Peu d'albums en français, au-dessus quasi que des magazines et collectifs (dont en français tous les AH nana, le collectif Grange bleue, la revue Viper...), ce qui correspond pas mal à son parcours d’organisatrice de collectifs mais aussi d'autrice de comics de super-héros. Depuis des décennies elle se consacrait à la visibilisation des autrices de bande dessinée, avec tout un travail de mémorialiste et d'historienne. J'avais pu la voir comme grand témoin lors d'une conférence à la CIBDI quand son autobio a été traduite, elle avait reçu un doctorat honoris causa de l'Université Bordeaux Montaigne en décembre. Last girl standing est son seul livre traduit en français comme autrice principale :
Oui, la vidéo est en grande partie basée sur ces deux documents.
On revient sur le thème de l'importance de Je Bouquine, notamment dans les années 1990. On revient sur l'importance de Dragon Ball pour ma génération (une importance parfois déconnectée et du D.A. et du manga).
Mais ce qui m'interpelle dans la vidéo, c'est le témoignage sous-jacent d'un décloisonnement. Un témoignage des méandres du souvenir et des associations de souvenirs. Se souvenir de Dragon Ball par le prisme des Murail et Millet, c'est si incongru, et pourtant c'est un cheminement qui me parle.
la Une fait d'ailleurs polémique sur l'irrespect chez les fans mais elle me semble dans la lignée des jeux de mots habituels, c'est juste que sur un mangaka ce doit être une première. Je me souviens de ''Et Chuck Périt'' par ex)
Ah oui, pour Badinter on a eu droit à : Peine absolue.
Le Japon ne l'a pas appris bien avant le reste du monde. L'information apparaît en début de nuit du 8 mars sur wikipédia en japonais. Toriyama était déjà connu pour sa discrétion. On peut comprendre que la famille ait voulu faire les funérailles avant l'annonce.
Il y a quand même des articles sur BFM, Le Monde (que j'ai cité), il a fait la une de Libé et a même eu un communiqué du Ministère de la Culture et un post du président (révélant qu'il avait une dédicace de Toriyama).
(la Une fait d'ailleurs polémique sur l'irrespect chez les fans mais elle me semble dans la lignée des jeux de mots habituels, c'est juste que sur un mangaka ce doit être une première. Je me souviens de ''Et Chuck Périt'' par ex)
Pour ma génération, c'est forcément un choc. Malgré l'habituelle confusion entre manga et animé, on a grandi avec Dragon Ball, donc avec lui.
Il y a ce paradoxe avec les mangaka qu'on a découverts dans les années 1980 : ils avaient des animés tirés de leurs œuvres, c'étaient donc des auteurs d'expérience, non ? Et pourtant, on ne les voit pas vieillir.
Enrique Badía Romero (24 avril 1930 - 15 février 2024)
Un auteur Vaillant un peu particulier, pour rappel (copié/collé de wiki), il a beaucoup produit en Espagne il devait être content de la manière dont il a été traité ici tient :
"En 1972, les éditions Vaillant confient le dessin de Rahan à Guido Zamperoni sans l'accord d'André Chéret et sans même l'avoir prévenu. L'éditeur souhaite ainsi répondre à la demande engendrée par le succès croissant du personnage dans Pif Gadget. Mis devant le fait accompli, Chéret, jugeant que le style de son collègue italien ne convient pas à Rahan, préfère être assisté par trois autres dessinateurs au sein d'un studio. Malheureusement, le temps qu'il consacre à leur formation est au détriment de celui qu'il passe à dessiner et cette solution est abandonnée au bout d'un an. Chéret travaille pendant un temps en tandem avec le dessinateur espagnol Romero et trouve cette collaboration satisfaisante.
Quand une avance sur ses droits d'auteur lui est refusée au motif qu'il n'est pas auteur mais seulement un « exécutant », André Chéret intente plusieurs procès pour faire reconnaître sa qualité de coauteur, pour le paiement de droits d'auteur relatifs à une réédition, pour le préjudice moral causé par des couvertures dénaturant ses dessins et pour plagiat à l'encontre de Romero. Il obtient gain de cause dans les quatre cas et trouve un accord avec Vaillant afin de poursuivre les aventures de Rahan."
Alfredo Castelli (26/06/1947 - 07/02/2024), scénariste très prolifique mais relativement peu publié en français, comme la plupart des auteurs de BD serial italiens, dont le travail ne correspond pas aux habitudes de lecture du lectorat FB traditionnel. Ceux-ci ont surtout trouvé leur place en français dans les PF. "Nel 1966, fondò Comics Club 104, considerata la prima fanzine italiana dedicata al fumetto"
https://fumettologica.it/2024/02/alfredo-castelli-morto-martin-mystere/
Ami de lycée de Jean-Louis Tripp, pour qui il a scénarisé ses premières planches dans Métal Hurlant et avec qui il a réalisé 6 albums (deux ne sont pas en base), et obtenu le prix Bloddy Mary (futur ACBD) pour Jacques Gallard 2, Marc Barcelo n'a jamais collaboré avec d'autres dessinateur. Tripp annonce sa mort le 5 février, à 67 ans, sur facebook.
Oui Trini Tinturé, c'est un nom étrangement absent des recensions francophones. Déjà qu'on s'aperçoit qu'il y a une méconnaissance des auteurs espagnols, alors celle des autrices...
Intéressante cette Trini Tinturé, cela se rapproche d’une Janine Lay dans Lisette ! Et c’est triste pour Marti, je n’ai lu que son Docteur Vertigo qui m’avait impressionné il y a quelques années (un récit glaçant sur la condition féminine), cette nouvelle me donne envie de me replonger dans son œuvre.
Plus connu sous nos cieux, et plus jeune, Marti, l'auteur de ''Taxista'', est décédé à 68 ans. Cofondateur de la revue phare de la movida espagnole ''El Vibora'', il avait été publié dans France dans ''Zoulou" et ''Chic''. Artefact avait publié un album, puis Cornélius l'a réédité et a publié un autre de ses livres, le début d'une série était sortie dans la collection avortée Ignatz. Un truc étonnant, qui ressemblait pas mal à du Burns et à du Chester Gould, je crois que Spiegelman avait préfacé l'intégrale.
Sa collaboration avec Charlier l'a rendu un peu connu de nom... mais sait-on tjs pourquoi on connait son nom ? Non...
J'ignorais son nom avant son décès pourtant il a fait une petite série dans Pif Gadget, mais je crois qu'il était devenu sculpteur ? Une série écolo sympathique avec Ollivier.
POur rester sur Vaillant, puisqu'il publiait dans Scop - une puiblication liée - Tabaré n'est pas le 4e frère Tabary en base (mais il y en avait d'autres donc il y avait du potentiel).
Moi j'ai pas mal lu Sam et l'ours, là aussi exemple type d'un auteur mineur de la franco-belgie, sans que ce ne soit négatif. A vrai dire, sa production dans le magazine étant 1968-1983 je l'ai pas mal lu (notre père avait 10 ans en 68 et on a bcp lu ses Spirou chez nos grands parents), c'est un auteur que j'ai apprécié, qui était à mes yeux plus visibles que d'autres. Il ne m'a pas non plus incroyablement marqué, je ne me souviens plus de gags précis, mais le souvenir est spontanément bon.
En fouillant sur wikipédia je suis tombé sur son faire-part de décès, il y est dis qu'il est le créateur de Sam et l'ours, je me demande ce qu'il a fait d'autre en 40 ans. (et avant?)
Ha perso sur mes réseaux ça a énormément parlé de Joe Matt, il y a déjà un zine hommage sorti, sans doute d'autres, rien à voir avec Lagas (et bon, pas la même importance même si j'ai + lu Sam et l'Ours que Joe Matt).
Les réseaux sociaux sont un sacré miroir déformant, on y voit tourner des choses en fonction de son cercle de connaissances, mais cela reflète guère l'écho médiatique mainstream.
Ha perso sur mes réseaux ça a énormément parlé de Joe Matt, il y a déjà un zine hommage sorti, sans doute d'autres, rien à voir avec Lagas (et bon, pas la même importance même si j'ai + lu Sam et l'Ours que Joe Matt).
Bamboo vient de publier un communiqué indiquant le décès d'Attila Futaki, jeune dessinateur (39 ans !) hongrois.
Il avait publié plusieurs albums chez Glénat (dont des adaptations de Percy Jackson chez 12bis, mais aussi des séries plus personnelles), au lombard avec Galandon, a bossé avec Desberg, Morvan et a fait un album avec Matz chez Bamboo. Il a aussi pas mal publié en anglais (Severed dans la base VO de bubulle) et son premier album ici était chez Carabas.
Louis Cance : pilier du fanzinat, de l'historiographie de la bande dessinée (tendance encyclopédiste), dessinateur de Pif... Sans tomber dans le cliché, on peut dire qu'avec sa disparition, une page se tourne !
Oui grande émotion, il n'y avait plus de hop depuis plusieurs années, mais ce n'était pas officiellement arrêté.
Il m'avait accordé une interview pour mon livre, très chouette et sans langue de bois. Puis il m'avait envoyé des documents...après il était vieux certes, mais il faisait un travail énorme sur un pan de bande dessinée souvent peu étudiée.
Le faible nombre de ses albums masque son importance dans le domaine de la presse BD, comme auteur (dessinateur de Pif pendant plus de vingt ans) et comme redacteur de Hop!
https://www.citebd.org/neuvieme-art/louis-cance-lhomme-de-hop
Ce qui me gene est que, la plupart des auteurs etant mineurs, puisque les auteurs majeurs sont par definition l'exception, commencer une necrologie en precisant qu'un auteur est mineur semble indiquer que ce serait sa principale caracteristique, comme s'il etait particulierement mineur, et c'est en cela que c'est depreciatif.
D'autant plus que , alors que de nombreux auteurs ont une production interchangeable, Malo Louarn avait une vrai personnalite, un trait et un ton immediatement identifiables. De plus il a apporte un regard socio politique assez rare dans le FB des annees 70.
Je ne sais pas, j'avoue que "petit maitre" me paraît presque moqueur mais j'entends, "auteur mineur" est purement descriptif, même si ce n'est pas ma came Louarn était un des membres de "l'école bretonne" emmenée par Fournier dans Spirou j'ai tjs vu de ses albums ici où là. Il est mineur parce que ce n'est pas un auteur majeur, comme beaucoup, mais qu'il a une vraie existence et carrière.
Je me suis posé la question en effet de l'utilisation du terme « mineur ». Cela dit, dire qu'un auteur est mineur, c'est dire qu'il a eu une popularité moindre, un impact moindre, mais c'est dire qu'il a eu une popularité, un impact. D'un auteur qui n'a eu ni impact ni popularité, de lui on ne dira rien, ou bien on attaquera sa personne (tâcheron, imposteur, suiveur).
Donc auteur mineur, pourquoi pas. Ce n'est pas comme ça que je qualifierais, mais à la réflexion, ça peut passer.
Curieusement, « petit maître » me semble autrement plus dépréciatif.
Mineur me semble un peu depreciatif. Ses bandes avaient vraiment un ton personnel et beaucoup d'humour, et ont apporte leur pierre au renouveau du FB dans le Spirou de la fin des annees 70. Je le qualifierais plutot de petit maitre.