvoir qui le dépasse, il n'est fait que de sang et de douleur. Un personnage complexe et aux multiples facettes, en évolution constante, véritable icône du mal de vivre. Poseur et fascinant, il porte presque à lui seul tout l'intérêt de l'oeuvre.
    Kay: Jeune fille amoureuse, elle s'est laissée entraînée dans une organisation révolutionnaire par amour. Bien que la tournure de son engagement la dépasse totalement elle aussi, elle nous surprend toujours au fil des pages par son courage. Elle développera aussi un pouvoir.
    Lady Miyako: Vieille et inquiétante gourou d'une secte mystérieuse, c'est aussi un leader politique qui conspire. Et plus : Elle éduque de jeunes gens à développer leurs pouvoirs. Sorte de mère improvisée de tous ces adolescents délaissés, sa relation avec eux est ambiguë : est-elle une matriarche bienveillante ou une dangereuse et calculatrice ennemie?
    Le Colonel: Chef des armées du Japon, adepte de l'ordre, il dirige les recherches sur les mutants, travaille sur le dossier Akira et traque Kaneda et Tetsuo. Homme de terrain, imposant, il essaie de gérer les évènements par la force et ses convictions. Un autre personnage qui évolue profondément.
    Akira: Enfant silencieux, amorphe et inquiétant, il est l'objet de toutes les poursuites, censé détenir un pouvoir immense, espoir des révolutionnaires, centre de la recherche militaire, sorte de légende pour les mutants.
    Kaori: Orpheline perdue et éteinte, elle vit une étrange et triste histoire d'amour avec Tetsuo. Un personnage peu rayonnant mais véritablement touchant.
    Et aussi...De jeunes loubards: C'est une galerie bariolée de têtes-de-pioche et de motards psychotiques. Drogués, violents, désoeuvrés, une jeunesse peu reluisante et perdue.
     Des enfants-vieillards: Ces enfants au visage ridé sont les sujets de recherches militaires. Mutants, ils ont développé des pouvoirs. Ils semblent avoir connu Akira et le recherchent aussi. Ils portent tous un sinistre numéro.
     Des terroristes révolutionnaires: Faction paramilitaire à laquelle appartient Kay. Couverts par un haut fonctionnaire corrompu, ils pensent trouver en Akira un atout décisif. Ils sont en perpétuelle fuite face au militaires et sont aussi officieusement soutenus par la secte de Lady Miyako.


Le Dessin d'Otomo
Il a une précision très japonaise et les visages un réalisme très occidental. Il est le parfait support de cette intrigue lourdes en scènes complexes et en émotions fortes pour les personnages.

  • Principale base du réalisme de l'univers développé
    Otomo a fait des études de design et cela transpire à chaque page. Chaque immeuble est un projet d'architecture, chaque véhicule ou machine est fonctionnel (depuis le moindre sas jusqu'aux boules anti-émeutes en passant par les véhicules antigravité de l'armée). C'est un atout inattendu de ce récit d'anticipation, l'immersion est vraiment très grande dans ce futur si réaliste, si inquiétant parce que si probable (un peu comme dans Blade Runner). Et bien-sur les motos font envie (surtout celle, mythique, de Kaneda).



  • Cinématographie et explosion des cadres
    Riche en effets inhabituels pour la BD (traînées lumineuses des phares, effets de lentilles, etc), combinés à une parfaite maîtrise des lignes de vitesse et à la précision du trait, le dessin d'Otomo, c'est du cinéma sur grand écran. Parce qu'en plus, il bénéficie des libertés du manga en matière de pagination et se fait plaisir sur de gros effets cinématographiques sur tout une page, voire plusieurs. La lecture est un véritable régal. Les Cadrages sont toujours très dynamiques sans être jamais fatigants, et les cadres explosent. La Forme des cases suit le rythme de l'intrigue avec toujours une fluidité bluffante. Aucune page qui ne se lise pas intuitivement d'une traite, même si on revient souvent dessus pour s'émerveiller devant leure précision ou leur style.


  • Une leçon de style
    Akira, c'est aussi de nombreuses scènes, voire de simples cases, qui laisse le lecteur sans voix. Un exemple (mon préféré): la première séquence, un chef-d'oeuvre, course poursuite à motos. Le livre vous brûle les mains, vous entendez le bruit des moteurs, aveuglé par les phares...
    Les planches à l'acrylique en début de chapitre sont somptueuses. Toutes les attitudes de Tetsuo sont pleines de style (à moto les bras croisés, avec son blouson moumoute, sa cape rouge, etc).
    Et surtout certaines séquences sont vraiment magiques : Tetsuo et la lune, avec Kaori, la scène de fin, l'épilogue, entre autres. Elles m'ont marqué d'une empreinte qui n'a jamais faibli et a toujours remporté toutes les comparaisons avec d'autres oeuvres dans mon coeur.


  • Quelques écueils
    Le dessin d'Otomo a quand même quelques défauts récurrents un peu agaçant. Kay par exemple n'est pas un modèle de beauté ou simplement de féminité. Les Habits manquent de soins, surtout pour les personnages secondaires. Mention spéciale pour les chaussures : chez les Japonais du futur, les espadrilles font fureur ! Il y aussi d'autres petits détails mais vous l'aurait compris, rien que du très pardonnable. Le trait d'Otomo est, je trouve, un superbe pont entre l'occident et le Japon en matière de BD.



8 Bonnes raisons de lire Akira
  • Un Graphisme énorme et généreux en gros effets qui plaira aux fans de mangas ET à leurs détracteurs

  • Un futur réaliste et inquiétant

  • Une intrigue forte et bien menée

  • Des Personnages charismatiques et très évolutifs

  • Des scènes mythiques d'une rare puissance sur le font et la forme

  • De nombreux degrés de lecture

  • Une véritable introduction à l'état d'esprit de toute une génération japonaise

  • Une évocation très juste de la mentalité adolescente



  • Les Versions d’Akira
    Les Editions Glénat publient 2 versions d’Akira :
        - L’édition américaine, colorisée, en 13 tomes. Elle est un peu censurée (ça reste très léger). La colorisation est très datée à la vue des productions actuelles. Elle est surtout très chère.
        - L’édition japonaise en Noir et Blanc( avec quand même les introductions des chapitres à l’acrylique en couleurs) en 6 gros recueils. Plus proche de l’originale, beaucoup moins chère, moins censurée surtout, la préférée des fans.
        - Les deux sont publiés dans le sens de lecture européen (inversé) et outre des personnages tous gauchers, cela pose quelques problèmes savoureux de cohérence quand un personnage perd un bras et que les planches à l’acrylique ne sont pas inversées…
    Enfin bon, je préfère très nettement la version colorisée, très kitsch, très marquée 80s. Vous aurez pu constater sur ce dossier, qu’elle s’en tire quand même avec assez de classe sur pas mal de cases. Maintenant c’est sur qu’elle est beaucoup trop chère, à vous de voir.


  • Et en Bonus:
  • Parmi les autres oeuvres d'Otomo parues en France, on peut citer, Zed, Mother Sarah, série de SF en cours avec Nagayasu au scénario, mettant en scène une femme à la recherche de ses enfants sur une Terre dévastée où deux organisations terroristes s'affrontent.
    Et surtout, la série Dômu (Rêves d'enfants), dont les Humanos viennent de sortir une version intégrale dans la collection Styx. On y retrouve les thèmes chers à Otomo, l'enfance, le surnaturel, l'univers urbain. Réalisé avant Akira, Dômu est également une oeuvre très forte. L'ambiance oppressante, déprimante d'une gigantesque barre d'immeubles des polus glauque est incroyablement bien rendue, mais la vague de suicides qui y a lieu, va vite tourner à un affrontement beaucoup moins "naturel"... Violence physique et morale, aussi bien montrée que suggérée, rythme soutenu, maitrise graphique... tout le talent d'Otomo est déjà là.

  • Deuxième partie du dossier, contenant une analyse personnelle sur les thématiques présentes dans Akira. (Spoilers inside ;o) )


  • Le sujet dédié, pour parler d'Akira et Otomo.



  • Images Copyright © Otomo - Glénat

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