 |
L'image de la BD : clichés et évolutions [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum Pages : 1
 | compte supprimé . 11.01.2003 à 16:00 | 72108 |
|  |  | Une explication aussi, contrairement au cinéma la bd n'a pas eu de théoriciens ! Alors que le cinéma dès les années 1910 et 1920 avait des gens qui s'occupaient très sérieusement de le théoriser: Les russes (Poudovkine, Koulechov), en France (Louis Delluc, Germaine Dulac). Bien que le cinéma soit plus récent que la bd, sa création a été un évenement. Avant il n'y avait rien qui ressemblait à cela. C'était à la fois magique et technique. Ca explique que chacun ait voulu l'exploiter à sa manière (les marchands pour faire du fric, les artistes pour faire de l'art).
On peut toujours me dire que la bd est née en 1827 (man: tu l'as ta date) avec les Amours de Monsieur Vieux-Bois par Töpffer, quel écho a trouvé cette invention ? Aucun. Il n'y a pas eu d'évenement, pas d'officialisation de la naissance de quelque chose de nouveau. Ca n'avait rien de bien spcectaculaire ... Alors la vraie naissance de la bd c'est l'apparition progressive dans les journaux d'histoires dessinées à la fin du XIXeme mais tout ceci s'est fait de manière très progressive et sur la base de deux moyen d'expression qui existaient déjà depuis des siècles et des siècles (Dessin et littérature).
Aujourd'hui la bd a des théoriciens, des gens très amusants comme Thierry Groensteen ou son acolyte Thierry Smolderen, mais ils sont arrivés trop tard, et la bd n'a plus besoin d'un discours théorique amha (surtout s'il est aussi incompréhensible que le leur). |
 | hoody, 11.01.2003 à 10:15 | 72055 |
|  |  | C Clair: Fluide Glacial au début, c'était pas forcément super drole, c'était surtout plein de cul. (cf par ex Ragnagna: c'est parfois un peu vain et fatigant et finalement un poil moins drole que rubrique à braque, du moins au début) |
 | |  |  | En fait, cette fameuse loi de protection de la jeunesse a été instaurée en 49, suite à une alliance parlementaire des catholiques et des communistes (si si). Les catholiques voulaient éviter les ballerines en couvertures et les paires de couilles, les communistes saboter les BD US qui étaient toutes plus ou moins violentes à l'époque (époque du fabuleux magazine Fantax, une rareté superbe), au profit de la production locale plutôt type écureuil gamabadant gaiement dans le bois moussu.
Donc, la BD n'a pas été seuelement censurée, elle a été cadenassée "jeunesse gentille catholique Spirou Tintin Fripounet et Marisette Youkaïdi Youkaïda Pifou glop glop". Puis y a eu mai 68 et si certains ont continués dans cette veine (on ne change pas une formule qui marche) avec de temps en temps des "audaces" (la période nichon de la fin des années 70- début des années 80 pour Spirou et Tintin) d'autres ont carrément plongé dans la Bd adulte (cfr évolution du journal Pilote, Charlie-Hebdo et cie).
Mais le revers de la médaille, c'est que la plupart des BD "adultes" de l'époque étaient surtout concues en réaction avec cette famuese loi débile et que leur intérêt se limitait surtout à ça. Bref, il a fallu le temps de digérer l'aborgation de cette fameuse loi et ses 25 ans de dictature |
 | hoody, 10.01.2003 à 21:25 | 72010 |
|  |  | C'était quelque chose... Ils en gardent un souvenir fameux (cf méga interview dans un vieu Bodoi) |
 | compte supprimé . 10.01.2003 à 20:16 | 71975 |
|  |  | Malgré cela (la loi de 1949), on en a vu de belles dans Spirou, ce formidable hebdomadaire pour la jeunesse, à l'époque des exploits de Yann et Conrad. De belles quoi ? De paires de couilles pardi, et pas n'importe lesquelles, celle de Tim, le nabot rouquin des Innommables dans l'épisode Aventure en jaune. La coloriste avait même téléphoné aux auteurs pour savoir de quelle couleur elle devait les faire !. C'était en 1982. La chose semble avoir été totalement ignorée par les censeurs de chez Dupuis qui ne s'en sont rendus compte qu'après publication, mais bon, le résultat a quand même été le renvoi de Yann et Conrad. Snif ! |
 | |  |  | Morris s'amusait a mettre des tableaux de femmes a poil dans les saloon, que les coloristes devaient dissimuler ;o))
Meme Jacobs a ete accuse de pornographie a cause de la marque jaune. Le professeur Septimus lisait un magazine avec une ballerine en couverture ! |
 | Thorn, 10.01.2003 à 15:40 | 71907 |
|  |  | Tout ça me rappelle une exposition sur la bd qui avait eu lieu à la Bibliothèque Nationale. Sur une planche originale affichée, on voyait clairement que la poitrine de la femme dessinée dessus avait été bien rabotée... (la planche devait dater des années 60-70) |
 | |  |  | sauf erreur cette loi existe toujours: http://www.press-list.com/Site/LOI160749.php
A l'époque elle interdisait pas en droit mais de fait toute publication indépendante, puisque la BD, c'était Spirou ou Tintin, ouvertement destinés à la jeunesse, et sous le coup de cette loi, vraisemblablement appliquée beaucoup plus sévèrement. |
 | |  |  | Ca me rappelle une anecdote de Stan Lee. AUx USA, il n'y avait pas de censure au sens strict, mais un label qui etait accorde si le contenu repondait a certains criteres (disons que Sin City ne l'aurait jamais eu ;o))). Si le leabel n'etait pas accorde, quasi aucun detaillant n'acceptait de les vendre. La censure en bout de chaine, en fait ;o))
Toujours est-il que Stan Lee est contacte poar un representant du ministere de la sante qui lui demande d'aborder les theme de la drogue dans un de ses comics. Le but est bien sur de mettre en garde les lecteurs. Stan Lee s'execute, et voila qu' on lui refuse le fameux label parce qu'il est question de drogue dans l'histoire. Ce a quoi lee repond que cela a ete demande par un autre fonctionnaire (peut-etre 3 bureaux plus loin), que l'histoire met en garde contre l'usage de drogue et n'est certainement pas une epologie, etc, etc. Je ne me rappelle plus si le comics a finalement recu son label, mais c'etait assez ridicule comme situation :o)
Il faut aussi rappeler que la loi relative aux publications sur la jeunesees etait aussi une forme de prtectionnisme deguise et qy' elle a debouche sur des aneries sans nom a faire fremir Sarkozy devant tant de secatrisme ;o))
Quelques exemples:
dans un Spirou, on a retouche un dessin, remplacant le pistolet pointe par un gangster par un doigt menacant
Un boule et bill a aussi ete censure parce que bill utilisait ses oreilles comme pale d'helicoptere
Buck Danny a ete somme de cesse ses aventures en Coree, en pleine guerre de Coree et en pleine prepub' d'une histoire dans Spirou.
Ca fait rever :o)
A+ |
 | man, 10.01.2003 à 11:00 | 71874 |
|  |  | Je parlais de la France parce que le Jip en parlait pour la BD.
Pour ce qui est de la censure, je te parle de films interdits et de scènes coupées. Il y en a eu pas mal quand même, et même beaucoup. J'aimerais quand même en savoir plus sur cette fameuse loi. Empêchait-elle vraiment toute création indépendante ? quel en était le contenu ? et surtout, quand a-t-elle été abrogée ? Barbarella, c'était quand même dans les années 60 il me semble... |
 | |  |  | >> Heu... le cinéma est quand même le seul art en France qui ait le bonheur d'avoir une commission de censure sur le dos, et cela depuis ses débuts...
Mais y'a pas qu'en France, dans tous les pays, il y a une système de censure, ou plus exactement qui détermine l'âge minimal du public, avec des diférences notables pour le même film. Cela n'a jamais nui à la créativité, ou pas beaucoup.
Pour la BD c'est pas le même principe, elle a longtemps été sous le coup des "publications pour la jeunesse" qui lui interdisaient strictement de faire autre chose. Là si tu ne rentrais pas dans le moule, rien n'était publié, c'est quand même plus fort comme contrainte. |
 | man, 10.01.2003 à 10:42 | 71870 |
|  |  | C'est vrai qu'on attribue quand même beaucoup à la "nouvelle BD" et aux types de l'Asso la considération nouvelle que la BD en général a gagné dans les médias. Sfar, Rabaté, Blain ou Satrapi sont très bien considérés dans tous les milieux, ou presque. Mais la BD adulte ne date pas d'hier, quand même ! Alors quelle contribution ont-ils apportée, ceux-là ? :o))
Je ne saurais pas trop le dire. Mais il me semble quand même, que, malgré le fait qu'ils soient plus ou moins rejetés par la nouvelle génération (qui se réfère plus aux "classiques" comme George Herriman, Milton Caniff, Carl Barks), ils aient aussi contribué à changer l'image de la BD (c'est clair qu'ils ont contribué au développement de la BD elle-même, il n'y a pas à revenir là-dessus). Par exemple, c'est dans les années 70 que les intellectuels comme Umberto Eco ont commencé à s'intéresser à la BD, etc. Je n'ai pas plus de détails sur l'image de la BD dans ces années-là ; peut-être quelqu'un pourrait-il éclairer ma lanterne :o) |
 | man, 10.01.2003 à 10:19 | 71867 |
|  |  | >> Ah oui, il y a aussi un élément historique en plus. le cinéma n'a jamais ou rarement été censurés ou bridé, du moins d'un côté créatif, alors qu'au sortir de la 2ème guerre mondiale, la BD a été cadenassée dans un carcan "pour gosse only" suite au vote de la loi de protection de la jeunesse votée en 48 en france. Il faudra attendre les années 70 pour sortir du carcan.
Heu... le cinéma est quand même le seul art en France qui ait le bonheur d'avoir une commission de censure sur le dos, et cela depuis ses débuts... |
 | |  |  | Rome ne s'est pas faite en un jour :o) |
 | |  |  | Peut-être, mais l'asso et les autres indés ont franchi un cap supplémentaire: la prévalence de l'histoire sur le dessin. Si Histoire sans héros et Forest sont novateurs, tout comme A suivre, le dessin était somme toute classique, accessible, côté commercial oblige. |
 | |  |  | Il y a eu une fille avant l'assoc' quand meme ;o))
Un album comme Barbarella de Forest etait une petite revolution dans son genre. Osons meme dire que, dans un tout autre style, "Histoire sans Heros" de Van Hamme a tourne le dos a pas mal de conventions.
Il faut aussi revenir sur le role primordial d'(A Suivre) qui a fait un bien enorme a la BD franco-belge, a cote d'editeur comme Futuropolis, etc. |
 | |  |  | Il a surtout fallu une participation publique. En france, sans subvention, l'asso aurait sans doute eu du mal à démarrer. Faudra féliciter le politique qui a eu l'initiative, c'est rare des gens compétents à ce niveau. Suffit de voir en belgique ou en est l'indépendant: Nulle part, parce que les subventions n'existent pas (ou depuis pas longtemps) |
 | |  |  | Disons que la bande dessinee a eu plus de mal a s'affranchir des structures editiraoles. Il a toujours ete ralativement facile de produire un film en independant, mais il me semble que la production de BD independante a eu beaucoup plus de mal a se mettre en place et qu' il aura fallu du temps pour que des editeurs osent sortir des sentiers battus. |
 | |  |  | Ah oui, il y a aussi un élément historique en plus. le cinéma n'a jamais ou rarement été censurés ou bridé, du moins d'un côté créatif, alors qu'au sortir de la 2ème guerre mondiale, la BD a été cadenassée dans un carcan "pour gosse only" suite au vote de la loi de protection de la jeunesse votée en 48 en france. Il faudra attendre les années 70 pour sortir du carcan. |
 | |  |  | oui, la BD n'est pas très accessible, surtout si on y a pas été habitué petit, enfin à mon avis. La remarque de nyl (ou plutôt des personnes qui lui ont parlé), je l'avais déjà entendue, et je la crois vraie. Un enfant, la BD un coup il va regarder les images, un coup le texte, il ne va pas suivre les cases dans l'ordre, mais il va prendre le temps d'éplucher l'album pour en faire sa lecture et comprendre comment ça marche. Je me souvuiens l'avoir un peu fait quand j'étais petit, peu importe de passer trois heures sur un lucky luke pour un gamin. Il y a beaucoup de choses non évidentes, le rapport textes/images n'est en général pas redondant (sauf B&M ;o))) ), il faut donc tout lire, les ellipses entre chaque case non plus ne vont pas de soi.
Donc pour un adulte "vierge", je comprends qu'il puisse avoir du mal. Pour la comparaison avec le ciné, le cinéma, c'est tout de suite plus accessible, enfin il me semble. Certes il y a aussi des ellipses, mais le support me paraît plus direct. Entre regarder des gens dans la rue ou voir un film, la différence n'est pas immense...
Et pour ce qui est de la différence au niveau de la perception dans la critique... certes la BD et le ciné sont nés a peu près en même temps. Mais le ciné s'est développé très rapidement, notamment parce que ça avait un côté magique, de pouvoir "créer" le mouvement, ça fascine beaucoup plus. La BD a pris son essor plus tard (grosso modo 30 ans de retard), et touche toujours un public plus restreint, il faut apparemment plus d'efforts pour aller vers la bd, et je crois qu'aujourd'hui le cinéma fascine toujours plus... |
 | hoody, 09.01.2003 à 23:53 | 71847 |
|  |  | Je crois aussi que c'est tres vrai que la BD est un media peu accessible. Le livre l'est peu aussi mais c'est commun, facile de s'y adapter. La BD c'est plus dur, surtout pour quelqu'un de peu habitué, pour un dessin peu accessible, comme par ex Menu ou Spiegelman, ou Crumb. La preuve, c'est que une fois qu'on présente de Cape et de Crocs à quelqu'un (dessin tres beau et tres accessible) dans 90% des cas il vous demande les autres tomes, meme s'il n'aime pas la BD d'habitude. |
 | compte supprimé . 09.01.2003 à 21:35 | 71812 |
|  |  | Un élément qui explique peut-être en partie le manque de reconnaissance de la bd: sa situation intermédiaire entre figuration et narration, son aspêct hybride fait de dessin et de texte. Dans l'idée de beaucoup de personnes, la bd c'est pour les analpahbètes, ceux qui on besoin de dessins pour comprendre les textes ... |
 | |  |  | C'est avant tout un problème financier pour Franquin, je crois. Ses relatiosn avec Dupuis étaient conflictuelles, surtout à chauqe demande d'augmentation, et il était très très mal payé au début et devait aligner les planches de Gaston, de Spirou et de Modeste et Pompon. Quand il a été un peu plus a l'aise, il a planté Spirou et s'est fendu des idées noires, qui est plutôt de la Bd d'auteur.
Pour Hergé, la question est de savoir s'il savait faire autre chose.
|
 | |  |  | Jip, on peut retourner le probleme et se demander pourquoi Herge et Franquin n'ont fait que du grand public. Peut-etre auraient-ils voulu faire autre chose, mais le paysage BD farnco-belge (PBDFB) ne leur permettait peut-etre pas. |
 | |  |  | Et les grottes de Lascaux, c'est pas du Cauvin peut-etre ;o))) |
 | |  |  | Ah mais c'est parce qu'il manque un morceau, celui que détricote la femme d'Ulysse en attendant son retour et en chantant "je t'attends je t'attends je t'attends"
Bon, c'est vrai que le cinéma et la littérature ont plutot la côte chez les intellectuels et on ne doit pas se poser la question si c'est pour les gosses ou non. Pourtant, si je ne m'abuse, 90% des recettes des salles de cinés viennent de film US a grand spectacle et de commédie qu'on pourrait qualifier de crétine (pour faire un parrallèle à la BD). Bref, des trucs basiques, parfois plutôt bien torchés, mais pas des chefs d'oeuvres non plus.
pour le roman, même chose, le top des ventes, c'est Mary Higgins clarck, Stephen King, barbara cartland et Régine Boissard. Pas non plus des prix nobels de littérature même si dans leurs genres respectifs, c'est bien foutu. Alors oui pourquoi ne voit on que le côté commercial ou mineur de la Bd par rapport aux autres médias ?
Peut-être un manque de représentativité dans les médias par des évènements majeurs, comme le festival de Cannes et les prix goncourt Rossel Médicis et autre. Oui mais il y a Angoulême. Mais Angoulême, point de vue des prix attribués, il y a eu beaucoup de flop et de choix très très partiaux. Ca fait pas très crédible tout ça. Et puis les titres sont surtout honorifiques donc pas de gros enjeux commerciaux, pas trop de suspens, donc pas de spectacle et pas de télé (faudrait un ou deux membres du jury sodomisé par un lauréat malchanceux pour faire un peu d'audience)
Peut-être parce que chaque fois qu'un dessinateur de BD passe à la télé, c'est un gentil monsieur pépère qui dit qui fait ça plus par plaisir plus que par vocation artisitique
Peut-être que les dessinateurs ont souvent été considérés comme des naifs et des gentils et qu'ils se sont fait entuber par les grands éditeurs pendant 40 ans. Ca fait pas sérieux, ça.
Peut-être que parce que les deux dessinateurs considérés comme les plus grands génies de tout les temps, c'est-à-dire Franquin et Hergé, n'ont fait que de la Bd pour gosse ou tout public ?
Peut-être
Peut-être, doit encore il y en avoir plein.
Mais les choses évoluent, lentement, mais surement.... |
 | hoody, 09.01.2003 à 20:38 | 71786 |
|  |  | Oui, il faut bien avoué que la tapisserie de Bayeu, c'est assez léger niveau scénario... |
 | feyd, 09.01.2003 à 6:25 | 71681 |
|  |  | Voui si on remonte à ses début-débuts c'est sur que la BD est assez agée, mais ça fait relativement peu de temps qu'elle connait un développement intéressant, qd même. |
 | man, 09.01.2003 à 1:03 | 71677 |
|  |  | >> Enfin je trouve qd même que la côte de la BD remonte pas mal ces derniers temps... on est qd même au tout début de la BD, c'est un des médias les plus jeunes, il faut le temps qu'il acquerisse ses lettres de noblesses... Et je me trompe peut-être mais il me semble d'ailleurs qu'on disait la même chose du cinéma à ses début, qu'on le considérait uniquement comme un simple divertissement et non pas comme une oeuvre artistique. :p
C'est vrai, le cinéma au départ était un art forain, très répandu mais mal considéré. Cependant la BD est née avant le cinéma, puisque le premier dessinateur reconnu comme "dessinateur de BD" par à peu près tout le monde, c'est-à-dire Rodolphe Töpffer, a commencé à dessiner ses premières bandes dans le deuxième quart du XIXe siècle (je n'ai plus trop les dates en tête), alors que le cinéma des Frères Lumière doit tourner autour de 1895. Sans chipoter, on peut affirmer que BD et cinéma sont quasi-contemporains. Pourtant ce dernier a acquis une reconnaissance beaucoup plus rapide. Ca reste pour moi une énigme, comme dirait Obion. Peut-être parce que, comme le suggérait Nelly, c'est un moyen d'expression artistique plus hermétique ? Je n'y crois pas trop quand même. |
 | hoody, 08.01.2003 à 20:33 | 71649 |
|  |  | Mais c'est vrai que le statut a avancé, elle touche desormais bcp+ les milieux intellectuels. |
 | hoody, 08.01.2003 à 20:27 | 71647 |
|  |  | Oui, l'image de la BD avance par coups d'éclat: comme Persepolis: tres bonne BD, en avance sur les autres médias dans le thème et le traitement: ca aurait fait un bouquin chiant, et en film ca aurait rien à voir. Le support fait partie intégrante de la réussite de l'oeuvre. Un journaliste l'avait avoué je sais plus où. |
 | feyd, 08.01.2003 à 20:03 | 71642 |
|  |  | En ce qui concerne l'image qu'a la BD vis à vis d'autres médias il me semble que dans les premiers Pavillon Rouge on trouvait des coupures de journeaux qui dénigraient la BD... du genre, citation d'un critique de Premiere qui parlait des couleurs [d'un film] criardes comme celles d'une BD)...
Enfin je trouve qd même que la côte de la BD remonte pas mal ces derniers temps... on est qd même au tout début de la BD, c'est un des médias les plus jeunes, il faut le temps qu'il acquerisse ses lettres de noblesses... Et je me trompe peut-être mais il me semble d'ailleurs qu'on disait la même chose du cinéma à ses début, qu'on le considérait uniquement comme un simple divertissement et non pas comme une oeuvre artistique. :p |
 | compte supprimé . 08.01.2003 à 19:26 | 71636 |
|  |  | Si si, y avait une planche du Café de la plage de Franc, je suis formel (même que c'était dessiné sur calque !). |
 | man, 08.01.2003 à 19:18 | 71632 |
|  |  | Zut ! J'ai fait du rangement récemment, et j'ai jeté beaucoup de trucs, dont sûrement ce tract. Pour les adhérents il était repris dans un Rab de lapin, début 2001 je crois (à l'époque de l'expo, quoi). En gros, il disait que c'était honteux de la part de la BNF et du CNBDI d'avoir cautionné une affiche pareille. Sur cette affiche on voyait un dessinateur avec les pinceaux dans les pieds, et une pile de bouquins du style "La BD en trois leçons", qui disait en gros "Et ils font ça (l'expo) juste au moment où je pensais arrêter pour me mettre à écrire !" Donc Menu trouvait que c'était infâme parce que ça déniait l'aspect créatif de la BD, et qu'au lieu d'illustrer l'expo par des maîtres (justement, Régis Franc ne faisait pas partie de l'expo, précisait-il; mais ça je n'en suis pas certain), on mettait en avant l'idée selon laquelle la BD était un banc d'essai pour tâcherons, avant de faire quelque chose de plus sérieux, cad "écrire". Mais je n'étais pas tout à fait d'accord avec son interprétation, puisque le dessin aurait pu au contraire être interprété comme une preuve qu'il n'y a pas que des tâcherons en BD, mais aussi des maîtres.
Mais de toute façon, c'est clair que ça reste lamentable de choisir une illustration comme ça pour une expo censée être sérieuse et bien foutue (et qui l'était d'ailleurs). Dommage que je n'aie pas retrouvé le texte.
Nyl > je suis complètement d'accord avec toi. Ma belle-soeur qui est slovaque, n'a jamais lu de BD quand elle était petite, et jusqu'à ses 30 ans d'ailleurs, car les régimes communistes décourageaient fortement, voire interdisaient ce mode d'expression considéré comme décadent et inapte à la représentation du réalisme socialiste. Eh bien ça fait des mois que j'essaie de lui faire lire des BD, et elle n'y arrive pas, ça ne la motive pas, elle a du mal à suivre le texte et l'image. Ca rejoint donc ce que tu disais... Et c'est pour moi une note positive : si beaucoup de gens sont rétifs à la lecture de la BD, ils ont découvert que c'était pour une autre raison que le fait qu'ils soient mal faits ou pour les enfants. On progresse ! :o) |
 | |  |  | je rejoins quand même un peu Eugène, sur l'origine de ces clichés, y'a quand même beaucoup de bd où ça ne vole pas bien haut, faut le reconnaitre (ça n'en fait pas des mauvaises bd obligatoirement). Mais cela a contribué à leur donner cette image de trucs futiles pour gosses attardés.
Ce que les gens oublient, c'est que pour beaucoup de romans c'est la même chose, sitôt lus sitôt oubliés, seulement vu qu'il y a des générations de classiques qui font référence (les Hugo, et consorts..), ça fait tout de suite mieux.
La bd est très jeune, et sa cohorte d'auteurs "sérieux" qui font bien certainement pas encore assez développée. |
 | hoody, 08.01.2003 à 19:07 | 71628 |
|  |  | Pour Jip: pas plus que dans les rayons CD, DVD ou livres... |
 | man, 08.01.2003 à 19:04 | 71625 |
|  |  | Oui mais non, car là justement la sélection de la Fnac, c'est pas Largo Winch et Titeuf ! C'est ça le problème. Ramo > je vais essayer de retrouver le tract en question. |
 | manu, 08.01.2003 à 19:03 | 71624 |
|  |  | A la fnac, y'a autant de bd (pointues et tout ça), si ce n'est d'avantage, que chez un libraire spécialisé maintenant. Dans les fnac parisiennes en tout cas. |
 | |  |  | Mouais bof (j'aime bien dire mouais bof, parait que je fais la moue en même temps et que ça me donne un air intelligent). Y a pas de fumée sans feu et de cliché sans appareil photos. Je pense que notre avis est un peu biaisé parce qu'on lit des Bd que tout le monde ne voit pas. Des trucs pointus, quoi.
Prenez n'importe quel album de Bd au hasard dans une fnac ou une grande surface (endroits ou elles sont bien visibles) et la plupart du temps, la Bd c'est assez crétin, pour les gosses sauf quand il y a du nichon, là c'est pour adulte. De quoi alimenter les clichés. |
 | compte supprimé . 08.01.2003 à 18:55 | 71617 |
|  |  | Surtout que Regis Franc en son temps (oui c'était dans les années '70), a beaucoup oeuvré pour une bd adulte. Quel était le contenu du tract de Menu ? J'avais moi aussi, à l'époque, beaucoup apprécié cette expo. D'ailleurs principe même allait dans le sens d'une individualisation de la bd par rapport aux autres modes d'expressions artistiques. |
 | nyl, 08.01.2003 à 18:53 | 71615 |
|  |  | Alors voilà ou j'en suis dans mes réflexions... j'ai rencontré dermièrement des gens dont la Bd était super loin de leurs univers de vie. Et je leur ai parlé de la BD. Et puis de temps en temps j'en ai laissé trainé des un peu bizarres (Presque Sarajevo, Pawa, 20th century Boys). et en fait (préparez vos chaussetes les plus larges), les retours de quelques unes de ces personnes furent les suivants : "en fait c'est super dur à lire la BD, faut compléter le texte par 'image, comprendre ce qu'est pas dessiné, savoir dans quel sens ça se lit... je crois que c'est pour ça que j'arrive pas à en lire c'est trop dur. alors qu'un roman c'est facile, les mots sont toujours rangés dans le meme sens!"
Serions-nous une élite intellectuelle cachée?? Ceci dit j'ai toujours considéré les auteurs de BD comme des gens encore plus fous que les auteurs de roman... |
 | man, 08.01.2003 à 18:51 | 71612 |
|  |  | Si si, je viens de voir dans l'ours, j'avais cherché, mais pas trouvé. Tss... si c'est pas malheureux... Ca me rappelle un peu l'affiche de l'expo "Les maîtres de la BD européenne" à la BNF (très très bien au demeurant), dessinée par Régis Franc, qui développait le même genre de clichés. J-C Menu avait d'ailleurs à l'époque rédigé un tract assassin, un peu trop radical à mon goût. |
 | Thorn, 08.01.2003 à 18:44 | 71606 |
|  |  | Le dessinateur de la couverture de Contact, c'est pas Widenlocher ? |
 | hoody, 08.01.2003 à 18:41 | 71604 |
|  |  | Tres bien vu.
C'est clair que les préjugés sur la BD ont la vie dure.
C'est surtout parce qu'elle n'est pas reconnue comme un média à part entière. Une bonne BD fait rarement un bon film ou un bon bouquin, la BD, c'est pas du sous-cinéma ou de la sous-littérature. Le problème, c'est que ca c'est compris par ce qui en lisent bcp, un public déjà acquis. En plus bcp d'auteurs y participent en ne révant que de cinéma ou de télé ou pire en cinématographiant leur oeuvre.
Un exemple: Corto Maltese: le film est vraiment tres bien, mais reste tres en dessous de la puissance de la lecture d'albums comme les Celtiques ou les Ethiopiques (qui ne pouvaient pas etre adaptés, ils ne sont pas assez cinématographiques (cqfd)) ou meme l'original. |
 | compte supprimé . 08.01.2003 à 18:33 | 71599 |
|  |  | La bd pour enfant ne serait qu'un intermédiaire vers la vraie, la grande littérature ? Si l'on s'en tient à cela, c'est tout bonnement stupide ! La bd pour enfant devrait permettre à long terme de s'ouvrir à la bd adulte, et non pas à la littérature. Ceci dit, à une époque où les enfants lisent de moins en moins de littérature "non illustrée" (on va dire), la BD peut en effet déboucher sur une ouverture à "autre chose" et montrer aux enfants réticents que lire, n'est pas toujours chiant (c:
Bref, derrière tout ça, une bonne intention mais qui révèle des préjugés bien archaïques ! |
 | man, 08.01.2003 à 18:25 | 71594 |
|  |  | 
C'est la vue de ce nouveau numéro du magazine des adhérents de la Fnac qui m'a fait créer ce sujet. D'habitude j'aime pas trop quand on râle à tort et à travers sur le mépris accordé à la BD par l'"élite" artistique, car il me semble que la BD s'affranchit de plus en plus des préjugés qui lui collent à la peau, comme le fait qu'elle soit réservée aux enfants, ou qu'elle n'ait rien d'artistique, etc.
Ce qui m'intéresse, en créant ce sujet, ce n'est pas de créer un énième débat pour savoir si oui ou non la BD est un art, mais d'observer justement l'évolution de la perception que les gens ont de la BD, à partir d'images, de textes, d'articles...
Je trouve par exemple que la couverture de Contact est un exemple intéressant. L'intention des rédacteurs était sûrement très louable, et l'article non moins louable : un panorama des nouvelles BD pour enfants (avec un choix qui évite les poids lourds du genre Titeuf : Merlin, Ludo, Gargouilles, Genz Gys Khan), qui célèbre leur renouveau. "Les parents reconnaissent enfin les vertus éducatives de la bande dessinée". Merveilleux ! se dit-on, on reconnaît enfin la valeur de la BD quand il s'agit d'éveil intellectuel, au même titre que la littérature. (les auteurs citent d'ailleurs l'exemple de l'Education Nationale qui a mis des BD sur ses listes de livres recommandés) Mais... car ç'eût été trop beau qu'il n'y ait pas de mais... (j'adore dire sutété :o) si les parents reconnaissent les vertus éducatives de la BD, donc, ce n'est que parce qu'ils savent "qu'elle constitue une excellente passerelle vers la lecture"... Et la couverture, dessinée de toute évidence par un auteur de BD, qui ne doit pas avoir une grande considération de son métier, mais c'est son choix ;o)) (qui ? je n'ai pas retrouvé son nom...), ne fait que renforcer cette idée : on voit nettement le gamin, juché sur une pile de BD, accéder enfin à de "vraies" lectures comme Hugo ou Zola, et pas ces illustrés imbitables... Bref, vive la BD, à condition qu'elle reste à sa place ! Autrement dit celle d'un abécédaire destiné à apprendre à lire, et à mettre les neurones en appétit... et les auteurs du texte d'en remettre une couche : "Après avoir exploré les multiples voies de la BD pour adultes, auteurs et éditeurs se sont souvenus que l'histoire du Neuvième Art doit beaucoup aux histoires pour enfants." Comme s'ils l'avaient, l'espace d'un instant, "oublié"... Plus clairement, une manière politiquement correcte d'expliquer aux auteurs de BD "adulte" que c'est bien gentil de vouloir jouer aux grands, mais qu'il faudrait voir à ce qu'ils ne sortent pas trop de leur rôle.
Comme quoi les clichés ont la vie dure, même si désormais ils avancent masqués ! Et si, comme pour le dernier exemple, il faut se servir un peu de son capillotracteur pour les débusquer. ;o))) Mais c'est peut-être à coup de petites reconnaissances comme celles-ci (la BD n'est plus considérée comme nuisible, c'est déjà ça :o)) que l'image de la BD pourra sensiblement évoluer auprès du plus grand nombre...
Qu'en pensez-vous ? Et d'après les réflexions, les dessins, les textes qui vous interpellent, comment percevez-vous cette évolution ? |
Pages : 1 retour forum |
 |